See What's On The Inside

Ils avaient passé trois semaines à tourner autour du navire de pierre et avaient étudié sous toutes ses coutures les environs. De l’épaisseur de la roche, de la composition du basalte résonnant jusqu’aux vibrations à l’aide de quelques thermo-magnético-calculateurs. Les ondulations étaient irrégulières mais faibles. Pas de quoi faire peur. Ils n’avaient pas eu peur en pénétrant dans l’enceinte du tertre et s’étaient enfoncés jusqu’à la grande fresque qui affichait Hel.

C’était à partir de ce moment qu’il aurait fallu fuir mais ils n’avaient pas eu le temps.

« On devrait avancer » avait soufflé James alors qu’Apolline Dunn semblait prise d’une angoisse terrible à l’idée de finir ensevelie. Lui aussi n’en menait pas large mais le serpentard se concentra pour ne rien relâcher. Pas maintenant.

@Jameson Clearwater avait dit quelque chose comme quelqu’un essaye d’entrer mais eux étaient à l’intérieur. Était-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? La Caverne grognait. On entendait bientôt le cœur battre au rythme des tambours alors que le vent glacial poussait l’odeur du charnier jusque dans leurs narines. L’angoisse au fond de l’estomac, ils s’étaient avancés comme un seul homme jusqu’à que le professeur ne manque de tomber.

Un pont devant eux, quelqu’un derrière. L’étau était en train de se resserrer.

Finalement Apolline passa la première, pressée de voir autre chose que ses murs étouffants autour d’elle. La petite fille spectre la regarda d’un air triste, flottant toujours au-dessus du vide. En contrebas, James crut apercevoir des ossements. Ce n’était pas seulement de l’obscurité mais bien un ruissellement d’une eau spectrale, verte-turquoise, semblant sale. Des centaines d’épées dérivaient en silence au-dessus des cadavres depuis longtemps blanchis.

« Vous ne devriez pas vous approcher » souffla la petite fille, toujours dans cet étrange bruit entre le soupir et l’agonie, « seules les âmes braves peuvent – »

Un nouveau fracas se fit entendre derrière eux.
La petite fille releva le visage alors que son corps tout entier se fissura. Cela fit l’effet d’une porcelaine brisée. Alors qu’elle reposait son regard étonné sur Apolline, elle s’effrita tout entière et s’évapora comme de la poussière, tendant la main vers eux.

James jeta un regard à Jameson, l’air grave.

Était-ce bon signe ou mauvais signe ?

Un nouveau fracas se fit entendre au-dessus de leur tête, comme si on cherchait à faire exploser la glace au-dessus de leur tête.

Peut-être fallait-il mieux entrer dans la suite de la Caverne et affrontait on-ne-sait-quoi plutôt que d’attendre que le ciel ne leur tombe sur la tête ? James ravala sa salive et alors qu’il allait pour dire quelque chose, une fissure nouvelle se créa mais cette fois-ci tout le long de la porte. Un nouveau fracas au-dessus d’eux et la porte de pierre s’ouvrit, libérant avec elle dans un long râle d’agonie une dizaine de spectre informe dégageant une odeur désagréable.

Ils passèrent à travers Jameson, Apolline et James, leur glaçant les os, puis disparurent.

Alors que James allait pour dire quelque chose, la même brume d’avant commença à rouler sur le sol en nuages épais et opaques et bientôt les recouvrit tout entier jusqu’à que même à quelques centimètres les uns des autres, ils ne voient plus rien. Ni le pont, ni la porte, ni même leurs propres mains.

« Ca va ? » Le silence seulement lui répondit.
« Apo’ ? Jameson ? »
Le silence, de nouveau.

La brume vous a engloutie sans même que vous ayez pu vous en prémunir, et quand bien même vous auriez essayé, ça n’aurait servi à rien.
Sur vos fronts, la marque de Jameson vous brûle légèrement mais reste intacte.

Vous pouvez hurler ou gesticuler, vous n’entendrez aucun retour et ne sentirez aucun d’entre vous. C’est comme si vous étiez seul, simplement et purement seul.

La brume reste quelques longues secondes, elle vous pénètre au corps, jusque dans les os. Vous pouvez sentir sa morsure jusque dans les chairs ; ça vous fait le même effet que les fantômes, ou pour les plus expérimenter, comme la lecture de votre esprit par un sort de légilimencie. Vous ne pouvez malheureusement pas vous défendre contre ce qui semble invisible et incorporel. Ça dure quelques longues secondes et puis, soudainement, plus rien.

Quand vous clignez des yeux, la brume se retire et vous n’êtes plus dans la caverne.

@Jameson Clearwater, quand vous ouvrez les yeux, vous êtes dans l’obscurité mais vous reconnaissez rapidement les lieux. C’est la maison de votre mère, plus exactement le jardin où vous avez grandi. Vos pieds sont dans la bruyère. Tout est très silencieux mais quelque chose vous angoisse et vous étreint le cœur.

Soudain, un éclair vert puis rouge passe derrière une fenêtre. Vous entendez des cris, des hurlements. Ça vient de dans la maison. Vous reconnaissez ces sortilèges – ils vous ramènent à ce qui a été jadis votre quotidien : la guerre.

@Apolline Dunn, quand vous ouvrez les yeux, vous êtes sur un lit d’hôpital. La chambre est lumineuse, claire et elle est décorée de plusieurs bouquets qui semblent vous souhaiter beaucoup de courage. Il y a même plusieurs ballons qui volent jusqu’au plafond. Ils sont enchantés et sur eux on y voit les visages animées de vos amis.

En face de vous, votre père, Adair, parle à voix basse avec le médicomage. Votre mère, Love Dunn, retient ses larmes. C’est la première fois que vous la voyez dans cet état. Quelque chose vous tort l’estomac. Vous avez peur. Est-ce que vous allez mourir ?

@James Grey, quand vous ouvrez les yeux, vous êtes sur un petit chemin. Il n’y a personne, pas un chat, mais le toit de la chaumière qui vous fait face est alourdie de longues tiges de fleurs que vous reconnaissez. Ceux sont celles que vous avez déjà vu, jadis, dans les serres de votre tante Lilith Grey. Quand vous jetez un œil à la barrière, vous devinez qu’elle vient d’être refaite tout récemment. Elle est à peine lasurée.

Sur la boîte aux lettres, vous voyez « J.&A. ».

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@Jameson Clearwater ; @James Grey & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

Si l’atmosphère était déjà glaciale et peu rassurante, cela ne s’améliora pas par la suite. C’était comme si la Caverne était sur le point de céder, eux dedans. Apolline n’avait pas envie de mourir ensevelie. Sa claustrophobie ne la quittait pas. C’est sans doute pour cela que la jeune femme était passée la première pour rejoindre l’autre côté du pont, et également cette petite fille ressemblant à un spectre.

Sa remarque fit ralentir Apolline, presque l’arrêter. Elle fronça les sourcils en pivotant sa tête, regardant derrière son épaule ses compagnons d’infortune. Et finalement, c’est le grand bruit de fracas qui arrêta totalement Apolline. Son sang se glaça, d’abord terrifiée à l’idée que la caverne ne les enferme pour toujours, puis apeurée du sort de la fillette qui lui avait lancé un dernier regard étonné avant de disparaître brusquement.

Mais ce qui horrifia le plus Apolline fut la dizaine de spectres informes qui avaient envahi les lieux après le dernier gros fracas. La jeune femme n’eut même pas le temps de lever sa baguette pour tenter une défense qu’ils passèrent à travers les trois sorciers. C’était tellement désagréable. Elle sentait cette intrusion au plus profond de sa chair, jusqu’aux os. Et cela ne s’arrêta pas. Car après les spectres, ce fut la brume. Bien plus tenace, bien plus dangereuse qu’au début. Là encore, Apolline avait l’impression de la sentir au plus profond d’elle t c’était particulièrement gênant. Elle avait l’impression que Peeves lui faisait une mauvaise farce, en plus intense.

Sa peur se mélangea à la panique quand elle n’aperçut plus personne à ses côtés. Elle pivota à 360°. Mais rien. Elle ne voyait plus rien. Apolline plissa les yeux. Mais l’instant après avoir cligné des yeux, le décor changea radicalement.

Au-delà du décor, la position d’Apolline changea également. Elle qui était debout l’instant d’avant se retrouvait allongée dans un lit. Comment cela était-il possible ?

« Où…Où suis-je ? » demanda-t-elle à haute voix avant même d’avoir mieux observer l’endroit où elle se trouvait.

Ce n’est qu’en tournant la tête sur le côté qu’elle aperçut ses parents en compagnie d’un médicomage. Apolline fronça les sourcis, ne comprenant rien à la situation. Pourtant, elle ne se sentait pas en pleine forme. Elle sentait un mal en elle, quelque chose qui lui tordait l’estomac. Est-ce qu’il s’agissait simplement de l’expression de sa peur ou avait-elle quelque chose de plus grave nécessitant son admission…dans un hôpital ?

« Qu’est-ce qui se passe ? Où sont Jameson et James ? » paniqua Apolline qui décida de se redresser brusquement, le visage grave.

Elle fixait ses parents, attendant une réponse de leur part. Pourquoi sa mère avait-elle les larmes aux yeux ? Elle qui était pourtant si forte, si redoutable. Que diable s’était-il passé en Norvège ? Comment pouvait-elle avoir atterri ici ?

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Emotion is the engine of change.

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03.2022

feat. @James Grey & @Apolline Dunn

Ne pas s'approcher. Seuls les braves le peuvent. Jameson serrait les dents alors qu'il voyait Apolline s'élançait malgré tout sur le pont de pierre. La jeune fille spectrale les mettait en garde. En d'autres circonstances, Jameson lui aurait probablement brandi son fier héritage de Gryffondor pour témoigner de sa bravoure et de son courage, mais pour le moment, il veillait à ce qu'il n'arrive rien aux deux gosses. Baguette dans les mains, entendant vaguement au loin des gens tentaient d'entrer dans cette grotte qui ne semblait vouloir personne d'autres que les jouets qu'elle venait de se trouver, Jameson sentait la sueur perler au dessus de sa lèvre supérieure.

Le corps de la petite fille se désintégra comme un château de sable sous un vent moyen.
« - Allez, Apolline, maintenant, on accélère. COURS ! »
C'était tout du moins ce qu'ils s'apprêtaient à faire après un court échange visuel avec James lorsque soudain, les portes de pierre s'ouvrirent, laissant s'échapper des dizaines de spectres qui les traversèrent de plein fouet. Il n'eut pas le temps de lever sa baguette pour lancer un charme du bouclier ou un ectoplasmus qu'un froid terrifiant les envahissait.

Jameson avala difficilement sa salive. Lorsqu'il releva les yeux pour voir les gosses, il se trouvait au Domaine, aux Hébrides, devant l'imposante maison des Clearwater. Pieds nus dans la bruyère du jardin du manoir familiale, Jameson se demandait bien ce qu'il fichait, vêtu d'un simple pantalon de pyjama et d'un tee-shirt blanc. Baguette dans les mains, il mit du temps à comprendre ce qui se passait.

S'il eut un mouvement de sursaut se disant que ce n'était qu'une vision, un mauvais rêve, sa volonté fut soufflée comme une bougie lorsqu'il vit, au traverse de la fenêtre, des éclairs de magie passaient de droite à gauche.
« - Maman... Papa... » Murmura Jameson, la terreur lui prenant le cœur.

Il se met à courir, ouvrant la porte d'un sort rapidement exécuté, pour aller les défendre.

La brume l’ensevelit seulement pour le recracher, de longues minutes plus tard pendant lesquelles il était resté seulement impassible. Pas indifférent. Seulement impassible. Plus guindé encore dans son costume, à mesure que le froid pénétrait dans ses os, pénétrait dans ses chairs. @Jameson Clearwater avait disparu. @Apolline Dunn avait disparu. Ne restait dès lors que cette étrange clairière à la bruyère fine balayée par une bise du mois de mai. Fraîche mais agréable.

James baissa les yeux sur lui-même, mais il n’y avait rien de particulier. Ses chaussures étaient cirées, son pantalon bien repassé. Sa chemise ? Il portait une chemise. Il releva doucement la tête, jetant un regard curieux à cette scène. Il ne reconnaissait pas les lieux. Était-il déjà venu ici ? L’air était doux, presque trop doux. Son nez lui fit mal soudainement, alors James Grey leva la main pour effleurer sa narine mais il n’y avait rien. Seulement une douleur latente.

Il inspira profondément et fit quelques pas vers la barrière, mué par un besoin maladif de savoir où il était. Il posa un regard sur la boîte aux lettres qui ne le renseigna pas davantage.
J&A
J&A
Comme dans James & Ana.

Son sourire frémit sur ses lèvres à mesure qu’il ravalait sa salive. Son cœur se mit à battre étrangement dans sa poitrine, plus fort, plus vif. La Caverne tentait de l’enfermer dans une sorte de Risèd ? James plissa les yeux et poussa finalement la barrière.

Les fleurs qui pendaient au-dessus du toit et tombait comme un rideau donnaient une impression charmante et rustique. Ses yeux coururent sur la maisonnée. Il n’aurait jamais imaginé choisir ce genre de bicoque pour vivre. Le Domaine de Dean reviendrait nécessairement à Brivael mais il s’était imaginé quelque chose de plus boisé. Peut-être un lac pour les soirs d’été investir une chaise et observer le reflet de la lune sur la surface, un livre à la main. Peut-être.

Son cœur cependant se délecta doucement de l’idée. Il aurait accepté la bicoque, le sel marin, la bise froide et même de vivre seul et sans le fou. C’était peut-être bien de ça qu’il était question d’ailleurs ? Ses parents l’avaient peut-être véritablement déshérité. Il eut un petit sourire amusé en imaginant le visage froissé de Joleene Black au bout de sa table, imaginant déjà ses yeux émeraude faire jaillir des vipères sur la longue table de la salle de réception.

Il avança sur le petit chemin et par acquis de conscience, toqua à la porte.

Un instant, il se fit la réflexion que ce n’était qu’un rêve.

Sinon, pourquoi n’avait-il pas de bouquet de fleurs ?

@Apolline Dunn

Quand votre voix résonne dans la pièce, elle capture l’attention de toutes les personnes présentent et des airs graves et inquiets s’inscrivent sur leurs visages. Adair Dunn, lui, se contente de froncer les sourcils d’un air méprisant et dégoûté, jetant un regard à l’infirmier :

« Vous nous avez dit qu’elle n’avait plus aucune magie dans les veines, pas qu’elle était aussi devenue débile ! »

Love Dunn se cache le visage dans ses mains et pleure davantage encore, n’arrivant plus à retenir ses larmes. Vous pouvez l’entendre demander à Merlin ce qu’elle a fait pour mériter ça.

« Il faut la réparer » continue votre père alors que l’infirmier ne sait pas où se mettre.

@Jameson Clearwater

Quand la porte s’ouvre devant vous, Jameson Clearwater, vous pouvez malheureusement voir devant vos yeux ce que vous redoutiez le plus. Il n’y a malheureusement aucun mot qui peut décrire ce que vous ressentez à ce moment-là.

Proche de la porte, c’est le visage d’Amastan qui vous frappe le premier, figé à jamais dans la surprise. Face contre le sol, vous pouvez en déduire qu’il a été frappé de dos.

Plus loin, Ellie Clearwater et Betty Clearwater ont trouvé la mort dans un sort de découpe particulièrement sanguinolent.

Quand vous tournez la tête, comme vous le redoutiez, à la place qu’occupe toujours la vieille Maggie, vous y trouvez un cadavre. Elle a pu se lever, elle a voulu se lever, mais frapper en plein cœur elle est tombée aussitôt. Son expression est tordue, entre peine immense et frayeur extrême.

Vous n’avez malheureusement pas le temps de vous attarder sur les détails. Les sortilèges fusent à l’étage et vous entendez des cris, des « non ! », des « oh mon dieu », « tu es fou ! », des « arrêtes ».

Ce sont les enfants qui hurlent.

@James Grey

Quand la porte s’ouvre devant vous, vous découvrez un homme d’un âge moyen, l’air plutôt bonhomme et détendu. Il tient dans ses bras un bébé qui est profondément endormi, aux boucles brunes.
Il vous jette un regard surpris, avant de regarder vos mains, puis de nouveau votre visage avec un petit sourire crispé :

« Euh… oui ? Je peux vous aider ? Vous êtes ? »

Il a un moment d’hésitation face à votre silence, alors il reprend :

« Ah ! Vous êtes un cousin d’Ana j’imagine ? » Il semble voir quelque chose dans votre réaction car il a un sourire amusé : « Elle est pas là pour le moment. Elle revient d’ici quelques minutes. » Il recule, comme pour vous laisser entrer : « Vous prendrez bien un café en attendant ? Je ne savais pas qu’elle avait un autre cousin, autre que Brivael. »

Il vous tourne le dos et se dirige vers la cafetière qui s’anime magiquement.

Vous êtes dans une cuisine où une belle table de chêne sombre trône.

(Facultatif) Tirez un dé "Action Compliqué" :
Si échoué, vous ne réussissez pas à vous rendre compte que ce n'est pas la réalité. Si réussi, vous vous rendez compte qu'il s'agit d'une manipulation.

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@Jameson Clearwater ; @James Grey & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

Les airs graves et inquiets qui se lisaient sur les visages de ses parents et du médicomage terrifiaient Apolline. Comment avait-elle pu arriver là ? Comme avait-elle pu passer de la Norvège à un hopital…sans doute Sainte Mangouste…sans n’avoir aucun souvenir. C’était juste…impossible. A moins d’avoir été oublietté. Apolline fixa les trois adultes, son regard se posant d’abord sur le médicomage qui semblait inquiet, presque triste du sort d’Apolline. Puis elle le laissa naviguer vers sa main qui avait les larmes aux yeux, une humidification qui se fit plus importante quand la voix d’Apolline avait raisonné dans la chambre d’hôpital. Mais c’est finalement l’air méprisant et dégouté de son père, Adair Dunn, qui déchira le plus Apolline. Elle sentit son cœur se serrer, les larmes monter en entendant son père lui annoncer la sentence, tout en l’insultant à moitié.

« Je…Comment pouvez-vous dire ça, père ?...Je…ne… »

Mais Apolline bafouillait. Elle n’arrivait même pas à tenir tête à son père. C’était certainement celui qui avait le plus d’emprise sur Apolline. Et le voir ainsi, si déçu d’elle…ça l’affectait profondément. Son regard se posa alors sur sa mère, qui ne cesser de pleurer. C’est à ce moment-là qu’Apolline commença à douter. Son comportement n’allait pas. Jamais elle n’aurait laissé son mari parler ainsi de sa fille, encore moins insinuer qu’elle était cassée et qu’elle devait être réparée. Elle se serait montré beaucoup plus bienveillante à son égard, elle serait venue à son chevet, proche d’elle.

« Non. C’est impossible. Tout ceci n’est…tout ceci ne peut pas… » balbutia Apolline qui sentait les larmes de tristesse se remplacer petit à petit par une colère profonde. « Tout ceci n’est pas VRAI ! » hurla Apolline qui décida de se lever de son lit, presque d’un bond.

Restait à savoir comment prouver une bonne fois pour toute à son cerveau qu’il ne s’agissait pas de la réalité. Toujours dans son impulsivité, presque une furie, Apolline cherchait une baguette. Malheureusement en vain…

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03.2022

feat. @James Grey & @Apolline Dunn

Le corps d'Amastan le figea sur le seuil de la maison alors qu'il conservait encore la poignet de la porte dans sa main. Son autre main, celle qui tenait sa baguette magique, se mit à trembler fortement alors qu'une violente douleur lui étreignait le cœur. Il lâcha la porte, s'approchant de son beau-frère. Une trace de brûlure dans le dos montrait qu'il avait été attaqué de dos. L'attaque venait de l'intérieur. Un rocher semblait lui tomber sur l'estomac alors qu'il se redressait rapidement, se concentrant sur les bruits à l'étage pour ne pas perdre pied.

Il enjamba le corps d'Amastan après lui avoir fermé délicatement les paupières, passant sa tête dans le salon où un spectacle macabre se dessinait. Le corps sans vie de sa sœur et de Betty, complètement ensanglantés manquèrent de le faire vomir. Il posa sa main sur l'encadrement de la porte, les larmes lui montant aux yeux lorsqu'il vit le visage tordu par la peine et la peur de sa mère.

Inconsciemment, Jameson commençait à y comprendre quelque chose que son cerveau ne souhaitait pas qu'il découvre. L'identité de l'assassin.

Lorsqu'il entendit un Tu es fou et des suppliques afin que tout ce macabre spectacle s'arrête, Jameson se mit à courir, se concentrant exclusivement sur les personnes encore vivante pour ne pas perdre la tête. Ce n'était pas le moment de se lamenter. La douleur serait pansée après.

Jameson gravit les escaliers quatre à quatre... Prêt à jeter un charme du bouclier lorsqu'il serait en haut.

« James Grey » souffla-t-il sans même y croire vraiment.

Qui était-il ? Qui était-il ?

Pourquoi parlait-il d’Ana ? Pourquoi Brivael le connaissait-il ?

James entra, machinalement. Les épaules plus lourdes, les épaules douloureuses soudainement. Son regard suivit la silhouette qui naviguait, l’enfant endormi contre le sein. La gorge de James se serra mais il attendit, sage, poli.

« Un cousin, oui » souffla-t-il une nouvelle fois, pour la forme, alors que ses oreilles commencèrent à bourdonner, « le frère de Brivael justement » continua-t-il.

Ses yeux se posèrent sur une photo qui trônait contre un mur. Lui et Ana y semblaient heureux. Il y avait un petit garçon. Un tout petit garçon qui devait avoir grandi depuis. L’œil de James y resta de longues secondes, secondes pendant lesquelles son myocarde se mit à accélérer dans sa poitrine, plus fort, de plus en plus fort. Le vacarme du sang dans les veines, la rage furieuse.

Il perdait pied.

Le sang commença à couler du nez de James Grey, d’abord quelques gouttes, puis rapidement un torrent chaud et poisseux. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais l’homme se retourna, tout sourire vers lui.

Dans la belle cuisine.

Dans la belle maison.

Dans la belle petite vie. Paisible. Honnête.

Cette image lui donna la nausée.

« Et… vous êtes qui pour Ana ? »

Ses yeux se posèrent sur sa main où sa baguette était désormais, apparue par enchantement.

Il était quasiment sûr qu’elle n’y était pas la seconde juste avant.

@Apolline Dunn

Le regard que vous jette Adair Dunn est toujours aussi dur, aussi méprisant. Il fronce les sourcils et vous jette un regard presque courroucé, avant de détourner le visage vers l’infirmière pour reprendre sa conversation. Vous ne comprenez pas tout, mais vous entendez des mots qui vous parlent, qui vous apostrophent même : amnésie, encéphalite, convulsion, aphasie partielle à grave, élocution compliquée…

Quand vous entrez dans une rage complète et sautez de votre lit, votre père et l’infirmier sursautent. En revanche, la porte s’ouvre sur un inconnu qui n’a pas de visage – sa face est lisse, sans orbite, sans bouche. Derrière lui, vous devinez un autre décor. Une autre partie de l’illusion ? Ou une autre illusion seulement ?

Vous pensez reconnaître au loin les voix de James et Jameson.

@Jameson Clearwater

Jameson, vous gravissez les marches, vous entendez votre propre cœur qui tambourine tout près de vos lèvres. Vous savez ce qui va se passer. Vous savez qui vous allez voir au bout de ce couloir, parce que ce pressentiment ne ment pas, parce qu’il vous a parfois réveillé la nuit. Vous ne voulez pas y croire. Vous refusez d’y croire.

Pourtant, pourtant… au bout de ce couloir, sortant de la chambre d’@Eleanora Clearwater, vous l’entendez tout d’abord. Ce petit chuchotement rauque, grave.

« Il faut le faire, il faut le faire avant qu’ils ne le fassent pas… ils auront moins mal si c’est moi, oui, faut les achever avant que le feu… avant qu’ils arrivent… »

Enfin, la tête dépasse l’encadrement, marbrée de sang.

Il est là.

@Braxton Clearwater vous jette un regard fou, un regard perdu.

@James Grey

« Le frère de Brivael ? Incroyable » se moqua doucement l’homme, tenant d’une main sa baguette pour finir de faire couler le café. « Vous ne lui ressemblez pas du tout ! »

Un rire joyeux s’échappa des lèvres du gars qui jonglait avec l’enfant.

La seconde d’après, il s’arrêta, fronçant un peu les sourcils comme s’il n’avait pas compris quelque chose.

Il se retourna, jetant un œil à James.

« Moi ? »

Il eut un petit rire moqueur :

« Vous délirez, James ? C’est moi ! John ! Le mari d’Ana ! Elle ne vous a pas parlé de moi ? »

Un rire passa de nouveau sur ses lèvres.

« Vous sortez d’Azkaban ou quoi ? »

(Facultatif / pour Jameson et James)
Tirez un dé "Action Compliqué" :
Si échoué, rien ne se passe.
Si réussi, vous réalisez qu'il s'agit d'une illusion.

(Pour @Apolline Dunn)
tu lances un Dé Simple :
Si tu réussis, tu entres dans l'Illusion de James.
Si tu échoues, tu entres dans l'Illusion de Jameson.

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@Jameson Clearwater ; @James Grey & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

C’était pourtant pas inattendu de la part d’Apolline de réagir de manière impulsive, non ? Mais cela fit quand même sursauter son père et l’infirmier. Leur conversation entre ces deux-là, Apolline ne l’avait pas apprécié. Elle était prête à demander plus d’information. Elle ne comprenait pas comment l’infirmier pouvait avoir de tel mot à son sujet. Elle n’était pas débile, elle comprenait plus au moins de quoi il parlait. Non. Elle n’avait rien au cerveau. Il fonctionnait parfaitement et elle ne savait pas avoir perdu le langage. D’ailleurs, Apolline voulut leur prouver, histoire de leur faire fermer leur bouche. Mais quand Apolline ouvrit la bouche, la porte s’ouvrit sur un inconnu sans visage.

Sa bouche resta ouverte, ne produisant aucun son. Qu’est-ce que c’était ça ? L’individu était complètement terrifiant. Ce manque de visage était gênant. Pourtant, derrière l’épaule de cet inconnu, Apolline aperçut un décor nettement différent de sa chambre d’hôpital. Elle sembla même entendre des voix très familières.

« James ! Jameson ! » s’écria Apolline, presque soulagée d’entendre les voix de ses compagnons d’aventure.

Cela prouvait une chose. Elle n’était pas dans la réalité. La jeune femme décida de lancer un regard noir à son père et à l’infirmier, puis de passer derrière l’inconnu en lui mettant un coup avec son épaule…sans réellement le vouloir. Le pas pressé, Apolline marcha vers ce nouvel environnement. Lorsqu’elle remarqua qu’elle était désormais dans une cuisine. Elle voyait enfin James, en compagne d’un autre jeune homme. Il lui servait le thé ou le café. Cette scène en apparence bienveillante fit froncer les sourcils d’Apolline. Quel était l’intérêt de cette illusion ? En quoi boire un café avec un jeune homme était dramatique, source de souffrance ?

En réalité Apolline n’avait pas le temps de chercher les réponses à ses questions. Elle avança vers les deux jeunes hommes qui étaient en pleine conversation. Apolline n’écouta qu’à moitié. Après tout, cela ne semblait pas intéressant, pas pertinent. Sans crier garde, Apolline attrapa le poignet de James puis se mit devant lui.

« James. Je sais pas ce qui se passe. Mais c’est pas la réal… »

Mais Apolline se stoppa. Elle tourna sa tête vers l’inconnu, lui gratifia un sourire gênée, oubliant presque les bonnes manières.

« Désolée ! Bonjour. » salua Apolline avant finalement de secouer la tête de gauche à droite. « Non mais…je vais pas bien moi. Je parle à des gens qui n’existent pas. » soupira Apolline avant de tourner de nouveau la tête vers James.

Son regard se baissa sur la main de James. Apolline écarquilla les yeux.

« Donc toi tu as le droit à une baguette et moi des insultes de mon père. C’est vraiment injuste. » pesta Apolline plus à elle-même qu’à James. « N’y pense même pas James ! » l’avertit-elle, s’adressant cette fois-ci bien à lui, le ton sec.

Il était hors de question qu’il utilise sa magie dans un endroit qui ne semblait pas être réel.

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