Au nom du père (Jameson)

Toujours assis en face de mon père, ma mâchoire se contracta. J’avais un devoir de réserve auprès de mon employeur et j’étais aussi réputé pour être bien plus droit que la justice actuelle. A l’instar de mon bureau au Ministère, j’étais organisé, méticuleux et je n’avançais jamais sans preuve ou même sans réelles raisons. Mais là… J’avais l’impression d’être redevenu à cet état d’adolescent qui me faisait ressemblé à Lucy bien plus que je ne pouvais l’accepter. Et cette ressemblance commença avec un…

« Mais enfin papa ! »

J’écarquillais les yeux, surpris de ma propre audace. Je voulais en savoir plus. Je voulais aller plus loin. Et lui, il restait là à me regarder et à me dire que c’était le travail de l’IDEM. J’aurai du faire Briseur de Sort ! J’aurai du faire explorateur… Seulement contrairement à mon père j’avais toujours été pietre dans les matières associées.

« Tu sais très bien comment le Ministère gère ce genre de chose. Ils mettent en quarantaine, ils identifient, ils classent. Et si une grosse découverte est faites pour le bien commun, comme un grand pouvoir, ils le subtilisent. Surtout avec les Ministres successifs. Imagine ce qu’ils peuvent faire avec des artefacts liés à Merlin. On parle pas d’Ulric le Foldingue là... »

Je me renfermais en croisant les bras. Là, j’étais sur qu’on entendait le discours de ma sœur. Je crois qu’à y réfléchir, à vivre en coloc avec elle, elle commençait à déteindre sérieusement sur moi. Les cernes sous les yeux, je l’observais les bras toujours croisés et je me rendais compte que j’étais ridicule… Je décroisais mes bras et j’arrêtais de me basculer sur ma chaise.

« Ce que je veux dire, c’est qu’il est peut être temps pour certaines familles de s’unir, et de commencer à réfléchir ensemble sur un retour éventuel de Morrigan. Ca avait l’air très sérieux et réel, son avertissement. »

Je l’observais avec gravité, j’étais réputé pour être optimiste et quand je disais qu’un malheur était à nos portes, en tant qu’Auror je savais que ça serait réellement le cas. Je me levais calmement, car je savais que mon père n’était pas quelqu’un à prendre de décisions dans l’urgence.

« Je sais que les affaires claniques m’ont rarement intéressé, mais les récents évènements ont fait que... »

Ma voix était un peu cassée et tremblée un peu.

« …peut être qu’il est tant pour moi d’assumer enfin mes responsabilités au sein de la famille. »

J’avais toujours laissé ça derrière moi. Convaincu qu’un autre chef de Clan que moi serait désigné quand mon père ne serait plus là. Mais là, l’étau était en train de se resserrer, je le sentais. J’allais devoir plus être là pour les miens et un peu moins pour le Ministère de la Magie.