Et dans le noir, derrière le brouillard ... [libre]

INFOS FICHE DE PERSO

Et dans le noir, derrière le brouillard ...

Dimanche 10 septembre 23h30

J'avais marché longuement dans les rues qui me ramenaient jusqu'à Poudlard. Bien sûr, j'aurais tout à fait pu transplaner non loin du château pour être rapidement de retour, mais j'avais ressenti ce besoin de prendre l'air, de prendre mon temps pour revenir à mon train-train quotidien. La bague du mage noir dans les mains, je la manipulais comme s'il s'était agi d'un quelconque antistress, le faisant passer d'une main à l'autre.

Si j'étais partie un peu anxieuse à ce rendez-vous avec Fearchach McLachlan, je revenais avec davantage de questions. Pourquoi s'était-il montré aussi ... magnanime ? Lui qui voulait faire souffrir ma mère, pourquoi n'avait-il pas fait des ravages ? Il aurait pu aisément prendre possession de mon corps, comme il l'avait fait avec l'apothicaire ... Non, je ne comprenais pas. Et soudainement, je me pris à croire que le manipuler pourrait être bien plus simple que je ne le pensais.

Pourtant, je n'étais pas de ces femmes naïves qui pensent qu'un clignement de cils leur apporterait ce qu'elles souhaitent ... Mais j'étais aussi une femme ambitieuse, ce qui avait failli me guider vers la maison des vert et argent. Et l'idée que libérer mon père puisse être une option que je puisse bientôt toucher du bout des doigts me remplissait d'espoir.

Je ne me rendis pas compte que j'avais passé les grilles du chateau et c'est naturellement que je partis me poser sous un arbre, dans la nuit. Je ne me voyais pas retrouver mon dortoir pour le moment. Je devais sortir de cette sorte de torpeur dans laquelle je me trouvais, encore déboussolée par cette rencontre et par cette opportunité qui s'offrait à moi.

Avais-je les épaules assez solides pour supporter cet enseignement de la magie noire ? Paviendrais-je à jouer assez la comédie auprès du mage noir ? Pourrais-je donner tort à mon parrain, @Luke Korrigan ? Garderais-je la tête sur les épaules ... ?

Mon regard s'était fixé à présent dans la bague ... Combien de temps Fearchach me laisserait-il pour prendre ma décision ?

Codage par Libella sur Graphiorum

« Ché pas vraiment une heure pour chachoir au pied d’un charbre. »

Mon énorme sandwish volé dans les cuisines, je regardais désormais Freya assise au pied d’un arbre. Sa démarche m’avait un peu alerté, alors que j’effectuais ma petite balade nocturne au sein du Château. Beaucoup de bouleversement dans ma vie, notamment un nouveau né en cours de route faisait que j’avais besoin… de manger. Et de réfléchir. C’est donc ce que j’étais en train de faire, sandwish à la main.

« T’as pas vraiment l’air dans ton assiette Freya. »

Je la connaissais de vu. On ne s’était jamais vraiment parlé. Debout donc, je m’installais à côté d’elle, comme chez moi. Continuant mon sandwish, je prenais soin à chaque fois dorénavant de ne plus parler la bouche pleine. Mes yeux dans les siens, je fis une grimace et je déclarai :

« T’en veux un ? Il suffit de demander aux Elfes, et ils te le servent. J’adore ces petites créatures. »

Je soupirais, profitant des dernières nuits un peu tiède qu’offrait l’Ecosse en cette saison. Ca me changeait de mon été à Tinworth. Regardant les étoiles, qui étaient encore bien visible à cette période de l’année, je me tournais vers elle :

« Tu sais, j’sais pas ce qui te tracasse. Mais tu peux m’en parler. J’suis une tombe, du moment que ça concerne pas mes amis. Tu peux tout m’dire. Même si on s’connait pas beaucoup. »

Mes yeux se portèrent immédiatement sur la bague qu’elle portait. Ils se plissèrent. Mon éducation magique, de forgeron et orfèvre me fit froncé les sourcils. Une première approche me fit dire qu’elle était enchanté, au vu de l’alliage, et pour résister à un puissant enchantement.

« Et tu devrais enlever ça, avant que la Magie ne te bouffe la main. Elle est faites en Primium. C’est sensé contenir une grande source de magie. Je ne sais pas qui a forgé ça, mais si ça te pète au nez, y’a de grande chance que tu ne puisses plus tenir ta baguette avec ta main. »

Je continuais de manger mon sandwish. Voir cette anneau, confirmait l’envie que j’avais de reprendre la forge familiale. Il ne me manquait plus qu’à… sauter le pas. Après tout, avec ce travail familial, j’étais certains de pouvoir bien gagner ma vie… Mais il fallait supporter mon père et mon frère Amenadiel. Ca c’était une autre paire de manche.

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Je ne reviens jamais sur ma parole! C'est ça être un vrai sorcier! 

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Et dans le noir, derrière le brouillard ...

Dimanche 10 septembre 23h30

Surprise, je sursautai, ne m'attendant absolument pas à rencontrer quelqu'un à cette heure tardive de fin de soirée. Je levais donc mes yeux vers le Poufsouffle qui était en train de déguster un énorme sandwich. En temps normal, j'aurais souri devant ce qui était presque un cliché de la maison des blaireaux. Mais je me contentais d'hausser les épaules à sa remarque.

Mon regard retourna sur la bague qui m'avait été donné par le mage noir. J'avais beau être convaincue que je devais absolument sauver mon père par cette façon, je savais que ce n'était pas ce qui m'avait été inculqué. En tant que Serdaigle, passant une belle partie de ma journée la tête dans des bouquins, je savais à quel point ce plan était risqué : blessures, risque de perdre le contrôle, mort ... A cette pensée, j'avais une boule au ventre.

"Quelle perspicacité, Grimm ..."

Non, c'était pas sympa, et j'en avais totalement conscience. J'avais même été étonnée qu'il connaisse mon prénom. On ne se côtoyait pas. Lorsqu'il me proposa un sandwich, je secouais la tête négativement. Là, actuellement, si je mangeais quelque chose, il risquerait surtout de devoir changer ses chaussures.

Pensait-il vraiment que j'allais me confier à lui ainsi ? Paraissais-je si faible que ça ? Moi, Freya Korrigan, la fille qui écoute les autres mais qui évite de parler d'elle ? Je posais enfin mes yeux dans ceux de Michel-Ange, et, pendant quelques secondes, j'hésitais. Mais non, je ne pouvais clairement pas lui raconter mes histoires. Devais-je lui mentir ? Ce n'était pas un exercice aisé pour moi.

"On ne se connait pas du tout, tu veux dire ... ? Je pourrais d'ailleurs te poser la même question ... Tu fous quoi dehors à cette heure-ci ?"

Etais-je en train de changer de discussion pour noyer le poisson ? Complètement, et c'était d'ailleurs une de mes spécialités ! Je fus néanmoins étonnée lorsqu'il parla de ma bague. Je ne m'y connaissais pas vraiment en bijoux, car je n'en portais pas.

"Tu veux dire que c'est un bijou fait pour détruire quiconque le mettrait ?"

L'expression de mon visage avait clairement changé. Fearchach cherchait-il à m'ensorceler avec cet objet ? Avais-je été naïve de croire qu'il était sincère ? Méfiance ...

Codage par Libella sur Graphiorum

Toujours assis à côté d’elle je mangeais bruyamment mon sandwish et je fis une grimace, la première chose qui me vint à l’esprit, c’était sa réflexion à mon encontre.

« Bah dites donc, vous êtes aussi aimable l’une que l’autre dans la famille. »

Je faisais bien sur référence à l’amabilité légendaire de @Siobhán G. K. Almadovar à mon égard. Continuant de manger car il en fallait beaucoup plus pour me couper l’appétit, j’écoutais sa question en ricanant. En réalité, je sortais parce que j’avais besoin de réfléchir. Je ne savais pas si, à la naissance du bébé j’aurais encore le temps de rester à Poudlard, ou si je devais reprendre l’affaire familiale de la forge avec mon frère pour m’occuper du bébé. Mais ça… C’était un peu personnel pour que je le dise à quelqu’un qui, visiblement, ne me connaissait pas et ne voulait pas me connaître.

« Je me balade souvent quand j’ai besoin de réfléchir et de faire des choix dans ma vie. Poudlard c’est chez toi, et c’est aussi chez moi. J’ai le droit d’être ici non ? »

Je fis ensuite très attention à ce que j’allais dire. Visiblement elle semblait paniquée à l’idée d’avoir cet anneau. Mes yeux se plissèrent et je l’observais de loin, remarquant l’alliage et je notais également la manufacture. Restant quelque temps silencieux, je me contentais de répondre :

« J’ai pas dit ça. Juste qu’il est résistant à la magie si jamais tu veux lui faire subir des enchantements, et il doit être programmé pour quelque chose de précis, et puissant également. Si ce n’est pas un cadeau d’un proche, alors tu devrais t’en méfier. Ce genre d’anneaux ne sont pas à prendre à la légère. »

Je continuais de manger, observant les quelques étoiles qui étaient encore présentes. J’essayais de rester le plus zen possible, pour éviter de la faire paniquer, car elle n’avait visiblement pas envie de m’en dire d’avantage, et si elle voulait se confier, avec moi elle pouvait le faire, car son secret serait bien gardé mais comme on ne connaissait pas plus que cela…

« Mais si c’est un cadeau de ton p’tit copain, alors c’est complètement safe. T’es sure que ça va ? On dirait que t’as vu un spectre. Si quelqu’un te fait du mal, à Poudlard, il faut en parler. T’as pas l’air vraiment dans ton assiette. »

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Et dans le noir, derrière le brouillard ...

Dimanche 10 septembre 23h30

Je fixais Michel-Ange, son aisance décontractée contrastait avec mes tourments intérieurs. Ses paroles, taquines et sarcastiques, semblaient bercées par une familiarité que je n'avais pas encore acceptée. Mon regard, prisonnier des étoiles lointaines, reflétait mon inquiétude face à cette bague insidieuse.

"Tu sais, Grimm, l'amabilité n'est pas toujours mon fort. Surtout lorsque les mystères s'enchevêtrent autour de moi."

Mes mots étaient empreints d'une froideur que je n'avais pu dissimuler. Ce n'était pourtant pas à son encontre ... Ce n'était pas contre lui que j'étais en colère. A vrai dire, je ne savais pas vraiment pourquoi je ressentais cette colère. C'était comme si cette rencontre avec Fearchach avait éveillée en moi des émotions refoulées.

Quand j'y repensais, je me disais que ma famille n'avait pas tout fait pour sauver mon père ... Et c'était sûrement ce qui me rendait aussi froide, en cette soirée particulière.

Son explication sur sa présence nocturne à Poudlard m'évoquait des similarités avec mes propres déambulations nocturnes.

"Je suppose que chacun de nous a ses raisons de se retrouver dans l'obscurité. Poudlard est un refuge pour certains, une énigme pour d'autres."

Je lui octroyais tout de même un léger sourire.

L'attention de Michel-Ange portée sur ma bague réveilla mes doutes. Son regard d'expert scrutait l'anneau, révélant ses craintes.

"Non, elle a été offerte par ... un ami ?"

Ma voix trahissait une lueur d'incertitude.

"Peut-être as-tu raison, peut-être suis-je prise dans un piège. Mais elle est le maillon d'une promesse, d'une lueur d'espoir ..."

Je cherchais à dissimuler mon anxiété derrière une assurance fragile.

"Si elle est une arme, alors elle doit servir à un dessein bien plus grand que ce que je perçois. Quelqu'un pourrait me faire du mal ? Peut-être que le vrai danger réside dans les promesses d'un avenir incertain."

Mon regard se perdit à nouveau dans les étoiles, une tempête intérieure évidente dans mes prunelles.

"C'est gentil de t'inquiéter pour moi, Grimm ..."

J'étais sincère envers lui. Mais je ne pouvais pas lui en dire plus. Mes paroles en révélaient déjà assez. Je décidais donc de lui retourner un peu la question, ayant entendu quelques petites choses au sein du château.

"Il se dit que tu vas être Papa ... C'est ce qui anime tes balades nocturnes ?"

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Je continuais de la regarder, sceptique, elle et son anneau. Mon visage se tordit en une grimace sous ses hésitations et ses propos. C’était… curieux, de considérer les choses comme ça, et je me taisais quand à mes soupçons et les réelles capacités que pouvait avoir cet anneau. Mais… Elle semblait grande, adulte et avec un bon caractère donc je n’étais pas si inquiet que cela, surtout qu’elle venait d’une haute lignée de sorcier.

« Si tu le vois comme ça, alors c’est peut être bien. Mais… Tu devrais quand même te méfier, et si tu as un doute passer voir mon père à la forge, ou en parler à ta mère ou ton oncle. »

Les mots avaient été soigneusement choisis, lui proposant une option neutre avant de proposer deux options plus… compliquées mais surtout sensées. Je sentais qu’elle était totalement perdue et qu’au final cet anneau était plus une grosse connerie qu’autre chose. Elle avait le même discours que les gens qui venait voir mon père et mon frère, pour se débarrasser d’artefact qu’ils avaient récupéré au Marché au Troll ou dans l’Allée des Embrumes.
Finissant mon sandwitch, je m’étirais.

« Je ne sais pas ce que c’est. Et je ne peux pas voir son réel pouvoir. En revanche ce que je devine c’est qu’elle ta été offerte parce quelqu’un qui n’est peut être pas si proche et pour service à mauvais escient. Mais… T’es majeure et vaccinée comme on dit. »

Je lui souriais tristement, apportant mon regard et lui adressant un amusé pour lui faire comprendre que j’avais bien compris son manège de changer de sujet pour le faire venir vers moi. Sans me débiner, je lui disais la stricte vérité, comme je faisais chaque fois :

« Oui, c’est vrai. Mais c’est pas si simple. Sa maman sera la fille de l’ancien ministre et comment dire… Sa famille ne porte pas beaucoup la mienne dans son coeur, de façon historique. Donc ça va être une véritable épreuve pour moi. Me faire accepter. Leur faire comprendre que je suis un bon sorcier. »

Je soupirai, et je savais que pour cela, je devais reprendre l’héritage familial que ma famille avait depuis des générations à la Forge Grimm. Aucune famille de sang pur comme la leur ne serait intéressé pour avoir un gendre un simple Briseur de Sort comme le permettait mes études, et puis… J’allais devoir nourrir une famille et fonder un foyer. Même si j’étais riche, il fallait quand même que je prenne une certaine indépendance.

« Et c’est un façon habile de détourner le sujet principal de conversation, Freya. Je le répète, je suis pas là pour te juger ou quoi que ce soit d’autres. Mais t’es dans un sale état, et tu peux me cacher autant de vérité que tu veux, quand je vois que quelqu’un est en souffrance, je sais les reconnaître. J’ai peur que ton « ami » exploite ça à travers ton truc. Tu devrais te confier à un proche, ou à moi peu importe. Même si… On se connaît pas beaucoup toi et moi au final. »

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Et dans le noir, derrière le brouillard ...

Dimanche 10 septembre 23h30

Je scrutais Michel-Ange alors qu'il réagissait avec une méfiance palpable. Mes mots semblaient susciter chez lui une incertitude qui se dessinait sur son visage. Mon ton, initialement dur, s'adoucit à mesure que je tentais de dissimuler les tourments qui m'assaillaient.

"Ton conseil est sage, Grimm. Consulter ton père à la forge ou discuter de cette bague avec ma famille pourrait être judicieux ... Mais c'est un peu compliqué, comme tu peux t'en douter. Ma famille ne comprendrait pas vraiment ..."

L'ombre d'un sourire éclaira mon visage, témoignant de ma reconnaissance pour ses suggestions. Ses paroles révélaient une préoccupation sincère à mon égard. Sa perception de l'anneau mêlée à ses expériences passées éclairait son conseil. Je sentais qu'il cherchait à me protéger sans vraiment comprendre pourquoi.

"Tu as probablement raison sur de nombreux points. Cette bague est peut-être bien plus que ce que je peux percevoir. Et tu as bien saisi, je préfère parfois... détourner les sujets sensibles. Je ne suis pas femme à me confier. Chacun de nous a des soucis, et je pense que tu as déjà bien assez à porter sans que je vienne ajouter à ton fardeau."

Je me tus un instant, attentive à ses confidences sur sa situation personnelle. Son futur rôle de père lui causait des tracas, et j'admire sa franchise à ce sujet.

"Ta situation semble délicate, Grimm. Il est difficile de changer les perceptions ancrées depuis des générations. Mais tu sembles déterminé à prendre en main ton destin, à construire ton propre avenir malgré les obstacles. Si je peux me permettre un conseil pour te remercier des tiens, je te dirais de rester celui que tu es. La famille que tu vas créer doit passer avant celle qui l'est déjà."

Sa sollicitude me touchait, bien que je reste réservée quant à dévoiler mes peines intimes à un presque inconnu.

"Je comprends que tu veuilles m'aider. Je te suis reconnaissante pour cela. Cependant, mes tourments restent miens à porter pour l'instant. Mais ta prévenance ne passe pas inaperçue. Que sais-tu des Korrigan ? Tu semblais rapidement connaître ma famille ... Sais-tu le drame qui la touche ?"

Il me serait peut-être plus facile de parler avec lui s'il connaissait la malédiction qui touchait mon père ... Mais Cynfeirdd comme Korrigan n'étaient pas volubiles sur leurs soucis.

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Je la regardais à côté de moi, et je me tus alors que je la sentais se renfermer comme une huître. Sans rien rajouter, j’écoutais son monologue. Qui était principalement défensif. Je n’en rajoutais pas, même si je n’en pensais pas moins. Elle ne voulait rien me dire et c’était son choix. Et bien évidemment, en bon Poufsouffle que j’étais, je ne dirais rien à personne pour ne pas lui porter préjudice si jamais elle savait ce qu’elle faisait. Après tout, nous étions fidèle de nature, et la trahison ne faisait pas parti de notre vocabulaire.

« Quoi qu’il en soit, je ne dirai rien à personne si ça t’inquiète. La trahison n’est pas dans notre vocabulaire. » lui dis-je avec un léger sourire.

Je relevais le nez et je la regardais tristement. Je comprenais parfaitement ce qu’elle ressentait. Mon père et ma mère aussi ne semblait pas me comprendre sur ce sujet. Mais… je faisais avec, comme elle. Chacun avait son poids familial à porter.

« Ne le garde pas trop pour toi trop longtemps quand même, sinon ça va pourri de l’intérieur. Merci en tout cas, je me souviendrais de ton conseil ! » lui dis-je avec un léger sourire.

Je me levais et je m’étirais. Lui tendant la main pour qu’elle la prenne et se lève elle aussi, toujours avec un grand sourire aux lèvres. J’essayais de lui transmettre ma gentillesse et mon sens du bonheur comme je le pouvais car je ressentais comme une ombre et des soucis planer autour d’elle, à l’instar de fantôme.

« Allez, lève toi on va marcher ! Ca va te faire du bien de te bouger le dersh. Quoi ? On a pas élevé les Veaudelunes ensemble c’est ça ? Mais j’parle mal à mes amis, pour qu’ils se bougent un peu. Allez, debout. »

Je lui fis un clin d’oeil amusé. Puis, je gardais dans ma tête sa question sur la famille Korrigan et par extension la famille Cynfeirdd. Oui, j’en connaissais pas mal sur eux. Je savais que c’était une famille de Sang Pur Irlandaise pour l’une, issue des guerriers de jadis, et d’une famille de Chasseur et barde gallois pour l’autre. J’avais eu vent de rumeur, sur le père de Freya qui avait été aussi changé en un monstre, sans connaître l’animal. Mais… c’était trop délicat pour que je lui en parle. Et si je me trompais ? Je ne voulais pas la vexer.

« Pas en détails, et je suis trop humble pour m’y intéresser de trop prêt quand ca ne me concerne pas et si tu ne veux pas m’en parler... Je sais que c’est la famille du Directeur. Que vous êtes de nobles Sorciers Irlandais, liés aux Cynfeirdd dans ton cas, qui est une célèbre famille de Barde et de Chasseur… Mais c’est tout. Les rumeurs autres, je ne les écoute pas. Je crois que ceux qui me disent la vérité et qui sont concerné... »

Je lui fis un léger clin d’oeil, toujours la main tendue pour qu’elle se relève.

« Et comme t’as pas l’air de vouloir en dire d’avantage… J’en resterai là non ? A moins que tu te décides enfin à parler, et à soulager un peu tes épaules de ce qui te pèse. » lui dis-je avec un sourire.

« Qui sait d’ailleurs, peut être qu’il existe une arme ou un artefact capable de t’aider dans ta quête, que ma famille a forgé. Mieux que ce… truc. Forgé par des Gobelins soit dit au passage » lui dis-je en désignant son anneau.

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Et dans le noir, derrière le brouillard ...

Dimanche 10 septembre 23h30

Son regard bienveillant et sa loyauté sincère m'incitèrent à reconsidérer mes réserves. Un soupçon de confiance naissait dans mes prunelles, alors que je laissais filtrer quelques indices de mes tourments intérieurs, bien que de façon énigmatique.

Je me levais alors :

"Je te suis, Grimm. Peut-être qu'une balade nocturne me fera du bien."

Alors que nous marchions dans l'obscurité enveloppante, le poids des secrets familiaux semblait s'alléger légèrement au contact de la nuit étoilée. L'invitation de Grimm à poursuivre notre conversation m'encouragea à aborder des aspects plus intimes de ma propre histoire.

"Tu sais, Grimm, ma famille... Les Cynfeirdd sont reconnus pour leur lignée de chasseurs et de bardes. C'est une tradition ancestrale, mais... moi, je ne suis pas une chasseuse."

Ma voix se fit plus hésitante alors que je lui révélais une facette inattendue de mon identité familiale.

"Je me sens parfois prise au piège entre les attentes de ma lignée et ce que je suis réellement. On m'a laissé le choix de suivre ces attentes, mais je me sens tellement inutile... comme si le poids de la transformation de mon père reposait sur mes épaules. Je suis certaine que certaines stratégies n'ont pas été tentées ..."

Je marquais une pause, sentant le poids de ces mots s'appesantir sur moi. Mais je n'osais pas encore tout dévoiler.

"Ce n'est pas que je ne veux pas préserver les traditions familiales, mais parfois... j'ai l'impression que cela me dépasse. Comme si je devais trouver ma propre voie pour comprendre et aider mon père sans forcément suivre les codes établis."

Mon regard se perdait dans l'obscurité, cherchant des réponses dans les étoiles alors que je laissais échapper une partie du fardeau qui pesait sur mes épaules. Tout en restant évasive sur certains détails, je partageais néanmoins l'intensité de la pression que je ressentais vis-à-vis de ma famille et des attentes qui pesaient sur moi.

"Je passerai à la forge ... Dis-moi, Grimm ... Pourquoi m'aider ? Pourquoi avoir cette empathie envers quelqu'un que tu ne connais pas ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Je marchais tout en l’écoutant. Au final, nous étions semblable elle et moi au point de vu de la famille. Je pensais moi aussi que je pouvais tracer ma route, malgré le poids que cette dernière exerçait sur mes épaules. Je me pensais différent, à la marge des idées de mon père. Mais finalement… J’allais rejoindre la forge et appliquait la tradition, au final, ça m’avait rattrapé et je n’avais pas eu la force, malgré l’envie, d’aller au bout de mon rêve d’être briseur de sort. Après, l’arrivée du bébé avait changé la donne.

« Je te comprends totalement. Mais ne t’inquiète pas, je suis sûr qu’à ta manière, tu les rends fiers. Moi aussi, je pensais que j’étais différent d’eux et au final, ce n’était pas du tout le cas. Savoir qui l’on est, et surtout d’où l’on vient. »

Je restais là, à la regarder tout en marchant et en l’écoutant. J’aurai pu détendre l’atmosphère avec un blague comme je savais si bien le faire mais… est-ce que c’était ce qui lui fallait ? J’en doutais sincèrement. Aussi, je me grattais la tête en réfléchissant me donnant un petit air stupide et je répliquais finalement :

« Agir seul et dans le dos des autres c’est le meilleur moyen de faire des conneries, crois en mon expérience dans le domaine. »

Certes, elles n’avaient pas autant d’impact que celles que voulaient entreprendre Freya. Enfin, je supposais… Vis à vis de son père, si même le directeur n’avait pas pu faire quelque chose, je ne voyais pas comment elle pouvait s’y prendre… à moins d’aller dans des terrains ou lui n’allait pas. Ma mine s’assombrit un peu, mais je gardais cette réflexion pour moi, ne voulant pas paraître indélicat.

« Peut être qu’ils ne veulent simplement pas… En forge, on a un dicton… Si quelque chose est brisé, alors… C’est brisé et ça ne peut pas être réparé. Je… je veux pas paraître pessimiste, ni te vexer Freya vraiment… Mais… écoute. »

Je m’étais arrêté et je lui pris le poignet et je l’avais un peu forcé à me regarder. Parce que je sentais qu’elle se mettait en danger et ça ne me plaisait pas tellement.

« Ne t’engage pas dans une voie où tu ne vois pas le bout du tunnel et ou tu ne sais pas si tu ne peux pas revenir. Je.. je veux pas parler en son nom, je ne le connais pas. Mais… Ton père, est-ce qu’il aurait voulu ça ? »

Je fis une grimace et je la lachais, finalement je me mis à sourire et je me grattais l’arrière de la tête.

« Pourquoi je fais ça ? Bah… Parce que je suis Michel-Ange Grimm... »

Et que c’était ainsi, et comme ça.

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