Rised (Eynaelle)

Je l’écoutais sans rien dire, allant et venant en faisant les cents pas désormais. Cette discussion m’agitait plus qu’autre chose en réalité. J’avais l’impression que tous, me demander de laisser plus de liberté à Siobhan. Mais… elle n’en avait jamais manqué et c’était justement bien là le problème. Elle avait toujours fait ce qu’elle voulait et elle était toujours aller où elle voulait. Les seuls fois où je m’étais dressé contre elle, c’était quand elle s’était mise en danger. J’avais l’impression d’être le seul à le voir.

« Le passé nous empêche de commettre les même erreurs. Enfin, en théorie. »

J’avais fait un geste vague de la main, parce que ce n’était absolument pas mon cas. Cherchant mes mots, je ne dis rien concernant les Gavalagh. Tous les sorciers gravitant autour de ce clan chasseur de Vélane, avait voulu la peau de ma fille. Je préférais ne pas rentrer dans cette discussion. Je revoyais encore les hommes cagoulés encerclé Siobhan et moi, arriver juste à temps…

« Tu comprendras peut être, quand tu auras des enfants. Qu’il est parfois préférable de mentir, que de leur dire la vérité. Si je lui avais dit, tu crois qu’il se serait passé quoi ? »

Je m’arrêtais. Tout le monde me jugeait là dessus. Mes yeux bleus, perçants, se posèrent sur ma nièce et je poursuivais.

« Si je lui avais donné sa véritable nature, tu crois qu’il se serait passé quoi ? » répétais-je

Je m’étais avancé, absolument pas menaçant, mais plutôt bienveillant. J’avais tiré la chaise à côté d’elle, car il y en avait toujours eu deux en face de celle de mon bureau et je m’étais effondré dedans.

« Elle aurait cherché à en savoir plus. Et elle se serait mise en danger plus tôt. Ce n’est pas un hasard si je lui dis la vérité que maintenant. J’en paie le prix fort certes, mais si c’était à refaire, je le referai. Maintenant, c’est une sorcière assez forte et puissante pour se défendre seule. Ca n’a pas toujours été le cas. »

Je m’assombrissais. Ce que mon père pensait ne comptait certes peut être plus, mais malheureusement la famille et le clan Korrigan ne s’arrêtait pas qu’à lui. J’avais l’impression de trouver réconfort et sagesse dans une jeune femme qui était bien trop jeune pour comprendre encore quoi que ce soit. Je souriais tristement.

« La jeunesse apporte beaucoup de choses, mais vous oubliez toujours l’expérience de ceux qui ont vécu. Tout n’est pas aussi simple, et tout n’est pas aussi facile. Il ne suffit pas de dire : on avance. Il y a d’autres éléments qui sont à prendre en considération. »

Quand elle parla alors de promesse, je tournais mon regard vers elle, soudain inquiet. Qu’est ce qu’elle entendait par promesse ? Mes yeux se plissèrent et je restais un long moment sans rien dire. Puis, mesurant le poids de ce que j’allais dire, je répondis doucement :

« Tu n’as aucune promesse à me faire, et il serait fort mal avisé de ma part de t’engager là dedans. Vis ta vie, profite. Ne t’occupe pas des anciens sorciers qui ont déjà fait beaucoup de dégâts. Occupe toi seulement de ton bonheur et de ceux des autres, sans te lier de quelque façon, à qui que ce soit. Je refuse de te faire promettre quoi que ce soit, de toute manière, je te fais confiance Eynaelle. »

Mes yeux se posèrent sur elle. J’avais en face de moi la fille d’un ennemi, voir de ma pire ennemi. Et pourtant, je lui faisais confiance, du moins… de manière mesurée, mais ça, je me gardais bien de lui dire. Elle pouvait très bien agir de la part de sa mère, sans s’en rendre compte.

Je restais de marbre, et je trouvais que plus la conversation avançait plus l’audace de la jeune fille était visible. Je me contentais de sourire simplement, car je n’avais pas spécialement quelque chose à répondre de tout cela et encore moins lui donner d’information. Je me contentais de l’écouter, calmement et patiemment à chacune des réponses qu’elle me fournissait. Elle avait déjà une bonne sagesse pour son âge, mais malgré le côté féérique, elle aussi manquait d’expérience de la vie de manière générale à mon sens.

« Tu n’en n’est pas encore là. Tu devrais d’abord te concentrer sur tes études avant de me faire devenir grand oncle. » dis-je simplement avec un léger sourire en coin.

Je réfléchissais, à ce que je pouvais dire. Non, je n’avais certes pas pris les décisions les plus intelligentes, mais j’avais pris les plus protectrices d’un père qui savait que sa famille était en danger à partir du moment où elle était venue au monde. J’avais connu la guerre, la vraie. Et je savais que la folie des sang purs et de ceux qui avaient autrefois les Mangemorts, ou ceux qui pensaient pareil, ne s’arrêteraient pas là.

« Je n’ai pas pris les décisions les plus intelligentes, mais j’en ai vécu assez durant la grande guerre pour avoir anticiper le fait que la pensée générale du monde des sorciers allaient sombrer un jour comme c’est le cas actuellement sur l’opinion qu’ils ont des hybrides. C’est un hydre. Nous avons couper la tête une fois, mais je savais qu’elle repousserait plus tard. »

Mes yeux se posèrent sur elle, je savais qu’au fond, on était d’accord sur beaucoup de chose, y compris avec sa mère. Mais, à la différence d’elle et ce qui bloquait actuellement avec Siobhan, nous n’avions pas les même solutions pour éliminer cette façon de penser. Si j’étais directeur c’était que j’étais convaincu que le dialogue, et l’éducation, pouvait encore nous sauver pour l’avenir. Alors que je savais qu’eux, ne pensait que par la vengeance et le sang. Ce qui n’allait, qu’à long terme, ne faire qu’empirer la situation.

« Tu n’es pas idiote. Et je ne suis pas plus intelligent que la moyenne. Et visiblement nous pensons la même chose. A la différence que cette ressemblance peut un jour nous amener à nous retrouver face à face, si jamais tu ne fais pas les bons choix. »

C’était tombé lourdement, comme un coup de tonnerre. Pourtant je l’avais dit de manière simple et calme, et surtout avec le coeur un peu déchiré. Mais il était certains que si un jour la situation empirée, et que je devais aller plus loin, il était possible qu’elle se trouve sur ma route. Bien sûr, je n’étais pas assez mauvais pour lui vouloir la mort. Mais, en bonne poufsouffle, je savais qu’elle serait fidèle et tenace. Je me levais, et avec un calme olympien j’ouvrais la porte d’un coup de baguette et je lui posais une main sur l’épaule en lui indiquant calmement la sortie du bout de ma baguette .

« Moi aussi, c’est un honneur. Et je suis fier que Siobhan soit bien entouré, ne me fait pas mentir là dessus, et j’espère qu’un jour, nous serons réellement plus proche que cela. »