Une nouvelle approche [ Ft Amaranth, Zahra & Thesus ]

 « Wherever the art of Medicine is loved, there is also a love of Humanity.»
Hippocrates 

Un médecin, un patient. C'était comme cela que les choses fonctionnaient mais, parfois, face à la difficulté d'une tâche ou la sévérité de certains symptômes, deux têtes valaient mieux qu'une...ou quatre têtes, dans le cas présent. Nathanael suivait sa camarade de classe, Amaranth, depuis peu. Celle-ci vivait dans un état de douleur constante et, malgré tous les traitements qui avaient été proposés pour gérer la douleur, cette peine était toujours bien présente. Il avait traité les symptômes, avec plus ou moins d'efficacité mais la racine du mal, elle, était toujours bien là, quelque part.

Alors il avait décidé de prendre le problème sous un autre angle et, pour cela, il avait besoin d'autres points de vue, d'autres cerveaux en plus du sien. C'était donc le plus naturellement du monde qu'il se dirigé vers deux autres chefs de service. Zahra était passionnée et pleine de ressources, quant à Thesus, lui...Nathanael ne le connaissait que peu, mais il le savait suffisamment intelligent, brillant, pour pouvoir faire la différence, dans l'aventure qui se présentait à eux. Ce matin-là, Nathanael convia donc ses collègues dans une salle de réunion et, sur un mur, il afficha tous les scans et tests effectués par sa camarade et patiente, pour que ses collègues aient toutes les mêmes informations que lui. Amaranth était là, avec lui,, attendant ses collègues qui ne tardèrent pas à pousser la porte.




Joignant le geste à la parole, il présenta la patiente à côté de lui, à ses deux collègues, d'un :




Il savait que c'était inhabituel, d'intégrer une patiente au processus de réflexion, mais la situation était trop particulière pour qu'il s'en remettre aux méthodes habituelles. S'approchant de ses collègues, droit et digne comme à son habitude, le docteur Pierce expliqua :




Un instant de réflexion, un coup d’œil vers Amaranth et le Pierce poursuivit d'un :




Se tournant vers sa camarade, s'approchant de cette dernier avant de poser un regard rassurant sur elle, Nathanael l'invita à s'exprimer d'un :

 « Wherever the art of Medicine is loved, there is also a love of Humanity.»
Hippocrates 

Nathanael avait bien compris que ce cas était très particulier et, fort heureusement, même si tous les médicomages avaient une certaine arrogance, en raison de leurs extraordinaires talents, le Pierce savait faire la part des choses. Il connaissait ses limites mieux que personne et, face aux traitements que le corps de sa patience avait pu subir, il savait qu'il allait devoir agir différemment de d'habitude. Il évoluait en terrain inconnu, ici, ce qui expliquait pourquoi il avait voulu s'entourer d'experts, comme lui, car il ne souhaitait rien que le meilleur pour sa patiente.

Ainsi étaient-ils à présent tous rassemblés et, si ses deux collègues ne connaissaient pas encore les enjeux de cette nouvelle aventure, Amaranth se chargerait de les expliquer, ou le médicomage le ferait à sa place, si elle ne s'en sentait pas capable. Silencieusement, Nathan écouta Thesus s'exprimer dans un premier temps, avant de retenir un sourire amusé, face à l'intervention de Zahra, qui ne tarda pas à se présenter à celle qui allait aussi être sa patiente, aujourd'hui.

Bien. Ils pouvaient plaisanter et se tirer dans les pattes autant qu'ils le voudraient, pourvu que cela n'empiète pas sur le travail pour lequel ils étaient tous rassemblés. Mais ce travail ne pouvait être accompli sans un schéma clair de ce qui les attendait. C'était là qu'intervint Amaranth, en prenant difficilement la parole pour expliquer sa condition, la condition de sa mère et la raison qui l'avait poussée à sortir des sentiers battus pour avoir un enfant.

Sa camarade n'était pas née de façon naturelle, elle avait eu un petit coup de main extérieur mais, malheureusement, cet aide avait un prix. Nathanael n'aimait pas mettre sa patiente dans une situation inconfortable, pas s'il pouvait faire autrement en tout cas mais, dans le cas présent, ce mal était si intense et obscure que la subtilité n'était plus de rigueur. Amaranth le lui avait dit, elle était prête à tout pour soigner ce mal, même à enfreindre quelques règles si les médicomages ne pouvaient pas trouver une solution. Il fallait donc être agressif, car les solutions habituelles n'avaient été d'aucun recours, jusqu'à présent.

Mais le guérisseur pouvait deviner l'épuisement de la demoiselle et, lorsqu'elle vint se glisser sur une chaise, ressentant le contre-coup physique et émotionnel de l'aveu qu'elle venait de faire, Nathan s'approcha et posa un genou à terre, devant elle, avant de lui souffler :




Se redressant, il posa tour à tour son regard vers Zahra et Thesus, avant d'intervenir par un franc :




Laissant le silence s'installer pendant un moment, Nathanael montra les quelques chaises alignées contre la large table, au centre de la pièce, avant de percer à nouveau le silence d'un :

 « Wherever the art of Medicine is loved, there is also a love of Humanity.»
Hippocrates 

Rares avaient été les fois où Nathanael avait été face à un cas si complexe qu'il ne pouvait le gérer, seul. Mais il n'y avait pas de place pour son ego, dans cette histoire. Pas quand la vie d'une patiente – une amie, de surcroît – était en jeu. Il savait que celle-ci était désespérée, prête à toute pour retrouver un semblant de vie normale, mais c'était aussi parce qu'il la connaissait qu'il ne pouvait pas pour faire une promesse de résultat. Oh certes, trois brillants médicomages étaient rassemblés, ici, mais la nature de ce mal était si spéciale qu'une promesse de guérison aurait été cruelle.

Il avait promis de faire de son mieux, c'était tout ce qu'il pouvait dire pour le moment, il espérait simplement que son amie puisse comprendre. Nathanael laissa donc son amie expliquer la situation avec ses propres termes, avant de se tourner vers ses collègues pour avoir un premier avis, pour le moment.

Le processus de guérison allait être long, ils allaient devoir effectuer beaucoup de tests. Cette réunion n'était guère plus qu'une introduction, mais un premier avis était nécessaire. Si ses collègues ne pensaient pas pouvoir aider, alors autant le savoir dés le début, non ? Thesus fut le premier à se manifester, affirmant qu'il n'en savait pas assez pour le moment, émettant l'hypothèse de l'utilisation de magie noire et, surtout avançant un point important. Si elle devait sa vie à cette étrange et mystérieuse magie, le fait de  faire disparaître les traces de magie pour atténuer la douleur ne courrait-il pas le risquer de faire disparaître cette vie, en même temps ? L'idée n'avait évidemment pas échappé au Pierce, non plus.

L'hypothèse de Thesus fut déviée par l'intervention de Zahra, avançant l'idée de nécromancie, avant de confirmer que cette énigme était de taille et complexe. Au moins un point sur lequel ils étaient tous d'accord. Nathanael croisa le regard de Zahra et, à force de travailler avec elle, le médicomage savait très bien ce que le silence entendu de sa collègue voulait dire. Promettre l'impossible relèverait de la cruauté, et ce n'était pas ainsi qu'était le Pierce. Il hocha donc la tête discrètement, confirmant qu'il comprenait le message, avant qu'on sont attention ne soit redirigée vers la soudaine nausée de son amie.

Était-elle malade, ou cette discussion était-elle assez difficile pour lui retourner l'estomac ? Le Pierce pariait sur la seconde option. Instinctivement, il s'avança vers la nauséeuse, posa une main dans son dos pour la rassurer, lui rappeler qu'elle n'était pas seule, avant de souffler :




Il comprenait, il y avait une raison pour laquelle elle avait été réticente à impliquer d'autres médecins dans cette affaire. Mais, même si le temps jouait contre Amaranth, tous savait qu'ils le régleraient pas le problème, dans son entier, aujourd'hui. Aujourd'hui ils décidaient d'un plan d'attaque, et cela commençait par définir si Amaranth devait sa vie à la magie, ou si cette dernière avait juste donné un petit coup de pouce. Quand ils seraient fixés sur ce point, alors ils pourraient ajuster leur angle d'attaque et déterminer un plan adapté. Se redressant, l'homme croisa le regard de ses deux collègues, avant de croiser le regard de sa patiente à nouveau :




Mais qu'était la vie, si elle n'était que souffrance ? Le résultat idéal serait de faire disparaître la douleur et maintenir Amaranth en vie, évidemment. D'abord déterminer le rôle et la nature de cette magie, après ils pourraient aborder les choses sérieuses. Retenant un soupir, alors qu'il comprenait la complexité de la tâche qui allait s'imposer aux trois médecins, Nathan s'adressa à ses deux collègues d'un :




Il ne voyait pas comment le dire autrement. Il savait que la réunion ne durerait pas plus longtemps mais, surtout, il savait aussi que les deux médicomages ne lui devaient rien. Rien ne les obligeait à continuer l'aventure. Il fallait donc les remercier pour cette participation à cette réflexion commune, et à ce qui leur restait à faire, pour résoudre cette énigme.