Entretien et retrouvailles # Luke

INFOS FICHE DE PERSO

Entretien et retrouvailles

Lundi 21 août 2023, 14h

Cela faisait quasiment un mois que j'étais de retour en Angleterre. Le sentiment que j'avais ressenti en remettant les pieds sur le sol anglais était mêlé de nostalgie et d'inquiétude. J'avais loué une maison sur godric's hollow, non loin de celle dans laquelle j'avais grandi. Pourquoi n'habitais-je pas simplement dans la maison familiale ? Ca ne m'avait pas un seul moment effleuré l'esprit ... Cela signifiait revivre ce que j'avais vécu par le passé. Revoir cette pièce, à la cave, dans laquelle mon père m'avait lancé bon nombre de sorts pour tenter de déclencher une fausse couche ... Cette même cave dans laquelle des expériences très douteuses étaient faites.

Bref, vous l'aurez compris, je voulais simplement vendre cette maison rapidement. J'avais dû aller faire du tri et j'étais tombée sur un coffre que gardait ma maman. J'avais pu y retrouver bon nombre de photos, ainsi que des lettres qu'elle m'avait écrites lorsque j'avais disparu ... Je ne les avais pas encore lues. Je n'en avais pas le courage. Dingue pour un gryffondor, non ?

Il y a deux jours, j'avais envoyé un hibou à @Luke Korrigan :

Code:: Cher Professeur Korrigan, Je me permets de vous envoyer ce parchemin car je suis de retour en Angleterre et j'ai entendu dire que Poudlard était à la recherche d'un professeur de potions. Ayant enseigné cette matière dans des écoles prestigieuses, mais pas autant que notre chère école, je voudrais un entretien afin de vous convaincre que je suis faite pour ce poste. En attente de votre réponse, Améthyste Miller P.S : Oui, ça me fait bizarre d'être aussi pompeuse, Luke, mais il parait que c'est une tradition.

J'avais reçu une réponse qui me donnait donc rendez-vous deux jours plus tard. Et c'est pourquoi je me tenais actuellement devant le bureau du directeur, un léger sourire aux lèvres en repensant à mes 3 années passées ici, trois années qui avaient été les plus belles de ma vie.

Codage par Libella sur Graphiorum

Penché sur les parchemins, je fronçais les sourcils. Ma nouvelle prise de fonction récente faisait que j’avais plus de travail Administratif qu’avant. Mais… en même temps, c’était l’objet même de cette fonction. Je devais donc m’y faire. Observant la liste des candidats potentiels, je regardais ceux que je voulais prendre cette année en plus. Plusieurs fois, des membres du conseil d’Administration m’avait recommandé de prendre Madame Lilith Grey, en tant que Maîtresse des Potions. Elle avait l’expérience, et tout ce qui allait avec… Mais le soucis, c’était que je la détestais le plus profondément du monde. Toute ma scolarité, elle m’avait, Braxton et moi terrorisé, donc il était hors de question qu’elle revienne en ces lieux, il en allait de la sécurité affective des étudiants, à qui je refusais de réserver le même sort.
J’avais donc trouvé cette candidate, justement en me rappelant de mes années à Poudlard. Plutôt dans l’âge de mon frère Eochaid, je gardais encore un excellent souvenir d’Améthyste. D’ailleurs, nous avions été autrefois proche et amis, jusqu’à ce qu’elle disparaisse de la circulation pendant 23ans.
Professionnellement, j’étais complètement d’accord avec le fait qu’elle revienne ici, pour exercer les potions. Personnellement… mon égo en avait pris un coup, et j’étais toujours déçu de ne pas avoir eu de nouvelle d’elle pendant de si longues années. C’est donc le coeur gros, peut être en raison de cette ancienne amitié, que j’ouvrais la porte de mon bureau.

« Ah ! Tu es là Amé. Entre je t’en pris. »

Je lui adressais un sourire sincère. Les années avaient passé, et la rancune avait disparu. Mais je savais que notre amitié avait eu à l’époque le potentiel pour devenir plus… solide. C’était ça qui m’avait rendu profondément triste durant sa brusque disparition.

« Tu as plutôt bien vieillie ! Le temps t’a gâté contrairement à moi. Installe toi, tu veux boire quelque chose ? »

Tout était revenu naturellement. Son surnom que je lui donnais, mes tiques de langage et tout le reste. Quand elle était là, ça me faisait le même effet que lorsque Braxton était dans les parages, je redevenais ce petit Serdaigle qui avait grandi en ces murs…

« Je dois dire que j’ai été surpris de recevoir ton courrier… Je.. je ne m’y attendais pas du tout. »

Cherchant un peu mes mots, j’étais encore déboussolé par sa présence. M’asseyant au plus profond de mon fauteuil, je l’observais dans les yeux, sans rien rajouter de plus. Laissant un long silence planer je poursuivis :

« Tu m’as manqué, Amé. »

Puis, finalement :

« Et je ne vois pas pourquoi je me priverai de rattraper le temps perdu… Ton CV est parfait, et tu conviens pour le poste… Mais qui me dit que tu ne vas pas disparaître au milieu de l’année, abandonnant ton vieux Luke à son triste sort une deuxième fois ? »

Toutes les cartes étaient posés.

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Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

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Entretien et retrouvailles

Je n'avais pas vraiment travaillé cet entretien ? Trop de confiance en moi ? Peut-être ... Je connaissais clairement mes qualités et au fond de moi, je ressentais que c'était l'endroit où je devais aller. Comme si tout avait été fait pour qu'un jour, je retourne dans cet endroit que j'avais dû fuir.
En apprenant que Luke Korrigan était devenu directeur, j'avais à la fois été surprise et contente. Ayant une expérience certaine dans le poste de professeur de potions, je savais qu'il était important d'avoir une direction solide et bienveillante. Alors certes, cela faisait vingt-trois que nous ne nous étions pas vus, mais je n'imaginais pas le prodige de métamorphoses être devenu un vieil aigri.

Lorsque la porte du bureau s'ouvrit, je ne pus retenir un léger sourire en le voyant. Les années m'avaient endurcie, mais c'était comme si remettre les pieds à Poudlard me rappelaient la femme que j'avais été : une femme impulsive, qui aimait utiliser la magie et même enfreindre le règlement quand cela pouvait m'offrir une belle aventure.

J'aurais pu l'embrasser sur la joue, lui serrer la main, mais je ne fis rien de tout ça. Je ne savais pas ce qui était le plus approprié, mais mon coeur se serra lorsqu'il m'appela Amé ... Cela faisait des décennies que je n'avais pas entendu ce diminutif. Et même si, pendant des années, j'avais utilisé un prénom qui pouvait amener à ce même surnom, les gens n'avaient pas osé m'en donner un.

"Bonjour Luke ... Ca me fait plaisir de te revoir. Sincèrement."

J'entrais dans le bureau, ne pouvant pas retenir un sourire amusé lorsque je me rappelais ce que j'avais vécu entre ces murs. J'avais été convoquée un nombre de fois non négligeable à l'époque, et pour des raisons diverses et variés.

"Cesse de dire des bêtises. Tu as toujours été un bel homme et tu l'es resté. Poudlard peut se vanter d'avoir un directeur charismatique."

Et j'étais honnête. Luke était le genre d'homme qui dégage naturellement du respect, uniquement par sa simple présence.

"Je veux bien un whisky si c'est autorisé, bien évidemment ... Sinon ce sera ... ce que tu auras."

J'aimais l'alcool fort, c'était ce qui me permettait de garder la tête haute, et ce qui faisait fuir les images du passé.
Je pris place dans le fauteuil indiqué et j'acquiescais légèrement lorsqu'il m'expliqua qu'il ne s'attendait pas du tout à mon courrier. Me croyait-il morte ? Je savais que mon père avait fait courir la rumeur de ma disparition, et j'avais même appris qu'il s'était protégé en disant que j'étais partie à la chasse d'hybrides. Ceux qui me connaissaient ne pouvaient que douter de sa version ... Je n'avais jamais eu un mot contre les hybrides ... J'avais davantage pris du côté de ma mère.

"Ce vieux Jasper est mort ... Je n'avais plus aucune raison de rester loin de chez moi. Si tu cherches des recommandations, je te conseille de rechercher Amelia Mills. C'est le nom que j'ai pris lorsque je suis partie ... C'est ... L'infirmière de l'époque qui me l'a conseillé."

Je n'appelais pas mon père comme on s'y attendait. Utiliser son prénom était une façon de garder mes distances. Je souris doucement, évitant le regard de Luke lorsqu'il m'avoua lui avoir manqué. Bien évidemment que c'était réciproque. J'aurais pu garder contact avec lui mais je voulais avant tout le protéger. Jasper n'avait aucune limite ... S'il avait su que nous échangions des lettres, il l'aurait torturé pour obtenir les informations

"Tu m'as manqué également Luke ... Mais ... Je n'avais pas le choix. Je ne pouvais pas faire autrement. Je ne t'ai jamais caché la cruauté de mon père ... Disons que si je n'étais pas partie, j'en aurais fait les frais ... Quand ..."

Je pris une profonde respiration. Je ne me voyais pas raconter tout ça. Je me levais, ne réussissant pas à rester les fesses dans ce fauteuil. Mon regard parcourut les portraits des anciens directeurs :

"Dis-moi ce que tu sais ... Ou ce que tu crois savoir ..."

Ma voix s'était faite un peu plus froide, un peu plus éteinte. Je savais pertinemment qu'Abi n'avait rien dit concernant ma fuite. A vrai dire, elle l'avait su un peu plus tard, le temps que je sois en sécurité. Il ne pouvait pas savoir la vérité ... Ma grossesse avait été passée sous silence complet. Je le savais car sinon, j'aurais clairement eu plus de problème à disparaître. Sa dernière question attira de nouveau mon attention :

"Jasper est mort ... Et si je suis revenue, c'est pour retrouver mon chez-moi. J'ai été pendant 23 ans quelqu'un d'autre. J'ai dû renié mes amis, mon passé ... Je suis vraiment désolée que cela t'ait fait du mal, Luke, mais jamais je ne vous aurais fait cela, à Abi et à toi, si je n'y avais pas été obligée."

Codage par Libella sur Graphiorum

Je restais les bras croisés dans mon fauteuil, analysant ses mouvements. Visiblement, je l’avais perturbé, agité et contrarié. Cela voulait dire que derrière cette question aussi simple que « Où étais-tu ? » dites en inférence, une profonde douleur était ancrée en elle. Sans rien rajouter, je l’écoutais bouger et parler, la laissant terminer. Avec un petit soupire, je fis tourner ma baguette pour faire apparaître deux verres de whisky ainsi qu’une bouteille de Pur feu Irlandaise.

« Bien sûr, dans mon bureau, tout est autorisé. »

Je lui fis un léger clin d’oeil et je lui fis un sourire, pour l’apaiser. Servant deux verres équivalents, je me levais pour lui donner en main propre et je reculais d’un pas pour simplement dire :

« Condoléances. »

J’avais employé un ton neutre. A vrai dire je ne savais pas les relations qu’elle avait avec Jasper. Même si je devinais qu’elle ne le portait pas dans son coeur. Les yeux dans les yeux, je portais mon verre à mes lèvres après avoir trinqué et je déclarais simplement la vérité, comme toujours avec elle :

« Je n’en sais pas plus que tu m’en as dit lorsque tu as disparu de la circulation : Rien. »

Ce n’était pas du tout une réflexion, on pouvait sentir dans ma voix qu’il n’y avait pas l’ombre d’une rancune. Rien. Juste des évidences. Il n’y avait rien à dire, puisque je ne savais rien. Enfin, presque rien. Avec un petit sourire je me contentais simplement de dire :

« J’ai juste vérifier, il y a une vingtaine d’année si tu étais encore en vie. Mais je n’ai pas cherché à aller plus loin. J’avais quelques soucis d’ordre personnel à régler durant cette période. Notamment le décès de ma femme et l’éducation de mes jumeaux. Tu ne m’en veux donc pas si je n’ai pas remué ciel et terre pour te retrouver. »

Je levais mon verre et je l’observais toujours de cet air brillant et désolé. On s’était juste raté. Elle avait disparu au pire moment de ma vie. Tellement pire, que je n’avais pas fait l’effort d’essayer de la retrouver, puisque je m’étais perdu moi même en chemin. J’avais juste vérifier, qu’elle n’était pas passé dans l’Autre Monde. Et… Quand j’en avais eu l’affirmation, j’étais revenu simplement à ma vie. Me disant que je gérerai cela quand j’irai mieux. Puis le temps avait effacé tout ça, et… nous en étions désormais là, elle et moi. Deux vieux amis qui se retrouvaient.

« C’est ce que je me suis dit. Que la raison devait être supérieure. Et je ne t’en veux pas. Il faut aller de l’avant désormais. Oublier le passé, sans pour autant éviter de mettre de côté pourquoi il a été si douloureux. Pour aller de l’avant et grandir. »

Je posais mon verre, et… je risquais de lui mettre une main sur l’épaule. Lui souriant comme autrefois. J’étais tellement heureux de la voir devant moi qu’en réalité, je m’en fichais totalement. Enlevant ma main, je revenais derrière mon bureau, pour éviter de la serrer dans mes bras tellement la pudeur était en train de chuter, et que l’envie de la trouver me combler réellement de bonheur. La vie était étrange, parfois, les amis disparaissaient, et ils revenaient à nouveau dans vos vies.

« Mais tu dois savoir que pour enseigner ici, je dois avoir toute ta confiance, et que cela doit être réciproque. Donc, tu peux omettre les informations qu’il te semble nécessaire d’omettre… Mais j’aimerai quand même savoir qu’est ce que tu as fait pendant toutes ses années ? »

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Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

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Entretien et retrouvailles

Pourquoi est-ce que tout cela me contrariait autant ? En revenant à Poudlard, je m'étais promise de laisser derrière moi tout ce qui m'avait fait souffrir. Mais ce n'était pas si simple. J'avais beau être une femme au caractère trempé, cette vague de souvenirs qui me revenait en pleine figure depuis mi-juillet était vraiment déstabilisante.

Heureusement pour moi, un bon whisky allait me permettre de gérer ce trop point d'émotions. Prenant le verre qu'il m'apportait, je revins vers la table et je repris doucement la place que j'occupais jusque-là. J'en pris une gorgée, fermant les yeux en sentant le liquide brûler ma gorge. Ca faisait un bien fou.

Je ne lui en voulais pas. Comment aurait-il pu imaginer qu'un père pouvait torturer sa propre fille, ? Personne ne pouvait s'imaginer une telle barbarie. J'avais moi-même encore du mal à réaliser, et imaginer qu'on puisse faire ça à un enfant m'emplissait de rage.

"On peut éviter les politesses de base ? Sa mort est un bénéfice pour le monde ... J'ai assisté à tant d'horreurs ... Mais j'étais trop jeune pour me révolter, pour parler de ce qu'il faisait ... Enfin non, ma jeunesse n'est pas une excuse. J'étais stupide, simplement."

Je pouvais être dure avec moi. Prenant une seconde gorgée de whisky, mon regard se perdit sur Luke qui m'annonçait ce qu'il avait traversé. Mon coeur se serra. Nous avions tous les deux un passé qui nous avait abimé. Et lui, il me racontait cela sans filtre, quand, de mon côté, je marchais sur des oeufs pour le lui expliquer.

"Je suis désolée pour toi Luke. Personne ne mérite de traverser cela. Tes enfants ont de la chance de t'avoir ... C'est tellement précieux."

Ses enfants avaient donc l'âge qu'avait ma fille. A cette pensée, je sentis une boule s'installer dans ma gorge. Je finis donc mon verre de whisky cul-sec et je m'en reservis un verre. Ce qu'il disait pouvait sembler à des banalités pour toute personne n'ayant traversé aucune épreuve dans la vie. Je m'étais levée de nouveau et j'avais senti sa main sur son épaule. Je dus prendre sur moi. Cela faisait bien des années que je n'avais pas été proche de quelqu'un. Pourtant, cette proximité me faisait un bien fou, et une douce chaleur était en train d'habiter mon coeur.

"Tu mérites de tout savoir ... Mais avant ..."

Je pris une nouvelle gorgée de whisky, prenant mon courage à deux mains. Puis, posant mon verre, je retirais ma veste en cuir noir.

"T'emballe pas, je ne compte pas me mettre nue au milieu de ton bureau, Korrigan."

Un léger rire sortit de mes lèvres. Je tournais alors le dos à Luke, puis je déboutonnais mon chemisier, lui permettant ainsi de voir mon dos qui témoignait de la violence de la soirée que j'avais passée, la veille de mon départ.

Je me taisais, me rendant compte que j'étais peut-être déjà allée trop loin pour Luke.

Codage par Libella sur Graphiorum

Toujours assis, je me mis à sourire doucement quand elle parla des enfants. Au moins il y avait enfin quelqu’un qui le reconnaissait. Où était elle pendant tout ce temps ?! J’avais eu à plusieurs reprises besoin d’une avocate comme elle pour défendre mon bout de gras ! Et aujourd’hui encore ! Ah ! Qu’est ce que j’étais heureux de la revoir venir en ces lieux. J’avais déjà hâte de voir la tête que ferait mon gendre ( ) et mes enfants quand ils allaient assisté au premier cours de potion.

« J’arrête pas de le dire, que je suis un bon père. Personne me crois. »

Ensuite, elle continua à boire et elle me déclara qu’elle n’allait pas se mettre à poil. Mais qu’est ce qu’elle faisait. Tout rouge, je commençais à détourner les yeux. Ca recommençait ou quoi ? Déjà qu’il y a 23 années, elle pensait qu’on était aussi proche que des potes de vestiaires ! Mais je restais un homme ! Avec ses défauts !

« Hé bah, ça aura pas traîné ici... » déclara le portrait du Directeur Grimm derrière moi alors qu’elle était en train d’enlever une partie du haut.

Je me retournais pour le fâcher, ou pour le faire taire. Mais l’expression amusé de Grimm se transforma en expression effaré et il déclara :

« Saperlipopette ? »

Mon verre à la main, je me retournais. Lentement, j’observais son dos mutilé. Plusieurs émotions m’envahirent. D’abord la pitié. J’avais beaucoup de peine de voir qu’elle avait souffert pendant tant d’années. Ensuite, vint la tristesse. Parce qu’elle ne m’avait jamais envoyé le moindre hibou pour que je vienne la sortir de l’enfer où elle était. Et ensuite, la colère. Comme à mon habitude, froide, silencieuse. Dans mes mains, mon verre se mit à scintiller d’une lueur bleu et argent, preuve que la colère faisait ressortir la Magie qui était en moi et qui ne demandait qu’à sortir pour crier vengeance. Je me contrôlais, posais mon verre et je m’approchais d’elle pour regarder cela de plus prêt.

« C’est affreux. Comment peut-on faire ça... »

Oh, je savais comment on pouvait faire cela. Mon père n’en était jamais arrivé à cette extrémité, mais il aurait pu si je ne m’étais pas enfui. Observant les plaies, très anciennes qui devaient encore laisser des douleurs sourdes et fantômes, j’ajustais mes lunettes pour en découvrir les traces magiques.

« C’est de la torture. Mais… pourquoi tu ne m’as pas appelé Amé ? Je serai venu te chercher. Tu le sais très bien. »

Avec une douceur infinie, je lui remontais son chemisier et je l’a serré par les épaules. Pour lui prouver que désormais, j’étais à nouveau dans sa vie et que ce genre de problèmes ne lui arriverait plus jamais du moment qu’elle était dans ce Château.

« Je sais que tu n’as peut être pas envie d’en parler mais… Tu vois quelqu’un, je veux dire… Il n’a pas du laisser que des plaies physiques. »

Je lui désignais la tempe pour lui faire comprendre que je parlais d’un Psychomage. Le visage sérieusement inquiet, je me dirigeais vers un des tableaux. Une des directrices qui avait été aussi Directrice de l’Hôpital Sainte Mangouste.

« Marys, allez à Sainte Mangouste, et dites leur que je veux voir le Docteur Ellie Yard demain à la première heure. »

J’allais voir la jeune Médicomage pour lui demander s’il n’y avait pas moyen d’arranger cela. Je pouvais essayer, mais ce n’était que masquer l’aspect physique de la chose. Ca serait artificiel et elle aurait toujours mal. Je me retournais vers Amé et je déclarai :

« Tu ne peux pas rester comme ça. »

Le tableau disparut, et je déroulais un parchemin.

« En attendant, tu vas rester ici, pour te reposer et exercer ta passion. Je t’ai préparé un contrat de travail. Et sache que la Maison Gryffondor n’a pas encore de Directrice de Maison. »

Je la regardais, de mes yeux bleus, couleur de l’espoir.

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Amato Animo Animato Animagus

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Entretien et retrouvailles

Je n'étais pas une femme très éloquente ... Ou dirons-nous que je ne l'étais plus. Les années à se planquer dans le château pour enfreindre le règlement, les recherches d'endroits dissimulés, les sorties à Pré-au-Lard ... Tout cela me semblait tellement loin. A tel point que j'avais l'impression que ce n'était pas la même vie.
J'avais esquissé un léger sourire en l'entendant dire qu'il était un bon père. J'en étais certaine, même si, avec ce que j'avais vécu, tout le monde était un bon père.

Puis vint le moment de la révélation ... Enfin, l'une des révélations. Je ne pouvais pas lancer le regard noir au tableau se permettant une remarque idiote. Décidément, on ne peut pas dire que tous les directeurs s'étaient valus à Poudlard. Je me permis donc simplement une remarque orale :

"Je vous conseille de ne pas l'ouvrir trop longtemps ... Le bois, ça s'enflamme vite ..."

Et ce fut ce même tableau qui eut une réaction à laquelle je m'attendais plus ou moins ... Mais ce que j'attendais, c'était celle de Luke. Je me mettais à nue, devant lui, dans tous les sens du terme. Je pouvais presque sentir son regard sur la moindre de mes cicatrices, sur la moindre parcelle de ma peau. Non pas ce regard comme j'ai pu le voir chez certains amants ... C'était ... différent. Puis j'entendis sa voix. Elle était décontenancée, blanche, et pourtant, je pouvais y ressentir également un mélange de sentiments.

"Je n'ai pas la réponse à cette question ... Mais je dirais que lorsque tu mets plus haut les valeurs de ta famille plutôt que ta famille en elle-même ..."

Pourquoi je ne l'avais pas appelé ? Oh, j'y avais pensé à vrai dire ... Mais il y avait déjà eu la disparition ... Keeth ... J'étais déjà complètement dévastée par cela ... Comment aurais-je pu survivre à la disparition de mon meilleur ami en plus ?

"Tu as conscience de ce qu'il t'aurait fait s'il avait su que tu m'aidais ? J'avais déjà perdu Keeth ... Tu le sais ... J'étais inconsolable mais ... "

Le sentant se rapprocher de moi, je ferme les yeux et je pose mes mains sur les siennes qui se trouvent sur mes épaules. Je souris doucement en l'entendant. C'était bien Luke ... Toujours à penser aux autres avant de penser à lui-même. Je reboutonnais mon chemisier et je me retournais vers lui.

"J'en ai vu un quelques temps ... A vrai dire ... Quand j'ai ..."

Bon, de toute façon, je n'étais plus à ça près, non ? Il avait quasiment toutes les informations, il lui en manquait juste une ...

"Quand j'ai abandonné l'adorable petite fille que m'avait donné Keeth, j'ai été suivie ..."

Le suivi n'avait pas duré bien longtemps. Mon père avait vite retrouvé ma trace et j'avais fui aux Etats-Unis. Là-bas, j'avais cessé le suivi psychologique, mais j'avais continué le suivi médical.

"Mais ça va ... Ca va, tu sais ... Je pense que la mort de Jasper m'a vraiment permis de ... clore cette partie de mon histoire."

J'étais sincère. Il fallait juste que je vende cette fichue maison. Cela ne devrait pas tarder, mais j'avais pris du temps à la vider. Il restait encore pas mal de choses, notamment la cave. Là, je n'avais pas encore remis les pieds. Je restais bloquée sur le seuil ...

Je fus surprise de la fin de sa phrase. Etait-il en train de me proposer un poste de directrice de maison ? Oui, c'était évident ... Mais pourquoi ? Quelques minutes plus tôt, il n'était même pas sûr que je sois quelqu'un de confiance, qui resterait ... Etait-ce de la pitié ?

"Je ne veux pas que tu m'offres ce poste parce que tu veux panser mes plaies. Je veux que tu me le proposes parce qu'il est évident que je serai une directrice à la fois exigente et bienveillante, capable de comprendre les élèves de ma maison parce que, par le passé, j'étais loin d'être un ange et que j'ai à coeur de les voir tous réussir !"

Ma voix n'était pas vraiment sèche, j'en étais incapable avec lui. Mon regard se posa vers le tableau du directeur Grimm ... Qui semblait clairement éviter de me regarder.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je fronçais les sourcils, et je la serrai dans mes bras. Pour la consoler et lui transmettre tout ce que je ne pouvais pas lui dire. Passant ma main derrière sa tête, je déclarai d’une voix calme et apaisante :

« C’est terminé. »

Je la libérais, puis je revenais derrière mon bureau. Je ne tenais jamais en place, faisant encore des aller-retour, je réfléchissais désormais à une des meilleures manières de l’aider. Réfléchissant à sa question, je sortis un petit bout de parchemin et je griffonnais l’adresse de Caer Cynfeirdd.

« Tiens, elle n’exerce plus, mais tu lui dis que tu viens de ma part. C’est @Maeve Cynfeirdd , ma belle-sœur. Je ne connais pas meilleure Psychomage dans la région. Dis lui que c’est important. »

Je lui tendais le petit bout de parchemin, puis je me retournais vers les directeurs avec un sourire mauvais. Elle avait une façon de leur parler qui me plaisait beaucoup. Je pivotais à nouveau les yeux dans les yeux pour lui dire franchement :

« J’en ai assez vu en quelques secondes pour comprendre qu’il y avait assez courage en toi pour guider l’ensemble de la Maison Gryffondor. Tu es brillante, intelligente et plus que courageuse. Je ne me trompe que rarement sur ce genre de chose, et je ne plaisante pas avec ça. »

Tout avec ma petite plume, je modifiais le contrat magique en effaçant le salaire pour l’augmenter car ça allait avec les responsabilités. Les sourcils froncés, je glissais le parchemin jusqu’à elle et je la regardais toujours dans les yeux.

« Il est tant pour toi de tourner une page, sans bien sûr oublier l’avenir. Poudlard panse les plaies, et guéris nos âmes mieux que personne. Ces murs m’ont aidé, et m’aident encore dans mon travail quotidien. Je suis sur qu’ils arriveront à t’apaiser toi aussi. »

Je lui souriais, et je lui tendais son contrat. C’était quasiment non-négociable en réalité. Cette Université avait besoin de changement et de modernité. Et elle ferait très bien l’affaire pour remplacer Jameson. Lui même en conviendrait certainement. Avec un soupire, je me dirigeais vers la fenêtre qui donnait sur le terrain de Quidditch.

« Est ce que tu veux que je t’aide à la retrouver ? »

Je m’étais tourné vers elle, les yeux perçant. Je ne savais pas comment ni pourquoi elle avait abandonné. Ni dans quelles circonstances horribles, mais… ce n’était pas le genre de question à poser. Je voulais qu’elle comprenne que désormais, j’étais là dans sa vie pour l’aider. Comme autrefois.

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Entretien et retrouvailles

Cette étreinte me fit un bien fou. Tout ce que je venais de révéler à Luke, il était le seul à le savoir ... Même Abi n'avait pas eu autant de détails. Oh bien sûr, il y avait eu les différents psychomages qui avaient tenté de faire disparaître mes cauchemars et mes angoisses, mais eux ne m'avaient pas pris ainsi dans leurs bras. Je me laissais aller, fermant les yeux et profitant simplement de ce moment. Non, je ne pleurais pas. A vrai dire, je n'avais pas pleurer depuis ce jour où j'avais lâché ma fille, en lui disant au revoir.

Je lui fus reconnaissant, récupérant le morceau de parchemin. Je regardais l'adresse, mettant le papier dans la poche. Je me promettais de prendre contact avec cette dernière, qui m'aiderait peut-être à me passer de la potions sans rêve que je reprenais depuis la mort de Jasper.

"Ta belle-soeur ? La femme d'Eochaid ?"

Evidemment, je n'étais pas au courant de toutes les épreuves traversées par les Korrigan ces dernières années. Comment aurais-je pu ?

Le discours qu'il tint juste après flattait mon égo. Qui n'aimerait pas entendre une telle éloge à son propos. Mes yeux se posèrent sur le parchemin qui indiquait le nouveau salaire et je le regardais à peine, me contentant de signer de ma plume que j'avais sorti de la poche de ma veste en cuir. Oui, cette poche était soumis à un sortilège d'extension car cette veste était en quelque sorte la seule chose que j'avais gardé de l'époque de Poudlard, cadeau de ma meilleure amie pour mon vingtième anniversaire.

"Il va falloir trinquer plus sérieusement à ce nouveau départ pour moi ! "

Signer m'apportait de la légéreté. Voilà, j'entamais un nouveau chapitre de ma vie, dans l'endroit le plus merveilleux que j'avais connu. J'allais pouvoir aider à mon tour des étudiants comme on l'avait fait avec moi à l'époque.

"Ta présence m'apaise déjà ... Et me dire que je vais être au quotidien à tes côtés me comble, Luke. Mais n'oublie pas que j'ai gardé mon caractère ... comment disais-tu à l'époque ? de Feudeymon ?"

Je fus touchée par sa question. Il n'avait pas réagi à mon annonce de grossesse, mais il me tendait la main. Il devait comprendre à quel point cela m'importait. Maintenant que tout danger était écarté, j'allais pouvoir faire les démarches nécessaires pour savoir où était ma fille, et si elle voulait me rencontrer. Du moins, c'était ce que je pensais. J'étais encore loin d'imaginer que les choses que j'avais vues plus jeune allait me rattraper ...

"J'adorerais que tu m'épaules dans mes recherches. Mais avant ça, je dois finir de mettre tout à plat. Je dois encore vider la maison de mes parents ... Puis la vendre."

Je devais encore vider la cave ... Mais impossible de passer le seuil de cette pièce pour le moment.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je restais à la fenêtre, toujours à demi retourné. Je lui accordais un regard assez triste, car elle ne savait pas pour Eochaid. Quand elle était parti, c’était un jeune homme dans la fleur de l’âge et désormais ce n’était qu’un ours victime d’une vieille malédiction. Je n’avais pas le coeur à lui infliger cela ce soir, et on parlait d’elle. Pas de moi.

« Oui, c’est elle. » dis-je simplement.

Je masquais la suite, car je n’aimais pas spécialement que l’on s’apitoie sur mon sort. Je préférais protéger les autres, qu’être protégé. Je me suffisais à moi même pour cela… Enfin, je n’avais toujours compté que sur moi. Resservant les verres alors qu’elle signait, je lui adressais un petit sourire en rangeant ma baguette.

« Oh, ça je n’en doute pas. Je n’ai pas changé de caractère non plus, sauf qu’aujourd’hui, j’ai plus de pouvoirs et de responsabilités, donc en réalité je ne sais pas si c’est mieux. »

Je l’observais, me demandant si l’on devait faire de l’humour tout de suite ou attendre un peu. Comme je n’avais jamais été quelqu’un à avoir sa langue dans sa poche, je me permis de faire la blague tout de suite, parce que c’était quand même de circonstance :

« On peut aller la brûler, ça irait plus vite. Oh, et concernant la vente de la maison, cela risque d’être un peu long. Depuis que le Ministère a regroupé les sorciers dans les villages magiques, les bien en dehors de ces zones ont considérablement chuté. Sauf en Irlande bien sur. Je l’ai toujours dit : miser sur l’Irlande et l’Irlande vous le rendra ! »

Je ricanais, toujours à la fenêtre. Mais c’était la vérité, derrière ce masque de chauvinisme, l’Irlande avait été épargné par le CIS, alors que la Grande Bretagne elle, n’avait pas été raté du tout. Contemplant le terrain de Quidditch, je changeais finalement de sujet :

« Maintenant que tu as ce poste, je veux que tu me rendes un léger service. Tu remarqueras que mes enfants, et mes nièces sont aussi à Poudlard. Je veux que tu m’aides à veiller sur eux. Je vais être prochainement pris dans des projets pour l’Université qui m’amèneront à voyager dans les autres Université et j’aurai besoin de quelqu’un de confiance pour veiller sur eux. »

Je me retournais, puis je déclarais d’un ton amusé :

« Le plus discrètement possible. Ils te diront qu’en réalité, ils n’ont besoin de personne mais… Ce n’est pas vraiment le cas. Ils sont adultes mais ce ne sont pas encore des sorciers accomplis. Surtout Finn et Siobhàn, ils ont la facheuse tendance à se mettre en danger et... »

Je marquais une pause, puis finalement j’avouais :

« Et leur famille du côté maternelle ne leur veut pas que du bien. »

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La vie c'est comme une carte de Chocogrenouille. 

Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

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