Freak on a leash (Amaranth)

Il n’y avait certainement rien d’anodin de traverser la moitié du pays pour se retrouver dans la contrée du Northumberland en partance du Devon. Quittant ainsi le paisible village de Loutry Ste Chaspoule, Glenn avait fait quelques sauts successifs pour se retrouver dans le village de Bamburgh, l’air marin le changeant radicalement de ce qu’il avait l’habitude de humer dans les terres de son domaine. Pendant un instant, il resta face à la mer, les pieds encrés dans le sable avec cette perspective dans laquelle il ne se retrouvait pas. Les loups n'étaient pas faits pour gambader dans le sable à la vue de tous, bien plus à l’aise dans les forêts denses.

Derrière lui, le château du village surplombait le ciel, illuminé par un soleil radieux qui occupait le nez des touristes. Glenn en profita alors pour continuer sa marche, arrivant rapidement vers la petite boutique dont son père lui avait souvent parlé lorsqu’il était jeune. De toutes les alliances que la famille Yard avait, les Mapleleafs avaient toujours été une famille qui frôlait le secret des lycans sans pour autant rentrer dans ce cercle privilégié. Mais depuis le décès de l’Alpha Yard il y a deux ans, Glenn avait décidé de reprendre certains accords en main, surtout pour les sceller vivement depuis que les lois obligeaient les hybrides à se déclarer. Et malgré une politique qui s'était vu à la baisse depuis un mois, le lycan restait aux aguets, car même durant l'été, le calme était toujours présent avant la tempête.

Les notes de son père étaient légères, comptant la famille comme de fervent disciple de la nature en produisant des plants et herbes d’une très grande qualité. La serre qu’il y avait chez les Yard provenait en grande partie de graines issues de leur herboristerie et il eut une pensée pour @Oskana Erskine et  @Ruben Yard qu’il aurait bien aimé emmené sous son sillage jusqu’ici. Mais les Yard avaient chacun leur occupation à cette période de l’année et c'était donc seul qu’il s'était rendu jusqu'à la célèbre herboristerie avec le peu d’informations qu’il avait eu en main. Cependant, il avait l’impression d’avoir déjà entendu ce nom de famille sans encore pouvoir poser le doigt dessus.

Ouvrant ainsi les portes de la boutique, il fut doucement assailli par un début de fragrance qui ressemblait nettement à celui de la serre du domaine, attestant ainsi pleinement de leur provenance. Sans s’attarder sur les notes qu’il relevait, quelques jours à peine après la pleine lune qui avait remué le domaine par la lune qui était au plus proche de la terre, Glenn s’approcha du comptoir en toquant dessus distinctement. Il se serait presque attendu à retrouver cette petite sonnette qu’il avait vu dans l'épicerie des Aslan et il eut une pensée pour @Mira Aslan en espérant, une nouvelle fois que tout allait bien depuis qu’il l’avait confié à  @Saúl Ochoa durant la marche.

Coupé dans ses réflexions, il entendit alors nettement la présence d’une jeune femme se rapprochant de lui et Glenn ressortait ses mains de ses poches en sortant simplement la petite note que Roderick Mapleleaf avait signé pour son père, Paul Yard. Il y avait un lien entre les deux familles qu’il avait du mal à saisir et espérait ainsi quelques réponses. Qu’elles fussent données ouvertement ou par simple conclusion.

"Bonjour, j’aimerais m’entretenir avec Monsieur Mapleleaf. S’il vous plaît."

Sa voix s'était faite aussi dur que son regard au moment même où il l’avait croisé, sentant que sa prestance dérangeait. Dans les marchés qu’ils pouvait encore de temps en temps parcourir avec le commerce Yard, il avait apprit à modérer ses atouts qui pouvaient bien plus aisément le soumettre à l’identité d’un animal sauvage, laissant au profit de la clientèle une image bien plus rassurance et humaine au possible. Cependant, les notes boisées et les macérât étaient trop nombreux autour de lui pour qu’il y fasse aussi difficilement abstraction. Quelque part, il n'était pas fait pour être ailleurs que sur ses terres.

"Toutes mes condoléances Madame Mapleleaf." Le décès était récent, sans nul comparaison avec le décès de son propre père il y a deux ans. Glenn n'était pas venu pour remuer des peines dont elle semblait accusé le coup encore aujourd’hui. Peut-être était-ce dû à ses charges qui lui étaient incombés à présent et cette justification qu’elle devait donner à chaque personne cherchant l’ancien patriarche de la famille. La responsabilité résidait à la fois sur ses épaules que dans une attitude qu’elle s'était probablement construite avec le temps pour surmonter les épreuves.

Glenn posa le papier sur le comptoir, ne cherchant pas à se rapprocher davantage d’elle.

"Notre serre familiale a été pourvu par ses services il y a de nombreuses années. Quelques plants ont péril malgré nos efforts, je viens chercher de quoi la compléter pour les années à venir."

Succinctement, Glenn proposait de redorer un ancien partenariat dont il ne connaissait nullement les termes. Entendant parfaitement des parchemins voler au loin comme ceux qu’on pouvait entendre émaner des bureaux comptables de ses commerces, l’Alpha observa un instant la structure des lieux en se rendant compte que leur deux affaires semblaient se gérer avec une certaine similitude. Le respect d’une nature qui se déployait seule, sans magie extérieure et une certaine simplicité de vie qui ne tenait pas à être déranger.

"Ce devait être au nom du domaine Yard, pour la serre personnelle." Il le précisa, sachant qu'à des centaines de kilomètres de la, il était certain que le nom des Yard ne lui dise rien, bien que la famille se soit diversifié entre les différents cabinets de vétomages, de commerces ambulants et de proximité dans plusieurs villages semi-magiques du pays.

"Nous avons essuyé une tempête il y a quelques années qui a détruit une partie des structures que nous reconstruisons. Nos passionnés ont tenté ce qu’ils pouvaient pour faire repousser les plants, en vain." Sans aucun apport magique ni contribution de baguette, les Yard avaient ce besoin d’apporter des produits le plus naturels possibles. Se souvenant alors des notes laissés près des sillons, Glenn aborda quelques plants dont il se souvenait avoir déjà utiliser pour soigner son bétail. "Il y avait de l’Agripaume, de l’armoise et de la valériane, mais peut-être que vous auriez une facture ou une trace de ce que mon père avait pris lorsqu’il était venu ici peut-être."

Si son regard s’attarda un instant sur le morceau de parchemin pour pouvoir se repérer dans les anciennes directives que le père avait pu lui confier, Glenn ne put que noter son intense concentration, comprenant qu’elle faisait le tour des trois premières plantes en en citant les propriétés mais également les plantes annexes qui auraient pu évolué avec comme en permaculture.

Sa manière de réciter avec exactitude les raisons pour lesquelles les yard se permettaient de cultiver ses plants en petite quantité aurait pu hérisser tous les poils de son loup qui se serait insurgés devant une évidence qui pointait déjà le bout de son nez. Mais Glenn avait toujours été des plus calmes, observant juste soigneusement le défilé de conclusion que la jeune femme se faisait sous ses yeux, avec un air de déjà vu;  @Oskana Erskine avait cette même passion dans le regard lorsqu’elle longeait la serre.

"Ce sont des plantes qui ont souvent été utilisé pour soigner notre bétail, la plupart sont des animaux de réforme avec chacun leur affliction." Les secondes vies étaient nombreuses dans le domaine, qu’il s’agisse des lycans qu’il recueillait avec le temps, mordus et désemparée, tout comme le bétail dont les Yard prenaient soin, les sauvant de l’abattoir pour certain ou des services trop poussés chez les moldus. L’avantage de vivre dans un village semi magique était bien le fait qu’il pouvait adopter des animaux de fermes ou même d’ancien chevaux de trait pour leur permettre une retraite bien plus tranquille.  "Ils me sont familiers. Tout comme vous."

L’alpha en eut un léger sourire, se rappelant à présent où avoir entendu sa voix mais aussi sa manière de considérer chaque plante en alliant chaque propriété pour les tisser comme un long fil rouge. Elle était de la même promotion que @Yara Morães De Carvalho et si avec cette dernière, une compétition s'était installée, Amarante Mapleleaf avait toujours évolué dans un milieu plus sage, digne des Serdaigles. Et il préféra se présenter en bonne et dû forme par principe, parce qu’il ne s’attendait pas à ce qu’on se souvienne de lui, bien au contraire, moins on en savait sur lui, mieux c'était.

"J'étais dans la promotion un peu au dessus de la votre mais vos projets en botanique ont été longuement conté par le professeur à l'époque." Tandis que lui suivait avec attention ses cours relatifs à son MULOT en magiezoologie, Glenn ne s'était pas départi de son sens de l’observation et adressa un léger sourire à la jeune femme, bien plus accueillant qu’au premier abord. @Mahdi-Jaro Yard le féliciterait certainement de cet élan social et bien qu’il ne saisissait pas entièrement tous les tenants des accords commerciaux entre les Yard et leur clientèle, laissant largement ce pan là pour d’autres membres de sa famille, Glenn était néanmoins prêt à faire des efforts pour paraitre un peu moins brut de décoffrage.

"Il me faudrait juste une plante en extra pour soigner aider certains Veaudelune à cicatriser, il y a un troupeau au delà de nos terres qui semble être friand des clôtures que nous avons posés mais qui s’en écorche le palais à force de mâchouiller." Et par cette seule phrase, il était ainsi évident que Glenn n’employait ainsi que très peu de méthode purement magique ainsi que la baguette pour soigner les animaux, privilégiant en majeur parti des plantes et leurs dérivés pour prodiguer les premiers soins lorsqu’il était possible.

La méfiance baissa d’un cran à l’instant même où elle concevait qu’ils s'étaient déjà probablement croisé dans les couloirs de la célèbre université Britannique et Glenn laissa échapper un léger sourire au moment où elle se lança dans une auto-critique. Et pourtant à la manière dont elle avait saisit sa demande avec le plus grand soin, l’Alpha ne pouvait que comprendre à quel point elle était véritable douée dans son domaine.

"Quelques années oui. Assez pour que certains étudiants de ma promotion d'époque soient assez dégoutés d'être talonné par une diplômé inférieure."

Reculant alors qu’elle l’avait frôlé, le lycan n’avait eu que ce léger mouvement en arrière par respect, pour ne pas la gêner davantage alors qu’il était sur son passage. Il n’avait pas cette approche tactile avec les sorciers, surtout que sa chaleur pouvait être perçu plus facilement surtout. Mais du regard qu’il percevait alors qu’elle balayait méticuleusement les étagères à la recherche de ce qu’il lui faudrait, il remarquait qu’elle avait baissé sa garde. Assez pour qu’il se demande ce qu’elle avait fini par lire dans les notes que son paternel avait pu lui laissé finalement.

Malgré lui, il avait observé le savoir-faire qu’elle eut juste devant ses yeux en lui broyant fraichement le soin qu’il cherchait. La botanique était une branche quelque peu similaire avec le métier qu’il faisait en plein milieu de ses champs mais sans que la magie, n’interfère dans le processus.

"Merci, c’est très gentil à vous."

Jugeant qu’il avait réussi à avoir ce qu’il souhaitait en surface, Glenn s’approcha du comptoir dans l’optique de régler la note. Cependant, il était évident que le talent de la jeune femme avait été transmis par un père qui avait été proche du sien. Paul Yard avait toujours compté sur le secret de famille, ne jurant que par celui-ci comme le Ministère pouvait le faire sur le code du secret magique. Mais son instinct, un peu plus en alerte dans les jours qui entouraient la pleine lune, lui disait que les Mapleleafs avaient peut-être dérogés aux règles par un concours de circonstance qu’il ne saisissait pas. Si Glenn avait le soucis du détail en trouvant des parades pour chaque explication qui pourraient mener n’importe quel fin d’esprit à leur condition de lycan, la jeune femme avait relevé un bon nombre de détails qui pourraient les relier facilement. Son père était-il tombé sous une telle constatation?

"Au nom de Glenn Yard, cette fois-ci." Se présentant par la même occasion, le chef de la famille avait déjà sortie une bourse usée mais couvrait suffisamment les dépenses. Et bien qu’il n’aimait pas faire de détour dans une conversation, il fut forcé de prendre le moins de risque possible en lui posant une question qui soulevait juste l’ancienneté de leur deux familles sur plusieurs générations. "La facturation que vous avez à ce nom là remonte à quand exactement?"

Si sa réponse lui mit avec évidence la puce à l’oreille, Glenn plissa légèrement les yeux en observant les lieux, tout en réfléchissant. Bien loin d’attaquer directement le sujet du jour, il était évident que le contrat presque commerciale pour seulement quelques plants dans une serre était loin d'être uniquement ce qui paraissait. Si Glenn s'était douté de cette subtilité, il semblait évident que la jeune femme en avait fait autant de son coté à l’instant même.

Un seul non-dit semblait suffisant pour qu’elle prenne une distance notoire derrière le comptoir, semblant se demander ainsi ce qu’un lycan faisait dans son herboristerie. Il ignorait si d’autres accords liaient la famille à d’autres hybrides mais ce qui était certain, c'était qu’il était venu jusqu’ici pour le sceller de différentes manières, selon ses réactions. La loi sur les hybrides n’obligeait plus la délation, pas sans soulever encore un mouvement de masse mais il avait perçu son tremblement, assez pour s’y concentrer un instant en tentant de percevoir ses prochaines attentions. Alors qu’elle revenait dans la pièce principale, Glenn nota une fragrance bien moins subtile d’une potion calmante. Ses sens furent alors pleinement en alerte et le lycan observa avec bien plus de minutie la manière dont elle lui offrit même un privilège d’antan.

"Je préfère qu’on puisse revoir les termes du contrat ensemble, sans se fier à ce qui avait pu être établi précédemment. Les accords entre nos pères ne conviennent peut-être plus à nos espérances d’aujourd’hui. "

Il s’approcha de la jeune femme, conscient du geste commercial qu’elle venait d’avoir et qu’il remerciait, mais il ne pouvait laisser un tel flou s’installer entre eux. Pas quand elle savait qui ils étaient, juste en se basant sur des notes que son père leur avait laissé. Bienveillant mais tout aussi rustre, Glenn s'était rapproché du comptoir, observant l’agitation qu’elle avait camouflé par cette potion qui le faisait lui-même tiqué. Il savait que ce qu’elle venait d’ingérer était à la limite de ce qu’on trouvait dans un commerce tout à fait légal mais loin de se préoccuper exactement du contenu, il prenait davantage attention au pourquoi elle semblait assez agité pour être contrainte de s’en servir.

"Est-il possible de pouvoir en parler ailleurs? " Il était évident que ce n'était pas une discussion qu’ils allaient avoir de chaque coté d’un comptoir réserver à la clientèle lambda. Il était Alpha, ce titre et le lien qui unissait leur famille devaient tout deux être abordé ailleurs. Parfaitement calme, courtois mais pas moins direct, Glenn lui proposa même d’un regard une simple promenade à l’extérieur.