Entretien et retrouvailles # Luke

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Entretien et retrouvailles

Dans sa voix, j'entendais clairement que quelque chose n'allait pas comme cela devait l'être. Lorsque j'étais arrivée, il m'avait fait comprendre que la vie n'avait pas été tendre non plus avec lui. Alors bien sûr, lorsqu'il m'avait raconté pour sa femme, j'avais simplement cru qu'il parlait de cela.

Mais il parvint aisément à me changer les idées, et je me disais que ce n'était qu'une impression, qu'il était peut-être encore sous le choc de ce que je lui avais dit. Je ne pus m'empêcher de rire légèrement à ce qu'il disait, lui rétorquant :

"Par conséquent, tu m'offres davantage de responsabilités. Hum ... Tu as raison, c'est plutôt fûté comme combine ..."

Récupérant le verre qu'il venait de reservir, je plongeais les lèvres dedans, bien plus sereine qu'au premier verre. Je fus néanmoins surprise d'apprendre ce qu'il me disait :

"Il va falloir que tu m'expliques ce qu'il s'est passé. Je t'avoue que je n'ai pas tout compris même si j'ai vu que les choses avaient changé. Godric's Hollow a été également touché ?"

On pouvait s'étonner du fait que la maison familiale se trouve dans un endroit où les moldus étaient assez tolérés, mais il suffisait d'entrer dans la cave pour comprendre pourquoi ... Il était plus facile de faire des expériences lorsqu'on avait les cobayes à portée de main.

"Je serais tentée de te dire oui, mais c'est aussi la maison dans laquelle ma mère a vécu. Et ... Je pense sincèrement que je pourrais y retrouver des preuves de l'implication de mon père dans des ... expériences vraiment ignobles ..."

Je me posais à ses côtés, posant une main sur son épaule, tandis que j'écoutais avec un doux sourire ce qu'il me demandait. Ses jumeaux avaient l'âge de ma fille et je me dis que cela pourrait me donner, en plus, un aperçu de ce qu'elle avait pu devenir. Et de toute façon, au-delà de cette considération, je ne pouvais dire non à Luke. Pas après tout ça.

"Tu peux bien évidemment compter sur moi, Luke ... Je les protègerai comme s'ils étaient mes enfants. Et je te rassure, je n'ai pas la naïveté de croire qu'ils vont accepter que leur père garde un oeil sur eux. Je le ferai discrètement ..."

Néanmoins, sa dernière phrase m'intrigua :

"Luke, il va falloir être plus explicite. Je t'ai tout dit de mon côté ... J'aimerais que tu en fasses de même."

Toujours face à la fenêtre, je posais mon whisky sur un meuble et je lui pris la main, le regard toujours posé dehors.

"Tu n'es plus tout seul ..."

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Je l’observais toujours le terrain de Quidditch. Sentant sa main sur mon épaule, je continuais à l’observer sans rien dire. Je fermais les yeux et je profitais de son retour dans ma vie. Cela faisait du bien de ne plus être seul, avec uniquement Braxton pour se laisser guider dans la vie. Tournant ma tête vers elle, je répondis d’un ton clair et calme :

« Godric’s Hollow n’a pas été choisi, car il y avait trop de Moldus. Et le Ministère n’avait pas assez de personnel pour encadrer le village… Il fait exception. »

Je l’observais, alors que sa main toucha la mienne, je lui fis un léger sourire désolé. Le temps avait eu une emprise sur nous, sur nos traits et nos corps, mais j’avais l’impression que nos âmes d’origines n’avaient pas tant changer que cela, malgré le fait que chacun ait vécu des traumatismes différents chacun de leur côté.

« Pour la faire simple, le Congrès Internationale des Sorciers a trouvé que la Grande Bretagne ne respectait pas le secret magique, et que les sorciers devaient se regrouper dans les différents villages, sous surveillance du Ministère. C’est… particulier. Disons que j’espère que la situation ne resta pas ainsi trop longtemps. »

J’attrapais sa main et je lui fis un léger clin d’oeil. Mon regard se leva vers le siens, puis je m’en libérais. La pudeur faisait que j’avais encore du mal avec les contacts physiques. Je restais un vieil irlandais qui était très pudique, surtout avec les femmes. Et puis… Si Siobhan apprenait ça ! Ou Finn ! Même si nous étions amis, il y avait assez de rumeur pour qu’ils se doutent de quelque chose.

« Tu as raté beaucoup de chose. Mon frère, Eochaid a été victime d’une Malédiction qui l’a changé en Ours pour le restant de ses jours, malgré toutes mes compétences pour l’aider à lui rendre sa forme normale. Ether, tu dois t’en douté, est décédé en offrant la vie aux jumeaux. Et ensuite, ma vie a sombré dans un suite de mauvais choix personnel. Je me suis accroché à ses deux évènements de ma vie pour essayer de construire un avenir, mais… On ne construit rien sur des cendres et des évènements funestes. »

Je me retournais vers elle, portant mon verre avec elle dans un regard emprunt de mélancolie et de tritesse. C’était comme ça, c’était ainsi.

« Je me suis accroché à ma carrière, en élevant seul les jumeaux. En leur cachant la vérité sur leurs origines, qu’ils sont en partie Vélane. Car leur famille maternelle possède une branche qui veut les éliminer pour épurer la lignée. Des gens charmants. Et c’est eux que je veux que tu surveilles pendant mes absences. Ils sont dangereux. Pour l’instant, le fait que je sois encore proche d’eux les protègent et ils ne se rendent pas de la chance qu’ils ont. Mais… Siobhàn est trop curieuse pour ne pas courir au devant du danger afin de répondre aux questions que je ne peux lui fournir. Je sais qu’elle attend un manque de vigilance de ma part pour agir. C’est pourquoi, tu devras veiller sur elle en priorité, sans qu’elle s’en aperçoive. Mais méfie toi, elle est maline. »

Je lui fis un petit clin d’oeil par dessus mon verre. J’en étais assez fier. Avec un soupire, je retournais mon regard vers le terrain de Quidditch. On avait tant manqué l’un à l’autre que lui raconter tout ce qui m’était arrivé depuis sa disparition prendrait bien plus que la nuit :

« D’ailleurs, elle s’est marié, après seulement 6 mois de relation avec un Serpentard du nom d’Edel Almadovar. Lui aussi, il faudra veiller sur lui. Il a tendance à croire qu’il est assez fort pour la protéger désormais. Mais il surestime ses capacités et sous-estime certainement la famille Maternelle de Siobhàn. Bref, il n’est pas prêt. Et pourtant, il pense qu’il l’est. Ce qui en fait un problème plus qu’autre chose. »

Je pris un instant pour marquer une pause, puis je portais mon verre à mes lèvres en observant le terrain de Quidditch. Avec un soupire, je me tournais brusquement vers elle et je déclarai comme une adolescente (l’effet de l’alcool certainement)

« Bordel Amé ! Qui se marie au bout de 6 mois ! Et aussi jeune ! A ce rythme là dans 9 mois je suis Papy ! » dis-je un brin paniqué.

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Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

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Entretien et retrouvailles

C'est fou comme on peut se sentir bien lorsqu'on est avec les bonnes personnes. Jamais je n'avais imaginé que cet entretien tourne ainsi. Peut-être avais-je, au fond de moi, enfoui tout ce que nous avions vécu, me disant qu'aujourd'hui, nous n'étions que d'anciennes connaissances. Mais c'était comme si nos âmes s'étaient immédiatement reconnectées. Et lorsque je sentais sa main sur la mienne, je n'avais aucun doute sur le fait que là était ma place, à ses côtés.

A l'étranger, nous entendions parler des problématiques britanniques, mais jamais je n'avais imaginé que cela allait aussi loin. J'avais réussi à passer à travers les radars et je compris rapidement que j'allais devoir me trouver un autre endroit, pour ne pas me retrouvers "hors-la-loi". J'avais encore quelques économies de côté, et le contrat que je venais de signer me permettrait sans aucun doute de pouvoir m'acheter une maison dans un village sorcier.

"C'est fou comme cette situation n'intéresse pas le reste du monde ... Avant de revenir, je me trouvais à Louxor et je n'ai entendu parler de rien du tout. C'est absolument saisissant."

Main dans la main, j'essayais de comprendre l'ancien Serdaigle. J'avais traversé des épreuves qui avaient changé la femme que j'étais, mais je n'étais pas la seule. Lorsqu'il se décida enfin de tout me raconter, je caressais de mon pouce son bras, et lui adressais un regard plein de compassion. Une malédiction, deux enfants à élever seul ... qui donc peut s'en sortir indemne ? Personne ...

Néanmoins, je restais silencieuse, finissant mon second verre de whisky. Cela m'empêchait de me laisser aller à mes émotions. Oh non, je n'aurais pas pleuré. Je n'étais pas une femme qui versait des larmes et cela faisait 23 ans que ces dernières ne m'avaient pas échappé. Mais je ne voulais pas non plus que Luke capte ne serait-ce qu'une once de pitié. Je savais que cette émotion était la pire à lire chez l'autre.

Il était lancé ... Il lui avait juste fallu un peu de courage pour me parler, et voilà qu'il s'épanchait totalement. Je reposais mon verre libre tandis qu'il m'expliquait la problématique vélane de la famille de sa défunte femme. Je comprenais ... La problématique de la pureté d'une lignée était loin de m'être inconnu et je me promettais de garder un oeil sur ses enfants, tout en restant loin d'eux. Je ne voulais pas bouleverser leur vie. C'étaient des enfants qui avaient grandi sans mère, et dans leur coeur, ce devrait être cette dernière qui les protégerait en cas de danger.

"Je dirais qu'elle a de qui tenir ... Non ? J'ai hâte de les voir. Et je te promets qu'ils ne se douteront de rien."

Ne m'attendant absolument pas à la fin de son récit, je ne pus m'empêcher de sourire. Je me mis à rire légèrement :

"Ils sont amoureux ... Simplement ... Tu ne te souviens pas de cette légèreté du coeur lorsque tu as rencontré Ether ? J'aurais personnellement été capable de dire oui à Keeth aussi rapidement ! Quand au fait d'être grand-père ..."

Je posais mes deux mains sur ses épaules, accrochant son regard à quelques centimètres du mien :

"Tu as été un père formidable, je n'en doute pas. Elle saura prendre les bonnes décisions. Et si devenir parent est leur envie, tu seras un grand-père fabuleux ... Tout va bien se passer, d'accord ? "

Me mettant sur la pointe des pieds, je déposais un doux baiser sur son front. Caressant de mon pouce sa joue gauche, j'ajoutais :

"Il faut accepter qu'elle grandisse. Tu dois juste être là ... Lui faire comprendre que peu importe ses choix, les épreuves de la vie, tu le seras toujours."

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J’enlevais ma main, et je fis les cents pas contrarié. Voilà qu’elle se mettait à défendre Siobhan alors qu’elle ne la connaissait pas du tout. Faisant une grimace, je répliquais d’abord presque au tac au tac :

« Oui, elle tient ça de sa mère. Et c’était la guerre ! C’était totalement différent, on ne savait pas si on allait survivre demain et chaque jour était un jour dangereux. C’est absolument pas comparable ! »

Je faisais ma petite scène. Mais elle avait l’habitude, car en réalité je n’avais pas trop changé. Mon caractère emporté d’irlandais prenait toujours le dessus. Non, ce n’était pas du TOUT comparable. Je fis une grimace en m’arrêtant et en la fixant dans les yeux :

« Ils sont amoureux… ils sont amoureux... » bougonnais-je en reprenant les cents pas.

Une petite fille ne devait avoir qu’un amour dans sa vie, c’était celui de son père ! Au moins celui là serait éternel et je serai toujours à ses côtés. Ne préférant pas aller plus loin dans le sujet, je me contentais de faire des gestes vagues tout en marchant pour lui dire que cette situation ne me plaisait pas quand même.

« Mais je le serai toujours… Ah non ! Pas Papy ! Je suis pas prêt ! Si elle fait ça, elle me tuera. »

J’exagérais un peu… Bien sur que si j’étais grand-père, j’accepterai le tout sans broncher, et je montrerais des sorts de Métamorphose complexe à mon petit ou ma petite fils.fille. Mais… On en était pas là ! Quoi que… Vu à la vitesse à laquelle ça avançait, on risquait de fêter leurs 60ans de mariage l’année prochaine !

« Bref. Finn lui a raison. Il papillonne, il profite ! Un peu trop d’ailleurs. Il a l’air perdu en ce moment, et triste. Et je ne sais pas comment m’y prendre avec lui. Qui plus est, je suis pas sur que sa sœur s’en occupe maintenant qu’elle est occupé avec le petit Almadovar... »

J’en faisais trop. J’en disais beaucoup. Mais en même temps, j’étais certains qu’elle n’avait pas le temps pour lui, déjà qu’elle n’en avait plus pour moi. Arrêtant de faire les cents pas, je restais derrière mon bureau et je me passais la main dans les cheveux, d’un air un peu gêné. Je parlais d’éducation d’enfant alors qu’elle même cherchait sa fille.

« Bref. Je te fais totalement confiance là dessus. Pareil, n’hésite pas à me parler de tout ce qui te semble suspect concernant l’avancée de tes recherches. Il faut que je sois un maximum au courant de la situation, si tu veux que je t’aide. »

Je pris mon verre et je fis tourner le whisky dans ce dernier. Content d’avoir pu la recruter, je pris le parchemin et je me dirigeais vers une armoire où je consignais toutes les archives de mon mandat de directeur. Autant dire que vu mon ancienneté, il n’y avait qu’un ou deux parchemins dans cette immense armoire agrandissable par magie à souhait.

« Est-ce que tu es en danger ? »

Je m’étais retourné assez vivement vers elle. Après tout… Le fait qu’elle revienne à Poudlard était peut être qu’elle cherchait une quelconque protection.

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C'est avec un sourire sur les lèvres que je l'observais marcher dans son bureau, semblant faire une petite crise existentielle. Luke n'avait pas changé, et c'est ce qui faisait son charme. Je savais très bien qu'entre ses paroles et ses actes, il y avait un fossé. Je n'avais aucun mal à le voir pouponner un bébé, et la vision qui me vint réchauffa mon coeur.

"Oui, ça n'a rien à voir, tu as raison ... Tout simplement parce qu'elle n'est pas toi. Si tu réagis ainsi devant elle, elle va s'éloigner Luke. Tu as de la chance d'avoir tes enfants près de toi, ne fais pas cet erreur, je t'en prie."

Je m'approche doucement de lui et je le stoppe dans ses pas.

"Tu as le droit de le penser, et lorsque tu auras besoin d'exprimer tout ça, je peux que tu viennes me voir ... A toute heure ... Quand tu penses que tu vas faire une connerie en allant parler à Siobhan de ce que tu estimes être une erreur, je veux que tu m'en parles avant ..."

Il m'expliqua que son fils, de son côté, papillonnait ... Je sentais qu'il en avait gros sur le coeur et qu'il était à un moment de sa vie où être seul pour élever ses jumeaux était des plus compliqués. Le destin avait-il fait en sorte que je me trouve ici, près de lui, à ce moment ? Non ... Le destin aurait dû me laisser près de lui, à l'époque où il avait perdu sa femme. Je l'aurais aidé à élever les jumeaux ...

"Je ne te cacherai rien. Et je vais veiller sur eux, comme s'ils étaient mes propres enfants."

Je lui avais dit cela simplement, d'une voix qui rendait mon honnêteté totalement transparente. Me resservant un verre de whisky, le troisième donc, je fus surprise de l'entendre me demander si j'étais en danger.

"Non ... Pourquoi le serai-je ? Comme je te l'ai expliqué, seul mon père en voulait à ma vie ... Je ne serai pas revenue si j'étais encore en danger."

J'en étais persuadée. Après tout, j'ignorais totalement ce qui se tramait dans le coin et je n'avais absolument aucune idée de l'importance de ce que j'avais vécu plus jeune.

"Le temps que je me trouve un logement dans un village sorcier, tu penses que je peux rester à Poudlard ? Je ne veux gêner personne, mais si tu me dis que je ne peux pas rester à Godric's Hollow, je n'aimerais pas que tu aies à sortir ta nouvelle enseignante du trou ..."

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Quand elle me parla de la chance d’avoir mes enfants prêt de moi, je m’arrêtais immédiatement, me rendant alors compte de mon attitude plus que déplacée envers elle, qui avait été séparée de sa fille par la force. Baissant la tête, honteux, je répondais avec douceur :

« Excuse moi. Tu as raison. »

Je ne pouvais bien dire cette phrase qu’à Ame, car j’avais quand même du mal à reconnaître mes erreurs… Finalement, je me rendais compte que malgré moi, je venais inconsciemment de placer un garde-fou entre mes enfants et moi, qui pouvait amortir la situation que ne faisait que dépérir par ma faute, ce n’était pas un mal, au contraire si j’avais agi ainsi, cela voulait dire que je lui faisais pleinement confiance, et ceux en qui je l’accordais se comptait sur les doigts d’une main.

« D’accord. Je te crois, si tu me dis que tu n’es pas en danger. Mais n’hésite pas à venir me voir si ça change. Personne ne fait de mal à mes proches. »

C’était un traumatisme que j’avais gardé de la guerre et c’était aussi ce qui m’éloignait souvent de mes enfants. Mais… C’était plus fort que moi, je n’y pouvais rien. J’avais vu tellement de mes amis se faire éliminer, ou souffrir des mangemorts que quand j’avais eu le pouvoir de ne plus laisser ce genre de chose se reproduire, je m’étais fait cette promesse. Ne plus jamais fuir, et ne plus jamais laisser personne en souffrance.

« J’ai un lit deux places... » dis-je en indiquant l’arrière de mon bureau du pouce et en lui faisant un clin d’oeil amusée, comme toute bonne vieille amie qu’elle était.

« Je plaisante, tu peux dormir à Poudlard autant que tu le veux à partir du moment que tu es Professeur et Directrice de Maison. Il y a une arrière salle, dans les Cachots qui est réservé au logement des professeurs de Potion. Elle est un peu sinistre, mais tu peux la modifier à souhait, rajouter des fenêtres artificielles, et tout le bazar à souhait. C’est chez toi. »

Je lui fis un léger sourire et je contournais mon bureau pour revenir en face d’elle. Mes yeux se plissèrent et je fis un petit tique avec mes yeux. La savoir à nouveau dans ma vie me réconfortait et emplissait mon coeur d’un sentiment nouveau. Je me sentais moins seul, et ça, c’était quelque chose qui me faisait chaud au coeur.

« De toute façon, tu auras des astreintes vu que tu es directrice de maison, donc le logement t’est largement acquis. On peut aller y faire un tour si tu veux ? »

Je lui fis un sourire, puis je croisais les bras. Mon visage passa sur la fenêtre donnant sur le terrain de Quidditch à nouveau et se perdit. Totalement distrait, je revenais enfin vers elle et je me mis à dire d’un ton un peu plus solennel.

« Et garde à l’esprit que ce poste n’est pas une faveur parce qu’on est ami. Si tu es là, c’est que tu as largement le niveau requis. D’ailleurs, si tu veux m’aider à préparer la rentrée c’est largement possible. J’me sens un peu seul ici quand les étudiants ne sont pas là. Et crois-moi, y’a rien à faire à Pré-Au-Lard ou à Godric’s Hollow ! Quoi ? C’est pas ça que dit l’adage ? Si Luke Korrigan n’est pas là, y’a pas vraiment d’intérêt d’y être ? »

Je lui mis une main sur l’épaule, parce que j’avais la pudeur de ne pas demander plus. Oh, bien évidemment je plaisantais, j’avais une haute estime de moi, mais c’était quand même une blague. Mais dans toute blague il y avait un fond de vérité non ? Peut être que j’avais effectivement une trop haute estime de moi…

« Je suis très content que tu sois de nouveau là, et… je t’en veux pas d’avoir disparu. Au contraire, je pense que je te comprends mieux que personne. »

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Je n'avais pas voulu faire appel à la pitié pour lui faire comprendre qu'il devait profiter de ses enfants. Ce n'est que lorsqu'il s'excusa, ce qui n'était clairement dans ses habitudes il y a plus de vingt ans, que je m'en rendis compte. Je mordis ma lèvre inférieure, me disant que cela faisait peut-être bien trop d'années que je n'avais pas eu une parole aussi libre. Etant quelqu'un d'autre durant 23 ans, j'avais dû me forger une solide carapace pour que personne ne découvre ma véritable identité.

Mon sourire revint sur mes lèvres tandis que Luke me disait que personne ne faisait de mal à ses proches. Il avait toujours été protecteur, et il était l'une des raisons pour lesquels je n'avais jamais compris les personnes qui jugeaient les autres par leur maison. Ma première vraie dispute avec mon père avait été sur le fait que je sois envoyée à Gryffondor et non à Serpentard, comme toute sa famille l'avait été depuis des générations. Un peu cliché, n'est-ce pas ?

J'hochais donc la tête. Evidemment que je le tiendrai au courant. Je ne pus alors retenir un rire lorsqu'il indiqua l'arrière du bureau. Je savais pertinemment que c'était de l'humour même si, avec ce troisième whisky que je venais de finir, j'ignore totalement ce qui aurait pu se passer si cela ne l'avait pas été. Je décidai néanmoins de le taquiner, croisant les bras et le regardant presque déçue :

"Comment ça, Luke Korrigan ... ? Tu n'assumes pas jusqu'au bout ? Peut-être qu'une autre femme s'y trouve encore ... ?"

Mais le sourire qui restait sur le coin de mes lèvres trahissait mon état d'esprit. L'espace d'un instant, je m'imaginais contre lui pour passer la nuit ... Oh, rien de déplacé ... Mais au fond de moi, je savais que c'était une place dans laquelle je me sentirai en sécurité ... Et, il fallait tout de même l'avouer, Luke était un bel homme et devait donc attirer nombre de jeunes femmes.

De mon côté, j'avais eu des histoires ... Mais que des histoires basées sur le physique ... D'ailleurs, les hommes avec qui j'avais partagé un moment n'avaient pas eu le droit à un seul baiser. J'en avais été incapable, considérant que cette intimité-là était réservée à l'homme qui m'avait été enlevé.

"Dans les cachots ? En effet, il faudra que je redécore tout ça ... Mais si ce n'est que pour y dormir, cela fera très bien l'affaire."

Jr remarquai néanmoins qu'il avait quelques moments d'absence ... Je ne lui posais pas de question, estimant qu'il m'en avait déjà dit énormément. Mais je me jurais de venir régulièrement dans ce bureau, pour lui permettre d'alléger son coeur.

"Ne me dis pas que tu te sens seul Luke, tu risquerais d'avoir du mal à me sortir de ce bureau. Mais je suis d'accord avec toi ... Les autres écoles dans lesquelles j'ai enseigné n'avaient clairement pas cette saveur ... Mais ne prends pas la grosse tête pour autant, veux-tu ?"

Sentant de nouveau sa main sur mon épaule, je ressentis cette nouvelle chaleur en moi. J'étais dans mon foyer, je me sentais de nouveau chez moi, et la présence de Luke avait tout à voir avec cette impression.

"Rattrapons ce temps perdu ..."

Je pose ma main sur la sienne, je le regarde dans les yeux avec un doux sourire et une légère malice dans les yeux.

"As-tu eu l'occasion de découvrir des endroits que nous ne connaissions pas lorsque nous étudions ici ?"

Oui, l'aventurière en moi n'était pas partie, loin de là ... C'était d'ailleurs l'une des parties de ma personnalité qui avait toujours été présente, même lorsque j'étais partie.

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Je me mis à ricaner. Cela faisait des années que je n’avais pas eu d’aventure avec qui que ce soit et je baissais la tête, toujours en souriant même si j’étais un peu honteux. Gardant toujours ce sourire en coin je me contentais de simplement répondre :

« Je t’assure qu’il n’y a personne, et… Effectivement, je n’assume pas jusqu’au bout cette blague là. »

Je rougissais, énormément gêné. Heureusement que personne ne pouvait me voir dans cette posture là. Détournant les yeux, je regardais ailleurs. A chaque fois je me mettais moi même des bâtons dans les roues avec les femmes et il était hors de question que je fasse encore une connerie avec Amé, pour la perdre à jamais alors que je venais tout juste de la retrouver.

« J’ai toujours été s... »

Quand elle posa sa main sur la mienne, cela me dérouta légèrement. Qu’est ce qu’il se passait ? Elle revenait dans ma vie, 23ans après et… elle était assez avenante. De plus, elle me demandait déjà des secrets sur l’Université alors que nous venions tout juste de nous rencontrer. Je n’osais pas y croire. Suspicieux comme jamais, je laissais sa main sur la mienne et je me contentais de sourire. Poliment, je répondais :

« Il n’y a pas grand-chose en plus en réalité. L’Université est surtout construite pour les étudiants, le Directeur n’a pas tant de passe droit que cela sur les murs et… malheureusement, les secrets de l’école sont encore bien caché. »

Je souriais, et mes joues étaient de plus en plus rouge de sentir un contact physique avec elle. Avec douceur, je retirai ma main. Non, je n’étais pas encore prêt. C’était encore trop tôt pour moi, et… c’était une amie. Mes yeux se posèrent sur la fenêtre, encore et je répondais un peu tristement :

« Je suis désolé, Amé. Je suis conscient qu’il est en train de se passer quelque chose entre nous, là maintenant mais… Mais, je suis un homme meurtri. Tu n’aurais rien à gagner à avoir plus que ce que je peux t’offrir. J’apporte le malheur à beaucoup de monde tu sais. »

Je m’étais reculé. Je commençais un peu à étouffé. Mon coeur avait envie de l’emmener dans ma chambre, là tout de suite, mais la raison était encore bien plus forte. Je ne pouvais pas faire ça à Ether. Non. C’était impossible… Je n’étais pas encore prêt. Je baissais alors les yeux, les deux poings sur mon bureau et la gorge en feu de douleur au souvenir de celle qui m’avait quitté.

« La plaie est encore bien là. »

Je relevais la tête et je finissais par rompre la conversation.

« Un elfe va te montrer les cachots. Je pense que pour le moment, le mieux pour nous c’est que nous nous revoyons que dans un cadre formel. »

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Entretien et retrouvailles

Ce n'est que lorsque Luke me fait remarquer qu'il est en train de se passer quelque chose entre nous que j'en prends conscience. Je baisse alors mon regard, devenant incapable de soutenir celui de mon meilleur ami. Effectivement, nous venons de nous retrouver et déjà, nous sommes de nouveau tactile, comme avant ... Mais il s'est passé tellement de choses avant ... Etais-je en train de le séduire ? Ce n'était pas l'impression que j'avais et surtout, ce n'était pas mon intention.

Cela faisait tellement d'années que je ne m'étais pas sentie protégée, que je n'avais pas apprécié réellement et sincèrement effleurer la peau de quelqu'un. Alors qu'il me parle, je vois le visage de Keeth apparaître dans mon esprit ... Suis-je en train de lui manquer de respect ? 23 ans ... 23 foutues années et je n'ai pas fait mon deuil. Comment cela aurait-il pu être autrement quand je ne savais même pas s'il était vraiment mort ?

Néanmoins, une de ses phrases me fit réagir. Je redressai la tête, le regardai l'air presque faché, et je lâchai :

"Cesse de croire que tu apportes le malheur ... Je n'ai jamais été si heureuse depuis 23 ans ... Et non pas parce que j'ai envie qu'il y ait plus entre nous. Moi non plus, je ne suis pas prête, Luke. Keeth hante encore mes nuits ... Je ... Je regrette simplement que tu n'aies pas confiance en cette amitié."

Etais-je blessée ? Non, je le comprenais. Moi aussi j'avais ressenti que j'étais destabilisée, comme si les épreuves que nous avions tout deux traversées rapprochaient les adultes que nous étions devenus.

"Je vais aller prendre possession de mon bureau. Merci pour ce poste, j'en serai digne. Et ..."

Je fis un pas en avant mais me figeai. Il ne souhaitait plus de proximité physique pour le moment, je me devais de le respecter.

"N'hésite pas si tu as ... envie de parler ..."

Un elfe de maison se présenta à moi. Je laissais claquer mes talons sur le carrelage froid du bureau, sortant. Je lâchais un dernier:

"Passe une belle après-midi ..."

Un cadre formel ... Et notre amitié, alors ? Tandis que cette question me taraudait, la porte du bureau se referma.

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