Be somebody — ft. Edel Almadovar

Croulant sous sa voix, Edel assimilait doucement le sens de ses mots qui dévoilaient les raisons pour lesquelles elle l’avait rejoint dans l’amphithéâtre cette nuit-là. Réveillant presque la soudaine colère qu’il avait ressentie à l’idée que seule une boisson l’ait conduite à lui, elle lui avouait tout le poids qu’elle avait porté en elle le temps de gravir les marches pour le chercher à travers tous le château.

Elle avait écrit des mots sans pouvoir épancher ce qu’elle avait ressenti durant ses huit jours. Huit jours où il avait erré, tout comme elle, sans pouvoir se refléter dans son regard comme à cet instant.

“Je peux pas t’oublier. Mais j’ai pensé que toi, tu pouvais.” Parce qu’il lui avait tourné le dos un nombre incalculable de fois. Était-ce là une crainte qu’il avait ressenti au moment où il s’était demandé si elle pouvait regarder quelqu’un d’autre que lui, comme elle le faisais à cet instant? Il n’avait à peine supporté, ne serait-ce que de l’imaginer avec un autre. Et pourtant, elle était là sous ses yeux, brillante par cette liberté et cette aventure dans laquelle elle se lançait avec ses mots sulfurant qu’il le troublait. “Toi et moi, nous. C’est pas un jeu.” Ils étaient tellement plus que ça, bien plus qu’il ne l’imaginait.

Se saisissant de son pendentif, il l’attira vers lui, l’embrassant sur le coin des lèvres. Sa peau l’incendiait, ravivant à chaque fois la brulure que ses griffes laissaient sur lui le lendemain, ne cherchant qu’à attirer tous ses soupirs.

“Je peux pas t’oublier, à chaque fois que je ferme les yeux, tu es là …mi amor” Il l’avait dit distinctement, comme pour la reprendre dans un instant où on aurait à peine deviner la taquinerie. Un sourire moqueur, temporisant alors qu’il rêvait de fondre sur ses lèvres, comme chaque nuit où sa voix retentissait dans ses songes, le Serpentard posa ses mains de part et d’autre de son visage. Il y avait un seul jeu où il aimait la chercher alors que la patience de ses propres moyens était rudement mis à l’épreuve.

“J’ai pas de limites avec toi.” Caressant doucement ses cheveux de feu qu’il aimait tant voir étaler dans des draps, où qu’il soit, ses iris observaient déjà des lèvres qu’il voulait encore et encore voir s’entrouvrir en murmurant son nom. Il s’affola en saisissant à quel point le début de son monde commençait avec elle, prêt à faire tous les sauts dans le vide pour l’emporter toujours plus loin, sans fin. “Si tu crois aux “toujours”, je te montrerais qu’il existe bien plus que ça. Et je prendrais mon temps.”


“Si tu savais …”

Il laissa sa phrase en suspens alors que la magie s’occupait de les couvrir, l’allongeant à ses côtés pour qu’elle puisse reposer son visage contre son coeur. Le souffle court, Edel ne pouvait que lui faire entendre ses échos qui clamaient son prénom et que le sien. Depuis leur première nuit. Elle était celle qu’il n’avait pas attendue, mais qui s’était présentée comme une fleur sauvage et pour elle, il créerait tous l’espace, plus que nécessaire, pour la laisser s’épancher dans la pure liberté. Tout prenait sens lorsqu’elle vivait sous ses yeux, dès lors qu’il l’avait touché et c’était une sensation inexplicable.

“Siobhán …” Entremêlant ses jambes aux siennes, Edel la pressa tendrement contre lui afin qu’elle puisse se caler confortablement contre lui. Encore fiévreux, il respirait doucement, se reposant avec celle pour qui il était prêt à créer des vies entières. Il n’avait pas les grands mots pour lui dire combien il l’aimait, elle seule pouvait les prendre en vol. Alors il se redressa légèrement, lui relevant le menton pour l’embrasser. “Tu es une perfection. ” Les lèvres brûlantes sur les siennes, Edel faisait de ce bout de femme sa première direction, sans avoir besoin de la nuit pour rêver d’elle. Sa reine l’achevait à chaque fois qu’elle posait son regard sur lui et il était là, à plonger dans ses iris brulants. Il donnerait tout pour lui faire ressentir ce feu qui crépitait dans le vent.

“A chaque fois que tu souris …” Elle devenait une muse époustouflante pour laquelle le monde entier s’arrêtait pour lui laisser le temps de s’émerveiller, sans qu’elle ne le sache. “Je retombe amoureux de toi.” Capturant ses lèvres pour les relâcher, Edel parsema le coin de ses lèvres de baisers sans avoir besoin de rien d’autre qu’elle, à cet instant. Elle était celle qui faisait la chaleur de ses nuits et qui foudroyait ses journées dès qu’il la voyait apparaître au détour d’un couloir. S’il ne pouvait prédire le futur, il le savait pourtant glorieux dès lors qu’elle était là, elle-même, libre de ses pensées, de ses mouvements, d’être celle dont elle embraserait l’avenir par ses propres actes.

“Tu es la seule que j’aimerais encore demain, pour tous les autres demain…” Sans nier de promesse d’avenir, il ne voulait pourtant lui assurer combien il ferait tout pour être là, à ses côtés. Brûlant de ce petit quelque chose qui n’était nul autre qu’un amour qu’il se découvrait avec elle, Edel lâcha un sourire, déposant un bisou sur sa joue, le ton bien plus joueur.

“Ca répond à ta question ou tu veux faire une nuit blanche?” Parce qu’elle savait parfaitement qu’il serait capable de lui montrer toute la nuit combien il l’aimait. Parce qu’il se passerait encore et toujours de mots pour lui signifier que son existence rendait la sienne bien plus vivante. “Ca tomberait quand même bien, j’ai tout mon temps ...”

Passant ses doigts dans ses cheveux de feu, son regard parcourait attentivement la candeur de sa peau avant de se loger dans le ciel étoilé de ses yeux. Il voyait bien le soin qu’elle appliquait dans ses cours en devenant ainsi une étudiante modèle, celle dont on pouvait être fier. En un sens, il l’était, mais à cet instant, il préférait l’admirer tel qu’elle était, laissant sa sulfureuse déclaration se refléter dans un tendre éclat doré.

“Non tu m’as pas compris … tu es parfaite dans tes imperfections.”

Reposant sa tête bien plus confortablement sur le coussin, il accueillait sa reine sur le trône de son âme, la malice embrasant le reste du monde. Savourant sa peau contre la sienne, il pianota ses hanches de ses mains, caressant un idéal féminin qu’il n’avait su voir venir.

“Et si tu me disais tes défauts, que je puisse les noter dans mon calepin ...” Laissant le débat sur le vainqueur de la soirée pour la nuit blanche il en eut un sourire narquois. Il voyait bien qu’elle dévalorisait, malgré elle, une grande partie de ce qu’elle pouvait être alors que c'était tout un engrenage autour duquel il passerait, à son tour, chaque minute de cette vie à lui montrer à quel point il tomberait à genou devant elle. “Et tu peux oublier le mot “râleuse”, il y est déjà.” Ses doigts chatouillaient sa peau avec un naturel consternant, apportant sa brise de légèreté dans son besoin de la découvrir autrement, l'élan de passion le poussant à la couvrir d’affection d’un sourire franc. ““Mauvaise perdante”, même si ça va de paire. Dis donc, j’en ai de la veine d’avoir eu le gros lot”

Enlaçant sa taille pour ne lui laisser l’opportunité de s'éloigner sous la taquinerie évidente, il fit perdre quelques mots sur le coin de ses lèvres.

“Eres tú, solo tú, quien me hace temblar”

Amusé de revoir à quel point elle ne savait que faire des compliments qu'il pouvait lui chuchoter, Edel lui releva le menton alors qu'elle tentait de se soustraire de son regard. S'il y avait bien une nuance qu'il commençait à apprécier, en plus du bleu de ses yeux, c'était ce rouge qui sublimait ses joues et ses lèvres. Il frôla ces dernières de son pouce, perdant un instant son regard dessus, prouvant à quel point un Almadovar ne se contrôlait pas.

“C'est vrai que les Irlandaises sont pas commodes. Mais toi, ça va.”

Jouant toujours un peu plus avec nonchalance, il lâcha un rire au moment où elle étala sa culture linguistique composée de carottes françaises. Il laissa finalement ses mains longer sa taille par quelques caresses, le bout de ses doigts le brûlant encore.

“Je croyais que tu préférais deviner... D'ailleurs, ça serait pas de la triche de lancer un sortilège de traduction ?” Prenant la tangente, Edel la taquinait toujours un peu plus en rentrant pleinement dans son jeu. “Je pourrais te dire que tu es la plus belle des citrouilles que tu n'en saurais rien alors, intéressant.”

Il se rendait bien compte qu'il avait tendance à lui souffler des mots dans sa langue natale à chaque fois qu'elle le troublait, mais pour autant, il ne lui céderait pas aussi facilement. Mais d'un regard, il la laissait apercevoir à quel point elle faisait chacun de ses battements.

“Mais si tu comprenais tous ce que je te disais, tu vas encore vouloir te cacher...” Lui laissant deviner la teneur de ses propos, Edel murmura contre elle, non sans embrasser le coin de ses lèvres, tout près de ce grain de beauté. “Et si je te montrais, je gagnerais à coup sur alors, faut savoir ce que tu veux. Tu es toujours aussi indécise?”

Alors qu'elle l'avait amené dans la demeure où elle avait partiellement grandit et il l'a poussait à parler un peu d'elle. À travers les qualités ou les défauts qu'elle se trouvait, il ne l'a trouvait qu'exceptionnelle dans ses doutes et ses craintes qu'elle se permettait d'explorer avec lui, au-delà de chaque vertige.  

"C'est pas en espagnol que j'irai parler à ton père d'ailleurs.” Sous-entendant une discussion plus direct qu'avec @Finn Gavalagh-Korrigan, Edel eut un sourire malicieux en se moquant doucement. “Et on dit zanahoria pour carotte chez nous.”

Retroussant son nez en souriant, il effleurait du regard celle qui semblait avoir été piquée au vif avant de s’adoucir au moment où elle l’autorisa à plonger dans la pureté de ses lagons. Il aurait pu lui souffler mille fois qu’il préférait la voir dans tous ses états, Edel n’avait pourtant que l'éloquence d’un regard pour elle. La voir chuter au moment où il sentait ses résistances fléchir sous le moindre murmure, était une douce provocation à ses sens qui s’animaient frénétiquement à sa suite. Sio était cette rose sauvage, rare et nébuleuse qui laissait derrière elle ce parfum qu’il allait chercher chaque matin, où qu’ils puissent être dans le château.

“Tu devrais lui proposer une partie de bavboule.”

Il l’avait néanmoins dit avec un peu plus de sérieux, sachant parfaitement que les jumeaux s'étaient toujours apporté une bienveillance l’un pour l’autre. Et si Sio râlait autant de  @Finn Gavalagh-Korrigan  qui ne cessait de tricher, ses instants d’innocence devait probablement lui manquer aussi. Loin de montrer ce petit quelque chose aux autres, ils avaient fini par garder pour eux le rythme frénétique de leurs battements qui guidaient leurs instincts lorsqu’ils étaient seuls.

“Mi calabaza … dis, j’ai l’air de faire des courses quand je t’embrasse?” Alors qu’elle s’allongeait près de lui, il fit glisser les draps pour lui laisser entrevoir ses épaules qu’il longea de ses doigts un instant. “Pas de galions, on parlait d’une date.” Il lui avait suffit de voir la prunelle de ses yeux pour apercevoir sa capitulation. Mais avant même qu’il ne puisse savourer sa victoire, elle lui avoua n’avoir eu l’occasion de revoir son père depuis un moment.

Se redressant sur son coude, Edel ne pouvait que constater à quel point son père lui manquait, sans un aveu ouvert. Dans cette pièce qu’il avait construite avec elle de ses propres mains pour lui donner une enfance puis une adolescence aussi heureuse et épanouie que possible, il était évident qu’il devait être fort occupé ailleurs pour ne pas faire attention à sa propre fille.

“Qu’est-ce qui t’empêche d’aller le voir? ” S’il savait qu’elle était partie dans l’urgence le mois dernier, les huit jours de silence qui avaient suivi ne lui avaient pas permis de savoir ce qui avait pu se passer. Par respect, il ne lui avait pas ouvertement les raisons pour lesquelles elle avait été amenée à quitter Poudlard en plein blocus par un elfe de maison qu’il avait, par la suite, vu bien des fois traîner dans le bureau de @Luke Korrigan . Se rapprochant d’elle au moment où il vit les traits de son visage se tirer par cette soudaine peine, Edel la serra instinctivement dans ses bras pour lui laisser le choix de s’y nicher ou cacher si elle le souhaitait. C'était un fait indéniable qu’il laissa résonner contre ell au moment où sa peau caressait la sienne, il serait là à chacune de ses chutes.

“Tu sais que je t’attendrais au premier virage.” Parce qu’il ne serait jamais loin. Imaginant déjà son premier retour à Londres après dès mois pour revoir sa mère, Edel lui proposa une entrée en la matière, dans l’optique de la faire sourire dans un moment plus simple. “Tu peux lui faire un collier de nouille pour la fête des pères. Tu sais, ceux avec des lettres à l’envers et indéchiffrables … ”

Glissant ses doigts le long d'une de ses mèches qui encadrait les traits d'un visage qu'il estimait parfait, Edel ne releva pas le fait qu'il allait devoir laisser gagner @Finn Gavalagh-Korrigan durant les prochaines années dans le simple but de devoir le ménager. N'excellant clairement pas dans ce domaine, prouvé par le fait qu'il l'avait même induit en erreur concernant @Evelyn Morgan , Edel ne manquerait pas un seul instant à ennuyer un de ses meilleurs amis en le faisant enrager à chaque occasion.

Alors qu'elle lui offrait son sourire communicatif, il eut un rire moqueur à l'idée de voir un troll débarquer dans ses dortoirs, effrayant @Ever Wu au passage, en balançant des cheveux roux hirsutes. Étrangement, il espérait qu'elle garderait ce grain de beauté près des lèvres et de manière totalement absurde, il en étouffa un rire.

“Je me demande bien quelle genre de questions ta version Troll me poserait...”

Puis soudainement, il l'entendit se lancer dans une organisation finement menée où chaque détail serait pensé, l'amenant à croire qu'elle y avait pensé malgré toutes ses craintes de se refuser un tel instant depuis son enfance. La surprise était telle qu'il en avait laissé son sourire moqueur de côté.

Et il resta longuement silencieux, attentif à son récit qui l'avait mené à d'avoir que des rapports houleux avec son père, tentant néanmoins de recouper le peu d'informations qu'il avait pour répondre à sa question. Au fond, @Luke Korrigan et elle se ressemblaient bien plus qu'elle ne le pensait. Lorsqu'on reconnaissait la valeur de ce qu'on pouvait perdre, les réactions de chacun pouvaient être disproportionné. Il n'y avait qu'à voir son frère Neizan qui ne cessait de vouloir avoir un œil sur sa mère et lui même depuis Beaubaton.

“Ouais et il t'a construit cette salle à côté de ça...”

Parce qu'elle n'y voyait que les peines engendrés dans cette cage dorée, elle n'y avait probablement pas vu son désir de comprendre un peu plus sa fille à travers un art que sa mère lui avait transmise.

Et Edel ne pourrait lui avouer ce qu'il aurait à dire à son père, alors qu'aucune de ses réactions ne changerait la manière dont il regardait Sio à cet instant. Elle était un joyau dont il prendrait soin de révéler jour après jour, sans qu'aucun règle ne vienne brider sa liberté. Se réalisant à travers les envols, au-delà de chaque pas dans le vide, Sio avait grandi dans une famille que son père avait tenu à bout de bras.

“Je vais gagner une partie de Bavboules contre lui.” D'un sourire moqueur, il posa son doigt sur le bout de son nez. Il l'a guida alors pour qu'elle puisse se tourner dos à lui, l'attirant par la taille pour la caler dans ses bras, tout en continuant cette conversation des plus singulières. “Et certainement le remercier de t'avoir maladroitement protégé sinon quoi, j'aurais jamais remarqué à quel point t'étais nulle avec ton don à l'époque.” Posant ses lèvres au creux de son cou, il respira longuement son parfum. Il n'aurait les mots pour lui dire qu'elle était unique parce qu'elle avait cette innocence préservée entre ses mains.

“J'attendrais pas que tu ais tes MULOTs pour te voir dans cette robe.” Si elle ne voulait lui montrer son dessin, il n'aurait pas la patience de passer un seul été loin d'elle.