Vocalises nocturnes [Ft. Eynaelle]

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Début Mars - Soirée

La lune avait depuis longtemps remplacé le soleil dans leur ballet quotidien. Le ciel était dégagé en cette fin d'hiver et le parc du château commençait doucement à verdir sous l'impulsion d'un soleil qui se faisait plus chaleureux. De la même manière les animaux revenaient et c'était particulièrement vrai en cette soirée, bercée par les hululement de prédateurs nocturnes.

Freya était de sortie. Cela faisait maintenant une petite heure qu'elle profitait du temps étonnement clément pour se balader dans le parc du château. Elle avait d'ailleurs troqué son uniforme pour une longue robe blanche à motifs floraux. Comme à son habitude, elle n'avait pas quitté sa chambre sur un coup de tête. Ce n'était pas son genre. Mais elle souhaitait juste faire une promenade au clair de lune pour se changer les idées. Il se trouvait que l'endroit était approprié, notamment pour les couples. Elle en croisa d'ailleurs une pléthore avant de se poser sur un rebord en pierre protégeant l'accès à l'étendue d'eau servant de douves à l'école.

Pour une fois, elle se retrouvait seule.

Sa colocataire @Mayline Smith était de sortie à Près-au-Lard et ne rentrerait probablement pas de la nuit. Pour cette raison, il était hors de question de rendre visite à @Hope Standford pour un petit câlin. Freya ne souhaitait pas que cette relation se sache à ce stade. Elle avait confiance en sa colocataire mais se refusait à la faire mentir pour protéger ce secret. Et puis elle devait encore avouer à Hope qu'elle avait elle-même menti sur son âge. Une conversation qu'elle n'était pas pressée d'avoir.

Prise d'une inspiration bucolique, elle se mit à chanter.

Freya se lança dans une chanson parlée évoquant un vieux conte gallois dont se sont inspirés les moldus évoquant la dame du lac de la légende arthurienne. Un conte qu'elle adorait étant enfant et que sa mère @Maeve Cynfeirdd lui chantait souvent pour l'endormir en lui caressant la tête. Sa voix de soprano résonna rapidement dans les alentours, attirant l'attention des badauds. A mesure du conte, cette dernière se fit plus irréelle, presque éthérée. Elle continua ainsi pendant plusieurs minutes, complètement absorbée par l'instant présent, son regard focalisé sur les reflets magnifiques de la lune à la surface de l'eau.

A tel point qu'elle n'entendit pas les bruits de pas dans son dos.

Depuis sa conversation avec Sio, Eyna savait qu'elle ferrait mieux d'éviter Freya, sa cousine par alliance. Leur lien ne la perturbait pas tant que ça, et ça changeait définitivement rien à ses envies, mais elle part du principe que ça serait cruel de sa part de continuer comme si de rien n'était alors que Freya n'était pas au courante et qu'elle ne pouvait donc pas décider de ce qu'elle voulait faire de leur relation naissante...Mais comment ignorer une voix si douce ? Une chanson qui semblait faite pour Eyna et ses origines Vélanes ? Dans un lieu aussi romantique de Poudlard ? Eyna murmure un inaudita pour pouvoir s'approcher de Freya sans faire le moindre bruit sous la couverture de la nuit, seul la lumière de la lune venait se refléter sur sa chevelure de temps à autre, trahissant sa présence derrière la Serdaigle.

Elle resta figer là, derrière elle pendant un bon moment, écoutant la chanson de Freya et prenant note des petites imperfections et des points qui pourrait être améliorer. Un couple d'élève passait en face d'eux alors que Freya terminait sa chanson. Sans plus attendre, Eyna fini de parcourir la distance qui les sépare en un bond qui se termine avec ses bras autour du ventre de Freya et sa tête contre son dos. La poufsouffle la sert très fort dans ses bras sans rien dire du tout, mais Freya n'aura pas de mal à la reconnaitre grace à l'odeur envoutante d'une vélane et des cheveux dorés qui sont visible par dessus ses épaules. Au bout d'un moment, Eyna dira simplement :

"Continue."

Sa voix est ferme et sérieuse, elle a pas l'intention de lâcher Freya tant qu'elle aura pas eu droit à une autre chanson.

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Freya se fendit d'un large sourire lorsqu'elle saisit l'identité de celle qui venait de se coller à elle. La galloise reconnaissait cette odeur entre milles. Elle l'aurait bien rabrouer de l'avoir interrompue mais se refusa à le faire, juste heureuse que cette dernière l'enlace. L'aiglonne ne résista pas.

- A vos ordres, mademoiselle Sanderson.

Freya répondit de manière soumise à l'image d'un soldat réprimandé par son supérieur. Ses mains se glissèrent naturellement sur celle de son amie à la chevelure rappelant les champs de blé de son Pays de Galles natal. Elle ne se fit pas prier longtemps et obéît aux ordres. Elle choisit un conte germanique pour changer, quittant sa voix de Soprano et optant pour une octave plus basse, le domaine des mezzo-soprano. Le conte était plus triste et mélancolique que celui ayant inspiré les légendes arthuriennes. La présence de l'enivrante Poufsouffle justifiait son choix. La galloise décida de ne pas lutter.

- Lorelei
My ship has passed you by
And though you promised me to show the way
You led me astray.

Freya commença d'une voix enchanteresse à l'image de la vélane qui faisait battre son cœur plus rapidement. Une voix passionnée qui trahissait néanmoins un manque d'expérience flagrant dans un domaine qui n'était pas le sien. Chanter a capella n'était pas donné à tout le monde. Elle était normalement accompagnée de son crwth, sa lyre galloise mais n'avait pas anticipé qu'elle jouerait devant un public de connaisseurs ce soir. Elle continua sur le même ton.

- You were my Lorelei
What kind of fool was I
'Cause I believed in every word you said
And now I wonder why.

La voix de Freya se fit plus douce et plus contenue, perdant de sa puissance au profit d'une tendresse toute féminine. Elle caressa la main d'Eynaelle avant de se dégager légèrement et de se retourner afin d'admirer la jolie blonde à la lumière de la lune. Elle était telle la Lorelei, la sirène du Rhin attirant de sa voix les marins afin de les amener vers un funeste destin.

- Lorelei.

Freya conclut, sa main venant se poser sur la joue de sa partenaire alors qu'une large sourire illuminait son visage au teint d'albâtre. Elle glissa ses doigts dans ceux de la blonde et la ramena vers elle.

- Tu as aimé ?

Eyna profite de cette chanson en silence et avec un grand sourire qu'elle ne dissimule pas. Ce n'est pas un secret qu'elle a un petit faible pour les artistes, même si elle est très exigeante à ce sujet. Mais il y a quelque chose qu'elle remarque avec la voix de Freya, et elle trouve ce détail amusant. Maintenant elle est curieuse d'en savoir plus sur les capacités musicales de son amie.

Eyna regarde Freya droit dans les yeux maintenant qu'elle c'est retournée. La Poufsouffle est habillée d'une tenue décontraqutée et assez légère pour la période, ses cheveux son coiffés en queue de cheval ce qui libère son visage et laisse plus de place pour son regards. Bien des vélanes étaient des fauves qui utilisait l'attraction sexuel qu'ils provoquaient comme une massue mettant à terre tout ceux qui les regarde. Mais ce n'était pas le cas d'Eyna, sa beauté était en apparence plus innocente, plus accueillante. Son sourire est contagieux, elle a toujours un petit air espiègle qu'il était bien difficile de trouver arrogant. Mais le pire, c'est sa voix. C'est cette voix mélodieuse et affectueuse, ces mots honnête et sans honte qui font tourner les tête et rêver les élèves de l'école. Eyna passe une main dans la chevelure de Freya avant de la poser sur la joue de la serdaigle.

"Tu as été super, j'ai pas juste aimé j'ai tout simplement adorer. Va falloir qu'on chante cette chanson sur scène un de ces jours, je l'aime bien."

Après avoir dit, Eyna approche ses lèvres de celle de Freya tout doucement. Mais alors qu'elles étaient presque coller, elle finit par murmurer tout doucement.

"Par contre, si tu as envie de m'impressionner et de m'éblouir avec ta voix et pas seulement avec ta beauté, de faire de moi ta Lorelei, il va falloir faire beaucoup mieux que ça Freya."

Après avoir dit Eyna relève la tête soudainement et se recule de quelque pas sans jamais perdre le sourire.

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Comme souvent en présence d'Eynaelle, Freya se sentit plus légère, libérée d'un poids souvent trop lourd à porter. Elle avait l'impression de flotter au-dessus de nuages, s'éloignant de ce quotidien aux allures de cage dorée. L'aiglonne était simplement ivre de sa présence. Elle ne savait pas si cette dernière utilisait en permanence ses pouvoirs mais ne pouvait renié cette attirance presque animale.

- Ma Lorelei ? Tu serais la sirène à la voix envoutante qui mènerait à ma perte ?

Freya susurra, laissant courir ses longs doigts effilés le long du bras d'Eynaelle, une étincelle coquine s'emparant instantanément de son regard azuré. Elle était ravie qu'une véritable chanteuse la complimente de la sorte. Même si elle savait que la vélane avait probablement des intentions moins professionnelles en tête. L'aiglonne choisit toutefois de croire en la sincérité de la blonde.

- Une belle façon de mourir.

La tension était montée d'un cran. Les lèvres de la Poufsouffle effleuraient à présent les siennes. Excitée, Freya voulut s'en emparer, sa langue se montrant même l'espace d'un instant mais Eynaelle l'en empêcha dans un jeu du chat et de la souris qui ne fit qu'attiser le feu qui brulait au creux de ses reins. Elle poussa un petit cri capricieux lorsque cette dernière s'éloigna d'elle.

- Oh ? D'autres se seraient déjà laissé envoûtés. Je fais une Lorelei acceptable pour beaucoup. Tu es terriblement exigeante.

Freya minauda un petit air espiègle sur le visage, visiblement ravie de la résistance offerte par Eynaelle. La galloise aimait relever des défis après tout. Quelque soient leur nature. Se doutant qu'un simple conte ne ferait plus l'affaire, Freya se mit pieds nus et avança vers la Poufsouffle, claquant des mains au-dessus de sa tête pour battre la mesure. Danseuse émérite, elle se lança alors dans une série de chassés et d'entrechats d'une grâce rare avant d'effectuer une arabesque sur la pointe du pied droit. Elle tourna sur elle-même, sa jambe gauche s'élevant dans les airs pour rejoindre ses bras.

- Vous m'accompagnez, mademoiselle ?

Freya demanda éventuellement en se fendant d'une courbette, invitant Eynaelle à l'accompagner de sa voix si mélodieuse.

Même si c'était une mauvaise idée, Eyna ne pouvait pas s'empêcher d'apprécier la réaction que Freya avait face à elle. Mais la jeune Poufsouffle garde ses distances avec elle pour l'instant, c'est mieux comme ça et elle va juste lui donner l'impression qu'elle essaye de la provoquer. Qui sait, peut-être même que ça ne va pas mal finir.

"Tu préfèrerais que je cause ta mort comment ? J'avais pensé à te faire oublier ton identité et te laisser seule quelque part à l'autre bout du monde...Mais tu risquerais de me retrouver à dos de dragon ou un truc comme ça. Pas pratique."

Eyna continue de marcher autour de Freya et à dévorer la Seradaigle du regard pendant un moment, mais elle finit par se poser dos contre à arbre et à plonger son regard dans le ciel nocturne.

"ça tombe bien, je suis moi et personne d'autre. Si tu veux m'envouter, je veux que tu me donnes le meilleur de toi." Avant de commencer à chanter, elle demande simplement "Tu es plus à l'aise sur les notes de soprano ou mezzo-soprano ? Je veux bien faire l'accompagnement...Vu que c'est si gentiment demandé"

Quand Eyna parle, elle utilise une petite voix fluette de soprano, mais sa voix avait une portée beaucoup plus vaste que ça. Et elle a bien l'intention d'impressionner Freya. La Pouf souffle ajuste sa respiration, ferme les yeux, et hausse la voix pour laisser échapper une longue note qui vient raisonner dans toute la vallée, ses charmes venaient transformer sa litanie en quelque chose de beaucoup plus mystique et fascinant, elle n'avait même pas besoin de mots pour donner une signification à sa voix, ses émotions transpiraient d'elle-même. Sa voix atteignait des notes très élevées, au-delà des limites classiques d'une soprano, pour atteindre des hauteurs jamais utilisée dans la musique moderne, mais commune en opéra.

La force de sa voix avait également de quoi surprendre, la plupart des chanteurs aujourd'hui n'ont pas besoin d'avoir une voix qui porte loin, pourquoi perdre son temps à entrainer une compétence qui ne se remarquerait même pas ? Mais Eyna n'adhérait visiblement pas à cette philosophie. Et clairement, elle n'a aucune intention de laisser la vedette à Freya, les quelques longues notes qu'elle laisse échapper pour démarrer leur mélodie n'ont qu'un seul but : Montrer à Freya le niveau qu'elle doit atteindre.

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- Ce sarcasme. J'adore.

Freya minauda en s'avançant toujours plus d'Eynaelle visiblement coincée contre un arbre. Ses yeux trahissaient la passion qui l'animait. Un thème récurrent en présence de la blonde qui lui faisait oublier son train train quotidien. L'aiglonne se laissait volontiers envouter, consciente des pouvoirs de son amie et confiante dans le caractère de cette dernière. Elle ne répondit pas à la question d'Eyna, s'arrêtant à quelques pas d'elle, la lune l'illuminant de sa lumière éthérée.

- And there was a time when we sailed on together
Once had a dream that we shared on the way
And there was a place where we used to seek shelter
I never knew the pain of the price I would pay.

Freya commença de sa voix de mezzo-soprano, désireuse d'incarner le marin transi lors de leur petit duo. Les premières notes sont hésitantes, fébriles, reflétant la nature d'une rencontre incertaine. La technique n'était pas parfaite mais comme à son habitude, la passion était présente. Une passion à laquelle répondit Eynaelle et sa voix claire comme de l'eau de roche. La galloise ne se lassait jamais de ce spectacle et de ce véritable don qu'avait reçu la blonde. Ce ne fit que la stimuler davantage.

- You led me on with a cloak and a dagger
And I didn't know you had made other plans
You had me believe we were meant for forever
I really thought my heart would be safe in your hands.

Freya clama avec plus de vigueur, tentant de s'harmoniser avec Eynaelle. Elle se fendit de grands gestes gracieux et théâtraux pour accompagner leur performance. Ironiquement, la lumière bleutée lui donnait l'apparence d'une danseuse de glace et rappelait leur dernière interaction au club d'art. Un épisode dont elle se souvenait avec plaisir et qui l'intimait à faire mieux. Elle essaya de reproduire la technique de la Pousouffle mais ce n'était vraiment pas simple, notamment pour tenir les notes les plus aigues et ce tremolo si caractéristique.

Freya aurait besoin d'aide pour franchir cette étape.

Freya ne le savait pas, mais Eyna faisait toujours face à un dilemme, à deux envies contradictoires et un sujet qu'elle ne savait pas comment aborder. Un besoin de reculer couplé à une envie de s'approcher. Elle n'a pas l'habitude de ce genre d'émotions, ou de devoir se retenir, alors elle trouve juste un refuge dans la musique. Ça, c'était simple, et il y avait beaucoup de choses qu'elle pourrait apprendre à la serdaigle.

Pendant les premiers couplets, elle laisse Freya prendre les devant tout en l'accompagnant avec une petite voix lointaine. La chanson de Freya était un peu frustrante pour Eyna, non pas que son amie soit mauvaise ou quoi, bien au contraire. Le problème, c'est qu'elle sait très bien que Freya pourrait faire beaucoup mieux que ça, mais que la serdaigle est beaucoup trop ambitieuse et essaye d'être bonne partout au lieu de choisir ce qu'elle a envie de faire.

Alors, quand le premier refrain arrive, Eyna décide de se rebeller, de ne pas faire ce que Freya attend d'elle. Elle s'approche soudainement de la serdaigle et la pousse un petit peu avant de continuer la chanson avec une passion et une force insoupçonnée.

"Lorelei
My ship has passed you by
And though you promised me to show the way
You led me astray
You were my lorelei
What kind of fool was I
Cause I believed in every word you said
And now I wonder why
Lorelei"

C'est comme si une autre personne avait commencé à chanter. La voix d'Eyna a chuté soudainement vers des notes plus graves, passant d'un soprano très doux à un Mezzo-Soprano extrêmement énergique et enflammé, comme la voix d'une rockeuse hurlant ses émotions accompagnée par un solo de guitar. Freya a déjà eu l'occasion d'écouter Eyna chanter à plusieurs reprises, mais c'est la première fois qu'elle entend cette voix, c'est complètement nouveau même pour Eyna. Et Freya ne peut s'empêcher de remarquer que la Poufsouffle est beaucoup plus à l'aise avec cette voix qu'avec sa 'vraie' voix.

Eyna attrape soudainement la main de Freya et la lève entre eux, après une pause pour marquer la fin du refrain, elle continue la chanson en baissant encore plus le ton de sa voix, quittant le domaine des Mezzo-Soprano pour s'approcher d'un Alto calme et posée.

"
There was a time when we held one another
Bearing our souls in the light of the flame
Those were the days now I've lost my illusions
Sometimes I wake in the night and I call out your name
"

Difficile de savoir ce qu'il se passe dans la tête d'Eyna à ce moment-là, son regard est déterminé et sa voix est amplis d'émotions, mais elle se déplace et agit avec une énergie chaotique qu'il est bien difficile de suivre. Mais c'était définitivement une démonstration de ce qu'elle pouvait faire, parce que sa voix vient de chanter sur trois, voir quatre octaves différentes.

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Les yeux de Freya s'écarquillèrent lorsqu'Eynaelle se fendit d'une voix d'une gravité qu'elle ne lui connaissait pas. Par Merlin ! Son amie n'avait-elle aucune limite ? L'aiglonne se demanda, son regard azuré reflétant une admiration sans bornes. Elle aimait la musique dans son ensemble mais adorait surtout les gens doués dans le domaine. Ceux qui faisaient preuve d'une réelle sensibilité mais qui avant tout étaient capables de faire des efforts pour faire éclater cette dernière au grand jour.

C'était souvent là que le bas blessait.

Il y avait peut être une pointe de jalousie aussi. Cette jalousie possessive qui poussait Freya a vouloir se rapprocher toujours plus de ce soleil brûlant qu'était Eynaelle. De cette sensation débilitante et euphorique qui apaisait son âme meurtrie. Une petite voix qui la poussait à vouloir la toucher et l'aimer jusqu'à ne faire plus qu'un. Une pulsion qu'elle laissait contrairement envahir l'intégralité de ses pensées au risque de s'y perdre totalement. Dans tous els cas, elle n'avait d'yeux que pour Eynaelle.

Lorelei (Lorelei)
My ship has passed you by
And though you promised me to show the way
You led me astray
You were my Lorelei (Lorelei)

What kind of fool was I
'Cause I believed in every word you said
And now I wonder why
Lorelei

Freya se lança à son tour dans le refrain, imitant dans un premier temps la Poufsouffle, tentant d'atteindre des notes qui étaient visiblement hors de sa portée. Lorsque son amie la repoussa, elle comprit que chacune devait occuper son propre espace. Freya n'était pas Eynaelle. Elle n'avait pas les qualités pour s'exprimer avec la même facilité et devait se concentrer sur ce qui faisait sa force, sa propre identité. L'aiglonne se fendit d'une magnifique sourire avant de rependre, stimulée par le coaching de sa partenaire.

Now there's a light that shines on the river
Blinding my eyes from so far away
Shot through the heart, but now I know better
As hard as it is to resist the song that you play

Freya chanta en évoluant autour d'Eynaelle, son regard tourné vers le ciel et son immensité. C'était cette liberté que la galloise recherchait constamment dans la poursuite de la musique. Cette liberté de penser et d'agir qui tranchait avec toutes les traditions et les attentes placées en elle au fil des années. Elle rêvait d'être cette lune dans le ciel étoilé, brillante de milles feux d'une douceur infinie, libre d'évoluer comme bon lui semble dans un océan de lumières. Sa voix se fit naturellement plus grave, plus proche de son timbre réel. son vibrato laissait à désirer mais elle n'empêcha pas sa passion d'éclater par des fioritures qui ne lui convenaient pas.

Freya avait retenu la leçon.

Eyna ne cache même plus son sourire, elle ne savait pas exactement pourquoi, mais Freya c'était forcé à sortir des notes avec lesquels elle était confortable. Ce n'était pas comme ça qu'elle allait l'impressionner, la Serdaigle se débrouille beaucoup mieux comme ça, et Eyna peut donc l'accompagner tranquillement en compétant avec c'est des notes une octave plus basse. Ironiquement, c'est Eyna qui chante avec la voix plus grave même si elle avec une voix plus aiguë. Eyna pointe Freya du doigt avant de lever la main pour lui indiquer de monter le ton et de chanter avec elle.

"Oh Lorelei
My ship has passed you by
And though you promised me to show the way
You led me astray
You were my lorelei
What kind of fool was I
Cause I believed in every word you said
And now I wonder why
Lorelei"

Pour le dernier refrain, Eyna reste plus en arrière, laissant Freya chanter à son maximum. Dès que la Serdaigle termine, Eyna s'approche soudainement d'elle, se met sur la pointe des pieds et l'embrasse gentiment sur la joue avant de chuchoter

"Tu es beaucoup plus séduisante quand tu es toi-même."

Mais tout de suite après ça elle recule soudainement, visiblement, elle n'a pas l'intention de se laisser capturer par la serdaigle aujourd'hui. Par contre, elle a bien l'intention de la rendre folle.

"Alors comment ça se passe pour toi ces derniers temps ? Toujours stressé avec les études ? J'ai toujours trouvé que tu faisais beaucoup trop de trucs, tu as déjà pensé à te concentrer sur un ou deux trucs pour diminuer la pression. Genre, tu fais quoi en dehors des études, de la musique et du quiditch ? Il ne doit pas te rester beaucoup de temps."

Eyna la regarde avec un petit sourire en coin et un air déterminé, elle n'a pas l'intention de la laisser s'échapper.

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