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I'm just doing what we're told

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I'm just doing what we're told
May & Kaz

12 avril 2023 - 18 heures ✻ Kaz était assis dans les gradins de ce stade qu'il connaissait si bien. Il regardait d'un œil attentif les élèves finir leur entraînement. Et dire qu'il y a un an c'était lui qui était à leur place, c'était lui qui se démenait pour espérer impressionner un recruteur. Un sourire étira les lèvres du garçon à cette pensée. Il avait réussi, il était exactement là où il voulait être. Enfin, pas là tout de suite, son but n'est pas de rester dans les gradins à regarder des étudiants s'entraîner, non. Il avait réussi à se mettre sur les rails d'une carrière prometteuse, et ça n'avait pas été une mince affaire. Tant de changements avaient eu lieu pour lui depuis qu'il avait quitté les bancs de l'école, il s'était lancé dans la vie active, avait du investir dans un nouveau logement, il s'était coupé les cheveux aussi, et puis avait pris un nouveau départ dans sa vie sentimentale. Un léger pincement au cœur à cette pensée. Il se confortait en se disant qu'il n'avait pas eu le choix, que les choses étaient ainsi. Kaz poussa un léger soupir avant de se lever. Il attrapa sa veste et descendit les gradins. Comme cela était étrange pour lui de remettre les pieds dans l'école de sorcellerie, mais en attendant le début de la saison il n'avait put refuser l'appel pour qu'il intervienne en cours. Une bonne façon pour lui de remercier ses professeurs de l'énergie qu'ils avaient fournis pour hisser leur élève à ce rang.
Arrivé en bas des gradins, il heurta une demoiselle qu'il n'avait pu voir venir dans le virage. Rapidement, le jeune sorcier se remit sur pied. Et tout confus qu'il était, il s'empressa de tendre une main à la jeune fille qu'il ne reconnu pas tout de suite, dissimulée dans sa chevelure à cause de sa chute. « Je suis vraiment désolé, je ne vous ai pas vu venir. Ca va ? Rien de cassé ? » Et puis, il n'eu pas besoin de plus d'un échange de regard pour reconnaître l'aiglonne.
Ne pouvant contenir sa surprise, Kaz eu le souffle coupé. Il aurait adoré pouvoir disparaître, transplanner, être ailleurs à l'autre bout du monde, ou être quelqu'un d'autre, mourir aussi tant qu'on y était.
Par merlin, elle était bien la dernière personne qu'il voulait croiser pendant son séjour temporaire. Bon peut-être pas la dernière, il y avait aussi quelques têtes à claque dont il se passerait bien, comme son petit frère par exemple mais étrangement, il n'avait pas besoin de fournir autant d'efforts. Alphonse semblait de lui même disparaître quand Kaz apparaissait au bout d'un couloir.
Mais qu'est-ce qu'elle faisait là ? Qu'est-ce qu'il avait oublié d'anticiper ? Il avait fait attention pourtant, car il ne la connaissait que trop bien. Il connaissait ses habitudes, il savait à quelle heure elle descendait prendre son petit-déjeuner, jamais trop tôt surtout si elle avait pu boire quelques verres la veille, et puis, elle aimait traîner avec ses amies avant de repartir, alors lui se levait aux aurores pour être sûr de ne pas être sur sa route. Il savait aussi que sa peur du vide la tenait généralement éloignée du stade de Quidditch alors il s'attachait à bien y rester toute la journée.
Mais ce jour-là il avait visiblement fait une erreur de calcul, elle venait de fausser tous ses calculs. Que faisait-elle là ? C'était de sa faute aussi, a être imprévisible comme ça, comment pouvait-il réussir à l'éviter si elle lui faisait des coups pareils ?
Et le voila planté devant elle, comme un imbécile, la bouche à moitié ouverte, incapable de sortir le moindre son. Il se trouvait bien bête ce grand garçon. Il était capable de tenir tête à des armoires à glace sur le terrain de Quidditch, mais une fois descendu de son balai, il n'était plus rien lorsqu'il se retrouvait nez à nez avec son ancienne petite amie.
Il bredouilla à mi-voix un stupide « Désolé » et tenta un pas sur le côté pour se dégager du chemin de la demoiselle, espérant ainsi écourter cet échange. Comme si c'était aussi simple que ça, comme si tu pouvais t'en tirer avec un désolé... Pauvre Kaz, tu as tellement à apprendre des filles.


✻✻✻
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Les portes de Poudlard sont officiellement fermées depuis quelques jours, que tu as arrêté de compter, les étoiles ont défilé sous tes yeux il y a de ça plusieurs soirs maintenant, ce rapprochement avec Tristan et les vertiges qui sont revenus. Tu en as parlé à personne, pour ne pas qu'on te prenne en pitié, qu'on se dise « la pauvre elle ne s'est pas remise de sa rupture... » ou encore « c'est quand même triste de s'attacher à un fantôme ».
Puis y'a eu ce début de paranoïa qui a commencé à planer au-dessus de ta tête brune, ces hallucinations qui n'ont fait qu’amplifier ta peur du vide, l'impression terrible de le voir, juste en coup de vent. Chose impossible bien sûr puisqu'il est parti y'a un moment de Poudlard, que les portes sont fermées et que personne de l'extérieur ne peut y entrer.
Non ?
Mais oui, tu n'es pas si folle que ça, tu n'es pas folle du tout, peut-être juste un manque de fatigue à force de réviser tous les soirs jusqu'à très tard dans la nuit, ou peut-être à cause des beuveries interdites juste après... Ou encore à repenser à ce début de rapprochement avec Tristan, à te tourner et retourner dans ton lit si froid.

Tu ne comprends pas pourquoi tu es dans cet état, alors c'est avec beaucoup de mal que tu essaies de changer ton quotidien, tu pourrais te remettre au dessin, ou encore intégrer un club de Poudlard. Pourquoi pas celui des potions ou encore le club de duel, tu pourrais te changer les idées, tu pourrais ignorer ces fichues hallucinations. Si c'était si simple que ça, alors pourquoi est-ce que ça ne fonctionne pas ?
C'est décidé, tu vas te remettre au dessin, aller quelque part dans le parc de l'école, ou encore au bord du Lac Noir, y observer la vie autour, ou alors dessiner les joueurs de Quidditch qui virevoltent au dessus du terrain de Quidditch ? Tout pour changer ton quotidien, remettre à demain les révisions du soir, remettre à demain des choses moins importantes. C'est à la hâte que tu as attrapé ton carnet de croquis, un vieux crayon à papier, le tout rangé dans ton sac en bandoulière et que tu as pris les escaliers, pris différents couloirs pour prendre le chemin jusqu'au stade de Quidditch.

Puis le choc physique entre un inconnu et toi, ou un élève, un prof, ça aurait pu être n'importe qui sauf quand cette voix t'as tiré de tes pensées, cette voix qui te serre le cœur, ce type qui se fige quand tu te relèves.
« Non... » pas lui « Pas toi, pas maintenant, j'suis pas prête. » des mots mâchés quand tu replaces correctement ta tignasse brune, que tes joues s'embrasent, rougissement de gêne, tu te sens aussi bête que lui. Lui qui essaie de s'enfuir en tentant un pas sur le côté, tu avais dit à Tristan que si tu le revoyais il se prendrait un crache limaces en pleine face mais ce serait tellement puéril. Ça ne te ressemblerais pas de infliger ça. Alors tu retiens ta colère, décide d'agir en adulte, ce serait lui faire plaisir de craquer devant lui, de lui crier dessus.

« Désolé ? C'est tout c'que tu as à dire ? T'es autant courageux que le jour où tu m'as largué, aussi courageux qu'en face de ton père, incapable de lui tenir tête... J'ai seulement le droit à un désolé, après tout ce temps ? À mon tour d'être désolée, d'avoir été un contretemps dans ton emploi du temps, de ne pas être de sang-pur comme tes parents adorés. Tu m'as fait mal. » tu reprends ta respiration, pourquoi faut-il qu'il soit encore plus beau avec ses cheveux coupés, pourquoi faut-il que tu te retrouves toute seule en face de lui, complètement désemparée face à lui ?
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✻✻ Lui non plus n'était pas prêt. Des mois qu'il s'appliquait à laisser cette histoire derrière lui, à s'imaginer que s'il n'y pensait plus les sentiments passeraient. S'il avançait, ses souvenirs reculeraient. Mais force est de constater que tout lui revenait en pleine face. On n'atténue pas la souffrance en l'ignorance et Kaz était entrain de l'apprendre à ses dépends.

Ses paroles sont douloureuses, incisives. Il ne peut que se taire. Elle a raison, et il l'a bien mérité. Il peut se trouver toutes les excuses du monde, il en restera toujours au même point. Il ne prend pas sa part de responsabilité. Il n'arrive pas à s'y résoudre. Et même s'il sait que cette décision ce n'était pas la sienne, que ce n'est pas ce qu'il voulait, c'est quand même lui qui la prise. Et c'est plus facile de rejeter la faute sur les autres. C'est plus facile de se convaincre qu'il n'avait pas le choix.

L'aiglonne était dans le vrai, il ne brillait pas par son courage. C'était Tristan le lion, pas lui. Lui qui n'avait pas su s'imposer face à son père. Bien sûr qu'il s'était octroyé deux années supplémentaires aux côtés de la demoiselle, mais à quel prix ? Devoir feindre l'indifférence en public, dissimuler cette relation aux yeux des autres, se faire souffrir l'un et l'autre par cette rupture brutale.  

Il la laisse parler. Mais ses paroles sont dures. Il encaisse. Ca a toujours été un sujet de discorde entre eux, ses parents, sa famille. Mais il ne les a pas choisi. Ca aussi il va dire que ce n'est pas de sa faute. Sur un coup de pression, il commence d'un ton fermé et agacé : « Tu sais très bien que ... » que quoi Kaz ? Il lâche un soupir, relâche la pression qui était monté. Et il se crispe car il a bien conscience que le moindre faux pas lui coûtera très cher, enfin il a même l'impression qu'il n'y a pas d'issue pour lui. Quoiqu'il fasse, quoiqu'il dise, il est dans la merde. Que pouvait-il lui dire de plus qu'il ne lui ai pas déjà dit ? Et il a cette impression de déjà-vu, car ils l'ont eu cette conversation, celle ou ils se disputent de sa docilité envers les directives de sa famille. Oui, elle a raison, face à son père, il ne vaut plus rien, face à l'héritage de sa famille il n'a jamais eu son mot à dire. « ... que je n'ai jamais eu le choix. »

Mais il ne peut pas la laisser faire ces raccourcis. Comme si leur histoire n'avait jamais compté, comme si cela ne signifiait rien pour lui. Il l'avait aimé pendant toutes ces années et il ne pouvait la laisser balayer cela d'un revers de main. « Non May, tu n'as jamais été un contre-temps ! » Il est un peu brusque, pris aux trippes. Son regard est soucieux. Car il ne supporte pas l'idée qu'elle se dise cela. Mais pourtant qu'est-ce qui dans son attitude lui a montré qu'elle comptait quand il l'a abandonnée ?
Il se pince les lèvres comme à chaque fois qu'il est peiné, car il comprend la souffrance de la demoiselle, car il a bien conscience qu'il en est à l'origine. Il avait cru qu'en disparaissant de sa vie il lui permettrait de s'en remettre, il espérait qu'elle aurait avancé. Mais même avec les meilleurs intentions du monde il n'y avait pas de recette magique pour que cette rupture se passe bien. Il avait cru qu'il pourrait éviter les scènes s'il partait aussitôt la fin prononcée mais c'était loin d'être aussi simple. « Tu sais très bien que tu étais plus que cela... » Il relève les yeux et se plonge dans son regard. Il a même un geste vers elle, un demi pas qu'il arrête avant de trop s'approcher et de s'introduire dans son espace. Son coeur bat furieusement dans sa poitrine. Entendre May faire ces sous-entendus est un crève cœur pour lui. Comment peut-elle réduire leur relation à ça. Et en même temps, il ne peut pas lui faire ce reproche, lui même ayant tout détruit en premier.

Il soupire à nouveau, baisse les yeux, regarde ailleurs. Il ne veut pas la faire souffrir davantage. Il en a déjà bien assez fait. « Ecoute, je ne suis là que pendant quelques jours... après je disparais de ta vie. » Il sait que ce n'est pas ce qu'elle a besoin d'entendre mais il ne sait plus ce qu'il doit faire. Personne ne lui a apprit ce qu'il devait faire, ce n'était pas dans les livres dans lesquels il s'est noyé, ni dans les cours qu'il a suivi. Non, ça ne s'apprend pas, ça se vit, aussi douloureux que cela puisse être, il n'y a pas de guide "Comment réussir sa rupture en 10 étapes". Ou tout du moins, Kaz ne l'a pas trouvé en librairie.


✻✻✻
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Pourquoi a-t-il fallu que tu tombes sur lui ? Depuis quand est-il à Poudlard ? Les portes n'étaient pas censées être fermées ? Les personnes venant de l'extérieur ne peuvent plus mettre les pieds dans l'enceinte de l'école t'en mettrais ta main à couper, alors pourquoi t'es en train de revivre la même chose qu'il y a quelques mois ou même encore quand vous vous êtes pris la tête à cause de ses parents ? Tu sais très bien que tu es dure dans tes paroles mais pour toi, c'est le seul moyen pour ne pas perdre pied face à lui, c'est bon tu as assez versé de larmes pour lui le jour où il est parti...Yeleen a mis du temps à te consoler le soir de son départ. Tu ne veux pas revivre tout ça, et pourtant tu te sens piégée dans ce couloir, tu as même cette impression que les tableaux se sont animés rien que pour vous entendre vous disputer. Il ne manquerait plus que Peeves débarque pour se moquer de toi. Bien évidemment tu regrettes chacun des mots que tu choisi, tout ce que tu lui balance c'est tout ce que tu as gardé sur le cœur, tout ce que tu n'as pas pu lui dire quand il est parti. T'es bien maligne de lui dire ça maintenant, ça ne fera aucun effet, le mal a été fait de toute façon, c'est toi qui est restée le cœur brisée à Poudlard pendant que lui est parti faire sa vie d'adulte loin de l'école.

Tu n'arrives même pas à soutenir son regard, t'en es incapable, tu te connais par cœur, son regard à lui, il t'as toujours fait un certain effet, alors quand il tente de le plonger dans le tien, tu tentes de tourner la tête. Vers ailleurs, vers un point imaginaire pour ne pas te sentir faible face à lui. C'est quand il se rapproche que tu as un mouvement de recul, ce serait trop facile de le laisser faire ce qu'il veut et de le laisser entrer dans ton espace à toi, tu voulais lui tenir tête eh bien c'est raté.
« Si j'étais plus que ça, qu'un simple passe-temps, tu ne crois pas que je méritais mieux comme rupture ? Tu n'imagines même pas dans quel état j'étais lorsque tu es parti ! » tu ne veux pas lui crier dessus, ce serait inutile, ça vous fera encore plus de mal à vous deux et ce n'est pas le but de toute façon.
« Quelques jours ou non, le résultat sera le même, tu as déjà disparu une fois de ma vie, une deuxième fois ça sera la même chose. Sauf que cette fois je ne verserais pas une larme pour toi, je l'ai fait suffisamment longtemps, crois-moi que j'ai bien retenu la leçon. »

« Comment ? Comment tu as fait pour entrer dans Poudlard alors que les portes sont fermées ? » tu finis par lui demander, parce que ce n'est pas dans quelques jours qu'il pourra partir t'en es persuadée. Tu te rends compte que tes jambes ne supportent plus ton poids, c'est trop d'émotions d'un coup, de le revoir ici, alors tu décides de poser tes fesses par terre. C'est un soupir triste qui s'échappe de tes lèvres, à en fendre le cœur même, ton sac posé sur cette terre humide, tu passes une main dans tes cheveux, tu ne sais plus trop quoi rajouter, complètement perdue juste en le revoyant.
« Ta carrière de joueur pro... ça se passe bien ? » pourquoi est-ce que tu lui demandes ça, pourquoi est-ce que tu continues de t'intéresser à lui alors qu'il t'as fait du mal, qu'il n'a jamais tenté de te contacter pour s'excuser ?
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✻✻ Son cœur est aussi douloureux que s'il explosait sous l'emprise du sortilège de Confringo. Il ne supporte pas de la voir comme ça, il n'e l'a jamais supporté et ce n'était pas parce que leur relation était terminé qu'il le vivait mieux. Kaz était un garçon de nature assez calme et réfléchie mais son sang se mettait à bouillonner quand les personnes qui lui étaient les plus chères semblaient souffrir. Alors là, c'était une véritable explosion en lui. Le problème était qu'il était la cause de cette souffrance, alors il lui était difficile de pouvoir se venger de lui-même. « Que voulais-tu que je fasse ? Il n'y a pas de bonne façon de faire ça. Je  pensais que si je partais dès le lendemain, au moins, t'aurais plus à me supporter. Que ça serait plus facile, ou juste moins difficile peut-être... » Il soupire d'une respiration tremblante. Mais pour qui se serait plus facile ? Pour elle ? ou pour lui ? N'étais-ce pas encore un signe d'égoïsme ? Fuir aussitôt le mal fait pour ne pas avoir à constater les conséquences de sa décision ? Ainsi, il avait été le grand absent lorsqu'elle s'était effondrée, il avait été ce lâche qui part sans se retourner. Il n'avait pas pris de nouvelles, pas donné signe de vie, mais parce que c'était plus facile pour lui.

Kaz avait toujours voulu faire plaisir à tous et il ne supportait pas de devoir décevoir ceux qui lui sont chers. A parfois en oublier de s'écouter lui-même. Il avait ainsi failli passer à côté d'une carrière dans le monde du Quidditch parce que ce n'était pas la voie qui plaisait à ses parents. Il ne savait pas dire non, aller à l'encontre de la volonté de ceux qui comptent pour lui. Et pourtant dans cette affaire, il était impossible de satisfaire tout le monde. Il avait du choisir, mais il n'assumait pas. Il n'assumait pas car il se sentait dépassé par la décision. Mais avait-il vraiment eu le choix ? « Tu crois que ça a été une partie de plaisir pour moi ?! Tu crois que ça m'a rien fait ?! On ne t'oublies pas comme ça... » Sa voix monte d'un cran parce que ses sentiments le submergent. Il ressent toute cette frustration d'avoir pris une décision qu'il n'accepte pas étreindre ses trippes. Son coeur semble se déchirer dans sa poitrine. Il a tenté de l'oublier le bougre mais il est sincère dans ses mots. Ce n'était pas en 9 mois qu'on effaçait une telle relation. Ce n'était pas en 9 mois qu'il allait taire ce qu'il avait ressenti pour elle pendant 6 ans. « On n'oublie pas aussi facilement une fille comme toi May. » Il pousse un soupir, se laissant gagner par une vague d'émotion. Il a envie de s'approcher d'elle, de frôler sa joue du bout de ses doigts, de sentir à nouveau sa peau contre la sienne. Il s'interdit tout mouvement, restant figé, ne voulant pas rendre les choses plus douloureuses qu'elles ne l'étaient déjà. Mais la tristesse s'empare de son cœur. Il voudrait la prendre dans ses bras, la serrer contre lui, sentir son cœur battre contre le sien, sentir la chaleur de son corps frêle blotti tout contre lui, plonger sa tête dans ses cheveux, respirer son parfum, une dernière fois.

Cela fait 9 mois maintenant qu'il est parti, 9 mois qu'il la abandonnée, et il a l'impression que c'était hier. Il a l'impression que la veille encore il entendait son rire, que c'était hier qu'ils se retrouvaient en secrète au milieu de la nuit pour aller regarder le ciel du haut de la tour d'astronomie.

En venant au château, il savait que ce serait dur de la revoir. Il avait tant redouté cette confrontation lorsqu'on lui avait demandé de revenir à Poudlard. Mais il s'était dit que ce n'était l'affaire que de quelques semaines et qu'en se débrouillant bien il pouvait éviter de se retrouver dans cette situation. Il s'était imaginé qu'il parviendrait à n'être qu'un fantôme pour elle. Mais c'était sans compter la fermeture des portes, c'était sans compter que son séjour serait plus long que prévu, c'était sans compter ce que le destin lui avait réservé.

Et lorsqu'elle se laisse glisser au sol, Kaz a un pas en arrière. Même là il a peur qu'elle se fasse mal en se posant trop brusquement par terre, ou qu'elle se salisse dans la terre. Il a toujours ce désir en lui de la protéger comme une poupée de porcelaine, il voudrait la mettre à l'abri de toutes choses, mais surtout de lui. « J'ai été appelé pour intervenir auprès des étudiants en cursus Sport Magique. » Et en cet instant il se disait qu'accepter avait une mauvaise décision, la pire depuis qu'il avait décidé de la quitter. Mais il ne s'en était pas aperçu avant. « Oui ça se passe bien.  Je ne devais venir que peu de temps mais avec les portes fermées, je n'ai pas l'autorisation de quitter les lieux... Alors j'espère pouvoir repartir avant le début de la saison... J'ai encore mes preuves à faire si je veux devenir titulaire... » Il lâche un bref soupir avant de se laisser tomber au sol à côté de May. Il n'avait pas envie de lui en parler. Depuis qu'il était parti il s'était plongé à 100% dans sa carrière espérant que ça lui permettrait d'oublier sa tristesse. Mais c'était douloureux pour lui de constater qu'il s'était trompé.

Assis à côté d'elle, les fesses dans la terre, Kaz resta un moment silencieux. Il se repassait ses derniers moments avec elle dans sa tête, leur rupture, son départ. Qu'aurait-il put faire pour l'aider à mieux le vivre ? Comment aurait-il pu s'y prendre pour que ce soit plus facile ? « May... » Il souffle son prénom, du bout des lèvres. Il a la tête baissée, regardant dans le vague entre ses jambes repliées. Il semble abattu. « Dis moi ce que je dois faire. Dis moi comment t'aider. » Et malgré les mois, elle compte encore tellement pour lui. Et tout ce qu'il désir c'est de l'aider elle à se reconstruire.


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C'est dur d'être à côté de lui sans pouvoir glisser tes doigts dans ses cheveux.
C'est dur d'accepter la réalité, de te dire que c'est vraiment fini.
Tu as souffert une fois, peut-être une deuxième fois quand une dispute a éclaté entre vous quand ses parents lui ont demandé de rompre avec toi, c'était douloureux de devoir vous cacher en public et ne vous retrouver que le soir. Ça a tenu mais tu étais malheureuse, tu pensais que lorsqu'il finirait sa scolarité à Poudlard il prendrait enfin son courage à deux mains et que votre histoire pourrait continuer. Qu'il tiendrait tête à ses parents. Que sa sœur et son frère vous laisseraient enfin tranquilles, que pendant tes week-end tu aurais pu aller le voir chez lui s'il s'était installé à Londres. L'idée d'être fiancée à lui finalement et secrètement ça te plaisait mais tes parents auraient été trop insistants dans le choix d'une date.
Tous ces rendez-vous secrets dans l'enceinte de l'école c'était excitant au début.
Votre relation, votre couple, ça a commencé à se fissurer après votre dispute, tu ne t'en étais jamais rendue compte, peut-être même que tu feintais l'ignorance pour ignorer la réalité qui t'as ensuite frappée de plein fouet quand il est parti.

Comme ça. Sans jamais t'écrire, sans jamais de nouvelles de sa part.
T'as été malheureuse, ça t'as rendue malade de l'avoir laissé partir comme ça sans même te battre pour vous deux. Tu aurais pu le rassurer, lui dire que la malédiction de sa famille ne t'empêcherait pas de continuer de l'aimer de toute ton âme. T'aurais dû te battre et lui aussi.
Mais au lieu de ça c'est parti en éclat, le cœur brisé, des pleurs étouffés la nuit pour ne pas déranger ta coloc, les yeux rougis les lendemains en cours, des absences, la peur du vide, des vertiges à chaque moment de tes journées.
T'étais perdue sans lui.

Être là, avec lui, ça te rappelle tous les bons moments, ces souvenirs qui appartiennent au passé, que tu as voulu enfouir quand il est parti, qui l'ont été pendant un moment, et qui ont refait surface sans crier gare en revoyant son visage quelques minutes plus tôt.
« C'est injuste, tu n'as pas le droit de me dire ça maintenant, pas après neuf mois alors que j'ai essayé de me soigner, d'oublier ton absence. Je t'interdis de prononcer mon prénom comme ça, comme tu sais si bien le faire. » L'entendre souffler ton prénom, ça te rappelle des moments plus intimes, ça te fait frissonner, ça ne devrait plus te faire autant d'effet.

« Même moi je ne sais plus quoi faire, même moi je suis incapable de m'aider, les autres c'est pareil. Sauf peut-être Tristan, tu sais, ton meilleur ami que tu as abandonné aussi. Lui, quand j'ai été mal dernièrement, lui au moins, il a été là pour moi, alors que je tentais de noyer mon chagrin dans l'alcool. Ridicule hein ? Le meilleur ami présent pour la demoiselle en détresse. » tu retiens un hoquet, c'est trop douloureux, de lui parler, de l'écouter, le voir, être si proche et si loin en même temps de lui. De cet imbécile que tu as aimé si passionnément, tu n'aurais jamais cru devoir continuer à avancer sans lui.

« Si tu deviens titulaire tu pourras m'oublier facilement dans les bras de tes groupies, elles devraient être contente de t'avoir pour elles... » c'est sûrement la jalousie qui parle, c'était ton joueur de Quidditch, même si tu n'arrivais pas à aller le voir sur le terrain, c'était dans tes bras qu'il venait quand il gagnait la coupe pour Serdaigle. Ces moments aussi ils te manquent, te manqueront toujours, tu n'étais pas revenue près du stade depuis tellement longtemps et il fallait que tu retombes sur lui. Tu te sens devenir plus pâle que la normale, ce sentiment de vertige alors que tu es pourtant au sol, à ses côtés, tu ne devrais pas être dans cet état, ça ne ressemble pas au vertige que tu ressentais pendant votre premier baiser.
« Kaz... » sans réfléchir, ta main s'agrippe à la manche de son haut, tu ne veux pas tomber, ça ne dure que quelques secondes mais tu ne te sens pas bien, les retrouvailles trop brutales, tant de choses encore à lui dire, tu n'arrive pas à te dire que bientôt il repartira.
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✻✻ Il ferme les yeux. Oui il n'a plus aucun droit auprès d'elle. Il n'a qu'un seul devoir à présent, calmer sa peine. Il sent sa gorge se serrer, plus que jamais c'est difficile pour lui d'accepter cette réalité. Il voudrait tellement connaître un sortilège capable d'effacer toutes les peines.
Parce qu'il est comme un ancien drogué. Avec peine il a obtenu son badge des 9 mois, mais là d'être aussi près d'elle il a envie d'y replonger. Il ne pensait pas que ce serait aussi fort mais il se rend compte qu'il n'a pas avancé. Il pensait qu'en étant sourd à sa peine il pourrait étouffer tous ses sentiments. Mais elle est sa drogue, et se séparer d'elle a sans doute été la décision la plus difficile qu'il ait eu à prendre. Et là voilà, si près de lui. C'est douloureux pour lui de ne s'approcher davantage. Mais il se l'interdit, car il ne peut pas céder maintenant, pas après en être arrivé là. C'est trop tard pour faire demi-tour, il n'a aucun droit de lui infliger ça.

Lorsqu'il l'entend mentionner Tristan, son cœur manque un battement voilà qu'un monstre de jalousie le dévore de l'intérieur.« Tristan ? » Quoi Tristan ? Qu'est-ce qu'il fait Tristan ? Qu'est-ce qu'il lui veut Tristan ? Qu'est-ce qui s'est passé avec Tristan ? Oh s'il écoutait ses pulsions il serait aller lui mettre son poing dans sa tête. Il n'était plus lucide le cher Kaz lorsque la jalousie dominait ses émotions. Car cette voix devenait plus forte que sa raison qui tentait en vain de lui souffler que c'était une bonne chose pour elle si elle avait trouvé en Tristan un pilier. Non, cette jalousie, gonflée d'une fierté mal placée et de l'orgueil d'un cœur blessé était furieuse de s'imaginer la demoiselle calmer sa peine auprès d'un autre homme, même s'il s'agissait de son meilleur ami. Pendant toutes ces années, c'était lui qui la soutenait, c'était dans ses bras qu'elle se réfugiait. Mais après cette soirée fatidique, lorsqu'il était devenu la cause de ses soucis, il avait aussi perdu ce rôle qu'il avait rempli. Il était parti et il avait par la même abandonné tout droit de regard sur ses choix et sur sa vie. Elle pouvait chercher le réconfort auprès de qui elle voulait, ça ne le regardait plus et il n'avait certainement pas son mot à dire. Comme il serait malvenu de sa part d'oser émettre le moindre mécontentement.
Mais il ne pouvait s'empêcher de se laisser dévorer par sa jalousie. Et pourtant, ce n'était pas n'importe qui. Tristan était tout de même son meilleur ami, une personne en qui il avait une confiance aveugle. Il aurait du être soulagé de savoir que son ami avait été là pour elle quand lui avait faillit à ce rôle. Mais il ne pouvait empêcher son imagination le tourmenter. C'était aussi ça, le prix à payer.
Et elle lui parle d'alcool, de soirées alcoolisées, et a nouveau l'imagination de Kaz s'emballe. Il veut la protéger, lui dire que c'est la meilleure façon de se détruire. Mais là aussi, il serait tellement malvenu qu'il la sermonne. Non il avait perdu tout droit d'émettre son avis sur son mode de vie. Elle a fait comme elle a pu, pendant tout ces mois pour avancer, et ce n'est pas à lui de la juger. Il ne peut que se taire et encaisser. Se sentir toujours plus coupable et responsable de ce qui s'est passé.

Lorsqu'elle mentionne des groupies, s'en est trop pour son orgueil qui s'embrasse et le submerge. « Non mais je rêve ! Tu t'imagines vraiment que je suis comme ça ?! » Il laisse l'énervement prendre le contrôle de sa voix. Son regard s'assombrit, furieux d'entendre ces mots de sa bouche. C'est vraiment comme ça qu'elle se l'imagine ? Ou n'était-ce qu'un pic pour le faire réagir. Il n'était pas de ces coureurs de jupons, de ces dragueurs qui aiment être au centre des discussions féminines. « Comment tu peux t'imaginer ça May ! Tu me connais quand même ! » Bien sûr que Kaz avait conscience de ses charmes mais pendant toutes ces années il n'avait eu d'yeux que pour elle. Et ce n'était pas ces neuf petits mois qui avaient réussi à lui faire l'oublier. Aucune fille n'en valait la peine à ses yeux et de toute façon, il avançait résigné. S'il n'avait pas donné de chance à leur histoire, aucune autre n'en vaudrait la peine. Il attendait alors que le couperet tombe et que ces parents lui annonce les alliances qu'ils avaient décidé pour lui. Car il savait que quoi qu'il arrive, ça finirait ainsi. Depuis ses 17 ans, qu'on lui avait parlé de futures alliances, il avait compris que cette décision ne lui appartiendrait pas au final. Alors, à quoi bon aujourd'hui chercher à se réconforter dans les bras d'une autre fille. Aucune ne l'intéressait comme May, aucune n'en valait la peine comme elle. Passer de lit en lit, juste pour assouvir des pulsions l'espace d'une nuit, ce n'était pas pour lui, ce n'était pas son genre. Il se serait plus dégoûté de lui-même qu'autre chose. Non car à chaque fois qu'une fille l'approchait, à chaque fois qu'il sentait qu'il n'avait qu'un mot à dire, un geste à faire pour la conquérir, il voyait les yeux de May. Alors il fuyait toute relation, il se montrait froid, distant, parfois même désagréable pour être sûr qu'on ne s'intéresse plus à lui, qu'il ne devienne pas la prochaine proie d'une de ces filles. Il ne voulait plus penser à May et il savait que ce n'était pas dans les bras d'une autre qu'il l'oublierait.

Pris dans son agacement, Kaz ne voit pas la demoiselle défaillir. Lorsqu'elle s'agrippe à sa manche, il se tourne vers elle, surpris, inquiet, tout agacement ou jalousie mal placée envolée. A ce moment, il n'y a plus qu'elle qui compte et sans réfléchir il passe ses bras autour d'elle pour l'approcher contre lui, pour la soutenir comme il savait le faire... avant.
Il l'amène contre lui, contre son torse. Il veut l'entourer de cet écrin protecteur, il veut la mettre à l'abri de tout danger. Il reste un moment silencieux, dévoré par l'inquiétude, il n'ose plus bouger, de peur qu'elle puisse tomber. Et il réalise alors la situation dans laquelle ils sont. Il réalise qu'elle n'a pas été aussi près de lui depuis tout ce temps. Et pourtant son coeur bat doucement, comme s'il était à la maison. Elle est près de lui et c'est tout ce qui compte. Il profite de ces secondes, les savourant tel un égoïste. Car il sait qu'il les vole, il sait qu'il n'a aucun droit à l'avoir près de lui. Il redoute le moment où il la laissera s'éloigner. Alors il laisse les secondes filer un courant d'air vient faire danser les mèches brune de la serdaigle, agitant son parfum dans l'air. Et ça l'apaise.
Mais il revient à la réalité, baisse la tête vers la jeune fille. Et parle dans un murmure, de peur que ça lui reprenne. « Tu vas bien ? Qu'est-ce qui s'est passé ? »
✻✻✻
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Tu ne veux plus perdre pied comme la dernière fois, où tu as dû te rendre à l'infirmerie de l'école, où Marshall a dû prendre soin de toi. Tu ne veux pas être constamment cette fille en détresse, il serait peut-être temps que tu apprennes à vivre toute seule. Tu as peut-être voulu le provoquer un peu en mentionnant Tristan, c'était bête, une fois de plus ça ne te ressemble pas, comme si tu voulais lui faire du mal de façon intentionnelle. Comme quand tu parles des groupies, d'où ça sort ça, pourquoi tu agis comme ça avec lui alors que au fond tu es contente pour lui, que ses rêves commencent à se réaliser, même si tu ne fais pas partie de la suite de sa vie. Il était peut-être temps pour vous deux de grandir séparément, peut-être qu'au final vous n'étiez pas faits pour finir votre vie ensemble ? Tu ne sais pas, tu ne sais plus, ou alors tu ne veux tout simplement pas savoir. Mentionner Tristan c'était stupide, ça ne le regarde pas Kaz de qui tu décides de voir après votre rupture, de qui peut te consoler quand lui n'est plus là. Tu as senti de la jalousie mal placée dans ses mots, de la froideur quand tu as parlé des groupies, c'est vrai il n'est pas comme ça, ne l'a jamais été, n'a jamais regardé une autre fille que toi quand vous étiez ensemble.

Il semble agacé par tes remarques stupides, mais au même moment c'est toi qui ne va pas bien, qui défaille l'espace de quelques secondes qui te semblent durer une éternité, ça fait comme avant, où tu sens ta poitrine se serrer, où tu as besoin de lui pour te sauver. Comme si les éléments étaient contre vous, pour vous forcer à vous parler, peut-être même à crever cet abcès qui t'empêche de réellement avancer. De pouvoir enfin tourner la page et te dire que vous deux ça aura duré le temps qu'il fallait et que tu dois le laisser partir, que tu dois grandir aussi.
Les premiers sourires échangés entre vous, les clins d’œil qu'il faisait pour te taquiner alors qu'il était avec ses amis, les mots retrouvés dans chaque livre que tu lisais à la bibliothèque. Les premiers rendez-vous, le premier baiser, le premier « je t'aime » murmuré à son oreille avant son premier match de Serdaigle. Tes sourires à toi pour le déstabiliser, tout ça, tu le garderas précieusement dans un coin de ton petit cœur, c'est impossible de tout effacer comme ça d'un revers de la main.

C'est lui qui te sauve.
Une fois de plus.
Tu ne devrais pas le laisser faire.
Mais tu n'as pas la force de le repousser.


Son étreinte, t'en avais besoin quand il est parti, qu'il se rende compte qu'il avait fait une bêtise et qu'il revienne pour te récupérer, son étreinte, t'as l'impression que ça va te consumer, ça te brûle le corps mais à la fois c'est agréable. Tu trembles, c'est de la nostalgie qui envahit ton corps tout entier, c'est le cœur peiné que tu en profites toi aussi, un peu, ça va mieux, c'est ce que tu crois en tout cas.
« J'vais bien ne t'en fais pas. Tu te souviens de mes vertiges ? Ça a repris y'a pas longtemps, je n'ai plus approché le stade depuis tellement longtemps, la dernière fois je crois que c'était quand je me suis retrouvée toute seule sans toi, espérant t'y trouver, pensant qu'il ne s'agissait que d'un mauvais rêve. » tu relèves la tête vers la sienne, remarque que ce rapprochement n'a pas lieu d'être et te redresse, le repoussant gentiment. Douloureusement même parce que t'avais besoin de ça, peut-être pour aller mieux pendant un moment, jusqu'à ce qu'il reparte. Il faut que tu parles à Yeleen, t'es perdue dans un tourbillon de sentiments contradictoires.
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✻✻ Il s'inquiète pour elle, le cœur lourd. Il s'accable, se sentant responsable de son état. Il se tait et l'écoute. A nouveau transpercé par la peine de l'aiglonne. Bien sûr qu'il avait conscience qu'elle avait du souffrir, mais peut-être ne s'était-il pas imaginé que c'était à ce point là. Vraiment, il n'y a pas une forme de magie quelque part qui pourrait alléger son cœur ?
Un frisson lui parcourt l'échine. Cette étreinte ressemble trop à un écho du passé, ou d'un futur qu'il a refusé. Il se perd alors à se demander ce qui se serait passé s'il avait agit différemment, s'il avait défié ses parents. L'aurait-il fait ouvertement ? Ou auraient-ils continué à vivre cachés ?

Il prend une inspiration, emplissant ses poumons de son odeur rassurante.

Elle ne méritait pas ça, et il avait eu l'égoïsme de le lui imposer pendant deux ans. C'était déjà trop. Mais méritait-elle qu'il décide pour eux deux ? Il s'était imaginé que ça faciliterait les choses. Il s'était imaginé qu'il fallait que quelqu'un décide, qu'ils s'étaient accordé deux ans, qu'ils arrivaient au bout de l'échéance et qu'il était temps d'assumer. Mais assumer quoi ? De n'être qu'un pantin dans les mains de sa famille ? De ne pas avoir eu son mot à dire ? De suivre une voie qu'on avait tracé pour lui  ? De ne pas être capable de s'imposer face à son père ? De ne pas être foutu de trouver un contre-sort, une échappatoire, n'importe quoi de suffisamment puissant pour briser cette veille malédiction ? Il avait eu l'espoir dans les livres, dans la réserve de la bibliothèque, dans ses échanges avec des sorciers d'autres cultures, de trouver une faille, d'apercevoir le moindre espoir. Mais non, il était dans une impasse.
Et il avait décidé de fuir. Fuir plutôt que de se dresser pour celle qu'il aimait, fuir plutôt qu'écouter son cœur. Mais il avait craint la peine qu'aurait engendré un futur avec elle. S'ils étaient heureux aujourd'hui, le seraient-ils encore lorsqu'ils n'auraient pu avoir leurs propres enfants, ou lorsqu'on aurait arrangé son mariage avec une autre. Non, Kaz n'avait vu dans leur avenir que des larmes et du désespoir. Leur couple lui semblait être condamné et il avait prit unilatéralement la décision d'arrêter avant d'être confronté à l'une de ces situations désastreuses. Et c'était sans doute ça ce qu'il regrettait le plus aujourd'hui. De ne pas l'avoir consultée avant de décider. D'être aller la trouver avec la sentence déjà formulée dans son esprit. De n'avoir pas accordé la moindre contestation. Il avait été froid, sans appel, un vrai monstre. Il ne s'était pas reconnu ce soir là. Il avait cru que ce serait plus facile ainsi. Pauvre idiot.

Elle relève la tête, croiser son regard lui est douloureux. Son visage est si proche, ses yeux si grands, ses lèvres si... Il se sent défaillir. Il se perd à nouveau à s'imaginer qu'il ne lui a jamais dit que c'était fini, qu'il ne l'a jamais abandonnée.
Par Merlin que c'est dur pour lui de soutenir son regard. Ses yeux dans lesquels il s'est noyé tant de fois, ses lèvres sur lesquelles il a déposé tant de baisers par le passé.

Les battements de son cœur s'accélèrent, il se sent vulnérable, à sa merci.
Il n'est plus bon à rien.
« Pardonne moi May, j'ai déconné, c'est des conneries tout ça... J'ai besoin de toi. »
Son être se déchire. Non, il ne lui fera jamais l'affront de lui dire ça.
Il reste muet, s'en voulant de penser ça. Il se maudit. Se détestant de ne pas avoir réussi à tourner la page ou de ne pas avoir dit ça plus tôt.
Mais il reste silencieux, immobile, juste à contempler ce qu'il a perdu.
Et s'il continuait ainsi, c'était ce à quoi il se condamnait, n'être que le spectateur d'une vie orchestré par des directives familiales.

Elle s'écarte, le repousse, le ramenant à la réalité. Il secoue la tête, détourne le regard, le cœur battant à tout rompre. Quels que soient les regrets qu'il pouvait éprouver, il était dans la même situation qu'il y a un an. Il se répétait que tout était condamné. Il n'était qu'un cœur brisé de plus et tout ce qu'il souhaitait, c'était qu'elle puisse s'en remettre. Il se mord la lèvre, et soupire. « Tu as le droit de m'insulter, de me pourrir autant que tu veux. Je le mérite.  » Il se lève alors, d'un bond. Et il vient se planter debout face à elle, à quelques mètres. Il sort sa baguette de sa poche et la jette par terre, comme si ce n'était qu'une brindille sans importance. Puis il se recule de quelques pas et écarte les bras, plongeant son regard dans celui de l'aiglonne. Son cœur manqua un battement, bien malgré lui.
« Vas-y, balance moi tous les sorts que tu veux. Tu as totalement le droit. » Et il ne plaisante pas, il est sérieux. Il est prêt à tout encaisser. Son cœur le fait souffrir, il cherche à détourner l'attention de son esprit, à se soigner de cette blessure qu'il s'est lui même causé et que le temps n'a pas du tout arrangé. Il la regarde prêt à tout subir. Bon, il espère quand même qu'elle ne fera rien d'impardonnable...
✻✻✻
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The way we say goodbye ~
T'aimerais pouvoir te dire que tu peux recoller les morceaux, mais ce serait injuste de lui demander d'affronter une fois de plus ses parents, malgré son âge il semble toujours les obéir, à toujours vouloir leur faire plaisir. Tu ne les as jamais aimé ses parents, tu n'as jamais été invitée pour Noël, en presque six ans de relation, tu n'as jamais souhaité les voir, contrairement aux tiens qui proposaient à Kaz de venir pour les vacances d'hiver ou autres moments festifs dans l'année. Tes parents eux, ils l'adoraient, le considéraient déjà comme leur beau fils. Parce qu'il te rendais heureuse.
Et si tu ne le redevenais plus jamais, heureuse, et si tu étais devenue incapable de pouvoir en aimer un autre ? Parce que après tout, Kaz, c'était ton réel premier amour.
Et lui dire adieu à jamais, c'est impensable, la vie est injuste, mais c'est comme ça, c'est comme ça que l'on devient véritablement adulte non ?

Quand tu le repousses tu aurais préféré le garder encore dans tes bras, pour avoir de vrais adieux avec lui parce que quand il repartira tu n'es pas certaine de le revoir plus tard. C'est même sûr que tu ne le reverras pas et tu sais que ça te brisera le cœur une deuxième fois, si seulement tu n'avais pas mis les pieds au stade, avec un peu de chance vous vous ne serez pas croisés. Le destin est contre vous, c'est une mauvaise blague, une tragédie pathétique tout ça. Deux idiots incapables de savoir quoi faire.
Comme si un sortilège avait été lancé sur vous deux, condamnés à vous croiser sans pouvoir vous aimer à nouveau.
Tu es surprise quand il se lève d'un bond, ça te fait sursauter et tu l'observes, curieuse de ce qu'il compte faire une fois debout, c'est en le voyant jeter sa baguette au sol que tu comprends.
Trop dramatique dans ses gestes, comme le jour où il t'as déclaré que tu sortirais avec lui, et tu ne peux pas t'empêcher de sourire bêtement, c'est un rire enfantin qui se fait entendre près des gradins.
« Kaz, qu'est-ce que tu me fais ? Comme si j'allais te lancer un sort juste par vengeance... franchement tu me connais, jamais je ne serais capable de le faire, crois-moi bien que j'y ai pensé, j'en ai parlé même à ton meilleur ami, mais ça ne me traverserais pas l'esprit d'agir de la sorte. » tu te relèves à ton tour, te rapproche de lui, quelques centimètres vous séparent encore, et c'est seulement une tape sur sa joue que tu décides de lui mettre, riant de bon cœur. La rancœur n'est plus là de toute façon, et à quoi bon ça servirait de lui en vouloir encore pour l'éternité ?
« Aussi bête qu'un troll des cachots... Tu es ridicule comme ça, baisse les bras idiot. » un coup de coude dans le ventre, et tu t'éloignes un peu de lui, tu soupires, et finis par retourner ton visage vers lui « Mais merci, tu as réussi à me faire rire, c'est un exploit vraiment, moi qui n'ait pas arrêté de pleurer pendant ces derniers mois... »
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