A pied sur les pavés (Jade)

Assis à une des tables que Jade avait réservé, je fis une grimace. Ce restaurant était rempli de hippster et de hippie. C’était un de ces restaurants, qui profitait de la mode pour vendre des plats chers alors qu’on trouvait meilleur et moins cher ailleurs. Les serveurs étaient vêtus dans des espèces de robes de sorciers larges, et on y mangeait surtout des plats éco-responsables. Je n’avais rien contre le concept mais… Certaines choses avaient le don de m’irriter. Ce n’était pas en mangeant au restaurant qu’on changeait le monde… Faisant une grimace donc, je regardais la carte, avec un verre de vin d’une bouteille que j’avais commandé. Ne m’y connaissant pas plus que ça, j’avais pris la plus cher. Faisant une petite grimace, je fis tourner le liquide rouge, concédant que c’était un des mystères de la vie que je ne comprendrais jamais… la dégustation du vin.

« Monsieur, est ce que vous voulez commander ? »

Je levais les yeux vers le serveur. Je fis une grimace. Certaines règles de politesses évidentes étaient visiblement à revoir !

« Non, je vais attendre mon invitée. Merci. »

Il s’inclina et s’en alla. Quand il eut tourné le dos, je lui fis une grimace dans le dos et je regardais les plats. Qu’est ce que j’allais bien pouvoir prendre ? Je mettais toujours très longtemps à choisir, aussi, c’était la raison pour laquelle j’avais pris la carte. Enfin, je la vis arriver. Assez belle, mes yeux se levèrent vers elle et je déclarai :

« 19h ! Pile à l’heure. Encore un peu plus et je pensais qu’on allait manger comme les français ou les espagnols ! »

Ces derniers mangeaient beaucoup trop tard à mon goût. Me levant, je lui fis une petite bise alors qu’on venait de se quitter il n’y a pas si longtemps que ça. Me rasseyant avec un petit sourire narquois, je déclarais :

« Excellent choix, ce restaurant. Tout semble moderne et éco-responsable ! Les hippies sont une espèce assez tenace dirons nous. Vous avez fait bonne route ? Même si on est à côté ? »

Je me mis à sourire, et je me réinstallais, observant toujours la carte. Mes yeux se froncèrent quand je vis qu’il n’y avait pas mon plat préféré. D’ailleurs, il n’y avait aucun plat Irlandais à la carte. C’était honteux ça… Je me penchais vers elle, alors qu’elle s’installait pour lui dire comme un secret et une confidence :

« Je nous ai pris du vin. La sorcière là bas à demander un jus de goyave bio… Vous ne vouliez pas ça j’espère ? »

J’étais inquiet. Peut être buvait-elle, elle aussi ce brevage hippie venu de loin. Mes yeux se plissèrent. Toujours inquiet. A vrai dire, je ne savais pas grand-chose d’elle. Peut etre que le soir, ou en secret, elle aussi mettait ses robes de sorcières amples pour défendre la cause animale et végétale du monde magique…

« Les parchemins sont bien arrivés ? » dis-je avec un sourire en me concentrant sur la carte.

"J’aurais pu être un peu plus en avance si vous m’avez laissé vous chercher comme prévu.“

Un sourire malicieux s’installait sur ses lèvres alors qu’il s'était levé à son arrivée, la bouteille de vin rouge déjà éventée à la table qu’elle avait pris soin de réserver. Et bien que chaque ouverture de restaurant accueillait un monde fou, elle ne s'était clairement pas attendu à ce qu’elle puisse entendre chaque brin de conversation autour d’eux. Troquant ses robes de sorcière classique pour une tenue un peu plus adaptée à un diner, elle eut une petite pensée pour @Amaranth Mapleleaf avec qui elle avait fait les emplettes un peu plus tôt dans l’année. S’installant devant lui alors que Luke semblait se passionner pour une carte éthique et éco responsable en tout point, elle put aisément cerner le ton moqueur dans sa voix.

"Vous ne pouvez en vouloir qu'à vous-même, vous avez choisi ce restaurant et pas un autre.“ Tout aussi taquine, elle prit soin de lisser sa robe alors qu’elle parcourait elle-même une carte dont aucun des noms ne lui inspiraient une grande confiance. Bien qu’elle tâchait au maximum de privilégier les produits locaux, il lui était difficile de faire l’impasse sur des plats typiquement de sa région, regrettant presque un peu ceux de sa colocataire. Comprenant alors que tout deux n’avaient pas réellement envie de rester assis sans rien faire alors qu’ils étaient habitué à vivre sans se poser, Jade leva les yeux vers le serveur qui semblait vouloir attendre qu’ils commandent, pressé certainement de pouvoir faire une ronde de service pour ce premier jour.

"Ca ne vous tenterait pas qu’on prenne cette bouteille et qu’on fasse juste un tour dans le village? J’ai repéré un petit food-carriole en venant, je pense qu’il vous plairait bien plus.“

A cet instant, elle n’avait pas réellement envie de regarder ce qui était bio ou équitable, bien qu’elle avait un train de vie qui favorisait des cultures respectueuses de l’environnement à son maximum. C'était une manière à elle de ne pas laisser la naturel se détériorer et de convenir à des valeurs pour lesquelles elle militait. Et il était certain que le jus de goyave en question venait de trop loin pour ça et qu’elle n’aurait qu'à aller en Chine pour en boire fraichement.

Se levant alors de table, elle tendit le bras à Luke avec un léger sourire, l’invitant à sortir d’un restaurant qui ne lui manquerait pas. La bouteille de vin s’empaqueta rapidement, réglant la note avec un regard courroucé vers le directeur s’il s’avisait d’outre passé encore une de ses propositions et l’emmena dans la ruelle, marchant à talon sur des pavés inégaux. L’air frais s’engouffrait sous le léger manteau dont elle s'était pourvue et elle s'écarta légèrement de Luke pour le fermer et lui indiquer le chemin. Pour le neuvième jour du neuvième mois de l’année alors que ce jour était important dans la culture chinoise, Jade était loin de vouloir laisser Luke dans un lieu qui ne lui convenait pas.

"Est-ce vraiment Poudlard et l'état des parchemins qui vous inquiète ou est-ce que vous allez me parler de la météo et du bon temps écossais?“ Il était indéniable que le directeur reconsidérait ces lieux sociaux en dehors des événements auxquels on le conviait par principe. Entre les galas de bienfaisances et hautes réunions sur la sécurité de l’université, elle était certaine qu’il ne perdait pas de temps à simplement profiter du temps qui s'écoulait sans laisser ses pensées s'écouler librement. "Vous savez quoi, mon appartement est juste en bas de la ruelle, ça vous tente qu’on prenne à emporter ce qui vous tente pour manger au chaud?“

Je la regardais la carte à la main totalement déconfit. Non pas que ça ne me plaisait pas de m’en aller de cet endroit fantasque mais… J’étais toujours dans le contrôle, et savoir que je devais brusquement quitter un endroit inconnu que je venais juste d’apprivoiser (c’était pour ça que j’étais venu en avance…) pour en quitter un autre tout aussi inconnu et bien plus inconnu me fit faire une grimace horrible. Claquant un peu la carte, je l’observais du coin de l’oeil pour dire d’un air un peu mécontent :

« Vous êtes en train de me dire que je dois annuler ? »

J’ouvrais un peu la bouche. C’est que j’avais une petite réputation à tenir moi maintenant que j’étais directeur de l’Université juste à côté qui faisait vivre le village magique. Puisant dans mon imagination sans limite, je trouvais déjà un prétexte à fournir pour partir. Posant la carte avec soin, je me levais et je prenais mon manteau :

« Et vous êtes aussi en train de me proposer d’emporter une bouteille à 6 gallions alors que dans la superette à côté, je l’aurai obtenu pour 2 ? »

Je fis une grimace. Je n’étais pas radin, mais… Je n’aimais pas trop être pris au dépourvu. Ressemblant à s’y méprendre à un petit vieux, à qui on venait de casser une habitude, la serveuse arriva vers moi étonné. Sortant ma bourse de gallion, je fournis une somme pour payer la bouteille et donner d’avantage pour le dédommagement.

« Désolé, Bernadette c’est ca ? »

Elle m’observa et hocha la tête un peu triste.

« Une urgence à Poudlard, nous devons y aller. Croyez moi, ce restaurant a de l’avenir, je reviendrais demain. Vous pouvez garder la somme, c’est cadeau ! Ca vous fera une petite avance de lancement pour le désagrément. Promis, je reviendrais. »

Elle me sourit tristement et me laissa emporter la bouteille. Je mis mon chapeau Havre-Sac en forme de chapeau-melon et je regardais désormais Jade d’un air encore plus étonné alors que la serveuse était en train de partir.

« Ce qui m’inquiète, c’est que nous brûlons des étapes, et que je me retrouve déjà à monter chez vous ! C’est… euh… surprenant. Mais soit soit soit… Allons voir comment l’argent de l’Université fourni à ses professeurs est utilisé en matière de décoration ! »

Je sortais, saluant quelques personnes que je connaissais en enlevant mon chapeau et en leur gratifiant de quelques sourires. Une fois à l’extérieur, le vent me frappa les joues et je me dis alors que manger à l’intérieur n’était peut être pas une invitation à finir dans son lit de la part de Jade. Je fis une légère grimace.

« Un temps écossais hein... » dis-je en souriant.  « Une food-carriole… Hm.. »

Elle me faisait vraiment faire n’importe quoi. J’avais su bien évidemment vivre avec mon temps mais… Manger sur un canapé, sur une table basse, voilà des années que je n’en étais pas arrivé là. Mais après tout…

« Vous savez que tous les grands chefs étoilés disent la même chose. Moldus ou Sorciers ? Le meilleur restaurant du monde où l’on y mange seul ne vaut jamais le pire du monde avec qui nous sommes en excellente compagnie. »
Je regardais autour de moi, redressant mon petit chapeau.

« Alors, il est où ce bouiboui ? Hm ? Et ne me faites pas encore changer ! Je déteste le changement, et vous le savez. Vous vous amusez de moi. »

Je souriais en coin. Ce n’était pas méchant, mais il fallait dire qu’elle m’avait bien cerné.

Le prenant clairement au dépourvu, Jade n'était pas de celle qui se laissait décourager par les premiers arguments venus, bataillant depuis des années à faire valoir la justice au tribunal, bien que maintenant, Poudlard et ses étudiants semblaient lui prendre bien plus d'énergies qu’avant. Esquissant un léger sourire alors qu’il donnait une excuse à la serveuse visiblement peinée de le voir s’en aller, elle comprit que Luke se confondait dans beaucoup de légers mensonges pour donner une image parfaite de lui. Si cette constatation l’avait figé un instant, elle préféra n’en rien dire au restaurant, ni même après, se gardant simplement cette pensée en tête. Et alors que l’appréhension se trahissait dans son langage corporel ainsi que des intentions qu’elle n’avait pas en l’invitant manger devant un simple feu de cheminée, Jade secoua légèrement la tête en lui faisant prendre un rythme plus lent dans leur marche.

"Je ne vais pas vous rôtir au coin du feu, le propriétaire m’en voudrait énormément de voir son immeuble en cendre.“ N’osant imaginer la tête de son voisin @Nero MacGregor s’il voyait leur étage ne tenir qu’avec l’escalier en fonte à son retour, Jade ne put s’empêcher de lâcher un sourire alors qu’il lui parlait du temps qui frisaient les cheveux ondulés du directeur. "De quoi avez-vous réellement peur?“ Ce n'était pas le prix de cette bouteille, ni de l’image du directeur de Poudlard dont il s’agissait. C'était, visiblement, ce pied dans le vide dans lequel il avait pourtant tenté de faire et dont il voyait ses propres limites se faire repousser sans y aller en douceur. Le mot “étape” semblait sincère, comme si l’organisation était une donnée importante, même dans sa vie privée, ce qu’elle pouvait aisément comprendre.  "Sauf si vous me dites que cette Bernadette vous a fait de l’œil, on y retourne tout de suite.“

Prête à faire demi-tour, Jade n'était en rien rancunière à l’idée de devoir retourner dans ce restaurant, cependant dans le seul aveu qu’il lui avait fait alors qu’elle bousculait l’habitude d’une seule soirée, la jeune femme ne put s’empêcher de sourire avant de regarder au loin, levant simplement le menton pour lui montrer la carriole.

"Ils servent des tourtes à la Guiness, mais si vous me dites que votre elfe de maison cuisine mieux, ne le faites juste pas devant eux.“ Et alors qu’elle mesurait à sa manière l’invitation qu’elle lui avait lancé, elle voyait bien là que Luke semblait vouloir s’y rendre avec la même distance qu’elle lui avait demandé d’avoir en tant que directeur et professeur.  "Croyez-le ou non, mon appartement est loin de refléter l’argent gagné depuis de nombreuses années.“ Sans avoir besoin d'économiser pour mettre de coté, ni même être dépensière pour une notion si éphémère que l’argent, Jade donnait une majeur partie de ses vivres aux association et vivait très humblement dans un petit appartement juste au-dessus du food truck devant lequel ils étaient vite arrivé. Aménagé depuis seulement une petite semaine, quelques cartons lui servaient même encore d’assise.

Commandant une tourte au saumon, et en voyant rapidement le cuisiner se mettre à l’œuvre, Jade se frotta légèrement les mains en les tendant vers la source de chaleur pour se réchauffer.

"Vous vous y êtes toujours pas fait à l’idée d’avoir quitter l’Irlande?“ La question, qui aurait pu paraitre anodine alors que la Confédération avait forcé bon nombre de famille à se rassembler dans seulement quelques villages, était pourtant sincère alors qu’elle tentait de comprendre pourquoi Luke tentait de s’affranchir de ses habitudes tout en ayant autant de mal à explorer le reste des possibilités.

Debout devant le food-truck, je regardais la liste des mets proposés en fronçant à plusieurs reprises les sourcils. Ma tête passa à l’intérieur, vérifiant l’hygiène d’un premier coup d’oeil. J’estimais ça correct. Avec un petit soupire, je me renfermais car j’allais devoir encore choisir par une liste de choix. J’avais mis 30 min à faire mon choix au restaurant et là, j’allais devoir faire un peu plus vite. Tout me semblait judicieux comme choix, mais en même temps, j’avais peur de rater quelque chose. L’écoutant prendre sa commande, j’estimais si moi aussi je ne devais pas prendre pareil. Mais… était-ce raisonnable de prendre la même chose ?

« Cette tourte à la Guiness semble bien. Mais les Penne à la Rigata aussi. Et le Dahl de lentille également. Hm... »

Je restais là, devant le panneau, alors que le cuisinier était déjà en train de préparer la commande de Jade. Me tournant vers elle, je déclarai en souriant :

« Bernadette est bien trop jeune pour moi, elle a presque l’âge de Siobhàn, et ce n’est pas mon type de femme. Je vais prendre la tourte à la gu… Non les Penne… Oh ! J’en sais fichtre rien. La même chose que la dame. »

J’avais lancé mon bras en l’air dans un geste de désespoir total. Et voilà, dans la panique, j’avais pris la même chose qu’elle alors que je digérais mal le poisson. Faisant une petite grimace, je réajustais mon Chapeau melon qui était aussi un Havre Sac et je la regardais dans les yeux alors que le cuisinier préparait avec plusieurs minutes de retard, la même chose qu’à Jade.

« L’Irlande et la Grande-Bretagne sont mes deux pays. L’une m’a vu naître et l’autre m’a adopté. Je les aime autant l’une que l’autre, et… Rassurez vous, je fais parti des personnes qui vont où elles veulent et qui n’ont pas besoin de l’accord d’un Ministère ou d’un Congrès pour aller où bon leur semble. »

Je souriais légèrement, observant maintenant la liste des choses à boire et me retrouvant dans la même panade que pour les choses à manger. C’est qu’il y avait aussi les desserts… L’avantage des restaurant c’est que je pouvais garder la carte pendant tout le repas pour savoir quel choix serait judicieux. Là, je devais le faire et vite. Ah ! Les food-trucks et leurs saletés de façon de casser les codes.

« Ca ne m’étonne pas de vous. Vous êtes du genre à vous contenter de peu, et à vivre simplement. Ca prouve que vous avez une grande valeur et une noblesse que personne ne pourra jamais vous prendre. C’est un joyaux. »

Je lui fis un clin d’oeil, et j’observais notre repas arriver devant nous. Mon regard eut un air un peu déçu. J’étais certains que les Penne auraient été un meilleur choix ! Commandant une limonade, pour aller aussi avec le vin et surtout pour faire tourner les commerces locaux, je pris également un simple cookie géant en guise de dessert.

« Nous n’avons pas tellement terminé la conversation que nous avions entamé dans mon bureau. Vous avez fui le sujet. Vous ne vous êtes jamais engagé parce que vous aviez peur de laisser quelqu’un derrière vous, ou parce que vous n’êtes tout simplement pas le genre de personne à vous lier ? »

Je m’étais retourné, tout en payant l’ensemble de la somme. Je devais bien ça à mes employers. Mais en même temps… On n’était pas dans une relation employé/employeur ce soir ? Je me rapprochais d’elle, sans pour autant passer dans son espace intime.

« Vous n’êtes pas obligé de répondre. »

Je levais les yeux vers le ciel, qui commençait sérieusement à se couvrir un peu plus et le vent commençait à faire quelques dégats.

« On dirait que le mauvais temps est en ma faveur pour aller chez vous. » dis-je d’un air amusé.

Alors que les premières gouttes de pluie atterrissaient autour de la roulotte, Jade vit l’hésitation parcourir le regard de Luke alors qu’il se tâtait de savoir avec quoi il repartirait dans l’appartement. Si Jade se laissait avoir dans l’envie du moment sans trop se poser de questions, elle vit à quel point faire un simple choix pouvait s’avérer être le parcours du combattant. Pourtant loin de se moquer de lui, comprenant que certaines habitudes pouvaient être difficile à changer, elle fut à son tour prise de court par sa question, laissant presque le cuisiner en suspend comme s’il attendait sa réponse.

Rougissant en redressant légèrement le col de son manteau, Jade entrouvrit ses lèvres dans l’optique de répondre avant de se rendre compte qu’une odeur typique était entrain de lui chatouiller les narines.

"Ma tourte est entrain de brûler, Monsieur.“ Se sauvant la mise devant un inconnu qui pouvait aisément reconnaître le directeur de Poudlard ainsi qu’une ancienne juge au Magenmagot sauf s’il ne lisait nullement la Gazette du Sorcier, Jade attendit que le cuisinier leur tourne le dos pour répondre à sa question dans un seul murmure, le sachant déjà bien assez proche d’elle à cet instant. "N’essayez pas de m’avoir avec une tourte au saumon. Mais pour répondre à votre question, si vous y tenez tant, je pense que c’est un peu des deux. Je n’ai pas envie de laisser un manque derrière moi, mais je peux très bien me lier à des personnes, sans un sens moins strict du terme. Amicalement par exemple, entre autre.“ Consciente qu’elle ne répondait pas encore tout à fait à la question, elle en profitait surtout pour commander au passage un petit de tout, leur laissant ainsi le choix de manger ce qu’il voulait si la tourte au saumon ne lui convenait pas. Un sourire légèrement moqueur, mais quelque peu attendrit par sa manière d'être, Jade n’avait qu’une hâte, celle de le poser dans son canapé en espérant qu’il ne fasse pas un esclandre sur l’assise qui était peut-être encore un peu trop dure.

Le voyant régler la note alors qu’elle n’avait pas prévu de se faire inviter deux fois de suite - sachant que la chère Bernadette avait donc reçu deux fois le prix de la bouteille puisque Jade l’avait déjà réglé avant - Jade secoua la tête en préférant se dire que c'était ainsi que Luke pouvait se sentir dans sa zone de confort. Elle avait apprit dès leur première entrevue qu’il avait un besoin sincère mais délicat de pouvoir contrôler son environnement, son aisance dans la métamorphose en découlait même naturellement par cette seule volonté et il était certain que Jade dérogeait à ces règles stricts dans lesquelles il avait évolué jusque là.

"Vous en avez de la chance.“ Posant un Impervius sur les sachets ainsi que sur leur veste, elle n’osa toucher au chapeau melon de peur de faire un impair et leva la main en direction des appartements un peu plus loin. La pluie commençait à tomber drue, provoquant quelques pas hâtifs autour d’eux quand chacun voulait s’abriter. "Et il ne vous fallait que de la pluie pour accepter mon invitation?“

Moqueuse à souhait cette fois, Jade prenait à coeur de laisser la relation professionnelle de coté alors qu’elle avait décidé d’accueillir pour la première fois quelqu’un dans cet appartement. En quelques pas seulement, sous la pluie qui ne manquait d’atterrir sur ses cheveux, Jade montait les escaliers extérieures en colimaçon d’un ancien immeuble réhabilité suite au nouveau décret avant de précipitamment ouvrir la porte en allumant la seule cheminée de l’appartement. Dénué du moindre bois, les meubles étaient tous industriels, fait de fontes et de cuirs, espacés les uns aux autres, la grande pièce à vivre était même totalement ouverte sur la cuisine qu’elle n’avait encore jamais utilisé, tout en ayant une légère terrasse pavée donnant sur l’arrière-cours de l’immeuble.

”Faites comme chez vous, table basse et fauteuil sont à votre disposition. Laissez-moi vous débarrasser et je nous cherche des couverts.“ Enlevant sa propre veste en la posant sur le rebord d’une chaise haute et serrant ses cheveux comme pour les essorer, elle préféra les faire sécher naturellement au coin du feu pour ne pas se faire un choc immédiat avec la pluie qu’on entendait encore battre derrière les carreaux. "Un temps écossais vous disiez … j’ose espérer qu’il faut bien mieux en Irlande dans ce cas là.“ Ouvrant les tiroirs à la recherche de deux verres à vin, Jade se tourna bien vite vers Luke, sans avoir l’habitude de recevoir chez elle. De toute évidence, à en juger par le peu de détail qu’elle mettait dans la décoration de son appartement, Jade n’y recevait personne et ce, même dans son ancien appartement.

"Limonade ou vin?“ Observant la bouteille de vin, elle commença à se souvenir des paroles de Luke ainsi que la différence d'âge avec Bernadette, sujet qu’il avait d’ailleurs déjà abordé dans ses bureaux. "C’est moi ou vous pensez réellement que l'âge est un soucis quand quelqu’un vous plait pour ce qu’il est?“

Je rentrais, les mains dans les poches de mon vieux manteau. Observant le tout, d’un œil rapide et précis, mes yeux se posèrent sur Jade et j’analysais suffisamment la situation pour comprendre qu’elle ne venait ici que pour dormir, et pas tous les soirs. Me baladant dans le petit appartement, comme chez moi, je lui tendais donc mon manteau et mon chapeau avec un petit sourire.

« Attention avec le chapeau. Il peut en sortir des bêtises si vous le secouez un peu trop ! »

Toujours debout, je tournais et virais jusqu’à ce qu’elle m’invite à m’asseoir dans un fauteuil. Mes yeux passèrent de l’un à l’autre sans pour autant arriver à déterminer un choix. Je fis une petite grimace quand j’arrivais finalement à choisir un endroit pour m’asseoir. Est-ce que l’endroit avait un Sort d’agrandissement si jamais Jade se transformait en pleine nuit sans le faire exprès ? J’étais assez curieux… L’envie de prendre ma baguette et de vérifier me prit en grippe, surtout que j’avais oublié mes lunettes à détection magique dans mon chapeau.

« Vin, vin. Tant qu’on y est. Vous savez, l’Irlande et la Grande Bretagne ont tous les deux le même soleil radieux… Et pour ce qui est de l’âge, je ne crois pas effectivement que ce soit un facteur déterminant mais… Pour reconstruire sa vie, quelqu’un dans ses eaux est bien mieux qu’une personne qui a la vie devant elle. »

Je me rendais alors compte que l’expression « avoir la vie devant soit » pour Jade était peut être assez maladroite. Je fis une grimace, puis je me décalais sur la gauche, observant ma tourte au saumon dans son emballage avec un intérêt un peu trop important.

« Mais ce n’est pas un de mes critères de sélection. C’est… l’instinct qui fait les choses. Quand j’ai vu Ether, à Poudlard, j’ai tout de suite su que c’était la femme de ma vie. »

Mes yeux se perdirent dans le feu et dans mes souvenirs. Je la voyais encore, face à moi et ressemblant tant à Siobhan, mais en différent. Me hurler dessus, parce que je n’avais pas eu assez de courage face à une bande de Serpentard. L’entendre dire que mon nom « Korrigan » voulait dire que j’étais issus d’une famille de guerrier et que je ne devais pas me laisser faire. C’était elle, qui m’avait donné des cours d’autodéfense car à l’époque, je ne savais manier la baguette que pour changer des objets… Avec elle, j’avais appris mon sort préféré, que je lui dédiais à chaque fois : l’Incarcerem. Mes yeux se remplirent un peu, et je fixais Jade en soupirant.
Le poids des souvenirs m’avait bien calmé dans mes ardeurs et dans mes objectifs d’aller plus loin avec elle.

« Désolé, parler de sa défunte femme n’est pas la meilleure façon d’aborder une jolie femme, mais j’y travaille. J’y travaille... »

J’avais l’impression d’étouffer brusquement. Me retrouver chez quelqu’un d’autre, et avoir des envies autre que discuter me rendait finalement bien plus mal à l’aise que je ne l’aurai imaginé. Là, on n’était pas dans les rares cas ou j’étais aller à l’Ensorceleur pour faire descendre mes ardeurs et mon taux d’hormone. Là, on entrait dans quelque chose de plus complexe, de plus profond et surtout de plus dangereux à mes yeux.

« Et vous, vous avez des critères particuliers ? Je veux dire, vous semblez discrète sur le sujet. De mémoire de vieil enseignant, je ne vous ai jamais vu au bras de qui que ce soit, et la Gazette n’en a jamais parlé, ce qui, quand même est un fait exceptionnel... »

"Si vous me dites qu’il est en réalité le Choixpeau à qui vous avez enlever quelques rides, j’aurais quelques questions à lui poser en réalité.“ Plaisantant tout en reposant le chapeau melon du directeur en évidence sur la table du comptoir, Jade claqua rapidement des doigts pour ouvrir de nouveau la bouteille de vin, la laissant s'éventer quelques minutes avant de les servir. Voyant qu’il prenait toute autant de temps à se décider sur quel fauteuil il devait s’installer, la jeune femme ne put s’empêcher d'étirer un léger sourire en se demandant combien de temps il avait pris pour refaire la décoration de son bureau à la rentrée. Ou peut-être que son elfe de maison s’en était occupé, puisqu’elle semblait même le connaître mieux que lui. Elle ne se figea pourtant pas à son expression d’une longue vie devant toi, estimant qu’elle l’avait sous une autre forme et loin d’une présence humaine qui la chasserait pour son coeur, ses écailles ou quelconque œuf.

Elle se rapprocha néanmoins de lui pour lui tendre le verre alors qu’il évoquait sa rencontre avec celle qui avait guidé sa vie sentimentale jusque-là, même après son décès près de vingt ans plus tard. C’était preuve à quel point elle avait encore un impact dans tous ces faits et gestes, considérant même quelque part qu’il pourrait la trahir en se donnant une chance avec une autre femme.

"Ne soyez pas forcé de m’en parler, mais je conçois que c’est une part de votre histoire. Il me semble normal que vous abordez le sujet, surtout si cela peut vous aider à faire une transition.“ Plissant les lèvres, elle tâchait pourtant de ne pas aborder le sujet, pour ne pas manquer de tact, mais tout autant pour ne pas parler d’affect qu’elle pouvait comprendre par l’intermédiaire de sa propre mère qui avait presque sombré dans une terrible dépression avant de rencontrer le père d' @Hanae Graham dix ans plus tard. La folie de devenir veuf si jeune pouvait être dévastateur. "Je trouve au contraire que vous lui faites honneur à chaque instant.“ Elle eut un léger sourire, maniant sa baguette quelques instants après pour ne faire durer un silence qui aurait pu être de trop. Déployant les couverts et les doggy bag pour libérer un mélange de parfums tout aussi délicieux les uns que les autres, Jade s’installa sur le premier fauteuil le plus proche du feu avant de retenir son verre pour le trinquer avec lui.

"Pas de critère, c’est aussi à l’instinct ou au feeling, comme vous aimez appeler. Mais j’aime me faire discrète, je ne suis pas du genre à apprécier attirer une quelconque publicité, surtout les mauvaises.“ Autant lors de l'élection de Dunn et des durcissements des règles impliquant son inscription dans les registres que sa toute récente démission pour préserver les apparences, Jade n’avait nullement de faire les gros titres. Surtout si ceux-là pouvait prétendre qu’un dragon pensait pouvoir conjurer une malédiction par amour, ce que bon nombre de romans à l’eau de rose avait déjà prit comme recette de succès. Passant ses pieds sous ses jambes après s'être déchaussée, la jeune femme s’installait confortablement avant d’avouer la simple vérité. "A vrai dire, il n’y a jamais rien eu de sérieux, je n’ai jamais ressenti le besoin d’aller plus loin que des relations sans lendemain.“

Sans avoir besoin de passer par quatre chemins pour être claire, Jade préférait poser les cartes sur table devant la curiosité de Luke qui lui avait déjà proposé l’éventualité d’avoir bien plus. Mais ses écailles se souvenaient bien trop de cet élan qu’elle avait eu pour @Thomas Buchanan , brulée à vif et réduit si vite en cendre pour ne pas avoir à perdre du temps dans un lien impossible. Quand bien même à présent, elle avait repris le poste de droit magique à sa suite, les amitiés étaient bien plus précieuses à ses yeux que le temps accordé à chaque sorcier.e avec qui elle s'était liée, même pour un seul instant.

Sentant alors que la gêne pouvait être ultime, Jade en lâcha un léger rire.

"Je sens qu’il va falloir réviser bien plus sérieusement les sujets de conversation qu’on peut avoir pour rentabiliser une soirée. Que diriez-vous de manger tant que c’est encore chaud, et si vous y tenez tant, il y a quelques questions “pour mieux se connaitre” dans la dernière rubrique de cette revue là.“ Tout droit sortie d’un bureau de presse moldue datant de quelques mois, Jade avait conservé quelques articles intéressant, bien que certaines pages pouvaient aisément se jeter. Joignant alors les gestes à ses paroles, elle ouvrit le magasine, plissant légèrement les yeux pour lire de loin. "Par exemple “A quoi ressemblerait votre weekend idéal ?““

Je n’avais qu’une envie désormais c’était de me cacher dans ma tourte au saumon. Mais visiblement, elle dédramatisa et tourna tout cela en un petit rire qui me fit des frissons. Enfoncé dans mon fauteuil, je buvais mon verre de vin et je pris quelques bouchés de tourte, n’osant plus trop bouger ou dire quoi que ce soit par peur de dire une connerie. L’idée du magasine était une fort bonne idée ma fois. Me redressant un peu, signe que a gène avait peu à peu disparu, je réfléchissais à sa question.

« Un Week end idéal… Un week end avec mes enfants, sans les pièces rapportés ! Enfin sans mon gendre. Et avec tout le monde qui sourit ! Qui est super heureux ! »

J’avais plutôt bien répondu ! Mais, plus je réfléchissais à ma réponse, plus j’étais en train de me dire que cela faisait longtemps que ça ne nous était plus arrivé. Je soupirais. Au final, Almadovar n’y était pour rien. Bien au contraire, ils agissaient désormais comme des enfants normaux. De leur âge. Avec leur vie et leur propre petit nid… Me laissant seul comme un imbécile chaque week-end.

« A moi ! »

J’attirais le magasine à moi et je commençais à lire les questions. Oula, la suivante était en rapport avec le sexe et elle me mit immédiatement écarlate. Ca parlait de position. D’ailleurs, d’une position qui m’était totalement inconnu. Qui écrivait ce torchon ? Je passais la question et je relevais mes yeux vers elle pour dire :

« Pensez-vous que la chair est faible ?
A. Bien évidemment l’homme est guidé par ses pulsions sensuelles.
B. Non nous ne sommes pas des bêtes tout de même.
C. Un bon coup de canif et on passe au travers ! »

Je relevais alors les yeux vers Jade. Faisant une grimace pour dire :

« Vous savez, je connais quelqu’un au Ministère, en charge des affaires sociales et des contacts avec la presse. Je crois que demain, je fais fermer ce canard, y’a qu’un hibou à envoyer ! Qu’est ce que c’est que ces questions ! On se croirait à une orgie ! »

J’étais indigné. Mon éducation catholique irlandaise faisait que certains sujets étaient tabous, ou alors qu’on en parlait jamais. Le sexe en faisait partie. Oh, j’avais abandonné toute religion pour mes enfants et je n’étais plus du tout croyant mais ça laissait quand même des traces. J’étais certains qu’un questionnaire comme ça choquait moins Siobhan et Finn que moi même. Preuve quand même que j’avais réussi cette part là de leur éducation.

« Et celle là, tenez : Quand vous voyez un concombre, vous pensez à :
A. Une salade
B. Un sex-toy
C. Un masque de beauté
D. Un concombre ? »

Je balançais le magazine, avec une tête de vierge effarouchée et les joues rosies. Ma main se mit devant ma bouche, car je venais de balancer le magasine un peu loin.

« Non mais sérieusement ! Moi, à mon époque, il fallait remuer ciel et terre pour avoir les faveurs d’une dame ! Là, on a l’impression qu’avec ce genre de bouquin, tout est si facile… Tenez, par exemple, si je devais vous séduire, vous je commencerai par vous invitez au restaurant proche de chez vous. Puis, je m’arrangerais pour en choisir un bien trop snob pour qu’on passe un bon moment, et je veillerai à vérifier que le food-truck ou je viens manger tous les vendredis avec un ami est bien ouvert ce soir là. Puis, je m’arrangerais d’un petit Meteoribilis Recanto discret pour envoyer la pluie et nous contraindre à monter chez vous… De là, le loup est dans la bergerie et le charme fait le reste. »

Je lui fis un clin d’oeil ; vidait mon verre d’un trait et la fixait droit dans les yeux pour écouter toutes ces réponses. Cette histoire de concombre m’était monté à la tête.

Alors que Luke répondait très honnêtement à sa question, Jade ne put s’empêcher de constater qu’il avait encore les choix de sa fille au travers de la gorge, quand bien même elle lui semblait heureuse lorsqu’elle croisait #Sio dans les couloirs. Très polie et dotée d’une sagesse surprenante pour son âge, elle avait même reçu l’insigne de préfète de sa maison.

"Vous pensez vraiment qu’un homme, de quasi vingt ans de moins, peut être responsable de votre malheur, Luke?“ Elle était pourtant bien trop mal placée pour ce genre de question, ne connaissant que très peu la vie privée que chacun entretenait en dehors ou dans les murs même de l'école. Elle ne pourrait lui demander comment il avait rencontré Ether ni à son accueil au sein de leur famille avant même la naissance de ses enfants. Pourtant, elle restait persuadé que Luke était le seul maitre d’une vie heureuse et qu’il pourrait l'être quand bien même qui l’entourait.

Ecarquillant finalement les yeux devant le magazine qui s'était retrouvé un peu plus loin dans l’appartement, Jade le ramena d’un simple coup de baguette magique en dessous de la table basse, les joues légèrement rougissantes. Le magazine traitait d’un article sur les sorcières de Salem ainsi que de leur impact que le féminisme moderne en premier lieu, n’ayant jamais réellement pris la peine de regarder les quizz et les annexes.

"Le mag' est moldu, vous ne pourrez rien.“ Elle avait néanmoins parfaitement entendu la tirade sur la manière la plus parfaite pour séduire une jeune femme et si elle avait tenté de faire l’impasse sur les nombreux compliments qu’il lui avait laissé filé durant la soirée. Levant les yeux, totalement amusée par la démarche, Jade se rendait à l'évidence qu’il tentait de dissiper la gène qu’il avait cru apercevoir lorsqu’elle avait refusé les rendez-vous galants. "Et à votre époque, il me semblait qu’on se mariait bien avant l’âge légal il me semble. Mais n’allez pas me sortir que l’espérance de vie était également bien moindre qu’aujourd’hui.”

Levant son verre de vin pour trinquer, la jeune femme plissa les yeux comme pour apercevoir les intentions de Luke à son égard. Laissant le feu de la cheminée les réchauffer de la pluie qu’ils avaient traversé, Jade secoua légèrement la tête.

"Ca fait néanmoins beaucoup de plan pour un seul instant, vous avez vraiment l’habitude de tout prévoir ainsi de manière aussi millimétré? Où se cache votre envie d’aventure et de plongeons dans l’inconnue Monsieur Korrigan?“ Volontairement taquine, Jade souriait à son clin d’oeil, troquant une question pour une autre avant de néanmoins y répondre. "Et un concombre est un concombre, je n’ai plus vingt ans pour ce genre de questionnaire. C’est peut-être aussi ça que nous différencie entre chaque génération et le fait de devoir avancer avec le temps et les priorités qui sont différentes avec le temps.“ Lorsque Luke devait sortir de la bataille durant ses années d'études, Jade avait connu la période la plus prospère à son gout quand la génération d’aujourd’hui devait se battre pour d’autres principes de liberté.

"Ca n’a rien de facile Luke, autant pour vous que pour moi.“ Elle était devenue un peu plus sérieuse, se contentant de reposer son verre après en avoir bu une petite gorgée. Prenant son plat en main, un succulent mélange de riz aux lentilles, Jade se permit de continuer dans la foulée. "Vous finirez par vous bruler avec cette histoire de loup et de bergerie, je suis loin d'être un mouton.“