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Dream on Dreamer

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Dream on Dreamer

Avec  @Matthias Fogg  

18 mai 2023


Pour le coup, Mohan fut particulièrement content de ne pas avoir été détaché sur cette marche des Libertés. Du haut de sa chaise, il ne faisait qu'observer le chaos que cela avait provoqué au sein de la Brigade. Là où il aurait probablement dû trouver une source de consolation en sachant que c'était pareil dans tout le dpt. de la Justice magique, le dpt. des Contrôles et de la Régulation des créatures magiques ou encore - du moins le soupçonnait-il - au dpt. des Mystères. Il y avait au moins un point positif à toute cette merde, c'était la situation catastrophique dans laquelle se trouvait Dunn, aujourd'hui.

Pas mal de bruits courraient dans les couloirs du Ministère sur ses soutiens qui se jetaient à la mer dans leur gilet de sauvetage pour ne pas être emportés avec lui dans le naufrage de sa politique. Pour Mohan, c'était plutôt une nouvelle réjouissante, malgré la mort récente de son collègue Billy Staub. Une collecte avait circulé dans la matinée pour sa pauvre femme endeuillée.

Inconsciemment, il jeta un bref coup d'œil vers le bureau de ce dernier, où le bureau venait lui rendre hommage de temps à autre afin d'apporter un peu de compassion à son épouse le jour de son enterrement à venir.

Mohan se repencha sur son dossier. Mobilisé en urgence, il faisait partie de ces agents qui menaient les différents interrogatoires liés à la marche des Libertés. Que ce fût des étudiants arrêtés pour connaître l'identité du tueur et pour comprendre leur motivation (qui ne nécessitait pas un besoin de sortir de Serdaigle pour en saisir le message), des témoins de la scène ou encore de la famille de potentiels suspects, ils n'avaient plus aucune minute pour eux. C'était des journées de douze heures, avec très peu de pauses, juste de quoi pouvoir se restaurer.

Pour quelqu'un comme Mohan qui détestait manger en même temps qu'il faisait ses papiers, c'était la pire des tortures. L'idée de mettre du gras, ici ou là, quand ce n'était pas des gouttes de son chai ou de son café, détruisait toutes ses tentatives de concentration. Quant au fait de rester assis à son bureau ou celui d'un autre, ça le rendait dingue.

Se mordant la lèvre en terminant de remplir le dossier qu'il tenait entre ses mains, l'agent d'accueil vint à son bureau.

« - Sergent Rajkumar ? Votre rendez-vous est arrivé. »

Mohan releva sa tête.

« - Oh ? Ah oui, M. Fogg. Dis-lui que j'arrive, Boyd, s'il te plaît. »

Le dénommé Boyd lui fit un clin d'œil et disparut dans la cohue du bureau. Mohan posa sa plume pour faire craquer ses doigts engourdis. Il se releva, saisissant sa baguette magique qu'il glissa dans son fourreau pour venir à la rencontre de Matthias.

Un sourire désolé vint se loger sur ses lèvres alors qu'il lui tendait la main pour le saluer.

« - M. Fogg, désolé du retard. Veuillez me suivre s'il vous plaît. On va se mettre dans un coin tranquille si vous le voulez bien. »

Mohan n'était pourtant pas en retard. Il s'agissait là d'une habitude qu'il avait chopée très rapidement pour mettre à l'aise la personne qu'il avait en rendez-vous afin de la laisser dans sa zone de confort en lui faisant croire qu'il avait le dessus. C'était peut-être vrai, c'était peut-être faux. C'était là surtout une technique apprise en formation afin de mettre toutes les chances de son côté.

Il montra un bureau à Matthias d'un geste de la main avant de le laisser entrer en premier. Puis, il ferma derrière lui.

« - Désolé de t'importuner avec tout ça, Matthias. Vraiment. » Il lui montra la chaise. « S'il te plaît. » Fit-il, pour l'inviter à s'asseoir.

Mohan soupira, s'essuyant le visage de ses deux paumes de mains. Fatigué, il finit par s'asseoir avant de reprendre d'un air dépité et compatissant :

« - Je suppose que tu sais pourquoi la BPM t'a convoqué ? On aimerait avoir des nouvelles de ton frère. »

Une situation plus triste. Mohan était plutôt du genre à se montrer compatissant à l'égard des Loups-Garous. Après tout, il y en avait très peu qui avait demandé à le devenir. Et même si certains apprenaient à dompter leur bête intérieure, ils continueraient d'être vus comme des monstres, peu importe qu'ils soient les plus grandes victimes de l'histoire.

Mais pour l'heure, Mohan se contentait de suivre la procédure.
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Dream or dreamer

ft @Mohan Rajkumar
Jeudi 18 Mai - Matinée

Le tract de la manifestation était encore dans ses bureaux lorsqu’il avait reçu le parchemin cacheté du Ministère de la Magie pour la septième convocation depuis le début de l’année. Si tout avait commencé par une entrevue depuis le départ d' @Eugène Fogg de l’IDEM sans son pointage administratif dans les registres des hybrides, les convocations avaient fini par ressembler à des interrogatoires de force où inlassablement, la même question lui était posé toutes les semaines par un agent différent. Bien que son avocate @Elena J. Lovecraft ne pouvait se rendre disponible ce jour-là, Matthias avait décidé d’y aller avec sa bonne foi, écartant rapidement l’image de son frère de l’autre côté de ce bureau la semaine dernière. Les frères se protégeaient envers et contre tout.

Mais lorsqu’il s'était présenté dans les bureaux de la brigade, il ne s'était pas attendu à voir un visage bien plus familier que les autres l’accueillir et il s'était raidi dans un sourire presque incertain. Pourquoi envoyait-on soudainement quelqu’un qu’il connaissait? Était-ce un moyen de le déstabiliser? Il ne pipa un mot alors que Mohan l’accueillait avec professionnalisme et le briseur de sort serra sa main sur son sac en bandoulière avant de le poser à terre, s’installant alors que l’attitude du sergent changeait presque du tout au tout, le désarçonnant quelque peu.

”Non, ne t’excuse pas pour ça, tu n’y es pour rien.” Seule la politique de Dunn était fautive et il n’en voulait nullement à ceux qui étaient là pour appliquer les lois. ”Toutes mes condoléances pour l’agent Staub, j’ai appris ce qui s'était passé.” Et pour cause, en passant devant le bureau, c'était une vague de peine qu’il avait vue dans le regard de chaque sorcier qu’il avait croisé dans les environs, le poussant à se concentrer sur son objectif principal en venant jusqu’ici.

”Pour Eugène, je pars du principe que pas de nouvelle, bonne nouvelle.” Oscillant entre une affirmation et une question, Matthias en avait assez de se répéter et, passant sa main sur son visage, il laissa échapper un soupir. Eugène et lui avaient leur habitude, le premier ne disait rien sur ce qu’il faisait, où il était et où il allait et Matthias lui faisait confiance. ”Je ne sais pas où il est.”

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« - Merci. » Fut tout ce que Mohan trouva à dire lorsque Matthias lui présenta ses condoléances pour Billy.

Le Sergent-brigadier semblait affecté par cette disparition. Même s'il y en avait dont il se serait bien passé, au sein de la Brigade, c'était comme une seule et même grande famille. Il y avait un petit quelque chose qui faisait que tous se sentaient particulièrement concernés par cette disparition soudaine. D'après les témoignages, Staub n'avait rien vu venir. Le maléfice avait fusé plus vite que l'éclair pour le frapper à la gorge d'où son sang carmin s'était mis tout de suite à tremper son uniforme de policier.

La magie noire étant ce qu'elle était, aucun sorcier présent n'avait été en marge de pouvoir aider leur collègue qui, finalement, était mort plutôt rapidement.

Mohan s'assit en face de Matthias, avant de mener directement le sujet sur la table. Ce n'était pas franchement quelque chose d'agréable pour son ami, mais ça l'était encore moins pour lui. Cette idée d'acharnement, de harcèlement, était un procédé dont il avait du mal à user avec les gens qu'il connaissait. Elle était probablement là sa plus grande faiblesse dans des interrogatoires, même si ceux-ci prenaient une tournure de simple discussion banale.

« - Bien. »
Il jeta un bref regard derrière lui pour observer la porte et par delà la vitre avant d'ajouter :
« - Tant mieux alors. »

L'indien souffla du nez, exténué. Son regard se posa un bref instant sur son ami avant de, finalement, se dirigeait vers la fontaine à eau. Il claqua des doigts et aussitôt, cette dernière s'activa pour servir deux verres qui lévitèrent vers eux avant de se poser doucement sur la table.

Mohan saisit le sien.

« - Comment il va ? Avec tout ça... J'ai peur que ça ne s'empire. La tension ici, elle est... Elle est palpable. On ne sait pas du tout à quelle sauce on va être mangé, et je t'avoue que ça me fatigue. Je ne dis pas que c'était tout rose avant, mais... Bref. »

Il ne s'était pas engagé dans la police pour s'en prendre aux gens. Mohan avait ce petit côté rêveur, idéaliste, qu'ont tous les Serdaigle d'ailleurs, de vouloir faire les choses proprement, avec énergie. La passion du métier était venue dans son désir de protection. Bien sûr, Mohan cherchait à gravir rapidement les échelons pour attirer le regard de son père, pour apporter un peu de gloire au nom déjà si prestigieux des Rajkumar. Mais s'en prendre à des innocents sous prétexte qu'ils n'étaient pas pareils...

... Mohan n'avait pas besoin d'un miroir pour se rappeler que sa couleur de peau pouvait, elle aussi, le mettre à part. Une curieuse façon de se sentir proche des hybrides, bien sûr, mais elle restait sincère.

« - Comment tu vas, toi ? Ça fait un bail. »

On s'attendait à ce que son entretien avec Matthias Fogg dure un peu. Pour Mohan, sa parole suffisait et il n'avait pas envie d'en savoir plus pour éviter de mentir si son supérieur lui en demandait plus. Autant prendre une pause bien méritée en compagnie de son ancien camarade d'école.
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Dream or dreamer

ft @Mohan Rajkumar
Jeudi 18 Mai - Matinée

La routine n’était pas un mot qui semblait faire parti du vocabulaire des différents brigadiers du service, peu de journées se ressemblaient mais il y avait ces instants qui ne pouvaient passer inaperçu. Le deuil, qui pour certain  faisait parti de l'étape ultime de la vie, avait secoué le pays entier en posant le Ministère comme le seul responsable de la récente décadence politique. Mais dans tous ce ramdam, il y avait des sorciers comme Mohan qui ne cherchait qu'à s’assurer de la sécurité de la communauté magique, qu’ils soient sorciers, hybrides ou créature magiques et en ça, lorsque Matthias comprit par des mots francs qu’il s’inquiétait pour son frère, le briseur de sort ne put que retenir son souffle.

Voir @Eugène Fogg en si piteux états, errer depuis des mois comme un sans domicile fixe, était une terreur sans nom. Lui qui avait eu l’habitude de n'être séparer que par le mur de leur chambre depuis qu’ils étaient enfant, jusqu'à leur envol respectif, rien ne les avait éloigné aussi longtemps. Ce sentiment de ne pas pouvoir l’aider, ni le suivre, ni d'être d’une quelconque utilité à travers tout ça ne fit qu’abaisser les défenses du légilimens qui perdait de vue son repère.

Voler à travers les images et découvrir des pages et des pages entières de vie était devenu d’une simplicité évidente avec le temps. En écho avec ce qu’il ressentait, Matthias nageait dans l’inquiétude, le regard dans le vide, entendant d’une oreille très, trop attentive, Mohan qui baissait les épaules sous la fatigue. Au dessus de lui, comme si un gouffre était entrain de l’aspirer, il voyait le gouvernement, les ordres, la pression professionnelle puis familiale. Matthias s’aperçue avec horreur qu’il glissait bien trop loin et se rattrapa sur ce qu’il pouvait, le verre d’eau valsant sur le coté alors qu’il voyait la justesse d’un père qu’il voulait rendre fier, en totale contradiction avec ce qui le liait @Barnabas Fogg et lui.

Sujet bien plus épineux encore, il avait aperçu une vie sans le vouloir et Matthias baissa les yeux, rassemblant ses pensées autour du verre qu’il venait de reprendre en main. Contenir, ne pas déborder, parce que ce n'était pas la première fois qu’il sentait la présence d’un père de cette manière.

”Ca va.”

Une réponse un peu grotesque, gêné d’avoir entrevue si facilement quelque chose qu’il savait pourtant déjà chez Mohan, pour l’avoir déjà fait à Poudlard sans que la confiance ne puisse réellement s’instaurer.

”Excuse-moi. Enfin, c’est un peu plus dur ces temps-ci.” Certainement parce qu’il n’avait pas la force de son frère pour affronter le reste du monde. ”Mais ça m’aide de partir en expédition. Je crois même qu’il n’y a que ça en ce moment …”

Il ignorait pourquoi de plus en plus de découvertes se faisaient depuis quelques temps, bien qu’il sentait que les magies anciennes se réveillaient bien plus lorsqu’elles en sentaient d’autres à proximité. Le vol du sceptre, qui avait couté la vie à deux collègues briseurs de sort, n’avait rien arrangé.

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Mohan se sentit tout à coup bizarre. Pourquoi repensait-il à sa vie en cet instant précis ? Il jeta un regard autour de lui, comme s'il cherchait quelque chose avant de finalement s'arrêter sur Matthias. L'indien prit une profonde inspiration avant de souffler du nez, l'air agacé. Il ne dit rien, pas tout de suite, pas sur le moment.

« - Je n'essaie pas de te mentir, Matthias. »

Il avait dit cela en pensant que son ami cherchait à trouver des informations particulières sur son frère @Eugène Fogg. Mohan n'en avait aucune. Il s'en fichait, pour tout avouer. Ce n'était pas... Ses pensées revinrent malgré lui sur ses parents, sur sa vie. C'était probablement la fatigue. Quand il était épuisé, Mohan avait tendance à ruminer sur l'état de sa vie. Trente-et un an, à fuir sa famille pour éviter un mariage dont il ne voudrait pas.

Mohan s'essuya de ses deux mains le visage avant de relever le regard vers Matthias qui s'expliquait.

« - Je t'envie tellement. »

C'était une excuse facile s'il pouvait s'éloigner d'Angleterre pendant des semaines voir des mois. Il n'aurait plus à mentir, à trouver des raisons valables pour fuir les repas de famille ou les invitations de sa mère à venir passer un moment avec elle. Son père remontait des salles du Magenmagot pour ête sûr qu'il ait les messages. Probablement sur insistance de son épouse, d'ailleurs.

« - Enfin, bon, je - »

C'était idiot de le garder plus qu'il ne le fallait maintenant qu'il lui avait demandé où se trouvait son frère. Mohan s'apprêtait à conclure l'échange pour le libérer lorsqu'on tapa au carreau derrière lui. Il se retourna, observant Boyd avec une chouette magnifique, à la plume sombre et aux yeux dorés. Il la reconnut tout de suite.

L'agacement se lut instantanément sur son visage et dans sa gestuelle lorsqu'il se leva de sa chaise pour aller à la porte. Il l'ouvra et l'oiseau s'envola de l'épaule de l'agent d'accueil pour aller se percher sur le dossier de la chaise qu'il venait de quitter.

« - Désolé, Sergent. Mais il me bouffait les mains à chaque fois que je tentais de nous en débarrasser. »

Pour preuve, il leva ses mains où l'on voyait des traces ensanglantées. Mohan secoua la tête avant de refermer la porte derrière lui.

À Matthias, il dit tout en dépliant le parchemin :
« - C'est pour ce genre de chose que je t'envie... En plus, c'est sûrement pour me proposer de venir Dim- »

C'était sa mère qui lui annonçait avoir trouvé l'épouse parfaite pour lui. Les rendez-vous avaient déjà été pris et il fallait qu'il soit présent le dix-huit juin à seize heures.

Mohan devint blême. Déglutissant péniblement, il vint s'asseoir. Titubant presque, il manqua de s'asseoir à côté. Complètement sonné par cette annonce qu'il avait toujours redoutée, l'indien voyait enfin son pire cauchemar devenir réalité. Adieu l'amour, le rêve, le choix. Tous ses efforts pour être parfait, pour qu'on l'oublie, pour qu'on lui fasse un jour ce cadeau de pouvoir choisir une femme comme il avait tant aimé @Miranda Vayne...

Il redressa le regard embué de larmes vers Matthias, mais il se força à sourire.

« - Ça va. Aussi. »

Sa voix était cassée. La fatigue n'arrangeait rien à tout cela. Il était à deux doigts de craquer.

C'était bizarre, c'était étrange. Il savait que ça allait arriver, mais jusqu'au bout il avait espéré. L'espoir était pour les fous. Il aurait dû le savoir. Il n'y avait que le travail acharné qui payait. Et les choix de ses parents.
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ft @Mohan Rajkumar
Jeudi 18 Mai - Matinée

Pensant que le sergent brigadier allait s’insurger par sa présence dans son esprit, Matthias resta un instant figé avant de se rendre compte que l’homme avait presque nullement réagi. Pire, il s'était presque terré dans son état, la fatigue prenant le dessus sur chaque page de souvenirs et d'émotions qui s’appuyait sur ses épaules. Et bien que l’arrivée d’un courrier aurait pu sauver la mise à Matthias qui aurait pu décrocher des images ensevelis de Mohan sous chaque rocher qui se pressait au-dessus d’un léger dôme de protection, le briseur de sort sentit ce même bouclier se fendre en surface. Dans le silence que certaines images lui venaient, il entendait pourtant nettement cette craquelure qui vibra dans sa propre tête un instant et Matthias se crispa sur la chaise une nouvelle fois, écoutant l’homme lui avouer qu’il l’enviait avant de pâlir.

Et il lui avait suffi de lire une infime peine dans le reflet de ses yeux noirs pour replonger dans des visions la tête la première, faisant fi de tous le reste. Si la pression d’un père était là, tenant son fils presque en cisaille, la perspective d’une union non désirée était en train d’éclipser une envie enfouie depuis quelques années. Il en ressentait une affection détruite par le temps, mais qui avait eu son importance.

Fermant les yeux face à un souvenir intime, Matthias se râcla la gorge.

”J’ai rien à être envier.” Il en avait froncé les sourcils, ouvrant ses mains pour constater que ses paumes s'étaient cruellement blanchies, comme à chaque fois que sa sensibilité était trop forte pour être endiguée. Et il savait qu’il n’y avait que les amis et ses proches pour le faire atteindre ce stade, tandis qu’il demeurait encore une seule sorcière inconnue avec qui il avait projeté son don avec une extrême violence il y a longtemps. Mais pour ses proches, sa légilimancie se déclenchait sans avoir besoin de pousser plus loin, très vite assommé par les maux de tête incessants.

”Pourquoi tu leurs dis rien Mohan …” Sa voix s'était muée de la même fatigue que le Sergent, les épaules presque voûtés par le même poids qu’il venait de ressentir. Fermant les yeux, Matthias tentait d’y voir plus clair dans ses images, les repoussant pour ne voir que cet instant. Il ne comprenait pas ce qu’il venait de voir, ne maîtrisant pas la langue écrite que le brigadier venait de recevoir, ni même de savoir exactement de quoi il s’agissait, mise à part une femme écartée pour une autre.

”C’est ça que tu m’envies, tenir tête à mon père?” La constatation le réveilla soudainement alors qu’il s'était plongé dans ce besoin d’attention et de fierté d’un père, certainement le seul point où Mohan et lui différaient. ”Le tien doit certainement être un exemple pour notre société.” La fatigue, le stresse, cette pression qui le poussait à s’aplatir sur cette chaise était entrain de l’avoir, le poussant à parler de @Barnabas Fogg en le dépeignant bien autrement que tout ce que la communauté magique pouvait penser de lui. ”Prends toi des jours de congé, avant le mois prochain bien sûr.” Il lui avait conseillé, ayant plus particulièrement retenu les seuls chiffres du "18/06" sur la lettre qu'il avait vu des yeux du brigadier pour comprendre que cette date avait son importance, sans savoir à quel point il était encore en train de s’enfoncer dans son don, sans pouvoir s’accrocher au fil rouge de son intellect pour garder la tête hors de l’eau.

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Mohan baissa le regard, complètement désarmé. S'il était du genre à râler, comme n'importe qui, lorsque quelqu'un s'immisçait dans sa tête pour y lire souvenirs, pensées et rêves les plus intimes, aujourd'hui, il était juste fatigué. Il aurait pu s'énerver, s'emporter, lui cracher toute sa frustration à la figure comme il aurait pu le faire dans une autre situation, mais pas cette fois. Tout ce qu'il avait besoin pour le moment, c'était qu'on le laisse tranquille. Mohan allait probablement aller se mettre minable dans la première taverne qu'il croiserait en sortant du dpt. en espérant que les choses se tariraient en même temps que sa soif illusoire. Il voulait s'abandonner, s'oublier, lâcher prise.

Mais il n'y arrivait pas. Il n'avait pas été élevé ainsi. Et même lorsque Matthias lui demanda pourquoi ne pas leur tenir tête, Mohan se contenta de sourire. Aucune joie dans ses traits, juste une infinie tristesse qui l'accablait jusqu'au plus profond de son âme.

« - Parce qu'ils m'aiment, malgré tout. »

Et c'était vrai. Mohan prit une profonde inspiration avant de lui montrer ce qu'il disait. Prenant délicatement la main de Matthias, Mohan ferma les yeux pour lui montrer des souvenirs précis. Bien sûr, il y avait le piano qu'on lui avait refusé plus jeune, mais après cela, lors des représentations ou galas de Silambam, il y avait son père de présent comme à chacun évènement important pour Mohan. Sa mère n'était pas bien loin non plus. Et même si la bienséance et les quand dira-t-on rythmaient énormément sa vie de sang pur, il y avait une véritable présence parentale.

Alors oui, il faisait ce qu'ils lui disait. Oui, il les honorait. Comme eux-mêmes avaient honoré leurs parents en faisant exactement ce que l'on attendait d'eux, permettant ainsi à la famille Rajkumar de s'imposait en Angleterre comme ils le firent pendant des siècles en Inde.

Mohan retira sa main, une larme roulant sur sa joue. Il la rattrapa rapidement, alors que Matthias, lui, demandait s'il l'enviait pour sa rébellion à l'égard de son père. Mohan secoua la tête. C'était paradoxal. Oui, il aurait aimé pouvoir leur dire non. Mais en même temps, il avait couru après eux toute sa vie pour être un enfant choyé, un enfant aimé, un enfant qui faisait exactement ce que l'on attendait de lui.

Matthias avait ce privilège de pouvoir lui dire non. Mais en même temps, il ne semblait pas forcément apprécié à cela de ce que Mohan comprenait entre les lignes. Quelle ironie. Ils étaient là, tous les deux, subissant les choix de vie de leurs parents respectifs sans pour autant pouvoir faire quoique ce soit pour les changer.

« - Désolé, je ne voulais pas t'offenser. »

Il s'était excusé pour ne pas le brusquer. Ce n'était pas son objectif en disant cela. Son père était un exemple, oui. Héritier d'une famille d'émigrés venue agrandir leur influence en Europe, il avait doré le blason familial en le portant au Magenmagot où il tenait une position de choix en plus de diriger une entreprise dont les chiffres ne baissaient pas, bien au contraire.

Matthias lui confirma indirectement qu'il n'avait pas à se plaindre. C'était, du moins, ainsi qu'il le perçut. Qu'il était vraiment puéril de s'attarder sur un choix de vie qui, au final, lui irait bien s'il continuait de faire des efforts.

L'amour vint quand on regarde dans la même direction.

Mohan secoua de nouveau de la tête avant de se passer une main sur le visage.

« - Tu as vu l'état du bureau en ce moment ? Je ne suis même pas censé être ici à prendre des dépositions. »

Ce n'était franchement pas pour cela qu'il avait signé dans la faction Marmora. Un sourire résigné vint se dessiner sur son visage.

« - Puis sors de là, maintenant. »

Il le sermonnait avec gentillesse, jouant sur la double signification pour lui dire qu'il pouvait également partir.

« - Un jour, il faudra que tu me racontes ton histoire, Matt'. Je pourrais peut-être t'aider. » Proposa Mohan.

Que ce fût pour @Eugène Fogg ou sa relation avec son père @Barnabas Fogg, Mohan n'était pas forcément le mieux placé pour l'épauler, mais au moins, il avait deux épaules bien robustes pour en prendre un peu dessus. Puis, comme son travail, cela lui permettrait de mettre en pause ses propres tourments qui lui semblaient bien dérisoires quand il regardait Matthias. Son frère devant fuir un gouvernement qui l'empêchait de vivre convenablement...
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ft @Mohan Rajkumar
Jeudi 18 Mai - Matinée

La salle d’interrogatoire était loin d’en être une à l’instant même où Mohan concéda à lui prendre les mains pour lui permettre de mieux apercevoir le brin de vie qu’il vivait. Surprit par l’avance que son ami lui offrait volontairement pour la première fois, Matthias n’eut aucun mouvement de recul malgré la crainte d'être envahit bien plus facilement par un sens qu’il maîtriserait certainement moins. S’il pouvait se lier aux toiles des émotions pour se tisser ses propres fils à travers l’esprit des autres sans le vouloir, ni sans réellement tout comprendre des images qu’il voyait, il y vit pourtant très distinctement toute l’attention portée sur l’héritier de la famille, à travers des notes de piano et des souvenirs aussi chaleureux qu’un pays d’origine pleine de vie, de couleur et de parfums.

Alors lorsque la prise de conscience d’avoir des parents aimant, qui faisait tout leur possible pour perpétuer des coutumes et une affection qu’il estimait aussi certaine que leur présence dans sa vie, Matthias comprit que Mohan voyait en sa famille le pilier d’une vie. Si celle du briseur de sort s'était construit autour de ses frères et soeurs, Mohan arrivait à se stabiliser à travers chaque obstacle que ses parents lui mettaient pour tenter de le construire. Un étrange équilibre qu’il percevait, malgré une différence de culture et d'éducation flagrante entre les deux.

Et il en eut un doux sourire à l’instant où Mohan lui demande de libérer ses mains, son esprit et cette salle.

”Tu m’offenses pas, au contraire, je suis honoré.”

En traversant les temps à Poudlard, il n’avait jamais eu l’occasion d’apercevoir volontairement Mohan tel qu’il était et loin d'être une preuve de vulnérabilité, Matthias y voyait même un privilège mais la fatigue lui avait montré un autre état d’esprit et des mots qui n’avaient pas eu leur juste place. Rompre le contact physique, voir même un peu émotionnel à cet instant ne lui fut que bénéfique pour avoir les idées plus claires.

”Il n’est pas question de comparer nos deux éducations et la manière dont on a évolué avec des perceptions différentes de nos pères. Et je conçois qu’il est difficile de vouloir se faire sa place quand d’autres attendent qu’on soit tout autant des exemples.” Il était évident qu’il n’allait pas réellement partir tout de suite, profitant certainement de ce petit instant de pause de Mohan pour le faire souffler, si cela pouvait lui permettre de reprendre l’organisation du bureau dès qu’ils sortiraient d’ici.”Il doit être fier de la position que tu as ici.” A n’en pas douter, son père avait du être le premier à le féliciter de sa promotion en tant que Sergent. ”Mais toi, qu’est ce qui te rend heureux?”

Et c'était probablement la question que Matthias se posait à lui-même à cet instant, se rendant compte qu’il vivait des peines et des joies à travers les autres, sans pouvoir les vivre de lui-même et pour lui-même. Et soudainement, presque un peu plus sérieusement malgré l’idée saugrenue qui lui traversa, Matthias se rendit compte qu’aucun d’eux n’avait les mêmes pensées qu'à vingt ans.

”Tu crois que c’est ce qu’on appelle la crise de la trentaine?”

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Mohan fronça les sourcils, l'air surpris, avant de sourire, amusé.

« - Non, non, je ne cherche pas à comparer nos pères respectifs. »

L'indien ne connaissait pas suffisamment @Barnabas Fogg sinon de nom et de certains de ses faits d'armes qui avaient transcendé les générations lorsque les plus âgés racontaient cette guerre qui avait manqué de briser le Royaume-Uni sous la pression des ténèbres et d'une idéologie archaïque dont Mohan faisait partie malgré lui. La pureté de son sang ne lui conférait aucun talent, sinon celui de la rigueur qui le poussaient à toujours aller plus loin dans tout ce qu'il entreprenait. Être un fils modèle schématisait bien toute l'étendue de sa vie quand ses goûts et ses rêves lui indiquaient constamment un autre chemin à prendre.

Quand Matthias lui demanda si son père était fier de lui au vu de sa position ici, Mohan baissa le regard. Il n'en savait rien. Il y avait bien sûr son regard étincelant qui brillait d'une étrange lueur à chaque fois qu'il lui parlait de son travail ou de certaines de ses activités. Mohan se doutait que ça lui procurait du plaisir, mais jamais il n'avait formulé quoique ce soit. Il fallait dire qu'il n'avait jamais le temps de le faire. Pas parce qu'il n'était pas présent pour ses réussites, mais parce que sa mère et sa grand-mère faisaient un tel boucan qu'il préférait observer les choses de loin.

En y réfléchissant, Mohan se rendit compte de la distance de son paternel vis-à-vis de tous les évènements heureux de la famille. Toujours en retrait, observant la scène avec silence, sans trop montrer ce qu'il ressentait réellement. Relevant le regard vers Matthias lorsqu'il lui demanda ce qu'il le rendait heureux, Mohan s'avachit dans sa chaise.

Bien sûr qu'il savait ce qui le rendait heureux. Réellement. À lui et personne d'autre. Caresser le clavier d'un piano le rendait heureux. Un art qu'il gardait secret puisque son père l'en avait tenu éloigné plus jeune. Il n'osa rien dire sur l'instant, avant de finalement le dire tout bas, comme s'il avait peur que ça revienne aux oreilles de son paternel.

« - La musique. Le piano. »

Depuis qu'il avait quitté les bancs de Poudlard, il lui arrivait régulièrement de se perdre dans un cours ou un café. Parfois il lui arrivait d'effleurer les touches d'un piano laissé à la vue de tous dans des lieux fréquentés pour passer le temps. Mais jamais il n'avait osé reparler de cela. Quand il y pensait, il trouvait ça stupide. Dépassé. Mais... Ce que son père voulait, Mohan faisait.

Il se consola en se disant que leur volonté de l'envoyer faire ses études au Maha Vishala était peut-être une manière discrète de lui permettre d'avoir accès à la musique, à la danse, et une culture qui coulaient dans ses veines. Et pourtant, Mohan était persuadé qu'il irait à Beauxbâtons.

« - Si je m'étais écouté... Ma vie serait bien différente, je crois. »

Non, il ne croyait pas. Mohan était sûr. Un sourire triste effleura ses lèvres. C'était idiot. Il n'était pourtant pas malheureux. Un bon travail, une belle carrière, une vie sociale bien remplie et... Et maintenant, il allait rencontrer sa future épouse. Mohan était certain que cela finirait comme ça. Il n'avait pas hâte de l'entendre des lèvres de sa grand-mère. C'était probablement la personne qu'il aimait le moins. En grandissant, il s'était rendu compte de beaucoup de choses sur sa personne... Et si ça se passait ainsi en Inde, Mohan aimait à penser qu'il était anglais. Non pas par honte de ses origines qu'il affectionnait tout particulièrement, mais plus pour se trouver une issue afin de se permettre de vieillir autrement que comme cette grand-mère acariâtre qui maintenait cette famille dans une tradition bien trop accablante.

Et personne ne disait rien. Car ils respectaient les anciens. Car c'était ainsi qu'ils brillaient dans le milieu. L'étiquette.

« - De vouloir vivre autrement ? » Répondit Mohan avec un petit rire. « Qu'est-ce qui t'en empêche ? »

Mohan avait du mal à le voir enfermer dans des dictats comme lui pouvait l'être. Peut-être était-ce parce qu'il était en plein dedans ? Peut-être était-ce parce que la question du mariage obnubilait ses pensées depuis sa sortie de Poudlard ?
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Dream or dreamer

ft @Mohan Rajkumar
Jeudi 18 Mai - Matinée

A l'évocation de ce qui le rendait heureux, Matthias aurait presque cru entendre de nouveau ses somptueuses notes de musique, les mains de Mohan caressant chaque touche de piano au milieu de quelques personnes, certaines l'écoutant parfois attentivement. Et mieux que tout, il ressentait toute la sérénité d’un moment qui contrastait avec l’ambiance qui régnait dans le bureau. Loin d’un père qui regardait l'évolution de son fils à distance, Mohan semblait profiter d’une semi-liberté, un peu caché, pour correspondre au mieux aux attentes de la famille.

Matthias n’avait pas à confronter deux parents qui, à leur manière, veillaient toujours sur leur enfant. Si le briseur de sort s’en était émancipé depuis son plus jeune âge, grâce au soutien de sa mère, il vouait également un respect à son père, moins flagrant, moins dans la recherche d’attention, mais tout autant présent, sans chercher à le confronter, ni à le connaître et encore moins à faire du mal à ses frères et sœurs.

Mais dans ce tableau, il y vit soudainement une femme âgée, le regard aussi sombre que Mohan, mais venant d’un autre temps. Il se rendit compte alors que même si la main de Mohan était loin et qu’il lui avait demandé de se délier de son esprit, il restait une connexion immuable dont il ne pouvait se défaire.

”Tu aurais changé quoi?” Il se demanda un instant si Mohan aurait aimé pouvoir jouer du piano devant son père sans subir son regard froid. Ou même pouvoir vivre sa vie aussi simplement qu’il le pensait et avoir sa bénédiction, car il était après tout mature et responsable pour pouvoir prendre les plus bonnes décisions. ”Je ne suis pas sûre de vouloir changer quoi que ce soit de mon côté. Je n’aurais probablement pas eu les mêmes envies de découvrir et d’explorer toute la magie de ce monde comme je le fais, je pense. ” Mais il lui manquait définitivement quelque chose et en entendant encore ses notes de musique, il se rendit compte que Mohan lui, avait trouvé son alternative. ”J’aimerais bien t’entendre jouer un jour.” Il en eut un sourire qu’il partagea avec lui. ”Genre un jour où tu auras l’occasion de me dire ce qui se passe dans un petit mois?” Une date qui semblait être pris comme une destinée fatale à laquelle Mohan semblait vouloir échapper, d’une manière ou d’une autre.

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