(norà) it's too late.

INFOS FICHE DE PERSO

it's too late. ft. @norà millar

si parfois les hirondelles volent bas, c'est pour signaler qu'un orage est sur le point de gronder ou que la pluie risque de s'abattre sur vous. et si bien quand les chouettes se pressent à porter le courrier, la pluie est menaçante.
les nuages gris sont menaçants et la pluie se veut battante. quand les premières gouttes viennent à s'écraser sur les carreaux de la salle commune, tu détournes ton regard pour observer la vie qui respire devant toi.
le sourire aux lèvres, tu cherches une nouvelle proie innocente à emmerder pour la soirée. tu cherches, en premier lieu, ton frère @israfel clearwater mais tu ne le vois pas.
il traine bien trop souvent pour que tout cela soit innocent. tu pourrais aller chercher @amy jordan mais tu as la flemme de descendre tout en bas du château.
tu pourrais ceci dit aller jusqu'à la tour d'astronomie pour juste contempler le ciel un instant, regarder les éclairs foudroyer le monde de son électricité meurtrière. ou alors, tu vas te glisser discrètement sous les draps d'@apolline dunn ou tu lui proposes d'aller dans la salle de bain des préfets... c'est une idée.
tu te tannes avant de penser à @wendy andersen, peut-être aller la chercher elle d'abord, ensuite apolline ou... rose ?
alors que tes yeux se plissent sous la réflexion, la jolie rousse de ton frère se matérialise devant toi, passant sans te voir avec un parfum des plus enivrants.
un coup de pouce du destin.
ta proie, ce soir, c'est norà.

doucement, tu quittes ta place de la banquette près de la fenêtre pour te glisser derrière elle et lui souffler doucement sur la nuque. tu souris, enjôleur comme tu es et tu recules d'un bon mètre en levant les mains, prenant un air des plus innocents mais le regard toujours malin. « pas vu, pas pris. » que tu sommes en riant. tu l'attrapes alors par les épaules en la serrant contre toi et lui fais faire demi-tour dans la salle commune. « alors la plus belle des plus belles, tu allais où comme ça, sans moi ? » tu l'emmènes vers la banquette et t'assoies en l'entraînant avec toi.
évidemment que tu sais qui est norà. évidemment que tu sais l'importance qu'elle a pour celui que tu considères comme ton frère depuis ton adoption. mais n'y a-t-il pas un jeu malsain entre eux ?
tu l'écoutes râler, se plaindre comme un vieux machin incapable de dire combien cette fille du feu compte pour lui, incapable de vouloir une relation sérieuse avec une fille qui ne souhaite que cela.
enfin, que tu crois. alors pourquoi ne pas jouer si tout cela n'est pas sérieux ? entre frères, on ne se prête pas ?

tu quittes son épaule pour te pencher en avant, les coudes sur les cuisses et tu la regardes en coin. « tu fais quoi ce soir ? » jouant sur les mots, ton sourire à moitié dissimulé respire une drague, elle, non cachée. un peu trop rentre-dedans, cela va sans dire mais cela t'amuse de la voir rougir.
tu imagines la tête d'israfel alors même que tu respectes cette relation. tu ne vois en norà que la fille pour qui ton frère craque, mais tu ne peux pas rester les bras croisés.
s'il faut la faire glisser sous un drap pour qu'elle comprenne l'importance d'israfel ou qu'israfel se rende compte des sentiments qu'il a pour elle sans les nier au grand public, peut-être que tu te laisseras tenter à gouter sa peau de lait et sentir ses cheveux de bronze pour une nuit.
peut-être.
une de tes mains quitte le creux de ta mâchoire pour prendre la sienne entre tes doigts.
joueur, oui.

It's too late

Date à définir - @Milo Clearwater

Plus le temps passe et plus les interrogations viennent s’installer dans la petite tête de la rousse. L’été arrive à grandes enjambées et les vacances sont à portée de main. Norà n’avait pas osé pointer le bout de son nez à Edimbourg depuis la rentrée scolaire, ne serait-ce qu’à Beltane où elle n’avait pas eu le courage de parcourir les quelques kilomètres qui séparaient le domicile de Rosa à celui de ses parents. Pourtant, ce courage, il faudrait bien qu’elle le trouve quelque part pour poser ses valises dans sa petite maisonnée. Sa mère, Moirà, était bien évidemment au courant. Après tout, elle avait plus de secrets pour sa fille que l’inverse. Edward, le père de Norà, vivait toujours dans une ignorance aberrante, qui donnerait presque envie de rendre son repas tant cela mettait la petite Gryffondor mal à l’aise. Ces deux-là avaient toujours été proches et, dans un sens, Norà considérait que sa mère le lui arrachait, lui aussi. Comme elle lui avait arraché ces années de bonheur qu’elle aurait pu passer avec sa grand-mère à découvrir un monde tout nouveau. Mais Aisling était partie et le passé était irrattrapable. Jamais plus elle ne pourrait vivre cela avec elle. Jamais Aisling ne pourrait lui raconter sa propre scolarité devant une bonne vieille Bièraubeurre, jamais elle ne pourrait partir en vadrouille ensemble sur leur balai, jamais elles n’iraient flâner ensemble au chemin de Traverse. Jamais.

Norà pensait avec amertume à ce passé auquel elle n’avait pas eu le droit. Moirà arguerait que c’était pour la protéger. Norà, encore simple gamine, n’y voyait que de l’égoïsme. Comment ferait-elle une fois rentrée? La solution était-elle de s’absenter le plus souvent possible? D’ailleurs… @Israfel Clearwater serait-il à Edimbourg cet été? L’idée de mentir effrontément à son père lui provoquait de terribles angoisses. Elle ne voulait pas être garante de cette supercherie. Si sa mère n’en avait pas le courage, Norà prendrait un jour les rênes.

Elle regardait la pluie tomber et les horizons s’obscurcir. Elle qui rêvait de courir dehors, de prendre l’air pour enterrer ses pensées moroses, c’était clairement fichu. @Queenie Walker avait déguerpi à la première occasion, certainement une nouvelle bêtise à faire en tête. Norà esquissa un sourire à cette idée, motivée à l’idée de découvrir les nouvelles aventures de sa blondinette préférée. Elle se rebrossa les cheveux: la journée avait été suffisamment rude pour que sa tignasse décide de faire sa propre vie; enleva sa robe de sorcière pour adopter un style plus décontracté. Un short, un crop-top blanc et une chemise de couleur vert anis (outfit), histoire de réhausser son teint. Et gagner en bonne humeur.

Ses pas, tranquilles, la guidèrent vers la salle commune où elle ne prévoyait pas de rester bien longtemps. Elle avait vu @Milo Clearwater du coin de l’oeil. Il était seul, Israfel n’était pas là, très certainement occupé à inventer une nouvelle bêtise. Milo, c’était un sacré gosse, un sale gosse qui ne manquait pas de l’amuser. Les Clearwater étaient décidément hauts en couleur. Il lui tournait le dos et semblait plongé dans ses pensées. Il n’y avait strictement aucune raison qu’elle vienne le tirer de ses pensées.

Elle passa non loin de lui sans prononcer aucun mot, sans faire de geste à quiconque. Une ombre qui filait seulement. En un claquement de doigt, la petite rousse sentit un souffle chaud caresser sa nuque. Elle crut le temps de quelques secondes avoir retrouvé son beau brun. Une illusion vite brisée par un autre timbre de voix. Elle pivota sur elle-même avant de se retourner vers le bandit. Milo. Comment avait-il pu faire cela, sans aucun bruit, alors qu’elle venait de l’apercevoir au coin de la fenêtre? Le Gryffondor était connu, connu pour être un coureur de jupons. Beaucoup tombaient dans ses bras avant de finir dans son lit, le temps d’une nuit. Une moue étrange passa sur le visage de Norà, visiblement déstabilisée. « Désolée, j’ai cru que… » Elle haussa un sourcil avant de renchérir. « Non rien, laisse tomber. » Elle savait qu’avec ce beau parleur tout était un excellent prétexte à la taquinerie. Norà fut stoppé dans son élan alors qu’elle décidait de finalement laisser tomber pour fuir la salle commune comme prévu.

Ne te fais pas avoir Norà. Milo était le genre de mec qui flattait pour juste pour le plaisir de plaire, pour attirer ses proies dans son lit. Les mains du Gryffondor vinrent se poser sur ses épaules pour l’attirer à lui. Elle aurait pu se débattre mais elle n’en fit rien. Quel garçon étrange. Millar ne serra pas Milo en retour, les bras suspendus en l’air dans un geste figé. Pourquoi faisait-il ça? Depuis quand étaient-ils si proches? Pendant une seconde, elle vint même à se demander s’il avait bu ou fumé. Pourtant, Norà ne sentait rien d’autre que son parfum. Elle se laissa attirer vers le canapé, saisissant finalement l’occasion de balbutier quelques mots alors que son visage rougissait à vue d’oeil. « Je… cherchais simplement Queenie. J’avais… quelque chose à lui raconter. »

A quel jeu jouait-il au juste? Pour une raison qu’elle ignorait, Milo ne comptait pas la laisser filer. Etait-ce si facile pour Milo de trahir Israfel? Ça valait certainement le coup de vérifier. Après tout… à bien y songer… Israfel et elle n’avaient jamais défini leur relation. Il lui avait même dit que tant qu’il ne s’agissait pas d’un plouc ou d’un irlandais… Milo n’était ni l’un ni l’autre.

Son coeur se noyait, intimidé par de telles sollicitations. Il aurait voulu prendre la poudre de cheminette. Sa tête lui hurlait de rentrer dans son jeu, histoire de vérifier à qui elle pouvait réellement avoir à faire. Si le Choixpeau avait hésité entre trois maisons en frôlant sa tignasse de feu, ce n’était certainement pas pour rien.
Elle savait que son visage avait subitement l’air d’avoir pris six coups de soleil, pourtant elle essayait de toutes ses forces de rentrer dans son jeu. Et ça marchait peut-être. Avec Milo, ça ne pouvait que marcher. Elle vérifia les alentours, étonnamment vides pour un jour de pluie.
« Et toi, tu fais quoi ce soir? » glissa-t-elle sans prendre le temps de répondre à sa question, plongeant droit dans le petit jeu du lion. Tel est pris qui croyait prendre.

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it's too late. ft. @norà millar

quel plaisir, n'est-ce pas ? que de la regarder rougir à chacun de tes mots, à chacun de tes gestes. oh, oui, tu es vilain, milo. un putain de casseur de couple, mais eh, ce n'est pas isra qui dit qu'il ne peut pas s'attacher blabla et autres simagrées du même genre ? alors si ce n'est réellement pas un amour sincère et que les sentiments sont inexistants. pourquoi, toi, tu ne pourrais pas essayer de voler un baiser à la sorcière de feu ?
tes doigts viennent caresser les siens alors même qu'elle te retourne la question. intéressant. tu étais loin de te douter que sous ce rouge se cacherait une joueuse.
je vois ce que tu apprécies chez cette fille, petit frère. c'est ce que tu te dis quand elle rétorque sans répondre à ta propre question. tu te mordilles la lèvre avant de sourire de tes petites quenottes, charmeur jusqu'au bout des ongles.
te redressant, tu portes sa main à tes lèvres et déposes un léger baiser dessus avant de la lui rendre, lui laissant le soin d'apprécier ou déprécier cette absence. te penchant vers elle, cachant ton visage derrière sa tignasse rousse et des regards curieux, tu lui fais savoir que tu dois lui dire un secret et l'invites à se pencher davantage vers toi. quand tes lèvres sont à quelques millimètres de son oreille, tu susurres : « tout ce que tu voudras. » avant de poser tes lèvres sur ce lob et de te redresser comme si de rien n'était.
elle veut rentrer dans la gueule du loup ? soit. je pense qu'elle ignore sur qui elle est tombé, car jouer c'est ton crédo, et tu es prêt à aller suffisamment loin pour prouver bien des choses à ton frère.

tu t'étires d'un coup et regardes à nouveau l'extérieur. « tu aimes l'orage ? » que tu demandes subitement en observant la pluie tomber dru sur le château. le bruit que fait son martèlement te provoque une adrénaline incroyable, tu aimerais voler sous cette pluie jusqu'à tomber malade, tu t'en fous. et si tu pouvais faire quelques galipettes dans l'herbe trempée, tu ne dis pas non non plus.
mais tu avais clairement d'autre dessein pour la fille du feu.
des projets fous qui pousseront les rumeurs à s'engouffrer loin, très loin... peut-être même que tu verras israfel en colère et tu pourras alors pointer ton doigt vers lui : « je le savais ! » tu risques de t'en prendre une, tu risques beaucoup en jouant à ce jeu.
peut-être même à te perdre dedans... mais c'est un risque que tu es prêt à prendre. tu n'es pas réputé pour ta vivacité d'esprit, malheureusement. alors si cette idée te semble brillante, c'est qu'elle l'est sans doute.

tu te lèves et lui attrapes la main pour l'entraîner en dehors de la salle commune. « tu voulais en sortir, je vais t'en sortir. » que tu lui dis, un sourire en coin. tes doigts se lient aux siens et tu la tires vers plus haut encore.
atterrir à la tour d'astronomie, pousser une porte puis vérifier qu'il n'y a personne avant de refermer derrière vous. approchant de la rembarde pour regarder vers le sol, tu te dis que tu n'es même pas encore assez haut quand un coup de tonnerre vient faire trembler le château. « magique. » que tu murmures en regardant le ciel se zébrer à nouveau. « ici personne ne nous entendra. » que tu dis en riant alors qu'un grondement discret se fait entendre. « pourquoi tu joues, norà ? » demandes-tu, soudain plus sérieux alors que tu remets délicatement une mèche de ses cheveux derrière son oreille. tu la regardes dans les yeux, t'approches dangereusement sans pour autant franchir l'irréparable. « tu sais que c'est dangereux... » tu te reprends vite. « du moins, je ne suis pas dangereux. mais ... n'as-tu pas le cœur qui bat pour un autre ? » tu souris en frôlant ton nez au sien, dans un énième défi.

It's too late

Date à définir - @Milo Clearwater

A quoi jouait-t-il exactement? Les pensées de Norà s’entrechoquaient à mesure qu’elle observait Milo jouer avec ses nerfs. Il était là, à quelques centimètres d’elle. Et tout ce qu’elle voyait, c’était un gamin qui préférait courir après les filles plutôt qu’un mec réellement intéressé. S’il croyait pouvoir l’afficher comme un trophée de chasse, comme la prochaine nana à s'être glissée entre ses draps, il se trompait royalement. Cependant, une irrésistible envie secoua l'écossaise. Pas le désir pur et sensuel. La curiosité, cette même curiosité qui l’animait au quotidien. Cette envie de savoir jusqu’où Milo était prêt à aller. Norà était une femme du feu et elle aimait souffler sur les braises, elle aimait s’approcher du brasier jusqu’à caresser les flammes du bout des doigts, juste avant de les retirer. Brûler un peu sans se laisser consumer.

« Et toi, tu fais quoi ce soir? » Son ton avait été placide, courtois. Norà ne faisait que jeter un oeil, que frôler la limite sans jamais la dépasser. Jamais elle ne laisserait croire à quiconque que Milo pourrait l’avoir aussi facilement. L’avoir tout court. Derrière la petite fille sage se cachait une femme féline, un chat tant prêt à montrer les griffes qu’à se laisser caresser. Ce soir, la rousse ne montrait pas encore les crocs. Mais un chat reste un chat et il ne faut jamais se laisser duper par leurs yeux affectueux. Elle n’avait rien du charisme de Milo, rien qui puisse le pousser à la prendre en chasse. Il n'était pas étonnant que toutes les filles tombent pour cet affreux. C’était un beau garçon et il savait manipuler à la perfection. Ce n’était absolument pas ce que cherchait Norà. Elle aussi pouvait le manipuler à sa guise. Le danger, ce n’était ni Milo, ni elle mais plutôt les autres. Les journées de pluie incitaient les étudiants à rentrer pour se masser devant le feu. Pourtant, ce soir, personne n’était là pour les observer.

Norà en voulait en avoir le coeur net: pouvait-elle faire confiance à Milo? Israfel le pouvait-il également?

Son coeur sembla s’accélérer lorsque le Gryffondor lui prit les doigts pour les frôler dans un énième jeu de séduction. Lorsqu’il se pencha vers elle, il lui sembla qu’il s’était tout simplement arrêté de battre. Dans quoi s’était-elle embarquée au juste? Elle ne tomberait pas pour ses beaux yeux. Norà avait suffisamment confiance en elle pour en être persuadée. En le regardant faire, elle se demandait si Milo, aussi rusé qu’un renard finirait par lâcher sa proie. Il lui lâcha la main, lui laissant le soin de la plaquer légèrement contre elle. Son regard, beaucoup trop proche du sien, inspirait la provocation. C’était pire que ce qu’elle pensait. Milo était donc un traître. Il ne lui proposait pas une simple sortie. Ce que Milo proposait, c’était une danse charnelle. Une proposition glissée tout juste dans le creux de son oreille.

Norà recula avec une grimace de stupéfaction alors que le brun s’écartait pour observer la pluie s’abattre sur le domaine de Poudlard. Elle ne savait si c’était l’orage ou Milo qui la plongeait dans une situation d’angoisse extrême. Par Merlin, dans quoi s’embarquait-elle? Le moment était sûrement judicieux pour fuir. Milo comprendrait ainsi le fond de sa pensée, s’il n’était pas trop bête pour penser qu’elle voulait prolonger ce petit jeu. Il semble si exalté par l’orage qu’elle est persuadée pouvoir s’envoler en fumée, comme si de rien n’était. Elle se leva discrètement, certainement trahie par le grincement du vieux canapé.

L’occasion était passée, Milo avait perçu le bruit et l’avait attrapée par la main pour la faire monter avec lui jusqu’en haut de la tour d’Astronomie. Norà n’aimait pas sortir par temps d’orage, elle avait toujours peur qu’il lui arrive quelque chose. Se trouver tout en haut du château ne lui semblait pas être l’idée du siècle. Par Merlin, à quoi jouaient-ils? Jusqu’où irait Milo?

Le lion referma la porte derrière elle. Norà déglutit, l’attention visiblement entièrement dirigée vers le ciel qui semblait lui crier à quel point c’était une mauvaise idée que d’être ici avec Milo. La rousse bondit lorsque l’orage vint frapper le château. Le Clearwater, encore une fois, était aux antipodes et se réjouissait d’assister à un tel spectacle. Le premier réflexe de Norà est de s’écarter de quelques pas. Pourtant Milo la rattrape, la forçant à assumer une situation qu’elle avait alimentée. Ici personne ne nous entendra? Norà s’apprêtait à reculer une fois de plus alors qu’elle passait en revue toutes les techniques de défense qu’elle avait apprises plus jeune. Un simple sort aurait suffi, pourtant l’année n’avait pas suffi à la rousse pour déclencher des automatismes d’usage de la magie. Clearwater ou non, la rousse trouverait un moyen de se défendre.

Elle se retint d’attraper Milo par le poignet lorsqu’il saisit une de ses mèches animées par le vent. La conversation semblait prendre un tournant inattendu. Norà dévisagea Milo, encore très proche d’elle. Elle posa un doigt sur son thorax pour l’en éloigner un peu, sans heurt, sans animosité. N’as-tu pas le coeur qui bat pour un autre? « Pourquoi joues-tu avec moi si tu penses ainsi? » demanda-t-elle avec calme mais une curiosité sans fin. Hors de question d’admettre ses propres sentiments. Milo et Israfel étaient bien trop proches pour que Norà s’y risque. « Son coeur ne bat pas pour moi. » Comme le mien bat pour lui. Norà n’était pas douée pour inventer des mensonges futiles. Mais elle l’était pour les sujets plus sérieux. Prêcher le faux pour savoir le vrai suffirait peut-être à lui apporter des réponses.

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it's too late. ft. @norà millar

le grondement de l'orage résonnait comme le râle du lion en cage qui n'attendait qu'une seule chose : qu'on pousse les barreaux pour qu'il puisse rugir sur sa proie.
mais la douce sorcière de feu n'est pas dupe et la cage reste fermée. et alors que l'index tombe pile sur ton cœur, repoussé car ta proximité la gêne, tu ne peux t'empêcher de sourire de cette manière arrogante qui donne à n'importe qui l'envie de t'en coller une, et de se maudire de te trouver bien trop adorable pour oser le faire.
sa question ne trouve qu'un soupir comme réponse. tu l'as déjà dit, et tu le rediras sans doute encore mais l'amour c'est d'un chiant. tu ne sais pas si tu as déjà aimé, autre que de manière familiale, mais tu ne comprends pas qu'on refuse d'admettre quelque chose d'inéluctable.
quand cela t'arrivera, tu accueilleras ce sentiment à bras ouvert, tu n'en doutes pas. alors les voir s'accuser l'un l'autre avec une futilité incessante, ça t'agace. parce que tu rêverais d'avoir un ou une qui soit capable de faire battre suffisamment le cœur pour ne pas avoir à batifoler.
mais elle joue quand même la bougre. « vous êtes épuisants. » tu soupires en t'éloignant d'elle, blasée par ce ton désolant. tu lèves les yeux au ciel avant de croiser les bras et de te reposer contre la rembarde.
tu la toises un instant sans rien dire de plus que le regard légèrement sévère. oh, et puis merde. si vraiment ils pensent qu'ils ne s'aiment pas l'un l'autre, ou que c'est trop dur d'avoir des sentiments, en quoi c'est gênant de lui prendre la femme du feu ?
tout est mal dans ce que tu penses.
mais si c'était par le mal qu'israfel comprendrait les choses ? « vous ne savez donc pas lire entre les lignes ? » tu ne veux pas trop en dire, ce que tu penses n'engage finalement que toi, mais tu sais, pour partager ta vie avec lui, ce qu'il peut ressentir. rien que par ses nombreuses plaintes. rien que ça.

tes yeux se perdent sur ses cheveux, puis dans son regard avant de tomber sur ses lèvres. si la vie n'est pas suffisamment dangereuse, pourquoi la vivre ? « embrasse-moi. » que tu demandes en la regardant, les sourcils haussés et les bras croisés. « si y a rien entre vous, embrasse moi. » tu hausses les épaules. « ça n'engage à rien, et puis si vous n'avez rien l'un pour l'autre, y a personne à blesser, si ? » l'éthique peut-être, et tu sais qu'on ne touche pas aux copines, aux flirts ou aux exs de ses cousins, frères et autres membres du clan. il faut dire aussi que vous êtes excessivement nombreux, et peut-être que tu peux déroger à certaines règles.
tu lui fais un signe de la tête pour l'inciter à faire l'irréparable, jouer oui, mais les cartes c'est toi qui les bats et jusqu'à preuve du contraire, personne ne t'a jamais fait perdre.
ton regard tombe dans le sien et ton air sérieux dénote complètement avec ton attitude exubérante habituelle. au fond, tu sais qu'elle ne le fera pas... et encore maintenant, tu trouves que ton idée est brillante, suffisamment insolente pour arriver à ses fins.
évidemment que tu ne veux pas faire de mal à israfel, pour toi un baiser n'a jamais été plus qu'un simple geste du quotidien comme un bonjour ou un merci. pour d'autre, c'était sceller une intimité que tu ne connais pas vraiment.
une petite voix crie dans ta tête de t'arrêter, de la laisser partir ou même de dire que tu plaisantes mais ta putain d'arrogance et cet orgueil t'empêchent de prononcer ces mots. au lieu de quoi, tu te répètes en souriant en coin : « personne ne nous entendra. » et quand ta phrase se termine, elle est ponctuée par un coup de tonnerre.

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Date à définir - @Milo Clearwater

Pour une raison qui lui échappait, elle ne savait trop dire si l’orage grondait plus à l’extérieur ou dans ses tripes. Milo était semblable à un fauve en cage, un fauve qui rumine et fais le tour de l’enclos. Un lion qui n’attend que de bondir sur sa proie. D’une manière assez différente de @Queenie Walker, Milo semblait lui aussi vouloir lui tirer les vers du nez. Elle le comprenait, @Israfel Clearwater et lui étaient soudés comme les doigts de la main. Comment réagirait Israfel devant de tels comportements? Aurait-il envie de pousser Milo du haut de la tour d’Astronomie. Le cadet n’était pas connu pour avoir le sang froid, bien au contraire. Un centimètre de sourire naquit sur ses lèvres avant de s’effacer devant un nouvel éclair. Une secondes, deux secondes, trois secondes. Le tonnerre grondait. Et Norà commençait déjà à montrer les crocs.

Milo, lui, restait fidèle à lui-même, un sourire serpentin sur les lèvres. Elle détestait ça, elle détestait cette gueule d’ange qui voulait lui faire franchir ses limites. Elle le détestait pour ce qu’il essayait de faire. Pourquoi marcher sur les plates-bandes d’Israfel? Le plus jeune lui avait-il dit d’y aller franchement? Qu’il n’en avait rien à faire de la petite rousse et qu’il pouvait bien en faire son quatre-heures? Une angoisse soudaine frappa Norà dans l’estomac comme un violent coup de poing. Elle haussa un sourcil quand Milo interrompit son flux de pensée. Vous êtes épuisants. Vous? Il ne fallait pas avoir fait les meilleures écoles de sorcellerie pour comprendre de qui il parlait. Si ç’avait été Queenie, elle lui aurait sauté dessus et l’aurait torturée, en tout bien tout honneur, pour lui soutirer autant d’informations possible. Mais c’était Milo, pas Queenie. Et lui, lui ne dirait sûrement rien de plus. Il en avait sûrement déjà dit trop. Trop au goût d’Israfel, muet comme une tombe lorsqu’il s’agissait d’aborder des sujets plus délicats.

Elle le regarda s’éloigner, frustré, appuyé contre la rambarde qui l’empêchait de tomber. Norà fronçait toujours les sourcils et imita sa posture: bras croisés. Elle n’osait jamais confronter Israfel. Peut-être serait-il plus facile de confronter son aîné. Milo était un être changeant. De caractère habituellement enjoliveur, il passa à un aspect plus sérieux de sa personnalité en quelques secondes. Milo était à l’image de la météo écossaise. Lire entre les lignes? Elle n’avait l’impression de ne faire que ça à longueur de journée. Norà était une excellente observatrice pour les autres. Devant ses propres problèmes, elle avait tendance à devenir aveugle. Elle retournait les situations dans tous les sens, rendant les choses encore plus complexes qu’elles ne l’étaient. La situation était-elle si évidente que cela?

Un coup de tonnerre, c’est certainement ce qui frappa Milo d’un seul coup pour qu’une telle requête finisse par sortir de sa bouche. L’embrasser? Norà n’avait aucune raison de le faire, strictement aucune si ce n’est le goût de remporter un duel. Car clairement, ce n’est pas réellement une requête mais un défi. Norà n’avait pas envie de le faire, car elle ne ressentait rien pour lui. Il n’était pas Israfel. Sa peau ne fourmillait pas au moindre de ses touchers. Elle ne mourait pas d’envie d’éteindre le feu qui l’embrasait tout contre ses lèvres. Elle ne le désirait pas. Rien en lui ne la poussait à vouloir faire des folies. Il n’y avait pas d’étincelle, et la jeune femme à la crinière de feu ne voulait pas regarder la vérité en face. Car si ce qu’elle vivait n’était pas réciproque, la chute serait terriblement douloureuse. Si elle le disait à Milo, il gagnerait la partie et, par-dessus tout, il irait le répéter à Israfel. Et les choses ne pouvaient se passer comme cela. Milo ne pouvait parler pour elle. Milo ne pouvait pas parler pour Israfel non plus. Un jour, l’un ou l’autre devrait porter fièrement les valeurs des Gryffondor sur ses épaules pour oser dire la vérité. Une vérité réciproque ou une vérité fracassante.

La colère manqua de l’emporter. Cette colère qui grandissait et manquait de lui faire perdre la tête. Celle qui pourrait la faire passer pour une folle furieuse. Toutes sortes de noms d’oiseaux passaient dans sa tête, mais Norà avait décidé de rester muette. Si ce n’est une très légère moue agacée, elle ne laissa rien transparaître. Son regard changea, reflétant un nouvel éclair tombé encore plus près que les autres. Un baiser n’avait jamais été anodin. Norà était fleur bleue. Elle n’avait eu qu’un seul petit ami avant Israfel. Une relation qui avait duré deux ans et qu’elle avait achevée avant de mettre les pieds à Poudlard. Un jeune homme qu’elle aimait à l’époque mais qu’elle avait lâchement laissé tomber. Venir seule ici, c’était repartir de zéro, sans aucun bagage. Embrasser Milo allait contre tous ses principes. Elle n’était pas cette fille et ne souhaitait pas le devenir.
Elle s’approcha du Gryffondor, le toisant à son tour. « Jamais Milo. Jamais. Crois ce que tu veux. Sentiments ou non, j’ai des principes auxquels je tiens. Si tu crois que je vais tomber dans tes bras comme cela, tu te trompes. Je ne rentrerai pas dans ton jeu dangereux juste pour prouver quelque chose. Je n’ai rien à me prouver et aucun compte à te rendre. »

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it's too late. ft. @norà millar

le défi est mis devant elle, et tu attends. une attente dont tu connais déjà l'issue, et quand elle reste silencieuse, ton cœur se met à battre un peu trop vite.
et si, par merlin, elle commettait l'irréparable ? non, tu es bien trop sûr de toi. persuadée qu'elle ne fera rien et pourtant, ça ne t'empêche pas de continuer à pousser le vice jusqu'au bout.
la lionne n'était pas domptable, et tu appréciais. surement pour le côté inaccessible, ce serait mentir que d'avouer le contraire mais parce que sa morale et sa loyauté ne comptaient que pour un.
la colère dans le regard de feu de norà te fit hausser les sourcils, quand elle approche, tu as un léger mouvement de recul, de peur d'être pris à ton propre jeu. mais sa voix tombe et tu ne peux t'empêcher de sourire un peu plus à chaque mot.
jusqu'à ce que tes quenottes soient sorties et que sa phrase se finisse. « c'est vrai. » que tu concèdes facilement en guettant sa réaction. « mais j'ai pas besoin de preuve pour comprendre. » tu hausses les épaules mais prends tout de même le large pour ne pas avoir à rester trop longtemps près d'elle.
ce jeu était déjà bien trop périlleux.

depuis qu'israfel en a parlé, tu t'es demandé ce que cette fille valait. qui elle était... pourquoi elle intéressait autant ton frère. et puis, tu t'es demandé s'il devenait bête à aimer sans aimer. tu n'as jamais vraiment compris israfel et norà...
en réalité tu es jaloux.
parce qu'israfel est ton frère, qu'il a toujours été là pour toi et personne d'autre. et tu dois apprendre à le partager avec une fille que tu ne connais même pas.
tu la vois d'un mauvais œil, c'est vrai. à tort, parce que malgré ce mensonge qui pigmente les dires de ton frère, tu sais qu'elle a de l'importance. tu espérais qu'elle craque pour aller cracher ta vérité à israfel et... le récupérer.
@adil mesli avait une meuf, @sean clearwater avait une meuf... maintenant israfel ? et toi après ? que deviendras-tu quand ils s'organiseront des sorties entre couples ? qu'ils t'oublieront chacun leur tour, sans plus aucune considération.
tu ne veux pas perdre israfel et encore moins le partager.
c'est ton frère, mais cette fille ne tombe pas dans ton piège... elle lui est fidèle et tu ne peux pas lui en vouloir... alors ça t'agace.

tu te passes une main sur le visage en réfléchissant. le vent se lève et la pluie vient s'abattre sur vous en un instant, tu la laisses venir fouetter ton visage et fermes les yeux un instant. « excuse-moi. » tu es obligé de ployer genou. pour lui, et rien que pour lui. « je n'aurais pas du ... » tu hausses un sourcil en poussant un soupir. « te pousser dans tes retranchements. » avec une main, tu essuies les gouttes qui coulent sur ton visage. peut-être y a-t-il une larme qui s'y dissimule, tu ne l'avoueras pas. « israfel est toute ma vie, norà. » tu croises les bras et prends de nouveau appui sur la rembarde, mais cette fois-ci c'est ton dos qui est calé contre. « j'ignore vos sentiments respectifs, mais c'est facile à deviner. » tu secoues la tête. « je ne veux pas perdre mon frère à cause d'une fille. » tu te veux dur malgré toi, mais c'est ta détresse qui t'appelle.
tu n'as jamais su comment aborder les gens, tu portes un masque quotidien du mec qui va toujours bien et qui est toujours de bonne humeur. enjôleur et qui prend du bon temps quand on lui accorde... mais en réalité, t'as peur d'oublier, t'as peur d'être abandonné... t'as peur de mourir, t'as peur qu'ils meurent. « soit tu l'aimes, soit tu ne l'aimes pas. » tes yeux s'ancrent dans les siens, et malgré cette détresse perceptible, on y lit aussi un besoin d'être rassuré. « c'est simple comme question, non ? »
ton coeur bat davantage et tes tripes se retournent. « si tu l'aimes, je ferai en sorte de ne pas m'interposer... si c'est l'inverse, je ferai tout pour qu'il t'oublie... tout. » et sur ce dernier mot, ta main glisse sur le fer et tu manques de tomber.
d'un pas, tu t'éloignes de la rembarde au même instant qu'un coup de tonnerre pétarade dans le ciel jusqu'à vous rendre sourd. tu plisses les yeux en te couvrant les oreilles et, par instinct, tu attrapes la rousse entre tes bras. avant de regarder le ciel gronder de nouveau et plus doucement. « est-ce que tu vas me voler ce qui compte le plus pour moi, norà ? » que tu lui souffles désespérément à l'oreille.

It's too late

Date à définir - @Milo Clearwater

La balle avait quasiment changé de camp. Norà était sûre d’elle: elle n’avait pas besoin d’embrasser le Clearwater pour prouver quoi que ce soit. Quelque chose lui soufflait qu’elle n’aurait même pas dû se laisser embarquer tout en haut de la tour d’Astronomie. Si l’accès leur était interdit ce n’était certainement pas sans raison. Le temps orageux rendait l’excursion beaucoup plus dangereuse. Pourtant ce n’était pas ce danger que Norà craignait. Lorsqu’ils avaient quitté la salle commune, ils étaient presque seuls. Il n’y avait pas que les Serpentard qui avaient la langue bien pendue. Les Gryffondor, bien que loyaux, ne manquaient pas à l’appel lorsqu’il y avait un ragot juteux à se mettre sous la dent. La rouquine et Queenie manquaient rarement à l’appel d’ailleurs. Aujourd’hui, Norà espérait qu’aucun bruit ne courait. Ce qui se passait en haut de la tour n’était jamais très clair. Elle avait bien vu la fureur qui avait animé Israfel à la Tête de Sanglier. Comment réagirait-il si une rumeur louche venait à ses oreilles? Si l’on faisait croire qu’elle et Milo avaient fricoté ensemble? C’était certainement une excellente manière de mieux jauger les sentiments d’Israfel à son égard, mais aussi une excellente occasion de briser sa confiance et de le perdre. A choisir, Norà préférait choisir l’ignorance que l’abandon.

Milo l’observait, son regard aussi perçant que d’habitude, un air étrangement sérieux détonnant avec sa volubilité exubérante. Norà le fixe de ses yeux bleus. Ses prunelles contrastent avec ses cheveux comme les différentes facettes de sa personnalité. Elle n’en démordait pas, elle ne l’embrasserait pas. Ses pas la rapprochèrent de lui. Une démonstration de force. Si Norà tremblait de voir Milo changer subitement de comportement, elle ne devait pas se montrer comme la jeune femme fragile qu’elle était encore par moments. Il devait lire en elle toute sa détermination, tout l’acharnement qu’elle mettait à vivre selon ses valeurs. Elle ne comprit pas le sourire que Milo lui adressa juste avant de se retourner. Les Clearwater étaient difficiles à saisir. S’il n’avait pas besoin de preuves, pourquoi la provoquait-il tant?

Il semblait que Milo jetait enfin les armes. Avait-elle remporté la partie? C’était donc tout? L’Écossaise restait là, toujours en retrait. Elle n’avait pas envie d’approcher. Le vent soufflait à grandes bourrasques; une rafale et elle risquait le déséquilibre ou la chute. La pluie s’abattit sur eux sans prévenir, les trempant de la tête aux pieds en seulement quelques secondes. Norà, vêtue d’un short et d’un haut blanc relativement court referma sa chemise pour protéger son corps des regards curieux et sa peau frissonnante. Etaient-ils obligés de rester ici?

C’est sous cette pluie battante que Milo finit par ouvrir son coeur, dévoilant toute l’ampleur de la supercherie. Il était désolé et au fond, Millar ne pouvait pas réellement lui en vouloir. Elle n’aurait pas été étonnée de voir @Queenie Walker faire passer toutes sortes d’épreuves à Israfel, juste histoire de lui en faire baver. Histoire de vérifier qu’il n’allait pas piétiner les sentiments de la rousse. Sans quoi, c’était l’arrachage de cheveux et le coup de pied bien placé qui l’attendaient.

Elle l’observait attentivement. Elle observait l’homme devenu subitement petit garçon. Perdre son frère? Le visage de Norà s’adoucit à ces mots. Comment pouvait-il imaginer une telle chose? « Israfel choisira toujours sa famille avant tout. Quoi qu’il arrive, quels que soient ce qui relie Israfel à moi, que ce soit passager ou non, quoi qu’il arrive il te choisira toujours avant moi. » C’était un peu difficile à dire, mais Norà en restait persuadée. Elle avait bien vu l’amour que les Clearwater se portaient entre eux. Un amour familial auquel elle avait partiellement échappé. Un amour qu’elle avait partagé avec ses deux parents avant que sa mère ne brise ce qui les reliait pour ne laisser qu’un foyer ravagé par la tempête. Les murs tenaient toujours, mais cette maison ne serait plus jamais la même.

La partie n’était finalement pas gagnée. Milo renchérissait toujours avec cette question, cette question qui paraissait si simple mais à laquelle il était si difficile de répondre. Plus le temps passait, plus la réponse lui semblait évidente. Pourquoi devait-elle se justifier devant Milo? L’amour d’un frère ne justifiait pas la tyrannie. Il semblait à la jeune femme que son aîné la menaçait de devenir son pire cauchemar. Il n’y aurait pas de juste milieu: il serait son allié ou son ennemi, le choix était clair. Et il dépendait de la capacité de Norà à s’exprimer. Par Merlin, si les choses étaient si limpides, pourquoi insistait-il? « Milo, tu ne me demandes…» commença-t-elle à dire, tourmentée à l’idée de partager une information si intime à celui qu’Israfel considérait comme son frère. Sa phrase fut subitement coupée alors qu’une vague d’effroi parcourait ses veines. La main de Milo venait de glisser de la rambarde et le jeune homme venait de se jeter dans ses bras. Comme un enfant. Elle resta muette quelques instants, laissant la pluie emporter le chagrin de Milo. Ses bras, d’abord ballants, finirent par se refermer dans le dos de Milo pour le soutenir. Juste le temps de quelques secondes, comme une grande soeur l’aurait fait avec son petit-frère.

« Je sais qu’Israfel est le bébé de la famille. Tu sais, il est assez grand pour prendre ses propres décisions. Je ne compte pas te le voler. » Elle desserra son emprise, reculant d’un ou deux pas pour le regarder d’un air rassurant et consolateur. « Promets-moi que tu seras une tombe. » Elle le fixait durement comme si, avec cette promesse, Norà mettait en jeu sa vie. « J’aime Israfel, mais je ne préfère pas lui dire. J’ai peur qu’il prenne la fuite s’il le savait. »

INFOS FICHE DE PERSO

it's too late. ft. @norà millar

la peine est quelque chose que tu ressens parfois trop souvent. mais beaucoup de choses t'échappent encore... tu adores l'orage, son odeur, son bruit, ses éclairs... mais en même temps, tu en es terrifié. quelque part dans ton subconscient meurt un enfant qui déteste l'orage pour avoir vécu l'enfer un soir d'été orageux.
mais tu l'ignores, cette peur est seulement irrationnel et tu préfères éluder la question en affirmant le contraire. tu te persuades de tellement de choses que tu ne sais plus ce qui est vrai ou ce qui est faux.
mais tes peurs que tu ressentais vivement aujourd'hui te pourrissaient littéralement. cette triste histoire d'abandon, de perte... de mort.
tu comprends parfaitement sa réaction, qui serait la même à tous... mais elle ne comprend pas, elle, la peur qui te creuse le ventre.
même si israfel t'aime, c'est elle qui prendra le plus de place. quand tu voudras sortir, ou quand tu voudras jouer ou encore discuter... il ne sera pas toujours là. aguicher par ses petits bras frêles qui semblent gelés.
tu hésites à rentrer, surtout parce que tu en ressens le besoin.
la haine que tu éprouves pour norà n'est pas logique, et elle se meurt à chaque fois que tu penses que ce n'est pas bien... néanmoins, tu n'arrives pas à faire taire ta jalousie. pourquoi vous devriez grandir ? pourquoi vous devriez vous attacher comme @sean clearwater ? vous vous êtes bien marré à vous moquer de son couple, et tu avais fait la même chose quand c'était au tour d'@adil mesli... loin d'imaginer que l'un de vous passerait après.
alors oui, tu avais très mal pris cette hypothétique relation. si les sentiments de ton frère sont dissimulés, tu les connaissais... et ta paranoïa n'aidant pas, tu es persuadé qu'il t'abandonnera pour la fille du feu. « tu ne saisis pas. » que tu réponds finalement en soufflant par le nez. « et je ne cherche pas à ce que tu comprennes, de toute façon. » tu baisses le regard. « c'est une fatalité. » et c'est aussi pour cette raison que tu te refuses à l'attache. personne ne pourra t'abandonner, et personne ne pourra t'enchaîner pour te voir souffrir...
finalement, tu es bien seul. alors si elle vient t'enlever le seul qui passe les portes de la solitude... que deviendras-tu ?

tu te veux un peu défiant, mais surtout menaçant.
mais ses réponses te piquent au vif et tu détournes aussitôt le regard, t'éloignes encore d'elle. elle a beau être fraîche arrosée ainsi, elle n'en reste pas moins brûlante comme le feu d'un dragon.
mais ce qui te transperce le cœur c'est cet aveu inattendu... toi qui pensais que tu n'aurais jamais réponse à cette question, tu te rends compte que tu aurais préféré rester dans l'ignorance. « non... » et sa peur te prend les tripes, tu ne peux pas promettre.
la solution... un sourire veut se dessiner mais tu l'écrases aussitôt. tu te frottes l'œil en proie à un dilemme qui t'étrangle. « je ne peux pas mentir à mon frangin. » que tu dis finalement en soufflant comme si elle venait de t'offrir un fardeau.
tu aurais préféré qu'elle ne l'aime pas, mais c'est toi qui as cherché cette vérité. toi qui as tout provoqué. alors que tu te figes, tes doigts sur ton œil, tu la regardes de l'autre. « ok. » que tu concèdes finalement. « ce sera notre secret. » parce que tu ne veux pas qu'israfel sache que sa rousse est amoureuse de lui... qu'il continue de croire le contraire.
qu'il continue de croire que toi et lui, vous serez toujours des loups solitaires endeuillés.

après un énième soupir, tu te tournes vers l'orage qui s'éloigne et une légère éclaircie transperce les nuages. un sourire vient naître sur tes lèvres et tu reprends ton rôle habituel. « j'ai maintenant double raison de t'emmerder ! » que tu lui dis, tout joyeux, en l'attrapant à nouveau par les épaules. « allez on rentre au chaud, je t'offre un chocolat liégeois ! »
l'accepter ou continuer de la détester ? ton cœur balance.
mais tu auras retenu une chose... elle n'a pas succombé. la fille du feu ne fera pas de mal à ton frère, ne le trahira pas... et par merlin, l'aimera sans doute bien plus que de raison.
si ses lèvres t'avaient touché, tu aurais été le pire des frères... car tu l'aurais laissé faire.
finalement, tout n'est pas qu'un jeu.
et ta réalité est bien plus sombre que laissent les apparences le croire.
mimant un zip sur tes lèvres, tu lui souris de toutes tes dents pour l'inviter à sortir de la tour d'astronomie. « on se change et tu me rejoins dans la salle commune ? »
une fois dans ta chambre, tu jettes un coup d'œil au lit de ton frère avant de changer de vêtements et de réapparaître sec.

[...]

assis sur le canapé près de la cheminée, tu rêves, perdu dans tes pensées. si ta loyauté était toute donné à ton clan, pourquoi le serait-elle à norà finalement ? tu pouvais bien lui faire du tort que cela ne te dérangerait pas.
mais ton empathie est bien plus forte malgré les envies de malveillance. tu te tritures les cuticules avant de voir réapparaître le feu dans la pièce déjà ornée de rouge et d'or. « j'espère que tu choperas pas la crève à cause de moi ! » que tu dis en tapotant la place juste à côté de toi.
deux chocolats liégeois sont sur la table basse devant vous, fumantes et agrémentées d'une couche de chantilly qui fond à chaque seconde.

It's too late

Date à définir - @Milo Clearwater

Elle l’avait dit d’Israfel, elle le disait aussi de Milo. Les deux jeunes hommes se ressemblaient beaucoup plus qu’elle n’osait le dire. Elle avait d’abord vu en Israfel un coureur de jupons, un dragueur invétéré qui aimait jouer, un gosse qui ne cherchait pas à s’attacher, surtout pas; un jeune homme beaucoup plus meurtri qu’il n’osait le dire; un jeune adulte au coeur qui déborde mais qui ne le montre pas. Un homme qui se protège de tout ce qui pourrait lui faire du mal. Israfel s’était ouvert à elle, un tout petit peu, Milo avait montré une miette microscopique de son âme d’enfant pour vite la camoufler. Comme si plonger dans ses souvenirs, arracher le pansement le ferait hurler de douleur.

C’était particulièrement gênant, Norà ne savait plus trop où elle en était. Milo avait se comportait comme une personne bipolaire: un coup dragueur, un coup sérieux. Un coup jovial, un coup terriblement sombre. La flamboyante, de son côté, dansait sur un pied puis sur l’autre pour tenter de trouver le juste équilibre. Méfiance, confiance. James le lui avait bien dit: ne jamais faire confiance à qui que ce soit. Elle avait encore en tête cet étrange cours particulier. Celui où elle avait franchi les limites de l’imaginable. Une chance qu’aucune rumeur n’ait circulé. Le jeu avait été semblable: un jeu de séduction, partagé à l’époque, une adrénaline certaine qui ne suffisait pas à anticiper et parer le prochain coup. Il le lui avait dit: ne fais jamais confiance, sans quoi l’autre saura en profiter. Il ne lui avait fait aucun mal si ce n’est provoquer une gigantesque frustration avant qu’elle ne se transforme en immense malaise. A bien y repenser, elle avait été ridicule. Elle avait laissé son coeur décider; mais parfois le coeur n’avait pas son mot à dire. Parfois il fallait se contenter d’écouter sa raison. C’était un exercice difficile pour la rousse. Un exercice auquel elle avait échoué une fois de plus. Une fois de plus, elle avait tenté le diable et exigé une promesse. Elle avait livré son plus cher secret sur un plateau d’argent. Elle avait dévoilé à un inconnu une de ses plus grandes faiblesses.

Etait-ce désespéré de demander à Milo de garder ce petit secret entre eux? Au fond d’elle, Norà tremblait à l’idée qu’Israfel l’apprenne, qu’il la laisse. Il lui avait promis de ne pas la laisser aux Trois Balais. C’avait été leur première querelle, le premier moment où Norà avait osé confier ses peurs et laissé parler son cerveau fumant. Elle réfléchissait trop, ce n’était pas nouveau, et c’était toujours le pire des scenarii qui gagnait. L’Écossaise tremblait à l’idée qu’il brise sa promesse, qu’il prenne peur et qu’elle se retrouve seule.

C’était définitivement désespéré, pourtant c’est ce que Norà se résolut à faire. Ç’aurait pu être une délivrance, pourtant la rousse ne s’en sentait que plus lourde, le poids des angoisses accru. Elle regrettait immédiatement de s’être ouverte. Encore plus à Milo. Il lui porta le coup de grâce, un coup violent pris droit dans les côtes lorsqu’il déclara ne pas pouvoir mentir à Israfel. « Mais… Je ne te demande pas de mentir. S’il pose une question, ne lui dis rien d’autre que de s’adresser directement à moi. Tu sais aussi bien que moi que ce n’est pas à toi de le dire. » Le lion courait de lit en lit, on se demandait bien s’il avait jamais eu quelqu’un plus d’une journée. Peut-être ne comprenait-il pas l’importance de ces mots, peut-être la trouvait-il tout simplement puérile ou tout bonnement trop complexe et difficile à suivre. Les yeux de la rousse brûlaient d’inquiétude face aux incertitudes que lui promettait le Clearwater.

Finalement, il parvint à lui décrocher un faible sourire. Un faible sourire qui exprimait tout son soulagement. Croyait-elle véritablement à ce qu’il venait de lui dire? Pas vraiment. Milo n’avait fait aucune promesse aucune. Ses mots n’engageaient que lui. Ce serait à Norà d’avaler ces couleuvres en espérant qu’il n’ait qu’une parole. C’était avec regret qu’elle ne trouvait aucun moyen de le forcer à conserver le secret, pas de sortilège, pas de potion, pas d’artéfact qu’elle puisse aisément enchanter.

C’est au moment où l’orage s’éloignait que Milo décida de rentrer. Ne devait-on pas rentrer lorsqu’il pleuvait et sortir lorsque le soleil sortait de sa cachette? Peu importe, ça arrangeait bien Norà qui commençait à trembler et ne rêvait que d’une chose: se glisser sous une douche chaude puis se changer. Le bonheur de la douce météo écossaise…

Norà quitta le toit pour se réfugier à l’intérieur sans se faire prier. Elle s’éclipsa dans les douches des Gryffondor, restant un moment sous la chaleur confortable de l’eau. La flammèche ne chercha pas midi à quatorze heures: elle enfila un jogging sombre assorti d’un sweat-shirt avant de se rendre dans la salle commune, les cheveux encore à moitié humides. Elle rejoignit Milo sur un des canapés, veillant à conserver une certaine distance entre eux. Elle voulait lui faire confiance, mais quelque chose lui intimait de se méfier. « Je suis écossaise pur sang, c’est pas ça qui risque de me mettre par terre! » s’exclama-t-elle, tendant les bras vers la tasse de chocolat chaud fumant. Elle approcha sa bouche pour déguster la crème fouettée, rattrapant au vol celle qui manquait de tomber sur la moquette de la salle commune. Elle releva la tête, une trace de crème sur le bout du nez. « Tu ne m’as rien promis. J’ai besoin que tu me promettes de ne rien répéter. » C’était presque un cri suppliant qui sortait tout droit du coeur. « Si tu dis quelque chose, je t’attrape au détour d’un couloir et je te mets à terre. » déclara-t-elle, un air défiant sur le visage. Elle le pensait, choisissant de prendre la situation avec humour. Il fallait bien que ses quatre années de karaté servent à quelque chose. Pourtant, difficile de croire que sa bonne humeur persiste si la rumeur venait à courir. L’orage finirait certainement par repointer le bout de son nez.

INFOS FICHE DE PERSO