So the world may become like itself again

So the world may become
like itself again
"Before You Came" by Faiz Ahmed Faiz
Don’t leave now that you’re here—
Stay. So the world may become like itself again:
so the sky may by the sky,
the road a road,
and the glass of wine not a mirror, just a glass of wine

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Au dehors, les allées enneigées du jardin, abrités sous l'infinité de l'enchantement de ciel magique, étaient pure merveille de sérénité. Aphrodite, qui aimait d'ordinaire à venir s'y ressourcer, espérait cette fois pouvoir échapper à toute la pression qui lui enserrer le coeur. Cette rencontre avec @Luke Korrigan avait été pour elle d'une intensité et d'une dureté sans pareilles. Après avoir admiré l'homme à travers ses travaux dans lesquels elle avait plongé avec une passion sans cesse renouvelée, voilà qu'il se montrait sous un jour peu reluisant, piétant l'espoir de trouver en lui l'allié de confiance qui aurait su convaincre son arrière-grand-mère. Oh Antonia ne voulait jamais que leur bien et elle aurait défendu leur charmante petite tête avec la fervent ardente d'une dragonne si cela avait été nécessaire. Elle les avait couvé depuis le premier jour de leur naissance, substituant à l'amour d'une mère, toutes les assurances possibles qu'ils grandiraient pour s'élever au-dessus de tous. Et chaque fois que leur curiosité d'enfant les avait porté au delà des barrières magiques des Ombes Moires, Antonia avait été là pour leur tenir la main. Elle n'avait pas complètement interdit, simplement chaperonné leur entrée dans le monde, supervisé le moindre contact. Et tandis qu'Atreus et Ares avaient grandi en hommes forts de la famille, dignes héritiers prêts à tous les sacrifices, Aphrodite, elle, ne parvenait pas à se mettre entre parenthèse. Elle aimait pourtant sa famille au-delà de tout, mais elle ne pouvait renier ce désir profond d'entrer dans cet autre monde, le monde de l'autre. De découvrir ce que cela pouvait bien faire de vivre ailleurs, entourée d'autres jeunes gens de son âge.

Antonia ne leur avait pas coupé les ailes, loin de là. Mais il y avait toujours ce moment où les Ombes-Moires se rappelaient à eux comme le précieux bercail où ils avaient leur place.

La déception Korrigan n'en était que plus dure parce qu'au fond d'elle-même, elle la renvoyait une nouvelle fois à cette place, que tous lui intimait de garder. Le petit geste de son père sur le perron lui avait accrocher l'ombre d'un sourire aux lèvres, pas plus. Et comme elle se trouvait là, presque seule, au vu des étendues sans fin des jardins où quelques convives se plaisaient à se promener, Aphrodite avait un instant espérer après la présence rassurante de @Xris Andērson. C'était ridicule. Elle ne savait rien du jeune homme si ça n'était qu'Atreus semblait l'apprécier sincèrement. Mais pour le peu de temps qu'elle avait eu à passer avec lui, il lui inspirait une forme de confiance, une impression de stabilité, que les autres n'avaient pas su montrer dans le cruel intervalle d'une danse.

Une danse, qu'était-ce pour juger d'un homme avec lequel il fallait envisager de faire sa vie ? Rien du tout.

Dans sa robe aux enchantements spectaculaires, Aphrodite semblait presque un petit sujet gracile, quasi féérique, posé sur l'édredon neigeux. Son regard se perdait dans les allées, alors qu'accoudée à une balustrade, elle se sentait l'envie d'une longue marche solitaire.

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Un voile se leva.
Alors que la fête battait son plein à l’intérieur de la majestueuse salle de réception, les rires et mélodies résonnaient dans un écho étouffé.
Les pas d’un grand jeune homme, à l’allure et la prestance digne d’un héritier d’une noble famille, quittait le centre névralgique de l’évènement.
Et, alors que son corps franchit le linteau de la double-porte, ouverte sur l’extérieur, tout bruit cessa.

Xris se retourna lentement, appréciant la proximité avec l’effervescence.
Sans plus en ressentir l’effet pesant que pouvaient avoir ce genre de réception.
A l’extérieur, tout était calme. Léger.
Comme enveloppé dans une étoffe blanche.

Les pas du jeune homme vinrent se poser dans la voluptueuse couche de neige qui s’était déposée sur les jardins de la résidence des Longerbane.
Enfonçant ses mains dans ses poches, il observa la volute de fumée qui sortait de ses lèvres à chaque expiration.

La nuit était claire.
Et le ciel si lumineux que l’on aurait dit le plafond enchanté de la grande Salle de Poudlard.
Un peu plus loin, la silhouette fine et élancée de l’une des héritières Longerbane se dessina.
Arrivant à sa hauteur, Xris lui offrit un sourire avant de venir s’appuyer à son tour sur le balconnet recouvert d’une fine pellicule de flocons.

- Le calme est un privilège bien souvent sous-estimé, souffla-t-il à la jeune femme.

Il se tourna alors un peu plus vers elle, les sourcils légèrement froncés.
Il avait été témoin de l’esclandre causé par @Luke Korrigan , et au manque de respect dont il avait fait preuve envers l’ensemble de la famille Longerbane.

- Surtout après ce qui s’est passé un peu plus tôt. Notre cher Directeur à le don de faire parler de soi. Pas toujours dans le bon sens malheureusement… Il marqua une courte pause. Ce n'est fort heureusement pas un trait de caractère assimilé à la famille, finit-il en faisant référence à @Siobhán Gavalagh-Korrigan.

Il observa la jeune femme qui se tenait devant lui.
Elle était ravissante, et l’image qu’elle pouvait renvoyer à la lumière des centaines d’illuminations qui arboraient les lieux, était bien plus complexe qu’une simple héritière.

- N’avez-vous pas froid ?

Sans attendre une réponse complémentaire, Xris entreprit d’enlever sa veste afin de la déposer sur les épaules délicates – et rougies par le froid – d’Aphrodite.
Il avait agi avec délicatesse et distinction.

- Êtes-vous satisfaite de cette soirée jusqu’ici ?

Car être un témoin de tels évènement était à un tel point diamétralement opposé à l’expérience vécue en étant l’un des protagonistes, qu’il était souvent bien difficile de s’imaginer le ressenti d’une telle soirée.

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« Ce serait mentir que de dire le contraire, encore qu'on sous-estime encore d'avantage celui de pouvoir le partager avec quelqu'un. »

Trouver âme avec qui partager le silence n'était pas chose facile mais quand on la trouvait, alors, le doute n'était plus permis. Aphrodite sourit, forte de ce qu'elle pouvait voir que les autres ne voyaient pas. Elle était simplement heureuse qu'il l'ait rejoint au dehors, loin de l'agitation de la fête. A demi-mot, le jeune homme compatit à sa déconvenue quand bien même il ne pouvait pas en prendre réellement la mesure.

« Cela ne fait rien. Il fallait bien que tout ne soit pas exactement aussi parfait que nous l'aurions voulu. », céda-t-elle avec tempérance, « Ne vous en faites pas pour les Korrigan. Les Longerbane n'ont pas pour habitude de porter des jugements hâtifs. Je ne doute pas un instant que Miss @Siobhán Gavalagh-Korrigan ou Miss @Céleste Delacroix pourraient être notre diamant de la saison, en dépit des tristes efforts de Monsieur le Directeur de Poudlard. Enfin si Miss @Chelsea Waldorf ne trouve pas le moyen de reconquérir Lady Antonia, ce dont elle serait bien capable je le crains. Elle ne semble guère vous porter dans son coeur... »

Aphrodite avait bien vu le petit manège avec Desideria McSwann et tout le reste. Tout ceci semblait beaucoup amuser Aphrodite Longerbane. Bien déterminée à ne pas se laisser gâcher cette soirée par les écarts de conduite d'une seule personne. C'était la compagnie de M. Andērson qui lui rappelait qu'avant tout, ce moment unique se devait d'être un bon moment. Un moment qu'elle avait d'ailleurs longuement préparé et attendu. Elle aurait sans doute tout le temps de ressasser les implications de ce qu'il s'était passé avec le Directeur Korrigan et comment ça allait ou non la priver définitivement de mettre les pieds un jour dans une Université Magique de renom.

Son regard croisa celui de Xris qui l'observait.

« Qu'y a-t-il ? », demanda-t-elle un peu plus sur la retenue à mesure qu'elle appréciait le doux sentiment d'être ainsi le centre de cette attention-ci. Il s'inquiétait qu'elle ne prenne froid et, déjà, la couvrait de sa propre veste. Enveloppée dans la chaleur de cette délicate attention, elle sentit qu'elle souriait malgré elle, « C'est très prévenant Xris mais vous ? », elle n'entendait pas laisser un de ses invités prendre froid même par galanterie. D'un geste ample elle tira sa baguette - un magnifique petit rameau transparent comme givre où dansait un cheveu blond de lune à peine visible - et la dirigea vers les retombées généreuses des corbeilles d'argent. Aussitôt, une nuées de phalènes de givre se révélèrent et il ne lui fallut qu'un geste de plus pour qu'elles viennent se poser sur les épaules du jeune homme, en un manteau léger mais étonnement chaud. Un sortilège de métamorphose suffisamment complexe qui lui aurait sûrement valu l'attention méritée et bienveillante d'un @Luke Korrigan actuellement trop occupé à faire des caprices comme l'avait si bien dit Lady Antonia, « Je ne suis pas fâchée qu'aucune des manigances qui devaient apparemment vous tenir occupé n'ait porté ses fruits. »

A son tour elle l'observait. Il avait l'allure d'un prince, ce genre d'homme que l'on ne suscite que dans ses rêves. Il devait bien avoir ses défauts, elle n'en doutait pas mais elle n'aurait su dire pour l'heure s'ils auraient été aimables ou non. Tout ce qu'elle pouvait voir c'était cette aura et le sentiment de stabilité qu'il lui inspirait.

Elle s'apprêtait à répondre à sa dernière question, quand quelque chose l'en détourna. Une voix. Deux en vérité...

...ce n'est pas elle Xris, éloigne toi d'elle Xris... ce n'est pas elle... retourne auprès d'elle, tu y étais... tout proche... écoute-moi... retournons à l'intérieur

« Je crois bien que vos amies ne m'apprécient guère... », constata-t-elle presque naturellement.

Aphrodite Longerbane ne semblait pas avoir pris ombrage de ces murmures qui auraient dû rester sourds à son oreille. Jusqu'à présent, à ce qu'il sache, Xris avait toujours été le seul à les entendre...

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A la lueur des quelques lumières qui perçaient à travers les grandioses fenêtres derrière eux, Xris observa le visage cristallin de l’héritière des Longerbane.
Il acquiesça silencieusement à sa remarque, ne souhaitant briser ce silence ambiant.
Le sourire de la jeune femme réchauffa l’atmosphère fraiche autour d’eux, et Xris s’y perdit l’espace d’un très court moment.
Le naturel d’Aphrodite touchait, d’une manière presque étrange, le grand blond.
Si le but de cette soirée était d’apparaître sous son meilleur jour auprès de la famille d’hôtes, Xris ne s’était pas attendu à partager un tel moment avec la jeune femme.
Il fut ravi de constater que la jeune femme ne portait pas de grief à la famille Korrigan, et plus particulièrement à Siobhán.

- Une vendetta personnelle sous-couvert, malheureusement, de mensonges et de manipulation… souffla Xris dans une volute de fumée. Mais je ne doute pas que vos frères ne seront pas dupes de tout cela.

Dans l’instant qui suivit, les épaules du grand blond furent recouvertes d’une étoffe immatérielle, mais d’une finesse, d’une légèreté et d’une chaleur tout à fait exceptionnelle.
Clairement, @Luke Korrigan avait eu tort d’émettre le moindre doute quant aux capacités magiques des enfants Longerbane.
Leur absence au sein de l’Université Magique n’enlevait en rien leur talent.
Tout du moins, pour Aphrodite.
Mais l’étudiant ne doutait pas un instant que ses frères excellaient dans le domaine.
Il se saisit de la cape qui venait flanquer ses épaules, laissant ses doigts glisser sur le tissu raffiné.
La finesse de la toile reflétant le clair de lune au-dessus de leur tête.

- De même, dit simplement Xris en souriant à Aphrodite.

Il espérait qu’Ailis n’ait pas abandonné sa cavalière à son triste sort.
Et, malgré les sournoises manigances de @Chelsea Waldorf et les regards froids de @Siobhán Gavalagh-Korrigan , Xris devait l’admettre, il passait une excellente soirée.

Mais soudain, une voix lointaine vint interrompre leur conversation.
Xris se redressa légèrement, sondant la potentielle source de cette tonalité nouvelle.
La petite pierre blanche, qui ne l’avait jamais quitté depuis plus d’un an désormais, s’emblait s’animer.
Comme une légère onde vibrant à travers la poche de son gilet de costume trois pièces.
Les paroles qui émanèrent de l’artefact étaient claires.
La voix s’adressait à lui directement.

Mais ce qui le choqua réellement, ce fut la réaction – ou plutôt l’absence de réaction – d’Aphrodite.
Elle agissait comme si, entendre des voix émises par une pierre qu’elle ne voyait même pas, était du plus naturel.
Xris se tourna vers elle, gardant un instant en tête l’écho de cette troisième voix.

- Vos amies… ? Répété-t-il simplement.

Son esprit semblait incapable d’assimiler ces deux informations qui paraissaient se percuter dans un choc invisible et silencieux.
Que venait-il de se passer ?
Qui étaient ces voix ?
Et que voulaient-elles lui dire ?

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Il eut la délicatesse de ne pas accabler sa détractrice, en dépit des efforts que @Chelsea Waldorf avait déployés tout au long de la soirée pour lui nuire. Une forme de mesure qui ne pouvait que plaire à Aphrodite. L'éducation qu'elle avait reçue ne prisait guère les déballages en public ni les drames savamment orchestrés. Elle ne fit de fait aucun commentaire là dessus, passant sur le sujet à présent que le principal concerné avait pu s'exprimer.

Il semblait que les choses allaient continuer tranquillement sur ce chemin de simplicité, presque comme une évidence entre lui et elle. C'était trop rare pour ne pas être apprécié et pourtant, un petit élément perturbateur allait s’immiscer entre eux, peut-être les séparer brusquement, à moins que ça ne les rapproche tous comptes faits.

En d'autres circonstances, Aphrodite aurait certainement tenu pour elle ce qu'elle venait d'entendre, réservée et méfiante. Mais quelque chose chez Xris l'avait mise suffisamment en confiance pour qu'elle oublie un fugace instant ses réserves. Elle ne manqua pas de regretter de s'être par trop ouverte, quand dans le regard du jeune homme elle pouvait lire sans ambiguité le trouble qu'elle avait causé.

« Je... j'ai cru entendre... », son regard plongé dans le sien, interrogeant cette nouvelle tessiture de silence qui venait de s'installer, elle se ravisa, frileuse à se dévoiler d'avantage, « J'ai dû rêver. Je vous prie de m'excuser. »

Détournant le regard, Aphrodite se réfugia un instant dans la contemplation du petit ourlet de flocons agglomérés qui recouvrait la balustrade... Que n'avait-elle pas dit ? Et qu'allait-il penser d'elle désormais ? Qu'il avait affaire à une espèce de démente ? Après tout, il se pouvait tout aussi bien qu'il n'ait rien entendu du tout. La jeune femme sentit son cœur battre à se rompre comme elle mesurait parfaitement bien l'étendue de cet impair. Imperceptiblement, Aphrodite Longerbane s'était un peu tendu, suspendue au bon vouloir et à la clémence de l'héritier Andērson.

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La sensation de froid se fit soudain ressentir.
Malgré la cape enchantée qui couvrait ses épaules, Xris sembla soudain percevoir la fraicheur ambiante.
Mais elle venait plutôt du plus profond de ses entrailles plutôt que de l’extérieur.
Le grand blond observa Aphrodite, alors que celle-ci semblait se tendre.
Son naturel galopant alors à la recherche d’un abri sur, où il pourrait de nouveau d’exprimer à un moment plus propice.
Xris serra légèrement les dents.
Sa réaction n’avait pas été contrôlée.
Et la jeune femme qui se tenait devant lui avait pris sa réaction comme une méfiance envers elle.
Or c’était loin d’être le cas.

- Ne vous excusez pas, je vous en prie. Il marqua une légère pause, cherchant à croiser le regard cristallin de l’héritière. Cela me rassure de constater que je ne suis pas le seul à entendre des voix.

Sans y réfléchir plus que de mise, Xris croisa sa main gauche dans sa poche droite, afin d’en tirer le petit objet nacré.
La pierre, semblait briller légèrement.
Comme si l’intérieur s’était soudainement animé.
Ce n’était pas la première fois que le jeune homme voyait la pierre agir ainsi.
Mais jamais avec autant d’intensité.
Jamais en n’entendant ces voix.
Jamais aussi distinctement.

Les iris de l’héritier Andērson se posèrent sur la pierre quelques instants.
A l’affût d’un nouveau dialogue.
D’un nouvel avertissement.
Puis Xris releva le menton vers Aphrodite.

- Permettez-moi de vous demander Miss Longerbane, avez-vous déjà eu ce genre d’interaction auparavant ?

Son regard inspirait de nouveau la confiance.
Passé le choc d’entendre les voix qui avaient émanées de la pierre et – au-delà de ça savoir qu’il n’était pas le seul à les entendre – Xris fut envahi par une curiosité ainsi qu’une légère admiration pour celle qui se tenait devant lui.

- Et s’il vous plait, ne pensez pas un seul instant que je pourrais voir cela d’une manière négative. Il regarda autour de lui, son regard se posant quelques instants sur les vitres laissant toujours transparaitre ce halo doré. Je n’ai jamais partagé cela avec qui que ce soit et… je suis heureux que vous soyez à mes côtés.

Bien sûr, il en avait parlé à @Siobhán Gavalagh-Korrigan qui elle-même l’avait dirigé vers Maeve Cynfeirdd.
Mais, dans la confidence du bureau où elle l’avait reçu, ils n’avaient jamais été témoin d’une telle intensité.
Xris se rapprocha légèrement d’Aphrodite, la main devant lui afin qu’elle puisse observer l’artefact dont émanait toujours une légère lueur blanchâtre.

- Je l’ai trouvé il y a plus d’un an dans la forêt adjacente au Château de Poudlard. Selon les dires des élèves, un rituel impliquant des défunts aurait eu lieu non loin de là… Le niveau de sa voix se fit plus grave malgré lui, sachant qu’ @Apolline Dunn y avait été impliquée. Croyez-vous à tout cela Aphrodite ?

Il s’était permis de l’appeler par son prénom, ne sachant trop comment celle-ci réagirait.
Son regard se posant à nouveau dans les iris de la jeune femme, guettant chacune de ses réactions.

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Elle ne s'était pas attendue à ça. Relevant le regard vers lui, un peu interdite, Aphrodite Longerbane se demandait de quel univers venait ce Xris Andērson. Digne et fier représentant d'une haute lignée de sang pur, et pourtant capable lui aussi des les entendre, ces voix. Il n'y avait pas cent explications à cela, mais entre deux possibilités, la jeune femme ne savait à laquelle se vouer. Elle suivit son geste du regard tandis qu'il tirait de sa poche, une pierre blanche qui semblait animée d'une vie propre. Elle brillait légèrement, attirant le regard de la jeune femme comme si elle avait chercher à la captiver.

Elle hésita à répondre à la question qu'il lui posait. Il y avait trop à risquer à répondre la vérité quand bien même au fond d'elle, c'était ce qu'elle avait envie de faire, sincèrement. Mais il semblait que Xris lisait en elle comme dans un livre ouvert et il anticipait ses craintes. L'héritière Longerbane le sonda un instant de son regard si clair, puis, sa méfiance se dissipa peu à peu. Lui non plus ne semblait pas enclin à faire confiance si facilement. Ou peut-être n'avait-il jamais rencontré quelqu'un comme elle. Dans le plat de sa main, la petite pierre lisse s'agitait et vibrait de cette magie si particulière tandis que Xris parlait de la manière dont il était tombé sur elle... finalement, il lui posa une dernière question.

« Marchons un peu... », suggéra-t-elle, plus avisée qu'il n'y paraissait.

Si Xris avait eu un regard en arrière avant de se confier, elle, se méfiait de la proximité de la société et de ses oreilles qui n'étaient jamais bien loin. Sans attendre un oui de sa part, elle descendit dans la petite cour, prenant la direction d'une de ces allées abrités par des tonnelles enneigées. Dans cet étrange couloir blanc givré, où s'échappaient quelques fois des phalènes transparentes, les sons retombaient sourdement, étouffés par l'écrin de la végétation enneigée. Et c'était magnifique, presqu'autant que de la voir elle, apparition enchanteresse dans ce décor féérique.

« Savez-vous ce que c'est Xris, », interrogea-t-elle, son regard ancré au sien. Ce qu'il lui avait dit revêtait quelques euphémismes dont elle ignorait s'il était dû à une autre forme de prévenance de sa part, ou à de la pure candeur, « une pierre d'âme ? La pierre que vous avez trouvée... C'est ce qui arrive parfois lorsque la mort est trop violente. Le choc est tel qu'au moment du dernier souffle, l'âme se cristallise d'une certaine façon. Plutôt que de rejoindre l'ether. C'est aussi parfois le résultat de rituels noirs, parait-il. »

Elle ne voulait pas laisser place au doute.

« Généralement, lorsqu'elle se trouve dans cet état, une âme n'a d'autre choix que de lutter pour se libérer ou atteindre à son but. Alors, il arrive parfois, qu'elle attire à elle une âme assez sensible pour l'entendre. Mais alors il faut jouer de prudence, car il n'est pas rare qu'une âme ainsi torturée se corrompe. Elle devient alors vile, manipulatrice, cruelle parfois. »

Elle arrêta son pas léger, sous lequel la neige se tassait à peine, pour le regarder à nouveau dans les yeux, l'air de lui demander s'il avait ressenti l'attraction terrible de ce genre de lien, s'il avait besoin d'aide peut-être. Doucement, elle lui offrit la paume de sa main, l'invitant à y poser la sienne pour qu'elle puisse à nouveau observer la mystérieuse pierre.

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Alors que le regard du grand blond croisa celui d’Aphrodite, Xris marqua une légère latence.
Elle semblait s’être rassérénée.
Le jeune homme inclina la tête en signe d’approbation alors que sa cavalière du soir l’invitait à marcher.
Était-ce par souci de distraction, afin d’aborder un sujet qui se pouvait être lourd de sens.
Ou par simple soucis de discrétion envers le reste de la communauté sorcière mais surtout auprès des oreilles curieuses qui auraient pu les observer dans ce moment de partage.
Les deux réponses avaient probablement été prises en compte.

Les pas du Capitaine de Quidditch se firent patients, s’ajustant au rythme de ceux de l’héritière Longerbane.
Elle avançait avec une grâce et une élégance qui ne semblaient pas forcées.
Un charisme naturel qui laissait derrière elle une marque de ce que la pureté même du Sang pouvait signifier auprès de bon nombre de Sorcier.
La perfection.

Xris ralenti le pas en même temps qu’Aphrodite, s’arrêtant à sa hauteur.
Ils étaient arrivés dans un espace plus reculé de la propriété.
Un long couloir couvert, les abritant des flocons qui tombaient toujours au-dessus d’eux.
Cet espace, comme capitonné par la neige tombée en passable quantité, leur conférait une certaine intimité pour discuter en toute tranquillité.

Le regard de Xris se reposa alors sur la pierre blanchâtre qui semblait, à chaque minute qui passait, un peu plus vivante.
Elle n’avait pas émis de nouvel avertissement, ce qui rendit l’étudiant légèrement dubitatif.

- Brièvement oui…

Effectivement, Maeve lui avait fait part de cette possibilité.
Mais leur discussion n’était pas réellement allée au-delà de ce fait.
Si Xris avait eu des interrogations quant à sa relation et à la raison pour laquelle c’était lui qui s’était retrouvé en possession de l’artefact, il lui semblait aujourd’hui qu’Aphrodite avait peut-être des réponses à lui donner.

Il écouta chacune de ses paroles avec la plus grande attention.
Alors qu’elle s’immobilisa complètement, Xris fit de même.
Son regard azur se posant à nouveau dans le sien si clair, mais devenu si grave.

Il comprenait parfaitement les sous-entendus impliqués dans les dires de la jeune femme.
Mais la manière dont elle abordait le sujet, avec prévenance, en pesant et en choisissant chacun de ses mots à la perfection, rendait cette conversation moins pénible qu’elle n’auait dû l’être.

Malgré tout, Xris ne put s’empêcher de lâcher un léger soupir.
Sa main s’avança vers celle d’Aphrodite.
Pour la première fois depuis qu’ils avaient partagé la danse d’ouverture du Bal, les deux protagonistes retrouvaient un contact.
Les doigts fins d’Aphrodite étaient frais en cette soirée d’hiver, mais ils étaient un réceptacle chaleureux et bienveillant.
Xris releva brièvement les yeux vers la magnifique jeune femme qui se tenait devant lui.

- Depuis plus d’un an j’emporte cette pierre partout avec moi. Sans savoir pourquoi ni comment, je ne me suis jamais permis de l’oublier. Il marqua une légère pause, son regard plus sombre se posant à nouveau sur la pierre scintillante. Je comprends mieux pourquoi maintenant.

Le grand blond espérait avec force que l’âme qui se trouvait piégée dans cet objet n’était pas le frère d’ @Apolline Dunn .
La disparition soudaine de son frère avait effectivement poussée la jeune femme à performer un rituel interdit ce soir-là.
Le même soir que la pierre était arrivée en sa possession.

- Aphrodite, souffla-t-il doucement son regard ancré dans le sien, si l’âme d’un défunt est effectivement piégée dans cette pierre, existe-t-il un moyen de savoir qui est cette âme ?

Et surtout, de connaître son but.

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A chaque mot, elle interrogeait la physionomie du jeune homme, prête à se taire au moindre signe de trouble. Toutes les oreilles n'étaient pas faites pour écouter ce genre d'histoires, mais Xris semblait y être attentif. Les pas se suivant comme un seul, ils étaient là tous les deux, parlant de sujets plus graves qu'ils ne l'auraient dû, tandis que sans doute ailleurs, on se les imaginait à une cour assidue.

Aucune cour n'aurait toutefois eu le prix de cette conversation aux yeux d'Aphrodite Longerbane. La jeune femme, sous ses dehors de délicate princesse aux manières exquises était avant tout une jeune femme instruite et réfléchie. Si elle avait ses idéaux romantiques, rien n'aurait pu mieux tuer tout espoir d’appairage qu'un prétendant aux flatteries creuses et trop empressées. En cela, Xris Andērson évitait tout écueil comme il semblait simplement intéressé par la conversation.

Elle accueillit le contact de cette main posée dans les siennes avec un sourire adouci. Cela la rappela un instant à ce que l'on attendait d'elle mais elle ne fit rien qui put mettre le jeune homme mal à l'aise. Lui, expliquait le lien étrange, presque addictif qui l'avait attaché à la pierre depuis qu'il l'avait trouvée.

« Le même moyen dont vous useriez pour faire connaissance avec moi. Il suffirait de se parler. », confia-t-elle au bout d'un sourire. Elle était étrangement sereine et pourtant, il lui sembla utile de préciser, « Mais quelque chose m'intrigue tout de même... », fit-elle, passant sa deuxième main au-dessus de la pierre sans la toucher...

...ce n'est pas elle Xris, éloigne toi d'elle Xris... pas elle... écoute-moi... écoute-moi...

« C'est comme si... elles étaient deux. Je n'ai sans doute pas assez étudié le sujet pour pouvoir être certaine que c'est possible. Lady Antonia saurait nous le dire. Mais s'il y a bien deux âmes dans cette pierre, il risque d'être d'autant plus difficile de nouer un lien. Et vous devez garder à l'esprit que très, sans doute, on essayera de vous manipuler pour atteindre à un but qui n'est peut-être pas louable... ce n'est pas une chose que vous devriez entreprendre seul Xris, pour votre sécurité. »

Elle retira sa main, soucieuse de ne pas trop irriter les esprits qui s'agitaient dans cette pierre.

« Je vous prie de m'excuser. Ce n'était certainement pas le genre de conversation que vous attendiez de moi... »

Elle en avait bien conscience et, en même temps qu'elle aurait voulu lui dire que tous les jeunes hommes au bras desquels elle avait été ce soir, il avait été le seul à retenir son attention et à lui faire battre le coeur, elle espérait tout autant qu'il puisse tout autant apprécier cette conversation si, si intrigante fut-elle.

Elle le détaillant un instant du regard. Il ne semblait pas se demander d'où elle tirait cette connaissance et quelque part, ça l'inquiétait.

« Quoi qu'il se passe, il ne faudra jamais vous montrer naïf Xris. Ce serait votre perte. »

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Sous ce corridor cotonneux, les deux héritiers s’observaient, s’écoutaient mais surtout, se comprenaient.
Les paroles qui quittaient les lèvres rosées d’Aphrodite résonnèrent encore quelques secondes aux oreilles de Xris.
Et lorsqu’elle fit mention de leur découverte l’un de l’autre en cette soirée, le grand blond lui rendit son sourire, teinté d’une légère inquiétude néanmoins.

Car si les mots que lui exprimait l’héritière Longerbane semblait remplit d’un sens dont il lui apparaissait désormais qu’il en eut eu besoin depuis des mois pour réellement comprendre la portée du petit objet qui scintillait toujours au creux de leur mains jointes, Xris ne put s’empêcher de froncer les sourcils.

La belle jeune femme lui disait d’être méfiant.
Tout comme la pierre lui disait de s’éloigner d’elle.

Effectivement, lorsque la pierre s’exprima à nouveau, le jeune homme put percevoir, un plus distinctement deux voix. Mais quelle était la raison de cette mise en garde envers celle qui se tenait à ses côtés ?
Et devait-il réellement en prendre compte ?
Deux âmes ?
Était-ce déjà arrivé ?
Et si Aphrodite disait vrai, Lady Antonia était-elle une personne fiable à qui confier ce secret qu’il portait avec lui depuis plus d’un an ?

Il s’était gardé d’en informer qui que ce soit.
Edel n’avait cru voir qu’une petite pierre inintéressante qui avait dû finir sa vie au fond du Lac Noir après quelques ricochets savamment exécutés.
Et il avait affirmé à @Siobhán Gavalagh-Korrigan qu’il s’en débarrasserait, demandant à Maeve de corroborer le fait que la pierre avait été, somme toute, détruite.
Pour la protéger.
Aphrodite était la seule, avec Maeve, à connaître la vérité.
Alors il était tentant de vouloir plonger corps et âme dans cette nouvelle connexion qui s’ajoutait à une complicité semblant déjà naturelle.

Mais Xris restait curieux.
Il se rapprocha légèrement d’elle, ses iris bleu lagon s’arrêtant dans les siennes.

- Aphrodite, excusez ma curiosité. Comment avez-vous connaissance de tout cela ? Il marqua une légère pause, son ton se faisant plus grave. Et pensez-vous que nous devons lui - ou plutôt leur - demander qui sont ces personnes qui ont choisit de s'exprimer en vôtre présence ?

Il l’observa alors.
Appréciant toute la grâce et l’effervescente beauté qui émanait de cette silhouette aux allures frêles.
Mais qui semblait dévoiler, à chaque instant passé en sa compagnie, une force de caractère et une profondeur de savoir incommensurable.

- Je prendrai vos recommandations à cœur, n’en doutez pas. Et s’il vous plait, arrêtez de vous excuser.

Naturellement, il laissa sa main se poser le long du bras de l’héritière, son regard toujours dans le sien.

- Aucune conversation partagée avec vous ne pourrait être regrettable, lui souffla-t-il dans un léger sourire.

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