Cwtch

Cwtch¹

octobre 2023

La voix de Freya raisonnait encore à son oreille et pourtant, on ne l'avait plus entendue depuis la veille quand, dans l'infirmerie de Poudlard, elle avait eu cet étrange épisode, sous les yeux de @Luke Korrigan , Aderyn et Maeve. Il n'avait pas fallu trente secondes à Maeve pour emporter sa fille loin du tumulte de Poudlard. Aderyn blême, sur ses talons, elles avaient traversé l'étroit et vertigineux pont de pierre et les portes monumentales de la forteresse s'étaient ouvertes sur leur passage. La vieille doyenne avait houspillé les quelques âmes qui s'étaient précipitées à leur rencontre. De l'eau, des onguents, des sels. La pauvre grand-mère ne savait plus à quel saint se vouer et finalement c'était Geraint lui-même, qui s'était chargé de venir sortir sa douce de l'échiquier, l'emmenant doucement par les épaules quand lui-même, observait de son oeil profond et inquiet la fine fleur de sa descendance, enfermée dans un mutisme impénétrable.

« Parle-moi Freya, je t'en prie. »

La voix de Maeve, rarement si inquiète, avait perdu toute forme de fermeté. Freya n'était pas du genre à crier au loup or, dans les toilettes de l'infirmerie, qu'avait-elle bien pu faire ou voir qui l'avait poussé à appeler si désespérément son père ? La chasseresse en avait eu le coeur brisé mais elle ne pouvait pas se permettre de s'arrêter à cela. Toujours sur le qui-vive, suspectant quelque vilain retour de bâton tout droit descendu d'Écosse, elle avait soigné et veillé sa fille la nuit durant mais n'avait pu trouver qu'une malheureuse bosse sur son front. Pas de marque suspecte. Pas d'objet ensorcelé qui aurait pu expliquer quoi que ce soit... et pourtant, tout était-là, juste sous son nez. Dans cette poche qu'elle avait retourné d'une main anxieuse et qui par, Merlin sait quelle diablerie, avait conservé le secret de cet anneau maudit que McLachlan avait donné à Freya. Elle aurait bien le temps de se maudire plus tard...

***

« Wnes di gysgu’n iawn ? ² Tu es réveillée... »

La voix de Maeve était marquée par la fatigue, à moins que ce ne fut l'inquiétude qui ne l'avait pas quitté depuis Poudlard. Sur la petite table de chevet, à côté de l'immense lit aux draps délicats, les reliefs boudés du souper de la veille avait disparu à la faveur d'un petit déjeuner. Le préféré de Freya, préparé des mains de la douce Aderyn.

« Comment te sens-tu, ‘Nau lygad i ³? »

Dans les yeux bleus de Maeve, aux iris glacés comme un matin d'hiver, on pouvait aisément voir que la chasseresse d'ordinaire si farouche, si solide, était à genou. Car il ne lui restait rien en ce monde de plus précieux que sa fille et, derrière ce mutisme insupportable, il lui semblait qu'elle était en train de la perdre.

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¹ Cwtch : un câlin ou une étreinte, avec l'idée d'offrir de la chaleur et de la sécurité. Ce terme typiquement gallois est souvent considéré comme intraduisible
² Wnes di gysgu’n iawn ? As tu bien dormi ?
³ ‘Nau lygad i : littéralement "mes deux yeux", terme affectueux qui montre bien à quel point la personne à qui il s'adresse est chérie.

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INFOS FICHE DE PERSO

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le matin

J'étais là, étendue sur ce lit, enveloppée par les voix emplies de préoccupation de ma mère et d'Aderyn. Mais en moi, il n'y avait rien, un vide béant qui me séparait du monde qui m'entourait.
Leurs paroles tentaient de percer ce néant qui m'habitait, mais elles semblaient rebondir contre une paroi infranchissable. Je ressentais leur amour, leurs soucis, mais c'était comme si j'étais scellée dans un état d'engourdissement absolu.
La veille, ma grand-mère avait fini par repartir, et même si je savais qu'elle était terriblement inquite, je n'avais pas pu la rassurer ...

J'avais passé la nuit ainsi, refusant de m'alimenter, le regard dans le vide. Chaque geste de ma mère, chaque effort pour me ramener à eux, se heurtait à ce mur invisible qui m'isolait. A vrai dire, je préférais être dans cet état-là car je savais pertinemment que tout avait commencé avec le fait d'apprendre qu'elle refaisait sa vie, laissant mon père à son triste sort.

Alors bien sûr, quelque chose s'était produit à Poudlard, quelque chose lié à cet anneau maudit offert par le mage noir McLachlan. J'aurais pu lui expliquer que j'avais ressenti la présence de mon père entouré de la Mort. Mais les mots se perdent dans ce silence qui m'enserre, impuissants face à cette absence totale de ressenti.

Ce n'était pas seulement à cause de ma mère, de sa tentative de refaire sa vie après la malédiction de mon père. Il y avait bien plus, des émotions tourmentées, un passé complexe qui m'étraignait. Je me sentais comme une coquille vide, présente physiquement mais déconnectée de toute forme d'humanité. Le néant s'était installé en moi, et malgré toute la peine que je savais que ma mère ressentais, j'étais incapable d'y répondre. Je me sentais juste... vide.

J'avais fini par m'endormir ... Et je l'avais vu. Lui, mon père, son regard tendre, son sourire rassurant. Il me regardait simplement, ainsi, me tendant la main. Mais lorsque j'avais tendu la mienne pour l'attraper, il avait ouvert les lèvres dans un cri déchirant, et il avait disparu. Je m'étais alors réveillée, en sueur, les larmes aux yeux.

Ma mère était de retour. Combien de temps était-elle partie ? Pas bien longtemps, je m'en doutais, mais elle semblait savoir que j'avais tout de même trouvé le sommeil. Contrairement à la veille, mon regard n'était pas vide. Ce cauchemar m'avait en quelque sorte sorti de ma torpeur. Je tournais alors la tête pour croiser le regard de ma mère. Mon coeur se serra. Mon père aurait dû être à ses côtés ... Mais il n'y était pas. Il n'était plus là ...

"Je veux rentrer à Poudlard."

Ce fut la seule chose que je fus capable de dire. Je n'avais pas envie de lui parler. Je n'avais pas envie de ressentir une nouvelle colère gronder. Elle l'avait abandonné, pour se jeter dans les bras de ce ... Jameson.

Ma voix était blanche, ne trahissait aucun sentiment. Je me fichais du petit-déjeuner qu'elle avait posé sur le côté. Je ne ressentais ni la faim, ni la soif. Je ne ressentais que le vide laissé par mon père ... J'avais presqu'envie de remettre la bague pour m'assurer de ce que j'avais ressenti. Mais cela me terrifiait également.

Codage par Libella sur Graphiorum

Elle eut un vague espoir de mieux en sentant les prunelles de Freya darder les siennes mais ce doux réconfort fut trop fugace pour être réellement saisi. La jeune femme ne répondit à aucune de ses questions et les tentatives de sa mère, si tendres fussent-elles, restèrent lettres mortes sans attente de retour. Cruellement piquée, la chasseresse fit au mieux pour ravaler tout ressentiment. Elle avait élevé cinq enfants, armée d'une patience dont elle ne se serait jamais cru capable, mais c'était toujours Freya qui trouvait le moyen de la mettre à genoux. Peut-être parce qu'étant le seul fruit de cet amour fougueux et dévorant qu'ils avaient partagé avec Eochaid, Freya déversait toujours ses mots au plus près de son coeur.

« Pas pour l'instant. », coupa la matriarche d'un ton posé mais inébranlable, « Freya, j'ai besoin de m'assurer que tu vas bien. Nous avons besoin de nous en assurer. Avec ce qu'il s'est passé au printemps dernier, je ne laisserai rien au hasard. »

Elle parlait bien évidemment de la confrontation avec McLachlan au Ministère de la Magie qui avait ouvert la voie aux pires angoisses pour elle. Après tout, le mage noir ne lui avait-il pas assuré qu'il y aurait des conséquences ? N'avaient-ils pas retrouvé un Eochaid dépossédé du peu d'humanité qu'il lui restait ? Elle ne pouvait prendre aucun risque pour sa propre fille. Cependant, elle sentait bien qu'il fallait à ce stade donner quelque chose si elle espérait obtenir quoi que ce soit de Freya. La jeune femme lui ressemblait pour beaucoup, et, si elle ne portait pas les couleurs de la maison de Serpentard, elle aurait aisément pu faire illusion au milieu d'étudiants de cette maison. Raison pour laquelle, sans doute, elle s'était retrouvée entourée de sa cousine et de quelques uns des mais de @Siobhán G. K. Almadovar dans cette mésaventure. Simplement, Maeve ne voyait pas de lien évident entre les plans des gobelins et ceux de McLachlan, perdu à des kilomètres dans son marais puant.

La chasseresse soupira profondément, signe qu'elle renonçait à quelque chose.

« Il me manque à moi aussi, plus que tu ne peux l'imaginer... »

Les mains posées sur ses genoux, le regard sur ses mains où l'alliance avait disparu depuis quelques temps déjà, Maeve avait le coeur gros. Elle n'aimait guère parler de ses blessures, encore moins de celles qui ne pouvaient cicatriser...

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le matin

Je n'avais aucune envie de lui parler. Il faut dire que depuis la dispute que j'avais eu avec Jameson Clearwater, je me sentais constamment en colère. J'avais cette impression que mon père avait été oublié, abandonné ... comme si au final, il n'avait jamais existé. Mais si c'était le cas, qu'étais-je, moi ? Le fruit d'un amour que l'on laisse de côté ... 4 ans ... C'était donc le temps que pouvait durer une relation quand l'un des deux était dans l'incapacité d'entretenir la flamme ?

J'avais pleinement conscience que je faisais de la peine à ma mère. Mais j'avais aussi ce don de choisir les mots qui piqueraient le plus, qui fâcheraient, et si je m'étais tue durant toutes ces heures, c'était justement pour éviter d'amplifier les tensions préexistantes. Face au refus de ma mère de me ramener à Poudlard, je soupirais. Je m'assis en tailleur dans mon lit. Les arguments utilisés par ma mère pour me retenir ici n'avaient aucune prise, et pour cause, je savais très bien que Fearchach n'avait rien fait sur moi. C'était elle qui avait menti ... C'était elle qui était tombée amoureuse d'un autre. C'était elle qui avait abandonné. Et c'était moi qui me retrouvais avec le fardeau de devoir sauver mon père.

"Quand tu dis nous ... ?"

Je ne finis pas ma phrase, je n'avais pas envie d'être insultante. Pas avec elle. J'avais beau lui en vouloir actuellement, j'étais incapable de lui parler comme je l'avais fait avec Jameson. Mais tant de choses me venaient à l'esprit ... Parlait-elle de ma famille ? Incluait-elle l'ancien directeur de Gryffondor ? Un bref instant, je me dis que ce nous aurait pu être mon père et elle ... mais ... la Mort ....

Je déglutis difficilement lorsqu'elle se livra à moi. Ainsi, Eochaid lui manquait ... Ce fut comme si elle remuait le couteau dans la plaie. D'ailleurs, je sentis les larmes me monter aux yeux. J'avais envie d'hurler, j'avais envie de lui dire que cela ne se voyait pas, qu'on avait plutôt l'impression qu'elle s'était empressée de se vautrer au lit avec d'autres, qu'elle avait même trouvé un remplaçant. Mais à la place, je serrais les poings.

"C'est pas flagrant ... Tu l'admettras."

Je fuyais son regard. Je sentais déjà que je lui manquais de respect, et je n'avais pas été élevée comme ça.

Codage par Libella sur Graphiorum

Elle n'avait rien oublié de la manière dont elles s'étaient quittées à Crone's Cwt. Mais Maeve était déterminée à ne rien faire qui puisse aggraver d'avantage la situation. Elle s'était suffisamment informée de ce que Freya venait de traverser pour que cela importe peu. Il n'en était pas de même pour la jeune femme qui nourrissait une rancune tenace, ainsi que le laissait clairement entendre ce nous. Maeve ne se laissa pas déstabilisée pour autant.

« Tes grands-parents, tante Rowene, tes oncles... Moi. Je ne vais pas tous les énumérer. »

C'eut été le genre de choses qu'elle se serait permis à un grand rassemblement des bardes. Prendre le temps d'énumérer un à un la quarantaine de Cynfeirdd qui vivant sous ce toit séculaire. Elle avait bien saisi l'allusion à @Jameson Clearwater mais ne releva pas. Il était évident que l'écossais n'était en rien concerné par ce nous quand bien même, bon nombre ici, avaient déjà accepté l'idée de ce nous-là.

Soucieuse tout de même de ne pas se cantonner au rôle d'un mur de sévérité, comme elle savait si bien le faire, Maeve prit le parti de s'ouvrir un peu et de parler de cet absent qui remplissait tout l'espace entre elles. Cela ne lui valut qu'une autre remarque acerbe. Freya ne lui adressa même pas un regard. Ca n'était pas de bonne guerre et pourtant, Maeve choisit une nouvelle fois de passer outre.

« Ça n'est pas flagrant uniquement parce que tu as décidé de le voir autrement. D'autres ici ne partageraient pas cet avis... », elle ne la quittait pas du regard. Maeve était d'un calme serein, apparemment à toutes épreuves contre les ruades de sa propre fille, « Je comprends ta rancoeur ou du moins je l'entends. Mais il n'y a rien que je puisse faire de plus pour t'aider à t'en défaire. C'est à toi de trouver ta voie là-dessus. J'espère seulement qu'elle laissera un petit espace pour moi, où qu'elle te mène. »

Lui parler de cet amour qui l'avait fauchée sans prévenir et dont elle avait farouchement essayé de se défendre ? A quoi bon, ça n'aurait fait qu'attiser les flammes de la haine que Freya semblait déjà porter à Jameson. Il n'y avait pas encore d'équilibre, pas même fragile et à ce stade, Maeve ne pouvait que douter qu'il y en aurait un un jour. Elle espérait simplement, qu'un jour, Freya puisse comprendre à son tour. Elle n'entendait pas lui livrer les dernières paroles de son père, pour ne pas en abîmer l'image chérie puisque c'était là tout ce qu'elles avaient encore d'Eochaid Korrigan. Elle ne lui dirait pas la violence de son choix. Ces terribles minutes de silence en guise d'adieux. Et les mots qui avaient suivi. Elle ne lui avait gère laissé le choix à son Eochaid de lui hurler ces mots à la figure, en chien fidèle aux yeux rougis, jamais elle ne se serait éloignée sans quelques cruels coups.

Elle était revenue ce jour là, sans lui, avec seulement ses yeux qui avaient déjà trop pleuré.

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le matin

Avais-je conscience que, doucement, les paroles de Fearchach avaient fait leur petit chemin jusqu'à mon esprit ? Non. J'étais persuadée que la colère qui flambait au fond de moi depuis quelques jours n'était que le résultat du comportement de ma mère et de ... son ... et de l'autre quoi ! Car oui, les jours étaient passés mais l'idée que cet homme voulait remplacer la place de mon père dans le coeur de ma mère était toujours présente.

"Alors tu peux les rassurer. Ca va. Enfin, ça ira ..."

Je décidai de ne pas en dire plus. J'aurais pu lui dire que je n'avais nulle envie de lui parler, que je préférais que ce soit ma grand-mère à mes côtés mais ... Même si je lui en voulais, je l'aimais. Et au final, peut-être que le fait d'être ici toutes les deux, le fait d'avoir à mes côtés ma mère inquiète pouvait permettre de nous expliquer plus tranquillement.

Alors lorqu'elle me parla d'autres qui ne partageaient pas mon avis, et du fait qu'il n'y avait rien qu'elle ne puisse faire, je captais son regard. Je restais durant une bonne minute silencieuse, me demandant jusqu'où je pouvais aller dans mes paroles. Avais-je envie que cela reparte en éclats de voix ? Avais-je envie de raviver chez ma mère le souvenir de tout ce qu'il s'était passé ?

"J'aurais juste aimé que tu me parles ... que tu m'expliques ce que tu traversais. Je sais bien que tu n'es pas du genre à t'étaler sur tes émotions mais ... J'ai tellement l'impression d'avoir été mise de côté dans tout cela. Est-ce que ..."

Je fuis alors son regard et je commençais à triturer les petites peaux de mes ongles. Je me sentais tellement idiote de poser cette question ... Mais elle me brûlait les lèvres, car j'en avais tellement douté ces derniers jours.

"Tu m'aimes malgré tout ?"

Je ne la regardais toujours pas. Je me sentais tellement faible ... tellement ... bête ... Et pourtant, j'avais besoin qu'elle me rassure. J'étais sa fille, sa fille unique. Alors bien sûr, elle avait élevé d'autres enfants, mais j'étais son sang ... Et elle restait, malgré tout, ma mère, celle qui m'avait portée, celle qui m'avait enfantée, celle qui m'avait nourri ...

Codage par Libella sur Graphiorum

Elle n'était pas sûre de partager l'avis de Freya sur son propre état de santé mais elle savait qu'elle pourrait compter sur Aderyn, sa mère, pour en déduire le diagnostic juste. Cela attendrait un peu. Le temps d'essayer, une fois de plus, sans doute en vain. Mais ça n'était pas suffisant pour la décourager. Armée de toute sa patience, Maeve était bien déterminée à obtenir quelque chose. N'importe quoi en fait sauf de l'indifférence.

Elle prit sur elle de ramener le sujet que Freya venait de jeter dans la conversation avec une indélicatesse voulue. Jameson. Eochaid. Les deux s'opposeraient toujours dans le coeur de Freya quand dans le sien il n'y avait pas de comparaison. C'était là le noeud du problème. Cette chose que Freya ne pouvait pas entendre. Mais Maeve choisit de ne pas mettre le doigt dessus pour l'instant, laissant la jeune femme s'ouvrir, un peu. A sa question, le coeur de Maeve flancha. Ses lèvres s'entrouvrirent de surprise et elle ne dit d'abord rien, plongeant intensément son regard dans celui de Freya qui avait hérité de ces iris bleu glacé.

« Tu en douterais ? » demanda la matriarche d'un voix blanche, sciée par la question, « Freya, de toutes les personnes de ton entourage qui est toujours là même quand tu ne veux pas d'elle ? Qui est toujours là pour te tenir tête ? Qui est toujours là pour regarder tes réussites, même de loin ? », il n'y avait qu'une seule réponse à cela. Bien sûr, Maeve n'était peut-être pas comme ces mamans parfaites qui vous dorlotaient en permanence, étaient capables de finir vos phrases à votre place ou même de prédire vos échecs sentimentaux, corriger une faute de goût évidente dans votre tenue. Maeve ne serait jamais de ces mères - copines qui récoltaient l'admiration des autres tout en sabotant d'avance leur relation avec leur progéniture. Mais elle ne prétendait pas non plus être la meilleure des mères, loin de là, « Freya, tu es ma fille. Il n'y a personne au monde que j'aime plus chèrement. Je ne suis sans doute pas la meilleure des mères, mais je ne te ferais jamais défaut. Jamais. Même lorsque tu penseras le contraire... »

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le matin

Ma carapace se fissure au fur et à mesure que ma mère se confie à moi ... J'ai comme l'impression qu'elle ne m'a jamais dit tout cela. Pourtant, la matriarche doit déjà m'avoir exprimé son amour, comme toute mère à son enfant, non ? Mon regard ne quittait pas le sien, cherchant cette honnêteté. Tout doucement, je sentais mon coeur se réchauffait, mais en même temps, les larmes me montaient aux yeux.

Je finis par baisser le regard, laissant rouler une larme sur ma joue. Je ne pleurais que rarement. J'avais toujours été assez forte pour ne pas craquer, et ce, même lorsque mon père avait subi une telle malédiction. Peut-être était-ce pour cela que ma famille n'avait pas vu à quel point je souffrais de son absence ? Je n'avais pas besoin de répondre "toi", toutes les questions que Maeve avait posées étaient rhétoriques. Lorsqu'elle cessa de parler, je restais donc silencieuse ... Une minute ... Peut-être deux. Un peu comme si j'avais besoin de temps pour absorber tout cet amour qu'elle venait de me donner. Puis, toujours sans dire un mot, je me rapprochais d'elle, et je posais ma tête sur son épaule.

Ce moment était comme suspendu dans le temps. J'enterrai ma hache de guerre. Pour combien de temps ? Je l'ignorais. Mais ce que j'avais vécu avec mes camarades Serpentard me revenait en tête. Notre vie était bien fragile, et j'étais peut-être en train de la gacher. Doucement, je me mis à chanter une berceuse dont je me souvenais : Suo Gan.

Lorsque je me sentis enfin rassasiée de tout cet amour, je relevais la tête et je posais ma main sur celle de ma mère :

"On va retrouver Papa ... Je te le promets."

Codage par Libella sur Graphiorum

Avec un infinie tendresse, Maeve referma ses bras autour des épaules de sa fille, l'enveloppant de tout son amour. Alors, pendant un bref instant, ce fut comme si l'une et l'autre se retrouvaient exactement à la place qui leur avait toujours été destinée. Freya se mit à fredonner, les rappelant à quelques vingt années en arrière, quand elle était juste assez grande pour trouver sa place contre le sein de sa mère pour s'endormir.

« Huna blentyn, nid oes yma ddim i roddi iti fraw... », compléta la mère, de sa voix toujours aussi juste et sûre.

Maeve ferma les yeux pour mieux inscrire dans sa mémoire cet instant trop rare, ce cwtch qui leur rappelait leurs attaches et la force de leur lien. Maeve posa un doux baiser sur la chevelure blond de lune de Freya juste comme celle-ci rompait l'étreinte. Observant encore de ces yeux aimants de mère la seule merveille de son monde, visage aux traits adorés encore lové entre ses mains en coupe.

Maeve acquiesça.

« Nous le retrouverons. C'est une promesse que je te fais. »

Elle avait jusqu'à présent toujours tu les moyens par lesquels elle entendait procéder. Trop consciente qu'il y aurait toujours une voix pour s'opposer ou lui mettre des moyens dans les roues car ces moyens étaient rarement autres que dangereux. Elle soupçonnait toujours @Siobhán G. K. Almadovar d'avoir découvert ses projets de mars d'une manière ou d'une autre et d'avoir été quérir la seule aide qu'elle sur laquelle elle pouvait compter pour absolument infaillible : @Jameson Clearwater . Ce contre-temps avait été fâcheux quand bien même elle n'avait pas le coeur de leur en garder grief.

« Il va me falloir un peu de temps pour réapprendre à connaître Fearchach, à cause de son changement d'état, la tentative de mars avait poussé au point de rupture la sombre magie du mage noir et elle avait littéralement dévoré, même soufflé, son enveloppe charnel, « ... mais qu'importe le temps que ça me prendra, je mettrais un terme à tout cela. Je n'ai pas l'intention de renoncer, quoi qu'on en dise... »

Elle pensait à @Luke Korrigan qui s'épuisait vainement à la raisonner. Maeve ne voulait rien entendre. Pour une fois.

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le matin

Ce fut un moment suspendu. J'étais dans les bras de ma mère, comme si tout était comme avant, comme si cette place avait toujours été la mienne. Les yeux fermés, je me laissais bercer. Le baiser était tendre, plein d'amour, et je me sentis comme revigorée par ce moment. C'était ce dont j'avais besoin depuis ... depuis longtemps en fait. La vie ne nous faisait pas de cadeau et, sans que nous nous rendions compte, nous perdions ces instants si précieux.

La promesse que ma mère me fit me toucha droit au coeur et, l'espace d'un instant, je faillis sortir la bague de Fearchach, espérant certainement trouver du soutien de la part de ma mère mais ... Non ... Car elle se mit à parler du mage noir, et je compris à ce moment que je me devais de la protéger, de faire en sorte de l'aider. Cela ne serait-il pas trop compliqué pour elle lorsqu'elle comprendrait ce que je faisais ? Je l'ignorais ... Elle comprendrait sûrement ... peut-être trop tard.

"Je voudrais que tu m'en dises plus ... sur ce mage ... Tu as dû, avec le temps, apprendre à le connaître, à savoir ce qui l'anime et pourquoi il a fait cela, non ?"

Je m'assis en tailleur, me séparant un peu à regrets des bras de ma mère. J'avais besoin qu'elle me parle de tout cela à coeur ouvert. Et peut-être que si je savais tout ce que ma mère avait engrangé comme connaissances sur Fearchach, je serai mieux armée pour mon projet.

"Je me suis demandée pourquoi il s'en prenait ainsi à notre famille et ... Je ne veux pas te cacher ce à quoi j'ai pensé. Je croyais que tu avais eu une histoire avec lui, ou alors qu'il était fou de toi ..."

Le mage noir avait réfuté cette hypothèse mais ... Pouvais-je le croire réellement ?

Codage par Libella sur Graphiorum

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