Fine on the outside - Tristan

Avant la fermeture des portes -

Quelques douceurs emportées, une proposition de vous rendre dans la tour d'astronomie, le meilleur spot de l'école pour avoir accès au ciel étoilé, les rendez-vous secrets ont lieu là-bas, trop souvent, tu ne comptes plus ceux que tu as eu avec Kaz. Ou même avec tes amis pour partager des moments de fêtes secrètes. Ce soir c'est différent, c'est avec Tristan que tu t'y rends, pour la première fois et peut-être pas la dernière fois, on ne sait jamais, si ça devient une habitude entre vous ou non. Pour vous plaindre de l'actualité du monde magique, pour grignoter des trucs sucrés, ça pourrait devenir votre habitude à vous, vos rendez-vous secrets. L'alcool est encore dans tes veines, c'est dans l'escalier menant jusqu'à la tour que tu as bien failli te rétamer comme il faut, te rattrapant de justesse à chaque fois. Une belle prouesse de ta part, on ne va pas se mentir.

Des rires résonnent dans l'escalier, les tiens, ça te fait du bien de lâcher prise un peu, de profiter du moment présent et surtout de ne plus trop penser à lui, tu préfères te concentrer sur les futures brioches à la crème que tu vas pouvoir manger. Tu sais que parfois, certains cachent des bouteilles dans la tour, bon tu ne devrais peut-être pas te remettre à boire ce soir, ce ne serait pas très futé de ta part. Mais si une bouteille de jus de citrouille se trouve dans cette planque, alors là tu ne diras pas non, faudra juste bien chercher.

« T'es à la traîne Tristan, hop hop ! » tu le taquines un peu, y'a cette complicité qui s'installe entre vous depuis la cuisine, ce n'était qu'un ami de ton ex, c'est la première fois que vous passez autant de temps rien que tous les deux, ça réchauffe ton petit cœur tu dois bien l'avouer. Arrivée en haut, tu attends le jeune homme en tournoyant sur toi-même, oubliant cette peur du vide l'espace de quelques instants.

Tu dois avouer que ça te fais du bien de ne pas être enfermée dans ton dortoir, tu sais aussi que tes amies ne balanceront rien sur toi si jamais quelqu'un leur demandait où tu te trouves. Bon après tout t'es adulte, t'as bien le droit d'errer dans les couloirs de l'école du moment que tu ne te fais pas attraper par un prof, ce serait bête de faire perdre des points comme ça à ta maison. Mais pour le moment tu ne t'en inquiète pas plus que ça, c'est encore légèrement éméchée et finalement pas mal essoufflée que tu arrives en haut de la tour. Elle est éclairée à l'aide des étoiles dans le ciel et la pleine lune de ce soir, c'est vrai que si ça avait été un rendez-vous avec quelqu'un, l'ambiance est romantique à son maximum. Ça te picote un peu au niveau de la poitrine, c'est là que Kaz t'as emmenée pour votre premier soir ensemble, il avait tout prévu...

Quelque part sur une brique des murs de la tour,
y'a même vos initiales.
Parce que tu pensais que lui et toi c'était pour la vie.

Tu ne fais pas attention à Tristan, tu n'as pas fait gaffe aux coussins par terre qu'il a installé pour que ce soit plus confortable une fois tous les deux assis, toi tu es toujours debout pour l'instant, un peu rêveuse, la tête ailleurs. Il suffit d'un saut pour te noyer dans ce ciel étoilé. Il suffirait d'un balai pour t'envoler au-dessus de l'école mais tu n'as pas oublié que c'était un blocage pour toi et que ça ne te viendrais jamais à l'idée de tenter l'expérience.

« Pardon ? Oh excuse-moi j'étais...ailleurs. » tu finis par t'éloigner du bord, toujours un sourire aux lèvres, tentant de trouver les bons mots « Il m'a quitté parce que lui rentrait dans le monde des adultes alors que j'étais encore ici à Poudlard, il ne voulait pas que je sois un poids qui le retienne tu vois ? Ça m'a brisé le cœur mais j'essaie de m'en remettre. » t'évites de penser à ce pincement au cœur et pose tes fesses sur le coussin à côté de Tristan.

Tu ne pensais plus être capable de parler de tout ça sans verser une larme, et aussi étonnant que ça puisse paraître, tu arrives à en parler à Tristan comme si tout allait bien. D'accord ça te serre un peu au niveau du palpitant, parce que oui pendant un moment Kaz te manquais chaque jour qui passait, puis ça a fini par disparaître un peu avec le temps. Il t'en a fallu du temps pour réussir à l'oublier. Plus qu'il n'en fallait peut-être, parce que ça faisait tout de même presque six ans tous les deux, vos parents respectifs avaient déjà planifié plein de trucs pour vous deux. L'endroit où aurait pu avoir lieu le mariage aussi, après vos études finies à Poudlard, et au lieu de ça, de tout ce futur qui te mettait des étoiles plein les yeux, votre histoire a pris fin du jour au lendemain.
Tu as essayé de sauver la face en continuant de bosser durement, de passer des heures à la bibliothèque pour ne pas craquer devant tes amis, devant tes profs aussi.

Et c'est tout en haut de la tour d'astronomie que ton cœur s'est retrouvé apaisé par quelques paroles seulement, par une gentillesse à l'état pur, un moment de tendresse dans ses paroles à lui, à ce Pendragon dangereusement charmant. Ça ne te ressemble pas, de te sentir bêtement perturbée par ces quelques mots qui ont eu un effet positif sur toi. C'est quand son regard s'est plongé dans le tien que tu as bien failli en rougir comme une adolescente de 16 ans.
« Ce...ce n'est pas à toi de t'excuser tu sais, si Kaz était là, je lui aurais probablement lancé un crache limace en pleine face, aussi puéril que ça puisse paraître... » tu soupires, amusée par ta réponse, mais gênée de ce rapprochement auquel tu ne t'y attendais pas du tout.
« Mais merci ça me touche ce que tu me dis là, crois moi, j'avais besoin d'entendre ça et toi tu as su trouver les bons mots. » ce sont quelques petites larmes rebelles qui ont pointé le bout de leur nez lorsque tu le remercie, que tu tentes de chasser rapidement pour qu'il ne s'en rende pas compte.

Il faut bien l'avouer ça te fait bizarre de te confier, ce n'est pas souvent que ça arrive et tu as aussi pour mauvaise habitude de tout garder pour toi, ou encore d'étouffer, cacher tes larmes lorsque tu es toute seule à la bibliothèque. C'est quand tu es avec ton groupe d'études du soir que ça va mieux ou quand vous passez un moment ensemble après pour boire deux trois verres en secret. Mais là, avec Tristan, c'est différent, tu ne sais pas si c'est parce que tu ne le vois pas constamment ou bien que vous n'êtes pas de la même maison, mais ça te paraît si simple de te confier à lui. Alors ça te fait encore une fois sourire quand il te dit que tu ne dois pas te priver de balancer un crache limace à Kaz le jour où tu le reverras, et si ça n'arrive pas, tu pourras toujours l'imaginer. Ses paroles te touchent, tu ne veux pas trop le montrer que ça te fait du bien, tu te rends surtout compte que tu avais peut-être bien besoin d'entendre tout ça. Mais il y a de fortes chances pour que le lendemain tu ne t'en souviennes pas, ou que tu fasses semblant de ne pas t'en souvenir, parce que les larmes ont finalement coulé l'espace de quelques secondes.

« Je risque d'un peu trop abuser de ta gentillesse si tu continues à me dire de telles choses, Pendragon. » tu t'es sentie rougir juste après, parce que y'a cette drôle de proximité qui s'est encore installée entre vous, pendant une fraction de seconde lorsque son doigt a frôlé ta joue. Tu as reculé, instinctivement, avec ta peau plutôt claire tu as encore piqué un fard, et ça se voit sur ton visage. Ce qui t'as rassuré c'est qu'il a détourné le regard, comme toi au même moment, sans même te rendre compte qu'il avait retiré de la crème qui restait sur ta joue.
« Me... me dis pas que tu rougis, allez Pendragon montre moi ta tête au lieu de faire comme si de rien n'était. » tu finis par rajouter sur un ton de défi, plutôt amusée par la situation. Mais c'était surtout pour en profiter de lui balancer un petit oreiller derrière la tête pour qu'il se décide de te regarder comme il y a quelques secondes plus tôt.

C'est une bataille d'oreillers qui s'est déclenchée, un peu par ta faute au passage tu dois bien l'avouer mais ça te fait du bien d'oublier un peu toutes ces histoires, d'agir comme une enfant, chose que tu t'étais interdite depuis ta rupture avec Kaz. Ça te fait tout drôle, tu dois bien l'avouer, de penser que Tristan puisse rougir, que ce rougissement est possiblement dû à votre rapprochement qui s'est finalement fait en l'espace de quelques heures. Ça te surprend même.
Parce que tu ne pensais pas que ce genre de rapprochement puisse se reproduire avec qui que ce soit d'autre que Kaz.
Parce que tu te pensais incapable d'en laisser un autre te réconforter.

C'est un coup d'oreiller que tu t'es pris en pleine figure, puis un autre que tu as tenté d'envoyer dans la figure de Pendagron, une attaque ratée avant de rendre les armes.
« C'est bon, c'est bon je m'avoue vaincue ! Épargne-moi ô Pendragon ! » tu finis par dire, en retenant un rire amusé, tout en te levant pour te rapprocher une fois de plus du bord.
« Tu as gagné, le perdant doit un gage au gagnant, c'est assez fair-play non ? » tu ne sais pas d'où sortent ces mots ni à quoi tu joues, c'est peut-être le reste des effluves de l'alcool qui font encore effet sur toi. Peut-être même que le lendemain tu ne te souviendras de rien, ce serait dommage parce que ça reste un moment que tu aimerais garder en mémoire pendant un long moment.

« Je dois avouer que ça fait du bien, tout ça, la bataille d'oreillers, les étoiles, toi...euh je veux dire tes paroles rassurantes. Merci Tristan. »