The fire within
Impossible Perfection
Ethan, comme ses autres frères et sa sœur, a eu une période de sa vie ou il souhaitait sincèrement rendre son père fier. Il voulait être tout ce que son père voulait qu’il soit, simplement ne serait-ce que pour avoir l’affection de celui-ci. Étant le plus jeune, il avait sous le menton bien moins d’accomplissement que les autres, alors son père, au départ, ne regardait même pas en sa direction. Il ne lui montrait aucune chaleur, aucune affection, aucune tendresse paternelle. Non, ces choses-là, il les avait de Nathanael. Enfin, jusqu’à ce que celui-ci se retrouve à Poudlard, alors qu’Ethan n’avait que neuf ans.
L’absence de son aîné avait évidemment miner le moral du garçon. C'était de Nathanael qu’il était le plus proche dans toute sa famille. En fait, le jour du départ de son frère, le petit avait fait une crise de larmes demandant, non exigeant d’aller avec lui. La seule chose qui découla de cette crise fut qu’en rentrant de la gare, son géniteur lui envoya une gifle monumentale et lui donna un sermon sur comment un homme devait agir et que de pleurer comme une fille n’était pas acceptable.
Alors, Ethan fit exactement ça. Il cessa de pleurer, ravala ses larmes, même lorsqu’elles étaient normales et attendues pour un enfant de son âge. Il se mordait la joue et espérait réussir à gagner ne serait-ce qu’un peu d’attention de l’homme.
Il en eut, lorsqu’il rentra et déclara tout fièrement être second de sa classe.
“Second ?! Je ne t’ai pas élevé pour que tu sois un raté. Fais mieux que ça, sinon tu ne seras qu’un bon à rien toute ta vie.”
Des mots qui l'avaient marqué profondément. Il mit toute son énergie dans ses cours et ses travaux scolaires. Il espérait pouvoir être aussi bon que l’était son aîné, mais ce que c’était difficile de rester toujours en place et d’écouter le professeur toute la journée.
Il voulait bouger. Il ne pouvait pas. Il fallait réussir.
Et lorsqu’il rentra se disant premier de classe et que son père ne le félicita pas … Ce fut le moment où il comprit que jamais il ne serait assez bon. Jamais il ne fera quelque chose qui rendrait son géniteur fier de lui.
When it all made sense
Et qu’arrive-t-il lorsqu’on réalise ce genre de chose ? Ethan a abandonné. De toute façon, se disait-il, s’il voulait rendre qui que ce soit de fier c’était Nathanael, Abigail ou même Zacharia. Ce n’était pas son père ou même sa mère. Lorsque son père le punissait, elle, elle ne disait rien. Elle faisait comme si elle ne le remarquait pas. Souvent, Ethan s'était demandé pourquoi, mais il était bien trop jeune pour comprendre quoi que ce soit. Il assumait simplement qu’ils ne les aimaient pas. Lui et tout le reste de sa fratrie.
Alors, s’il n’avait plus à impressionner son paternel, pourquoi faire tant d’efforts ? Les heures d’études diminuèrent drastiquement, il cessa de chercher la perfection que son père exigeait. Il cessa de faire des efforts pour lui plaire. Jusqu’à ne plus du tout essayer. Il se contenta de jouer, de courir, d’être l’enfant qu’il ne s’était pas permis d’être jusque-là.
Ce fut justement en jouant qu’il réalisa quelque chose, quelque chose de crucial qui allait faire de lui celui qu’il est devenu.
Deux gamins s’en prennaient à un troisième et personne ne faisait rien pour les empêcher. Personne ne regardait en sa direction, comme s’ils faisaient exprès de ne pas le voir, de ne pas le remarquer, de se mettre la tête dans le sol. Comme sa mère. Comme Zacharia. Comme Abigail. Ce n’était pas eux qui avaient mal, qui voulaient pleurer, alors à quoi bon s’en mêler.
Était-ce vraiment dans ce genre de monde qu’il vivait ? Dans ce monde où c’est chacun pour soi ? Où il vaut mieux marcher la tête basse et être insensible à ce qui se passe autour de soi ? Ethan n’était pas capable de le faire. Il ne pouvait pas détourner le regard.
Alors il envoya son poing au visage de celui qui était le plus grand et le plus costaud des deux.
Et ça ne se passa pas bien. Bataille à deux contre un, Ethan se prit une raclée qu’il n'était pas prêt d’oublier. Pourtant, ça ne l’empêcha de recommencer. Ça et la leçon que lui donna son père lorsqu’il fut mis au courant de la bataille. Non, au contraire, c’était devenu un carburant.
Il devint plus en plus normal de le voir se retrouver dans ce genre de situation. Il ne gagnait pas souvent les batailles dans lesquelles il se retrouvait, semblant toujours choisir un défi un peu trop hors de sa portée. Mais, Ethan comprit quelque chose à force de se mêler des affaires qui ne le regardaient pas : il voulait devenir le genre d’homme qui se battait pour les autres, qui les protégeait.
Évidemment, son père n’acceptait pas le comportement d’Ethan et tentait de le redresser comme il le pouvait, mais le jeune garçon était particulièrement têtu.
Poudlard
Puis vint ce moment-là, celui ou il allait enfin intégrer Poudlard. Le choixpeau n’hésita pas une seconde avant de le déclarer de gryffondor. Bombant le torse, il rejoint sa table. C’était le début de sa vie. Il pouvait enfin commencer à vivre. Son père, il ne le voyait plus. Il n’avait pas besoin de le voir. Et jamais un sentiment n’avait été aussi agréable.
C’était une nouvelle liberté qu’il goûtait en commençant Poudlard. Il n’était plus dépendant de son père. C’était ce qu’il aimait croire. Enfin, jusqu’à ce qu’il se retrouve dans les beaux-draps et que son père l'apprit par l’entremise de Zacharia qui avait accidentellement révélé Ethan c’était encore retrouver dans une bataille, dès le premier mois à Poudlard.
Et les notes d’Ethan n’étaient pas mauvaises, mais elles étaient loin d’être bonnes. Et il ne parlait plus à son père, ne lui écrivait pas, ni à sa mère d’ailleurs.
Sa première année à Poudlard n’était pas particulièrement mouvementée, mais il avait eu quelques détentions au cours de l’année.
La goûte de trop
En rentrant chez son père - il faisait la distinction, car il ne sentait pas chez lui à cet endroit - il fut un peu surpris de la réaction de son père. En réalité, il ne savait pas qu’il était au courant de tous ses écarts de comportement, de ses notes et même de ses fréquentations. Trois choses que son père était définitivement en désaccord avec. À peine le pied mis dans la maison que son géniteur l’avait attrapé par le collet de son chandail et l’avait entraîné dans son bureau.
Et Ethan ne savait que trop ce que cela voulait dire. Il devina que son père avait quelque chose à lui faire comprendre. Il devait être discipliné une fois de plus.
Non, il n’allait plus l’accepter. S’il se battait et s’il se faisait un poing d’honneur de se mêler des disputes qui ne le regardait pas … c’était hypocrite de laisser son père faire non ? C’était accepter ce qu’il n’avait jamais su accepter. C’était … Non, il ne pouvait pas le laisser faire une fois de plus.
Alors il déglutit, ravala sa peur et répliqua.
Et il regretta lorsque le poing de son père lui coupa le souffle le faisant plier en deux.
Alors qu’il reprenait son souffle, il entendit un son qu’il ne connaissait que trop. Celui de la ceinture. Avant qu’il ne puisse se redresser, elle s’abattit. Une fois, deux fois, trois fois … il en perdit le compte. Il voulait se relever, mais n’y arrivait pas. Son corps ne lui obéissait pas.
Et ce fut à ce moment que la porte s’ouvrit. Que son frère, le plus vieux, entra.
Jamais Ethan ne l’avait vu ainsi. Nathanael perdit totalement le contrôle. Et il ne fit rien pour l’arrêter. À la place, il se tourna et observa la scène. Une étrange satisfaction naissant dans le creux de son ventre. Il sentait même ses épaules se détendre, son souffle se calmer, sa propre peur s’en aller petit à petit.
Et Nathanael déclara qu’il vivrait avec lui désormais. Ethan ne le contredit pas, même au contraire, il rassembla les forces qui lui restait avant de filer dans sa chambre prendre tout ce qu’il pouvait pour aller le rejoindre.
Une nouvelle vie
Lorsqu’Ethan commença sa seconde année à Poudlard, il habitait chez son frère. De ce fait, il fit un effort particulier pour ne pas lui causer d’ennuis et lui donner le coup de main qu’il méritait. Il n’était pas insensible à la douleur de son aîné qui venait de perdre sa femme.
Ce fut aussi au cours de cette année-là qu’Ethan déclara avoir trouvé ce qu’il voulait faire de sa vie : Auror. Il voulait devenir un auror et lorsqu’il le décréta, il réalisa qu’il faudrait qu’il mette les bouchées doubles s’il voulait une chance de le faire. Il décida alors de mettre autant d’effort qu’il le pouvait dans ses études. Il ne cherchait pas à être premier, ce n’était pas son genre, mais il savait ce qu’il fallait pour devenir Auror et il allait le faire.
Lorsque vint le temps de sélectionner son M.U.L.O.T, ce fut assez simple : sécurité magique. Il applique également pour l’alternance avec le bureau des aurors.
Le début d’une carrière
Aussitôt qu’il eut terminé, il rejoignit alors le bureau des aurors. Il adorait son travail, mais ce n'était pas une surprise, depuis la dernière année, il n’avait en tête que de réellement commencer que d’être un auror, un vrai, enfin.
Et son frère en avait entendu parler. De long en large. Tout ce qui touchait à sa future profession devenait une passion. Une passion à propos de laquelle il était très vocal. Il ne faisait plus que ça, à la fin de son M.U.L.O.T parler de ce qui allait être son travail bientôt, de ce qui l’est devenu.
À vingt-huit ans, il n’a pas une longue carrière derrière lui, la plupart de sa carrière est encore à venir, mais il reste incroyablement fier de ses petits accomplissements. Il sent qu’il doit encore se prouver et, d’une certaine façon, ce simple fait semble le motiver encore plus à s’appliquer à la tâche.