Watch me crawl

Zion haussa les épaules, l'air de rien. Bizarrement, Siobhán pouvait se targuer d'être la première Serpentard à obtenir une confiance sincère de la part du Gryffondor. Son calme et sa gentillesse spontanée, bien qu'intéressée pour le faire changer d'avis, ne faisaient que renchérir le simple fait qu'elle soit la fille de @Luke Korrigan.

Aux yeux du Gryffondor, il n'y avait pas besoin de plus pour avoir confiance en elle. Tout comme il pourrait avoir confiance en @Finn Gavalagh-Korrigan si jamais ce dernier se mettait dans une pareille situation en sa compagnie. C'était peut-être stupide comme raisonnement, mais c'était celui de Zion qui, derrière son attitude parfois arrogante ou complètement stupide, digne d'un garçon de son âge, pouvait se montrer assez naïf. Pour lui, si son père était quelqu'un de bien, elle était forcément aussi.

Autour de lui, les Ayodele, malgré leur dehors de prêtres vaudou ou de sorciers flirtant dangereusement avec la magie noire avec cette façon très particulière d'approcher la magie, étaient des gens bien. Ils étaient ainsi parce qu'ils avaient bien été éduqués. Alors, cela devait forcément être partout pareil. Un cheminement assez simpliste qui lui valait parfois quelques déconvenues. Mais son optimisme et son bon cœur suffisaient généralement à lui permettre de passer outre.

Zion stoppa le nettoyage de son armure pour écouter Siobhán qui lui racontait l'histoire entre @Céleste Delacroix & @Michel-Ange Grimm apportant ainsi l'autre partie qui lui manquait.

C'était peut-être pour cela que l'on ne l'avait jamais vu en couple. Zion, le fuyard. C'était toujours trop compliqué. Puis, n'ayant pas eu de modèle à proprement parler, il avait toujours eu du mal à se projeter dans les quelques relations qu'il eut. Au mieux, cela dura quelques semaines avant de finalement s'éteindre comme on souffle une bougie.

« - Je savais pas... » Murmura le jeune Webb, l'air secoué.

Il fronça les sourcils, reprenant fébrilement son torchon pour nettoyer l'armure sans vraiment faire attention.

« - Je sais pas si ce n'est juste un crush ou si c'est plus... Mais j'ai pas vraiment envie de le savoir. » Avoua-t-il, malgré lui.

Une partie de lui aurait aimé qu'il se passe quelque chose avec Céleste. Même un baiser lui aurait suffi. Elle devait probablement avoir ce goût sucré qui invitait encore et encore à ce que ses lèvres se collent aux siennes. Zion sentit une bouffée de chaleur le prendre. N'osant pas relever le regard vers Siobhán, il ignorait que cette dernière puisse être capable de deviner ce qu'il ressentait tout à coup. Il y avait quelque chose qui s'apparentait très clairement à un crush mais le manque de compréhension de ses émotions rendait difficile une lecture transparente de son ressenti.

Siobhán lui offrit une porte de sortie en lui demandant ce qu'il avait fait.

À cela, il haussa les épaules et avec un sourire, il répondit :

« - Je me suis pris la tête avec Spencer de ta maison. J'm'amusais à le taquiner puis c'est parti en vrille et il a insulté ma famille. Alors j'l'ai un peu cogné. »

Zion ne semblait pas gêné pour le moins du monde.

« - Tu réagirais comment toi si on insultait ton père ou ta mère ? Ou même ton jumeau ! » Rajouta-t-il, en guise d'explication, comme si cela suffisait à excuser ce qu'il avait fait.

MADE BY @ICE AND FIRE.

ft. @Zion Webb

Le changement d’air de Zion fut si soudain et spontané qu’il ne faisait aucun doute de sa sincérité. Si Siobhán avait continué de s’affairer en même temps qu’elle lui parlait, le Gryffondor, lui, semblait avoir soudainement oublié son goût du challenge et de l’enjeu. Il avait tout arrêté pour écouter et, quelque part, cette réaction montrait déjà un réel intérêt.

Il y avait des regards qu’on ne pouvait pas feindre, et certaines tonalités qui ne laissaient aucune place au doute.

Il y avait, chez ce jeune homme, un mélange curieux de simplicité et d’authenticité. Dans ses yeux et son attitude, les apparences semblaient ne pas avoir leur place. Probablement parce qu’on pouvait y lire une certaine candeur, étonnante pour un proche de @Michel-Ange Grimm qui inspirait quant à lui tout un tas de sentiments contraires.

Siobhán avait passé plusieurs années de sa vie à se contenter d’analyser les autres plutôt que de réellement s’adresser à eux. Elle avait eu tout le temps de façonner leurs portraits dans sa tête, et se trouvait aujourd’hui capable de vérifier si ce qu’elle avait imaginé d’eux s’avérait réel, ou bien si elle s’était contentée d’idéaliser. En l’occurrence, Zion Webb ne la décevait pas.

« Je me doute que Michel-Ange ne s’est pas étalé sur le sujet », conclut-elle en continuant de travailler sa technique de nettoyage.

Ça ne l’étonnait même pas. Si @Céleste Delacroix avait très certainement des torts dans cette histoire, car rien n’était jamais tout blanc ou tout noir, il était certain que le Poufsouffle savait se montrer bien trop fier pour les assumer. Et quand deux êtres d’orgueil se confrontaient, rien de bon ne pouvait en découler. Le Grimm et la Delacroix en avaient fait l’amère expérience.

Au moins, il avait désormais entre ses mains les deux versions des faits et savait à quoi s’attendre avec Céleste.

« Tu ne sais pas parce que… tu ne l’as jamais ressenti ? Ou parce que cette fois-ci, c’est différent ? »

Son abnégation à aider le rouge-et-or n’avait pas raison de sa curiosité. Mais derrière cette question, aucune volonté de nuire ou bien de se montrer indiscrète — bien que c’était certainement le cas. Zion avait simplement réussi à avoir son attention, la poussant à vouloir en savoir plus sur lui — et, tant qu’à faire, le percer à jour pour se faire son propre avis et mieux guider Céleste le jour où ça serait nécessaire, si un jour ça le devenait.

« Tu n’es pas obligé de m’en parler si tu n’en as pas envie », précisa-t-elle tout de même, en toute transparence.

Parce qu’elle voulait qu’il se sente libre de tout tabou. Parce qu’elle n’en avait pas. Parce qu’elle avait senti que cette situation le gênait. Et parce qu’il avait saisi sa porte de sortie au moment-même où elle la lui avait présentée.

« Spencer ? Brian Spencer ? »

Ses yeux s’étaient écarquillés de surprise. Brian Spencer n’était pas le balais qui volait le plus haut. Du peu d’expérience qu’elle avait en tant que préfète, Siobhán avait vite compris que certains cas étaient désespérés et qu’il était vain d’essayer de remettre certaines personnes dans le droit chemin. Le Serpentard avec qui Zion n’avait visiblement pas échangé que des paroles désagréable en était le digne représentant.

Sentant le jeune Gryffondor s’agiter près d’elle à la mention de cette altercation, l’Irlandaise se mit à sourire à ses côtés.

« J’imagine donc que mon père a été un peu loin quand il a dit que tu avais manqué de le tuer. Ou alors, tu l’as vraiment tant amoché que ça ? »

La fin de sa phrase lui avait attiré une grimace. Siobhán n’avait jamais été partisane de la violence et Zion semblait presque s’en réjouir.

« J’avoue que je n’ai pas pour habitude de régler pas mes différends avec les gens en les frappant », glissa-t-elle avec un sourire pincé en se désintéressant de l’armure pour se tourner vers son interlocuteur. Était-il nécessaire de préciser qu’elle avait failli en mettre une à Michel-Ange, la dernière fois et que son jumeau, s’il avait été là, ne se serait probablement pas reconnu dans ses propos ? Ce n’était probablement pas la meilleure illustration à ce qu’elle venait de dire, aussi, elle se garda d’y apporter ces quelques précisions. « La famille, c’est sacré. C’est la base de tout. Mais Brian Spencer est un idiot. Et tu me sembles bien plus intelligent que lui. Le frapper, c’est donner du crédit à ce qu’il a dit et lui montrer que c’est ton point faible. Quand parfois, il vaut mieux laisser croire qu’on n’en a aucun. »

C’était une stratégie comme une autre.

Même si certaines personnes avaient le don d’en faire des forces, c’était loin d’être le cas de tout le monde.

Et dans le doute, mieux valait s’abstenir.

Déjà qu'elle s'imposait, peut-être n'était-elle pas obligée d'en rajouter.
 

Zion resta un moment sans répondre. Il était vrai que le jeune Gryffondor n'était guère connu pour être quelqu'un de stable, avec qui il était possible de construire une relation solide et durable. C'était encore un chien fou, quelqu'un d'immature, quelqu'un qui n'avait pas encore la tête solidement vissée sur ses épaules. Il n'était pas prêt à s'engager et il ne se pensait pas prêt à l'être un jour. Il ne fallait pas oublier que Zion n'avait que vingt et un ans. Il était très rare que des jeunes se jurent fidélité et amour jusqu'à ce que la mort ne les sépare. Siobhán était une perle rare. Cela en rajoutait beaucoup sur ce petit côté féérique que le Gryffondor lui trouvait sans savoir qu'elle l'était réellement.

« - Hum... Je pense que non. Sinon, je pourrais te répondre à cette question. » Fit-il, en haussant les épaules, alors qu'un sourire désolé s'affichait sur son visage cuivré.

Il aurait pu lui retourner la question, mais Zion n'était pas du genre à poser des questions indiscrètes, des questions qui demandaient aux autres de s'ouvrir, de parler à cœur ouvert. C'était une forme de respect pour l'autre. Pour Siobhán, ici présent. Ce n'était pas comme lorsqu'il parlait avec ses amis comme @Michel-Ange Grimm et @Camaël Grimm. La préfète de Serpentard était entrée dans la même catégorie que son meilleur ami @Israfel Clearwater en couple depuis bientôt deux ans avec @Norà Millar.

Zion préféra changer de sujet, mais ce fut Siobhán qui lui offrit cette opportunité en lui demandant la raison de sa punition ici. Le Gryffondor lui expliqua son différend avec Brian Spencer.

« - Je sais pas. Tout ce que je voulais, c'était de lui faire le plus de mal possible. » Avait-il répondu lorsque Siobhán lui demanda s'il l'avait vraiment amoché.

Pour dire vrai, il avait tellement été aveuglé par sa colère qu'il ne se souvenait plus vraiment de ce qu'il avait fait. Il voyait de temps en temps des flashs de cette bagarre où il voyait Brian tentait de se protéger le visage sans y parvenir. Un professeur lui avait jeté un sort pour le propulser au loin afin de les séparer. C'était tout ce dont il se souvenait. Ensuite, c'était le bureau du professeur @Luke Korrigan et puis la venue de sa grand-mère.

Zion eut un petit rire lorsqu'elle avoua ne jamais avoir eu recours à de la violence physique pour résoudre un de ces problèmes.

« - Sur le moment, ça fait du bien. Mais après... »

Au final, il ressentait toujours de la colère à l'égard de Brian Spencer. C'était même pire puisqu'aujourd'hui, il lui faudrait éviter toute altercation pour ne pas risquer un renvoi de Poudlard.

Siobhán avait la même vision que lui sur la famille. Zion lui offrit un sourire ravi, dévoilant ses dents blanches avant de lever son pouce vers elle.

« - On a qu'une famille. Et quand elle s'en va... Et bien... »

Il lui fit un sourire mi-figue, mi-raisin. Zion abordait un sujet qui lui tenait à cœur. Un sujet dont il ne parlait à personne. Il ne s'épancherait pas plus là-dessus. Il n'avait jamais caché la mort de ses parents. Pour le savoir, il suffisait simplement de s'être intéressé à l'après-guerre ou d'avoir étudié un peu l'Histoire de la magie contemporaine.

Ses parents avaient été assassinés en 2003 alors qu'ils traquaient un mangemort.

Zion soupira en regardant les armures.

« - Je finirais demain, je suis lessivé. » Fit-il, en jetant son torchon sur le sol avant de s'asseoir sur un banc, tournant le dos à la lumière qui traversait la fenêtre derrière lui. « Merci de ton aide, en tout cas. » Ajouta Zion.

MADE BY @ICE AND FIRE.

ft. @Zion Webb


Ses airs de grand bonhomme, fiers et très masculins, avaient forcément quelque chose à cacher. Qu’il s’agisse d’une forme de fragilité reniée ou d’une dose d’émotions refoulée, Zion Webb montrait des traces de fêlures à chaque mot qu’il prononçait.

L’amour, c’était pour les autres.
La souffrance, pour ceux qui la méritaient.
Mais quand il était question de famille… là, la voix déraillait.

Il n’en fallait pas moins pour intriguer Siobhán, qui n’avait plus qu’à trouver le juste milieu pour ne pas passer pour la grande curieuse de service.

Quand tout ce qu’elle voulait, c’était comprendre les autres pour mieux apprendre d’eux.

Mais Zion était un homme, un vrai. Et un homme, un vrai, ne montre pas ce qu’il ressent.

Non.

Il évite les sujets qui fâchent ou qui blessent, il prend des routes annexes et des virages au lieu de se contenter de suivre tout droit le chemin qui est déjà tracé. Un homme, un vrai, comme lui, ça n’est pas fait pour l’intropspection.

Et c’était bien connu : moins on lui donnait de quoi s’abreuver, plus Siobhán avait soif. Au-delà d’un besoin physique, chez elle, c’était d’abord psychologique.

Ou bien peut-être ressemblait-elle plus à @Maeve Cynfeirdd qu’elle ne voulait bien le penser.

Paradoxalement, et plutôt que de renchérir, elle avait cessé de répondre au Gryffondor à chaque fois qu’il avait voulu mettre fin au débat, ou s’échapper d’un sujet de discussion qui le mettait visiblement mal à l’aise. Parce que la dernière chose dont elle avait envie, c’était ça ; de le confronter à des souvenirs qu’il ne voulait pas revivre. Mais il était hors de question de cesser de creuser cette carapace.

Il y avait quelque chose à trouver en-dessous, c’était certain.

Suivant Zion du regard lorsque celui-ci se dirigea vers le banc pour s’asseoir, les bras de la demie-vélane tombèrent le long de son corps comme si elle était déçue.

Ainsi, Zion obtenait sans doute ce qu’il voulait. Elle changeait de sujet.

« Pour quelqu’un qui a le goût du challenge, tu te fatigues bien vite », déclara-t-elle en soupirant pour le provoquer.

Les Gryffondor et les Serpentard n’étaient-ils pas férus de ces duels là ?

Et puis, elle fit quelques pas vers lui, déposant au sol ce qu’elle tenait encore entre ses mains avant de lever un regard taquin vers lui.

« T’as déjà fait cinq armures sur les — quoi ? Soixante restantes ? Attends, c’est déjà énorme pour une seule soirée… », ironisa-t-elle.

Son petit rire, léger et cristallin, résonnait dans la grande et vaste pièce.

Une partie d’elle savait que des sujets sensibles venaient d’être abordés. Peut-être son instinct lui jouait-il des tours, mais elle avait l’impression que Zion et elle partageaient bien plus que l’amour du défi.

Parmi leurs potentiels points communs, il y en avait un éminemment plus grand que les autres : la douleur d’avoir perdu un être cher.

« Quand je m’engage à faire quelque chose, j’ai pour habitude de le faire jusqu’au bout. Je viendrai t’aider demain. »

Et sur ces mots, elle se contenta d’un dernier « Bonne nuit, Zion » avant de se diriger vers la sortie.

Son objectif était déjà parfaitement dessiné lorsqu’elle passât la porte.

Se lever plus tôt le lendemain et nettoyer suffisamment d’armures avant que Zion n’arrive pour qu’il perde son défi.

 

Zion éclata de rire.
« - C'est le challenge d'un elfe de maison, pas le mien ! »

Il avait dit cela avec le naturel d'un sorcier. Il n'y avait là aucun désir de montrer une supériorité à l'égard de cette espèce d'elfe magique de la part de Zion. C'était plus dit comme une vieille habitude de plusieurs siècles, qui, malgré les avancées sociales entre les diverses espèces, avaient la vie dure.

Le Gryffondor avait jeté l'éponge pour ce soir. Il avait besoin d'une bonne douche et d'appliquer un peu d'onguents de dictame sur ses mains rougies par l'utilisation du nettoyant magique. Zion aimait bien prendre soin de lui.

Il inclina la tête avec joie lorsque Siobhán lui proposa de revenir le lendemain pour continuer de nettoyer avec lui le reste des armures. Notant cela, Zion se dit qu'il lui donnerait la recette de son onguent. Après tout, elle méritait bien, elle aussi, du savoir des Ayodele si elle comptait venir s'abîmer les mains à son tour pour lui donner un coup de main.

« - Bonne nuit à toi aussi, Siobhán. » Fit le Gryffondor en l'observant partir.

Un soupir s'échappa de ses lèvres. Il enjamba le banc pour se tourner face à la vitre pour observer un court instant la lune et la beauté de sa lumière qui éclairait le château, le parc, la forêt interdite et le reste de la vallée où l'on voyait Pré-au-Lard et quelques hameaux non loin d'eux. Un sourire apaisé vint se dessiner sur ses lèvres.

Le Gryffondor ne pouvait s'empêcher de repenser à cette soirée où il avait bien failli mourir. De Siobhán, Zion vint rapidement à la conclusion qu'il venait de se faire une amie. C'était une sensation étrange, d'ailleurs. C'était une Serpentard. Il était Gryffondor. Cela nuirait forcément à ce challenge dans lequel il aimait s'immerger. Mais c'était aussi agréable comme idée. Cela permettait de rompre certaines barrières et de renforcer l'idée que ce n'était pas au Choixpeau magique de dessiner de la destinée des uns ou des autres.

C'était avec ce début d'idée dans la tête (qui évoluerait après la mission) que le jeune Gryffondor finit par prendre la direction de la salle commune de Gryffondor.

MADE BY @ICE AND FIRE.