C'est une blague ? # Jameson

Mercredi 11 octobre 16h15

Cela faisait quelques semaines que la réflexion d'@Edel Almadovar sur ma mère et Jameson Clearwater ne cessait de tourmenter mon esprit. J'avais évidemment essayé d'en savoir plus et cela semblait plutôt clair pour nombre d'entre eux : il y avait quelque chose de solide entre l'ancien enseignant et ma mère.

Comment avais-je pu ne rien voir et penser qu'il s'agissait, au mieux d'une amitié, au pire d'une amitié avec supplément ? Ma mère avait eu un nombre d'amants que je peinais à compter sur mes doigts, même si j'incorporais mes orteils ... Mais une histoire sérieuse ? Alors que mon père était encore de ce monde et se battait contre une malédiction pour laquelle il n'était pas responsable ? Non ... C'était bien trop incompréhensible pour moi ...

Vous vous demandez certainement ce qui fait que je suis là, aujourd'hui, devant le ministère de la magie, le regard froid, les mains moites, et le coeur battant la chamade ... Une simple conversation que j'ai surprise entre mon oncle et Morana, et qui parlait clairement de cette relation. Mon sang n'avait alors fait qu'un tour. J'avais enfilé ma veste chaude et j'étais sortie du château, transplanant ensuite dans Londres pour me rendre devant le ministère de la magie.

Une fois à l'intérieur, je me rendais directement à l'étage du département de la justice magique, situé au niveau deux. M'engouffrant dans les couloirs, je fus vite rattrapée par une personne m'interpelant :

"Mademoiselle, je peux vous aider ?"

Je tournais les talons, lâchant simplement :

"Je suis simplement à la recherche de Monsieur Clearwater ..."

N'ayant pas été polie, je ne m'attendais pas à plus de cordialité :

"Vous avez rendez-vous ?"

"On va dire que oui ... Rendez-vous ou pas, je veux le voir, maintenant."

Je tourne de nouveau les talons pour avancer vers le bureau de celui qui, pour bon nombre de personnes, était en train de devenir mon beau-père.

"Mademoiselle, vous n'avez pas le droit !"

"Je le prends ! Appelez quelqu'un pour m'en empêcher, je vous en prie !"

J'étais à présent devant la porte du chef de l'Unité des Briseurs de Sorts, qui devait très certainement entendre mes éclats de voix dans le couloir. Mais je n'eus pas le temps de taper que, déjà, je me retrouvais avec plusieurs personnes autour de moi, la baguette sortie.

"C'est une blague ?"

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Jameson jeta ses lunettes sur le bureau, agacé par l'agitation qu'il percevait de l'autre côté de la porte de son office. S'il avait pourtant pris l'habitude de travailler dans ce genre de conditions à Poudlard où les élèves chahutaient dès qu'ils le pouvaient, que ce soit pour du Quidditch, une fille ou un mot lancé de travers, Jameson avait toujours su quand il fallait intervenir ou pas. Une expérience acquise auprès de ses deux enfants, @Lucy Clearwater et @Fergus Clearwater, qui ont passé le plus clair de leur adolescence à se montrer leur amour en se cherchant des noises.

Mais aujourd'hui, ça ne passait pas. Jameson s'énerva très vite. Pour plusieurs raisons d'ailleurs. Un stress conséquent du fait de ses nouvelles attributions alors que cela faisait plus de dix ans qu'il s'était tenu loin de sa profession, le fait qu'il ait du rattraper ou revoir pas mal de choses entre temps, notamment sur le fonctionnement de certains sortilèges ou de la hiérarchie du Ministère, sans oublier cette espèce de quête dans laquelle il se glissait peu à peu pour sauver la magie des moldus et des revendications de la Confédération internationale sorcière...

... Il se leva en poussant sa chaise, la veine temporale bien visible sur le côté gauche. Jameson avala en quelques pas la distance entre son bureau et la porte de celui-ci pour l'ouvrir violemment avant de jeter un œil dans le couloir, prêt à sortir sa rage en leur demandant d'aller se battre ailleurs ou que savait-il encore.

Mais de voir Freya au milieu de quelques agents du ministère, en joug de leur baguette magique, lui fit l'effet d'un ice bucket challenge, faisant retomber toute cette colère qui s'était emparée de lui. Comme neige au soleil, elle disparut permettant alors à Jameson de reprendre son calme.

Fronçant les sourcils, il aboya :

« - C'est pas bientôt fini ces conneries ? »

Les agents du ministère se figèrent. Certains sursautèrent, d'autres se tournèrent vers Jameson, probablement pour lui dire qu'il fallait respecter certaines procédures. Jameson les fusilla du regard.

« - Laissez-la passer. » Intima le Clearwater aux agents.

Ces derniers rangèrent leur baguette magique. Jameson souffla du nez tout en s'écartant de l'encadrement de sa porte pour laisser passer Freya.

Une fois qu'elle fut entrée, Jameson lui désigna une chaise sur laquelle il l'invitait à s'asseoir avant de prendre place en face d'elle, derrière son bureau.

« - Qu'est-ce qu'il y a de si urgent pour que tu veuilles te mettre à dos les agents du ministère ? » Il avait lancé un sortilège sur la porte. Probablement un enchantement d'impassibilité pour ne pas être écouté. « Je sais bien que t'es douée mais t'as pas encore le niveau de ta mère. » Ajouta Jameson avec un petit sourire amusé, laissant sous-entendre qu'il se fichait bien de ce qu'il venait de se passer.

Ce n'était pas comme s'il était déjà habitué à ce genre de frasques... Lucy, sa fille cadette, princesse de son cœur, le martyrisait de la sorte depuis déjà bien trop d'années. Freya et Lucy s'entendraient bien, c'était une certitude.

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Mercredi 11 octobre 16h15
Je sentais mon sang bouillir au fond de moi. Pourtant, j'étais connue pour être une jeune femme réfléchie, qui analysait longuement les situations avant d'agir. Mais la situation me dépassait. Au fond de moi, la petite fille qui avait perdu son papa se sentait trahie, et, tout comme j'avais compris qu'il était de mon devoir de libérer ce dernier de la malédiction, je pensais qu'il était aussi de mon devoir de veiller sur son couple. C'est pourquoi entendre et comprendre qu'elle passait à autre chose m'avait rendue folle de rage.

Je ne doutais pas du fait que mon comportement fasse du bruit dans ce couloir, non loin de la porte de celui qui semblait faire bien plus que soutenir ma mère. Peut-être cela le ferait-il réagir ... ? Entouré par plusieurs sorciers bossant sûrement pour la sécurité du ministère, je ne pus m'empêcher de crier :

"Vous comptez faire quoi ? Jeter des sortilèges sur la fille de Maeve Cynfeirdd ? Je veux voir Jameson Clearwater !"

Au même moment, la porte s'ouvrait, et celui que je cherchais apparut. Il ne put pas passer à côté de mon regard glacial.

"Ca tombe bien, c'est exactement la question que je comptais vous poser. Vous pouvez gérer vos chiens ? C'est tout ce que vous avez trouvé pour vous protéger de l'ours qui viendra vous écorcher le cul quand il comprendra ce que vous faites ?"

Alors qu'il ordonnait de me laisser passer, je fis un sourire ironique à ceux qui avaient cru bon d'essayer de m'arrêter. Je leur lançai d'ailleurs :

"Oh, c'est qu'ils sont bien éduqués ... Vous aurez certainement une récompense pour votre obéissance."

J'entrai dans la pièce et, alors qu'il me proposait de m'installer, je restais debout. Posant les deux mains sur le bureau, ne le lachant pas du regard. Il osait faire référence à ma mère ? Il était sérieux ?

"Vous n'avez aucun droit de me parler de ma mère ! Vous avez fait semblant de vous intéresser à la situation de notre famille pour au final, quoi ? Être dans son lit ne vous suffit pas ? Pourquoi ? Parce que vous ne voulez pas être comme la centaine d'autres passés juste avant ? Vous ne remplacerez JAMAIS mon père ! Et, puisque vous semblez l'ignorer, ils sont toujours mariés et mon père est toujours en vie."

Poussant légèrement le meuble qui recula de quelques centimètres, je me reculai doucement, triturant avec nervosité ma poche dans laquelle se trouvait la bague donnée par Fearchach.

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Jameson se surprit à prendre une profonde inspiration et à la relâcher doucement en guise de réaction face à cette colère de Freya venu d'il ne savait où. Freya avait une réaction qu'il avait déjà vu un millier de fois de la part de sa fille. @Fergus Clearwater pourrait en témoigner si le besoin était nécessaire vu qu'il était à quelques couloirs d'ici dans le bureau des Aurors. C'était peut-être la première fois qu'il se trouvait en présence de Freya en tête à tête. Et même s'il s'était douté qu'il allait y avoir quelques tensions au vu de son histoire familiale, il s'était attendu à tout sauf à ça.

Il avait toujours vu Freya comme quelqu'un de profondément mature pour son âge. Plutôt réservé, mais vive d'esprit et intelligente. Une jeune femme qui n'avait pas froid aux yeux et qui reculait ne devant rien pour se faire respecter quand le besoin se faisait sentir. Mais jamais il ne s'était dit qu'elle pourrait être une réplique de sa propre fille. Une Lucy, c'était déjà dur à gérer. Mais alors deux.

« - T'as fini ? » Lâcha-t-il, en s'asseyant.

Jameson ne l'avait pas quitté des yeux. Son espèce de tic avec sa poche ne lui avait pas échappé. Il aurait pu se montrer aussi cinglant qu'il avait pu l'être avec @Blodeuyn Lawson, mais il préféra la jouer plus fine. Bon, ça restait malgré tout Jameson, un écossais pur cru qui laissait le plus souvent parler sa pensée avant même d'avoir pris le temps de la formuler sur un coup de sang.

« - De un, tu poses tes fesses sur cette chaise et tu te calmes. De deux, je ne cherche pas à remplacer ton père sinon je t'en aurais collé une pour ton comportement. Et de trois, une fois que tu te seras calmé, tu vas me dire pourquoi t'es venu jusqu'ici pour me parler. »

Son regard s'était fait aussi dur que l'acier. Il s'avachit dans la chaise de son bureau tout en montrant de son index la poche de Freya.

« - C'est pour ce que tu as dans cette poche que tu es là ? » Ajouta Jameson, l'air moins sévère tout à coup.

Comme il lui avait dit, Jameson ne cherchait pas à remplacer Eochaid. Cependant, il ne se laisserait pas marcher dessus quand bien même elle était la fille de la femme qu'il aimait.

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Mercredi 11 octobre 16h15

J'étais vraiment hors de moi et ce n'était pas l'attitude de l'amant de ma mère qui allait me calmer. La calme Freya ... Ben oui, tiens ! Tout le monde pensait que j'étais juste une jeune fille réfléchie, qui prenait de la distance par rapport à tout ce qu'il se passait autour de moi. Mais depuis la malédiction de mon père, cela n'était pas aussi facile, et pour cause, j'avais perdu mon pillier.

C'était Jameson qui recevait cette colère ... Cela aurait pu être quelqu'un d'autre, mais l'ancien professeur avait eu la mauvaise idée de tomber amoureux de Maeve Cynfeirdd, et de mettre de côté le fait que cette dernière ait une famille, et, soit dit en passant, déjà un mari.

Je restais interdite devant son attitude, sentant la rage demeurer au creux de mon ventre. Non, je n'avais pas fini ... Et sa façon de me répondre était bien pire que prévu. Je ne savais vraiment pas pour qui il se prenait ...

"Non, je ne m'assierai pas. Je ne suis pas une poulette de plus dans votre poulailler que vous pouvez manipuler à votre guise. Et c'est là qu'on voit que vous n'arrivez même pas à la cheville de mon père. Lui comprendrait ma réaction ! Vous esquivez mes questions ... Je suis venue ici pour vous rappeler que ma mère n'est ni célibataire, ni veuve."

Je ne lâchais pas son regard. Le moins que l'on puisse dire, c'était que j'étais expressive et que j'avais du mal à cacher mes émotions et mes sentiments. Aussi, lorsqu'il parla de ce que j'avais dans ma poche, je ne puis cacher le fait d'être embarrassée par cette question, à laquelle, d'ailleurs, je ne répondis pas.

"Vous aurez assez de dignité pour aller expliquer à mon père que vous profitez de la malédiction dont il est victime pour lui voler sa femme ? Jamais vous ne ferez partie de la famille, et je veillerai personnellement à ce que ma mère ait à faire un choix ... Si elle vous choisit, alors je saurai qu'au final, notre vie n'a été qu'un mensonge."

Je tournais alors les talons, m'apprêtant à repartir.

"Apprenez au moins à vous respecter. A votre avis, quand la malédiction sera levée, qu'est-ce qu'il adviendra de vous ?"

Ma voix était légèrement moins agacée. Je pensais réellement à ce que je disais. Ma mère n'avait jamais été une femme très équilibrée depuis le drame.

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Lorsque Freya refusa de s'asseoir, Jameson ferma lentement ses yeux comme s'il tentait vainement de faire taire la colère qui grondait en lui. Le comportement de la jeune femme commençait sérieusement à lui taper sur le système nerveux et comme il lui avait dit, il ne cherchait pas à remplacer son père. Ce qui signifiait qu'il n'allait pas la ménager sous prétexte qu'elle était la fille de celle qu'il aimait tendrement.

Il ouvrit ses yeux noirs sur la silhouette de Freya. D'un claquement de doigt, une chaise apparut derrière la jeune femme. Joignant son index à son majeur pour indiquer à sa création de s'approcher, la chaise vint taper le derrière des genoux de Freya pour la forcer à s'asseoir malgré ce qu'elle avait à lui dire.

La chaise approcha Freya près du bureau sous le regard orageux du Clearwater qui joignait ses bras sur la table alors qu'il se penchait dessus pour mieux observer la Serdaigle.

Dans une telle situation, il aurait probablement été exécrable. Jameson lui aurait dit qu'effectivement, il n'arrivait pas à la cheville de son père car il le dépassait en magie. Qu'effectivement, il n'était pas son père et que c'était probablement pour cela qu'elle devait surveiller son langage. Que la façon dont elle s'adressait à un représentant de la loi était une disgrâce pour sa famille quant bien même les Cynfeirdd s'étaient toujours tenus éloigner des affaires ministérielles.

Il se contenta de se mordre la lèvre d'un air rageux, l'écoutant une énième fois lui manquer de respect.

« - Tu ne sais visiblement rien de ce que peut ressentir ta mère pour tenir de tels propos. »

Jameson avait observé Freya se relever pour se diriger vers la porte. Il l'avait précédemment verrouiller pour ne pas être déranger, il ne comptait donc pas la laisser partir comme ça. Surtout pas après un tel spectacle d'une gosse qui méritait une bonne gifle pour clarifier ses pensées. Jameson avait la cinquantaine passée. Il n'était pas un adepte de l'éducation positive qu'il jugeait de faiblarde et de précieux pour une société ne voulant que former une génération de fillettes.

« - Il y a une chose que tu ignores, fillette. C'est que je suis peut-être pas ton père, mais j'ai sauvé ta mère de ce que Fearchach lui avait jeté comme maléfice en Mars. »

Il s'était levé à son tour, contournant son bureau pour se tenir droit devant elle dans une attitude de défi. Si elle souhaitait se montrer plus adulte, plus mâture qu'elle ne l'était, alors Jameson allait la traiter comme son égal.

Se tenant devant elle, visage baissé pour pouvoir la contempler du haut de son mètre quatre-vingt, Jameson reprit la parole :

« - Que crois-tu que je tente de faire, fillette, hein ? J'essaie d'aider ta mère à sauver ton père s'il y a encore quelque chose à sauver. »

L'ours que les oncles de Freya et @Luke Korrigan avaient ramené du Floi n'avait plus l'âme d'Eochaid. Ce n'était plus qu'un animal comme tant d'autres dans les forêts britanniques.

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Mercredi 11 octobre 16h15

Non, je ne comptais pas m'asseoir. Je n'étais pas ici pour faire une discussion tranquille, autour d'une tasse de thé. J'étais en colère ... Une colère comme je ne l'avais jamais connue. Etait-ce parce que j'acceptais, doucement, mon destin d'apprentie de mage noir ? Ou alors était-ce parce que je voyais l'espoir de sauver mon père s'amenuir au fil des années ? Quatre ans que mon père était devenu définitivement un ours ... Quatre ans que je n'avais pas pu le prendre dans mes bras, l'embrasser, l'entendre me lire une histoire ... Quatre longues années ...

Et d'un autre côté, cela ne faisait que quatre ans ! Et il était encore là, dans la forêt proche de la maison ... Mais non, ma fichue mère s'était entichée d'un autre, comme si le fait de multiplier les amants n'était pas déjà une trahison envers mon père ... L'avait-elle seulement réellement aimé ? Je me le demandais sincèrement ... Oh, je savais, par les récits que m'avait fait mon père de leur début, qu'il avait sincèrement ramé avant d'obtenir un regard de la belle Cynfeirdd, mais ils s'étaient mariés, avaient eu un enfant ... Moi ... N'étais-je donc pas le fruit d'un amour ?

Soudain, avant même que je ne pus réagir, une chaise vint me plaquer sur son siège et m'approcha du bureau. Autant dire que ma colère devint plus forte, et que mon regard se noircit davantage. Comment osait-il lever la main sur moi ? Ma mère en serait informée, il pouvait en être certain !

Il me parla alors des sentiments de ma mère ... C'était très maladroit de sa part. J'avais beau me débattre de ma chaise pour me relever, je n'y parvenais pas. Et je me sentais agressée par celui qui essayait pourtant de me faire comprendre qu'il n'était pas un monstre ... Comment pouvais-je penser autrement ? L'idée de lui cracher au visage me traversa l'esprit mais je parvins à me retenir, pour le moment ...

"Ce n'est pas parce que vous couchez avec elle que vous avez le droit de me parler de ses sentiments. Croire que vous pouvez lire en elle montre que vous ne la connaissez absolument pas. C'est ... pathétique."

J'avais dit ce dernier mot avec un tel dégoût que cela se lisait sur mon visage. Fillette ? Ce gars était excécrable, refusait de comprendre la tristesse d'une jeune femme qui perd son père, petit à petit, et qui voit l'espoir de réunir sa famille se dissiper ... Ce n'était pas un homme bien, du moins, c'était ce que je pensais. Il commença alors à parler de Fearchach. Le maléfice dont ma mère avait été victime ? Je balayais cette incompréhension d'un léger coup de tête, et, l'espace d'un instant, la marionnette de ma mère parvint à me destabiliser.

"Cessez de m'appeler Fillette ... Cela ne montre que votre condescendance et votre arrogance. Remarque, j'aurais pu le deviner dès le départ. Il faut au moins ça ou être stupide et naïf pour croire pouvoir vous tenir à ses côtés. Maintenant, laissez-moi partir ... Je vous préviens que si vous continuez à m'entraver, vous aurez de sérieux soucis ... Et que la couche de ma mère, partagé par de nombreux autres prétendants, risque de vous être qu'un vague souvenir."

J'ajoutais au final :

"Quatre ans ... Quatre foutues années ... Si vous aviez vraiment voulu aider ma mère, mon père serait là. Il est temps que d'autres reprennent la main."

Moi ? Oui ...

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Jameson se contenta d'un sourire plein de dédain lorsque Freya lui lança de façon impertinente qu'il ne connaissait pas comme il l'entendait @Maeve Cynfeirdd. Il la connaissait probablement mieux qu'une bonne partie de son entourage, à toujours tenter de lui imposer comment vivre, comment faire, comment traverser le deuil qui n'en était pas vraiment un de son mari, Eochaid.

Personne ne s'était dit qu'il y avait là une forme de résilience de la part de Maeve qui se devait, en tant que matriarche de clan, de figure importante, de leader à suivre, qu'elle se devait de regarder vers le futur pour ne pas embourber tout un cas et son prestige pour une malheureuse histoire d'amour.

Si Freya représentait le futur de sa famille, Maeve, quant à elle, était son présent. Elle avait beau être sa fille, devoir la connaître mieux que quiconque, en cet instant, Freya prouvait tout son contraire à Jameson qui ne put s'empêcher de se mordre la langue pour ne pas lui en retourner une. Elle ne se comportait pas comme une héritière d'un clan prestigieux, mais plus comme une enfant un petit peu trop gâtée pour combler un désastre qui n'avait pu être évité.

Si Freya ressemblait beaucoup à Lucy dans ses manières de faire, Jameson, peut-être parce qu'il ne connaissait que trop peu la fille de Maeve, se dit qu'elle était loin de saisir tous les enjeux de la relation dans laquelle Jameson et Maeve s'étaient laissés glisser, s'amourachant comme deux jeunes adolescents tout en ayant la maturité d'un millier de vie.

Jameson souffla du nez, tempérant sa colère du mieux qu'il le pouvait. Son regard jetait des éclairs et son aura magique faisait crépiter l'air tout autour de lui. Pourtant, il se contenta d'écouter Freya lui cracher ses mots avec toute l'impertinence et la fougue d'une jeunesse n'ayant conscience que d'une partie de son puissant héritage.

La menace de Freya provoqua un rire sans joie de la part de Jameson.

« - Comment peux-tu croire que ta mère n'ait rien tenté ? Comment peux-tu sous-estimer à tel point ta propre mère ? Même ton oncle n'a rien pu faire ! »

Jameson parlait bien évidemment de @Luke Korrigan, un des plus grands spécialistes en Métamorphose de leur époque. Luke était ce qu'il était, il n'en restait pas moins l'un des sorciers les plus talentueux de leur génération.

« - Tu crois que ce qui s'est passé en Mars est un simple coup du sort ? J'étais là ! J'étais là quand elle a tenté de défaire Fearchach ! Si Siobhán ne m'avait pas prévenu, ta mère serait MORTE ! »

Sa voix tonnait de plus en plus fort à mesure qu'il parlait. Il se souvenait encore de sa discussion avec  @Siobhán G. K. Almadovar, de la peur qui avait envahi le patriarche du clan Clearwater. Jameson était véritablement énervé. Il se rappelait encore de tout ce qui s'était passé par la suite, y compris son voyage en Allemagne de l'Ouest pour affronter la Lorelei avec Geraint, le grand-père de Freya. Puis il reprit plus doucement :

« - Beaucoup de choses se passent en ce moment, Freya Korrigan. Si j'ai repris mon ancien boulot, ce n'est pas pour rien. »

Il avait bénéficié de l'aide de plusieurs voix au Magenmagot pour y parvenir. Être au ministère de la magie, qui plus est au Dpt. de la Justice magique, c'était s'assurer de pouvoir utiliser les ressources de la plus grande organisation magique du Royaume-Uni en la jouant fine. Bien sûr, ce n'était pas la seule raison. Mais l'histoire d'Eochad avait beaucoup aidé.

« - L'ours qu'ils ont ramené n'a, de ton père, que le corps. Son âme est aux mains de Fearchach. J'ai tenté de convaincre ta mère de me rendre dans le Floi, mais elle m'en a toujours empêché. Comme elle l'a fait avec n'importe lequel d'entre vous pour des raisons évidentes. »

Parce qu'elle vous aimait.

« - Pourquoi t'es là ? » Demanda Jameson, d'une manière quoiqu'un peu abrupte.

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Mercredi 11 octobre 16h15

Cette colère ne me ressemblait pas vraiment ... Mais je changeais doucement, et cela n'était pas forcément dû au bijou que j'avais dans la poche. Non ... Pourrait-on appeler ça une crise d'adolescence ? Non plus, je n'avais plus vraiment l'âge. Moi qui n'avais jamais posé un seul problème à ma mère, moi qui avais toujours été douce et calme, moi qui n'avais jamais été forcée à participer aux diverses chasses, que m'arrivait-il ?

Il m'arrivait simplement que je voyais chacun perdre tout espoir de sauver mon père. La discussion que j'avais eu avec mon parrain en tout début d'année scolaire m'avait clairement affectée et j'avais compris que même lui baissait les bras. Alors forcément, en apprenant que ma mère refaisait sincèrement sa vie avec un autre, cela n'avait fait que remuer le couteau de la plaie. Mais parviendrais-je à expliquer cela à Jameson ? Non, il m'était bien plus facile de le tenir responsable de tout ce qu'il se passait.

Mon regard restait noir, et rien de ce que pouvait dire l'ancien directeur de Gryffondor ne pouvait me calmer. Et même si j'avais été dans un état d'esprit plus positif, sa méthode n'était clairement pas la bonne. User de questions rhétoriques me donnait l'impression qu'il se fichait de moi, qu'il détournait mes paroles. Mais j'étais dans un tel état que mes propres paroles étaient facilement déformables. Je n'agissais pas avec ma raison, comme à mon habitude, mais avec mon coeur ... Un coeur dans lequel Fearchach McLachlan avait planté une graine.

"Arrêtez de parler de ma mère ... Vous n'en avez pas le droit. Vous ..."

Mes poings se serrèrent sur mes genoux, à tel point que mes ongles commencèrent à s'enfoncer dans la paume de mes mains. Ainsi, c'était Sio qui avait prévenu Jameson lorsque notre mère était rentrée dans un sale état. Je secouais la tête, roulant des yeux vers le plafond, puis je lâchais, un sourire ironique sur les lèvres:

"Et le fait de lui sauver la vie vous donne le droit de prendre la place de mon père ? Le syndrôme du sauveur qui récupère les femmes fragiles dans son lit ? A quand la prochaine ?"

C'est alors qu'il me lança une vérité que je n'étais pas prête à entendre. Pour moi, c'était uniquement dans le but de me destabiliser .... Et ce qui devait arriver arriva. Jamais je n'avais fait cela. Clairement, cela ne me ressemblait absolument pas. Mais alors que mes larmes me venaient aux yeux devant autant de méchanceté, je décidai qu'il était hors de question que je pleure devant cet individu. Je lui crachais alors au visage, visant parfaitement. Il ne disait que des conneries dans le but de garder ma mère ... Plus le temps passait, et plus les chances de sauver mon père s'amenuisaient. Il voulait gagner du temps, j'en étais persuadée.

Je tentais de me défaire de la chaise mais j'étais prisonnière contre le bureau, et cela me mit dans un état second.

"Vous dites n'importe quoi ... Vous êtes un manipulateur qui cherche juste à gagner du temps pour que mon père ne puisse être sauvé ! C'est pour ça que je suis venue ! Ne posez plus les mains sur ma mère ! Et laissez-moi sortir de là, où ça se finira mal."

Etais-je en train de le menacer ? Oui, clairement ... Mais n'était-ce pas lui qui me forçait à rester assise là ? Je ne quittais pas son regard. Sa voix ne me faisait pas peur. Je ne criais pas aussi fort que lui, mais je m'en fichais. Je tentais une nouvelle fois de me lever. Me laisserait-il partir ?

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Jameson essuya calmement son visage du crachat de Freya. S'il y avait bien quelque chose qu'il n'appréciait guère, c'était le manque de respect envers les ainés, quels qu'ils soient. Pour une raison qu'il ignorait, il ne lui dévissa pas la tête, se contentant seulement d'essuyer son visage d'un geste habile de sa manche. Cependant son calme apparent n'était autre qu'un leurre quand on connaissait les Clearwater pour avoir un tempérament aussi instable qu'une mer déchainée lorsqu'il s'agissait d'une histoire de cœur. Aussi, il se contenta de la fusiller du regard, son aura magique crépitant dangereusement tout autour de lui. La fureur d'Odin.

Il n'en montra rien sinon un visage défiguré par une sombre colère froide dont le seul éclat de vie se trouvait dans ses yeux marron. Une véritable tempête couvait, mais il préféra prier les dieux qu'un vent vint souffler les nuages ténébreux qui se rapprochaient dangereusement. Il n'y avait qu'à voir les fenêtres magiques de son bureau pour se rendre compte que sa colère n'était à rien d'éclater et qu'une déferlante de rage et de magie s'apprêtait à fondre sur cette pauvre Freya, soumise à ses propres tourments intérieurs.

Peut-être était-ce le lien qui unissait Jameson et @Maeve Cynfeirdd ? Il n'en savait rien. Il n'était pas à même de penser, de toute façon.

Jameson se contenta de répondre froidement.

« - Un Clearwater a bien des vices, mais le mensonge n'en fait pas parti. »

C'était un fait que Freya pouvait probablement connaître si elle eut suffisamment de contrôle sur elle pour l'avoir entendu quelques chansons narrant leurs exploits ou leurs bêtises au cours des siècles passés sur les Hébrides et le Royaume-Uni, à se servir de leur cœur comme fer de lance pour toute cause dans laquelle les Clearwater se plongèrent.

« - Tu veux sortir ? Très bien. »

Jameson s'approcha de l'antre de sa cheminée où il jeta une poudre étincelante dans son antre. Marmonnant une destination connue de Freya, Jameson l'attira magiquement à lui pour la propulser dans les flammes émeraude avant de la suivre dans leur voyage inattendu en direction du domaine de la vieille Sorcière près du manoir Cynfeirdd.

Ils apparurent dans une espèce de cabane décrépite où la magie était tout aussi sombre que puissante. Jameson se tenait derrière Freya. Il jeta un bref regard autour de lui, observant les plantes séchées et autres joyeusetés pendre du plafond sans trop savoir ce que c'était. Une vieille odeur de rance et de renfermée planait dans l'air avec un soupçon d'odeur faisandé, venant probablement de ce chaudron contenant une espèce de ragoût auquel Jameson se sentait particulièrement béni de ne pas savoir son contenu.

Ils étaient chez la vieille sorcière, cabane au-dessus d'une petite colline à quelques kilomètres du domaine Cynfeirdd dont on entendait bien de sombres histoires pour faire peur aux enfants. La réputation de cette guenaude était telle que même les sorciers du coin - tout comme les moldus - ne s'aventuraient jamais ici sans une bonne raison.

Mais cette dernière n'était pas là pour le moment.

Jameson, sans poser son regard aussi dur que l'acier sur Freya, contourna la jeune Serdaigle tout en sortant sa baguette magique.

Dans un informulé parfaitement exécuté, il manifesta son patronus : Un splendide ours brun à la robe argenté.

« - Préviens Maeve que j'ai sa fille chez la vieille et qu'on l'attend patiemment. »

Son regard s'était posé sur Freya. Si ses yeux étaient des baguettes magiques, nul doute qu'ils auraient lancé un fulguris sur la jeune femme.

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