Le clan Złamane Pazury (ft Zoran)

Les réflexions de sa cousine soulevaient les siennes, celles qu’il n’avait jamais soulevé depuis le départ de son père. L’avait-il sur estimé toute sa jeunesse en pensant qu’il avait juste fui ou l’avait-il sous estimé parce qu’il échafaudait un plan à sa manière? Allait-il envers Thanatos, envers le clan ou envers les deux? Depuis ces nombreuses semaines où il savait que son père était dans ce pays dans lequel on lui avait dit de prendre des responsabilités, il n’avait eu des nouvelles d’un père qu’il avait fini par considérer comme un homme lâche.

Son départ et son retour n'était en rien normal, Sybil avait raison sur ce point. Zoran avait l’impression d'être mener en bateau, dans une quête qui n'était pas la sienne. Alors il soupira, en l’entendant simplement dire qu’elle s’entendrait forcément bien avec Amy, sans même avoir besoin de la citer. Elle ne laissait personne indifférent, son sourire et sa bonne humeur avaient le don d’en dérider plus d’un, même dans les moments les plus cruels. Dans cette danse endiablée qu’elle lui avait fait en chantant dans ces mêmes ruelles de Pré-au-Lard il y a quelques jours, il en avait eu un sourire parce qu’elle était toute l’innocence que ni Sybil ni lui n’avait eu dès leur naissance. Et malgré la menace qui avait poussé les parents d’ @Amy Jordan à quitter le pays et à se cacher, elle restait elle-même.

”A vrai dire, elle doit en savoir bien plus que tu ne le penses. Son père est un Romanez, du Congré Tzigane. Ca ne m'étonnerait même pas que le clan le connaisse également."

Son père à présent dans les parages, Zoran pouvait douter de tout. Mais pas d’Amy. Au fond, si Sybil pouvait même compter sur quelqu’un, c'était bien la jeune Poufsouffle, la seule parmi tant d’autres qui auraient probablement le don de la sortir d’une emmerde pour la jeter dans une autre. Un autre sourire s'échappa de ses lèvres avant de mourir à l’instant même où elle lui confia qu’Amy était bien trop attachée à lui. La rune qu’il portait le piqua légèrement, comme un rappel à cette réalité où la jeune Poufsouffle était effectivement attachée à lui, pour le pire et le pire.

Hochant la tête, il lui confirmera qu’ils resteraient toujours en contact et il prit son manteau sous la bras avant d’inviter la jeune fille à en faire de même, sortant de ce bistrot bien trop froid pour une étudiante. Ils n’avaient pas besoin d’y rester plus longtemps, Zoran se ferait un plaisir de la raccompagner non sans la couver de paquets de bonbons dans la foulée. Franchissant la porte, le vent le poussa à mettre sa veste sur les épaules, attendant que Sybil en fasse de même pour avancer dans la ruelle.

Elle qui allait reprendre le chemin de l’université pour la rentrer, il ne pouvait pas la laisser reprendre le fil des cours sans un dernier conseil, digne du clan. Sybil représentait cette branche polonaise à l’intérieur des murs de l'école. Une branche sur laquelle il avait promis de veiller comme ses propres soeurs.

”Ah, et n’oublie pas. Si quelqu’un ne fait qu’aboyer, mord le."