Je lui attrapais le poignet, d’un geste vif et ferme, en le forçant à me regarder dans les yeux.
« Ellie. »
Je marquais un temps d’arrêt et je souriais légèrement en coin.
« Pour toi c’est Ellie, pas Docteur Yard... »
Il me faisait un drôle d’effet. Mais je sentais qu’il y avait quelque chose d’autre que de la simple attirance, et je m’accrochais surtout à l’amitié que j’avais pour Zoey, plus fort que tout et l’amour évident qu’il y avait entre eux pour retirer ma main. D’ailleurs, je semblais un peu atterrir et je fronçais les sourcils quand à cet étrange moment.
« Ok, ça c’était bizarre. Et non, elle ne va nulle part sans conditions. Et sans garantis. »
Je me dirigeais vers une armoire, que j’ouvrais d’un coup de baguette. J’en sortais divers… plantes. Que je tendis à Léandre et que je lui donnais dans un ordre bien précis. Mes yeux dans les siens, ravivée par mon amitié pour Ellie, je déclarais :
« Sauge, camomille, et Fluruth. Dans cet ordre. »
Je le regardais toujours dans les yeux, ensuite je levais ma baguette pour lancer un Assourdiato afin que personne n’entende cette conversation. Je me tournais alternativement vers Zoey, puis Léandre. Cherchant un peu mes mots pour ne pas paraître blessant, je finissais tout de même par déclarer :
« Et je ne sais pas où elle passe ses transformations, mais la dernière fois que je suis aller à l’Ensorceleur, y’avait pas un mètre carré d’herbe. Les soirs de pleines Lunes, il faut qu’elle sorte accompagné pour aller un peu plus loin dans son don. »
Au mot Don, je m’étais tourné vers Zoey et j’avais grincé des dents. Parce que bien évidemment je plaisantais quand je parlais de fardeau, que ce soit elle ou sa lycanthropie et elle le savait très bien. Malade ou pas, elle m’avait tapé sur le système à jouer avec les mots.
Je lui tendis alors un petit grimoire que j’avais pris aussi dans l’armoire. Je le regardais dans les yeux pour continuer les instructions.
« Dedans, il a tout le nécessaire en Métamorphose de base pour changer le moindre placard à balai en petit forêt pour elle. Ca n’a absolument pas le pouvoir du Ciel et de la Terre qui lui faut les soirs de pleine lune, mais ça peut l’apaiser même avec une Potion Tue-Loup. »
Que je pris également soin de lui remettre en main propre.
« Ce soir, tu l’as prends Zoey. Et tu restes sage. Mais on reparlera de ça plus tard. Il faut vraiment que tu avances là dessus, parce que pour la sécurité du beau gosse en face de moi, tu pourras pas te refouler éternellement. »
Je serrai un peu les dents, parce que je disais la vérité et celle qui était la meilleure pour ma meilleure amie. Ma machoire se décontracta légèrement, ressemblant trop à Glenn quand j’avais cette attitude, je me contentais de poursuivre un peu plus calmement.
« J’y tiens comme à ma sœur. » dis-je à Léandre toujours les yeux dans les yeux. « Et crois moi, si je la laisse partir avec toi ce soir, c’est bien que je te fais plus confiance que tu le penses mais... »
Je lui mis alors une main sur sa magnifique épaule, pour le pincer un peu, qu’il se sente plus vivant et plus solide après ça.
« … fais vraiment attention à elle hein. »
Je le lâchais et je finissais par lui dire un peu plus taquin :
« Et oublie pas qu’ici c’est pas un Saloon… Aujourd’hui ça passe une entrée comme ça, mais la prochaine fois, je serai obligé de te faire embarquer pour éviter les soupçons des deux infirmières que tu as croisé. »
Je me tournais alors vers Zoey, et je l’embrassais sur le front.
« T’avais pas menti. Non seulement il est beau mais en plus il est fou de toi. T’es vraiment foutue ma chérie. »