So the world may become like itself again

je suis un PNJ

Il en devenait si proche que si des yeux les épiaient quelque part - et c'était très certainement le cas - il y avait fort à parier qu'ils auraient à rapporter à Lady Antonia quelque raison de se réjouir. Tout autour était pourtant si calme, dans ce silence feutré de la neige qui tombait maintenant à gros flocons.

Il finit par lui poser la question à laquelle elle s'était attendue. Elle était légitime après tout. Hésitante, elle cherchant dans les yeux bleus du jeune homme une raison de mentir ou d'éluder mais comme elle n'en trouvait point, elle finit par avouer

« Ce n'est pas à l'étude que je le dois. J'ai peine à le dire mais c'est une notion qui est entrée très tôt dans ma vie. Après la mort de ma grand-mère, Lady Lyra, mon sommeil était très perturbé. On a d'abord cru que c'était le choc émotionnel, que je faisais des cauchemars mais en vérité, c'était sa voix que j'entendais chaque fois que le silence retombait. Lady Antonia a toujours affirmé que j'étais plus sensible à certaines choses qu'on ne devrait l'être... », conta la jeune femme avec toute la pudeur que son éducation lui avait apprise. Pendant cette courte histoire, son regard s'était à nouveau perdu dans le décor. Elle revenait finalement à Xris, avec un petit sourire qui l'enjoignait de ne pas la prendre en pitié. C'était une histoire sans doute plus banale qu'elle n'en avait l'air quand bien même, elle faisait vibrer en elle cette fameuse corde plus sensible que les autres, « Je doute qu'on puisse obtenir un tel aveu si facilement, mais vous pourriez peut-être poser des questions qui vous mèneraient naturellement à la réponse que vous cherchez. Les esprits ont parfois des manières bien compliquées... mais en enquêtant un peu sur le lieu où vous avez fait cette rencontre, il vous serait aisé de réduire à rien la liste des suspects j'imagine.»

Elle réfléchissait tout haut, espérant sincèrement être de quelque utilité dans cette affaire.

« Ce n'est pas elle... C'est bien ce qu'a dit la première voix n'est-ce pas ? Mais ensuite, les deux semblent se contredire. On pourrait croire que ça n'est qu'une simple répétition, ça l'est peut-être d'ailleurs... Est-ce que d'habitude vous répondez d'une manière ou d'une autre à ces demandes ? Pour le peu que nous en avons entendu, je dirais qu'il y a, à l'intérieur, quelqu'un dont on voudrait vous rapprocher. Dans quel but ? ça je l'ignore. Il faudrait pour se faire une idée observer attentivement ce qui vous entoure quand la pierre s'éveille... »

Ça n'était que quelques bribes de réflexion, partagées dans l'idée de nourrir une idée peut-être déjà plus aboutie. Elle eut un petit sourire amusé alors qu'il lui promettait de rester vigilant tout en écartant tout soupçon : il appréciait réellement ce moment en sa compagnie quand bien même la conversation n'avait rien d'une invitation à la courtiser.

Au moment où Xris posait sa main sur elle, sa voix presque aussi suave qu'une caresse, le joli teint sans défaut d'Aphrodite Longerbane se piqua d'une touche pêche qui la rendait plus ravissante encore. Il ne faisait aucun doute que dans le secret de son impeccable maintien, son coeur s'était mis à battre à ce moment là.

_________________

Compte MJ.

N'hésitez pas à interagir avec moi.

So the world may become
like itself again

Autour d’eux, la valse lente des flocons tombant dans un tourbillon contrôlé à la perfection.
Était-ce un apparat magique mis en place pour la soirée ou bien la nature elle-même qui avait, tout comme les invités de cette soirée, revêtu son plus bel apparat opalin.
Xris regarda les flocons tomber quelques instants avant de reporter son regard vers Aphrodite qui s’était faite plus sérieuse en répondant à sa question.

- Je comprends, vous avez un don de perception. Beaucoup de sorcier rêverait d’être capable de faire cela.

Les arts occultes étaient un marché qui n’avait cessé de montrer son potentiel.
Les sorciers, malgré leurs capacités déjà hors du commun des mortels, cherchaient en permanence à outrepasser les limites de ce qui était faisable.
Aphrodite, elle, avait sembla-t-il hérité d’un don qu’elle avait caché au monde avec brio.
Ce soir, en compagnie de Xris, et dans la confidence de leurs échanges, elle s’était un peu plus dévoilée.
Ce qui ne fit que la rende plus captivante encore.

Le grand blond attrapa du regard le petit sourire, empli de sens que lui offrait la jeune femme.
Elle n’était pas à prendre en pitié concernant cet aspect d’elle-même.
Ce que Xris n’aurait pas fait dans tous les cas.
Car selon lui, la pitié exprimée envers une personne ne montrait pas de la compassion, mais bien l’état de petitesse dans lequel elle se trouvait.
Or, à cet instant, il considérait que l’héritière Longerbane avait ajouté une nouvelle corde à son arc.

- Il n’y en a jamais eu d’aussi claire auparavant, se confia-t-il baissant à nouveau les yeux sur la pierre qui scintillait toujours. Pas avant que je vous rencontre ce soir, et que nous partagions un moment en privé.

Les âmes prisent au piège dans cet artefact connaissaient-elles Aphrodite ?
Parlaient-elles seulement de la jeune femme à travers cet énigmatique « elle » ?
Avaient-elles saisi les capacités de perception de la sorcière ?

Xris releva de nouveau le nez vers sa partenaire pour cet instant suspendu.

- Je n’ai jamais fait quoi que ce soit. Il n’y a jamais eu de demande. Du moins, à ma connaissance. Il marqua un nouveau temps d’arrêt, pesant chaque mot avec parcimonie, adaptant le ton de sa voix pour que la jeune femme de prenne pas offense à sa réflexion partagée. Pensez-vous qu’elles pourraient parler de vous Aphrodite ?

Il se devait de lui poser la question.
Parce que c’était à son contact que les voix s’étaient élevées.
Et avant de rencontrer la seule autre personne qui les avait entendues, elles ne s’étaient manifestées.

Le grand blond observa Aphrodite avec attention, espérant qu’elle prenne cela comme le compliment qui pouvait se lire entre les lignes de ce discours prévenant.
Car la compagnie de la jeune femme était envoutante.
Et peut-être que la pierre elle-même, logée précédemment non loin de son thorax, avait ressenti les battements de son cœur plus affirmé en sa présence.
Avait-elle choisi de profiter de ce moment ?
Où était-ce une réelle mise en garde.

- Même si je ne vois aucune raison qui me pousserais à m’éloigner de vous dans l’immédiat, lâcha-t-il doucement, leurs visages séparés de quelques centimètres.

Dans ce couloir duveteux et abrité des regards les moins intéressés, Xris espérait qu’il avait raison.

je suis un PNJ

Touchée qu'il l'accepte aussi facilement, Aphrodite Longerbane souriait intérieurement. Cela faisait partie des choses dont elle estimait qu'elle devait pouvoir parler avec celui qu'elle choisirait. Une chose à sur laquelle Lady Antonia est elles étaient en total désaccord. Mais Aphrodite ne démordait pas de l'idée qu'elle ne pouvait convoler en aucune noce avec un homme qui ne serait pas capable d'entendre ce qu'elle avait à dire, de la regarder pour ce qu'elle était et de l'aimer ainsi au-delà des idéaux puristes et élitistes de ce milieu dans lequel ils évoluaient. C'était un bon point pour Xris Andērson, quand bien même elle se promettait déjà de garder la tête froide et de ne pas céder si facilement à l'attrait du moment. Il fallait dire que jusqu'à présent, rien ne semblait devoir entacher cette rencontre, comme si tous les éléments du tableau œuvraient en silence à les réunir.

« Se pourrait-il que vous soyez devenu plus réceptif ce soir ? », suggéra-t-elle.

Il lui semblait improbable que la pierre ait attendu dans le silence depuis tout ce temps. Elle était tentée de s'imaginer qu'il ait pu se montrer plus réceptif pour une raison qui n'avait rien à voir avec la pierre en elle-même, mais elle ne voulait pas non plus présumer de ce qu'il pouvait bien ressentir. Pourtant, lui aussi semblait se poser la question, « De moi ? », la douce nuance rosée persistait à ses joues. Elle eut un sourire amusé, « Je blâmerai bien Lady Antonia d'user de tous les subterfuges pour nous pousser dans les bras l'un de l'autre mais je n'y crois guère Xris... et puis... »

Ils étaient maintenant si proches qu'elle pouvait sentir sa chaleur contre sa peau. Ou bien était-ce son coeur qui battait désormais à se rompre tandis qu'ils plongeaient dans les yeux l'un de l'autre. Ses iris clairs s'égarèrent un instant sur ses lèvres. L'air lui manqua. Elle ne pouvait plus le quitter des yeux.

A ses dernières paroles, elle ferma les yeux, se laissant expirer profondément pour ne rien céder mais elle cédait déjà.

« Vous n'avez besoin d'aucun subterfuge... d'aucune raison... je n'ai aucune envie de vous éloigner de moi... », avoua-t-elle, le souffle court, battu par un afflux d'émotions qu'elle n'avait pas vraiment vues venir. Elle se pencha sur ses lèvres, opposant à la dernière seconde une main douce entre leurs lèvres prêtes à se sceller. Ses grands yeux le dévorèrent longuement. La moitié du beau monde qui se trouvait à l'intérieur du château en aurait certainement été outrée. Ça n'était pas ainsi que des jeunes gens de leur rang étaient censés rapprocher leurs deux familles. Mais c'était ainsi que son coeur l'avait portée à le faire. Du bout des doigts, elle délaissa les lèvres douces de Xris dans une caresse suave, cédant finalement à la tentation...

_________________

Compte MJ.

N'hésitez pas à interagir avec moi.

So the world may become
like itself again

Autour d’eux, quelques personnes semblaient avoir rejoint les jardins à leurs tours.
Probablement curieux de cet espace enchanté, aux portes d’une demeure toute aussi fantasmagorique.
Mais ils n’étaient que de petits points à l’horizon tant la propriété d’étendait au loin.
Le portail par lequel tous les convives étaient arrivés, semblait être la frontière d’un autre pays lointain.

- C’est tout à fait possible, répondit Xris dans un sourire qui – pour une personne n’ayant pas eu l’éducation que les Andērson avaient dispensé, dure et froide – aurait pu laisser transparaître une légère gêne.

Mais le jeune homme avait toujours eu pour habitude de ne pas laisser transparaître trop facilement, ni rapidement les émotions qu’il portait en lui.
Cela lui avait souvent valu d’être considéré comme un élève froid, bien que charismatique, au sein du Château.

- Probablement à votre contact, j’imagine… reprit-il

Il lui rendit son sourire en entendant le nom de Lady Antonia et d’un possible subterfuge pour les pousser l’un vers l’autre.
Il imagina, l’espace d’un instant, la silhouette de leur hôte tentant de mettre en place un plan de la sorte et qui, cachée derrière une plante non loin, les épierais en secret.

Si cela avait été le cas, elle aurait pu voir les doigts délicats d’Aphrodite se poser sur les lèvres du grand blond.
Les grands yeux d’un bleu d’une pureté presque insolente fixaient Xris avec intensité.
Qui lui rendit son regard alors que la peau fraiche de la jeune femme s’était érigée comme la dernière barrière entre les deux héritiers.
Celui-ci posa la pierre sur la coursive en pierre qui les entourait sous ce couloir immaculé.

Il pouvait percevoir l’hésitation encore latente chez la magnifique jeune femme qui se tenait devant lui.
Il sentit son souffle contre son visage.
Ils étaient si proche.
Son bras descendit jusqu’à la main qui venait de quitter les lèvres de Xris, d’un geste délicat il vint la poser autour de son cou.

- Moi non plus, souffla-t-il à l’oreille d’Aphrodite.

A son tour, il céda à la tentation.
Leurs lèvres se rencontrant finalement avec une intensité entremêlée à une douceur exquise.
Xris posa une main sur la joue d’Aphrodite alors que l’autre vint se poser dans son dos, la gardant près de lui.
Leurs lèvres se quittant puis se retrouvant avec le plus délicieux plaisir, mais avec une délicatesse et – s’il était possible d’en faire mention dans un tel instant – une grâce notable.

Finalement, le grand blond recula légèrement, laissant ses doigts glisser sur la peau de porcelaine d’Aphrodite.
Et il lui offrit un sourire.

- Veuillez m’excuser Lady Longerbane, j’imagine que ce ne sont pas des manières attendues lors d’une telle soirée.

Il marqua une légère pause, son regard toujours ancré dans le sien, ses mains n’ayant pas quitté leurs positions.
Un léger sourire venant occuper son visage.

- Je ne voudrais pas que nos hôtes soient indignés… souffla-t-il à l’adresse de celle qui monopolisait désormais son attention.

A cet instant, la pierre n’était plus qu’un lointain sujet de conversation.

So the world may become
like itself again
"Before You Came" by Faiz Ahmed Faiz
Don’t leave now that you’re here—
Stay. So the world may become like itself again:
so the sky may be the sky,
the road a road,
and the glass of wine not a mirror, just a glass of wine

je suis un PNJ

Elle s'abandonna avec volupté alors qu'il l'entourait de ses mains. Pendant un bref instant, il n'y avait plus de projets ni d'alliance ambitieuse, ni aucune autre de ces multiples couches superficielles qui engonçaient les êtres de leur société dans des voies toutes tracées. Évidemment qu'Antonia Longerbane aurait applaudi des deux mains à voir le choix que venait de faire Aphrodite, quand bien même il s'écartait de l'étiquette. Mais justement, ça n'avait rien d'un choix rationnel aux yeux de la jeune femme, c'était l'élan spontané de son coeur qui parlait et qui la guidait dans ses gestes. Si elle voyait de ses yeux ce que lui ne pouvait pas voir, ça n'était pas même ce qui avait motivé ce baiser, c'était cette étrange alchimie, qui les poussait naturellement l'un vers l'autre.

De ses doigts graciles, elle lui accordait une caresse mue par le seul plaisir de ce baiser. Leurs bouches renouvelant sans cesse ce souhait de ne pas se quitter jusqu'à ce qu'il ne rompe l'échange avec douceur. Elle en était toute chavirée.

« Certes pas, mais on ne peut pas dire qu'elles n'étaient pas partagées. », concéda la jeune femme qui endossait autant que lui la responsabilité de cette transgression. Elle sourit alors qu'il l'a gardait encore pour quelques instants entre ses mains. Elle lui offrit une dernière caresse sur cette main qui tenait encore son visage en coupe, « Je ne ferais rien qui pourrait vous mettre dans une situation inconfortable, rentrons, avant que nos absences ne fassent trop parler. » et, délicatement, se hissant sur la pointe de ses pieds menus, elle posa un dernier baiser sur la joue du jeune homme en espérant que ce ne serait pas vraiment le dernier car, après tout, qui pouvait dire si Xris Andērson ne l'oublierait pas sitôt les derniers feux de la soirée éteints ?

Elle espérait qu'il se souviendrait et qu'il soit de ceux qui reviendraient lui mener une cour assidue, sous quelque forme que ce soit. Lady Antonia n'était pas si à cheval sur ce genre de choses qu'il n'y paraissait et elle saurait se satisfaire de rencontres plus spontanées.

« Xris, », risqua-t-elle après lui avoir rendu son manteau et donné le mouvement du départ, « si je n'ai pas l'occasion de le dire une fois que nous aurons retrouvé les autres : j'espère que nous nous retrouverons, plus tard, loin de l'effervescence générale. »

Il était de bon ton qu'ils n'entrent pas ensemble, cela aurait fait jasé à n'en plus finir, aussi partie d'elle devant avant de bifurquer vers une entrée de service qui la ferait arriver non pas par la grande double porte principale, mais au haut des escaliers qui venaient de l'étage. Un choix subtile mais avisé...

_________________

Compte MJ.

N'hésitez pas à interagir avec moi.

So the world may become
like itself again

Il était difficile d’imaginer que sous ce couloir enneigé, presque duveteux, les deux âmes qui se tenaient face à face dans une étreinte pleine de douceur furent à un moment donné, deux parfaites inconnues.
Si Xris connaissait Atreus, qu’il pouvait réellement appeler son ami, jamais n’avait-il eu l’occasion de rencontrer sa magnifique sœur.
Et l’espace d’un instant, le grand blond se demanda pourquoi.
Ne l’avait-il pas pensé digne de graviter dans le cercle fermé et proche de la jeune femme ?
Où n’avait-il simplement pas souhaité la mettre en avant par simple recommandation de Lady Antonia, qui souhaitait la mettre en avant lors de cette soirée toute spéciale.

Car le charisme de la belle héritière avait transpercé l’assemblé.
Et si Xris s’en était trouvé ébloui par tant de charme, la personnalité d’Aphrodite n’avait fait que rendre la rencontre que plus surprenante.

Pour quelques secondes de plus, le grand blond garda la main de la jeune femme dans la sienne, après qu’elle ait quitté sa joue.
Ses doigts fins et emplis de grâce frais au creux des siens.

- Après-vous, acquiesça-t-il simplement.

Il était au fait – et bien malgré lui désormais – de la vitesse à laquelle quelques mots chuchotés pouvaient arriver aux oreilles de tout un chacun.
Âbimés.
Déformés.
Manipulés.

Alors il écouta les recommandations d’Aphrodite.
Surtout ne voulait-il lui causer aucun souci.
Il récupéra la pierre qu’il avait délaissé quelques instants et la glissa dans la poche de son veston.
Il récupéra la veste que lui rendait désormais Aphrodite, dénudant ainsi ses épaules de porcelaine et lui emboita le pas.

La légèreté de sa démarche fit sourire Xris qui se mis à sa hauteur une dernière fois, abandonnant sa main.
Ce moment, suspendu dans le temps au milieu de ces jardins remarquables prenait fin.
A contrecœur sembla-t-il, pour les deux héritiers.

- J’espère aussi, recevoir un signe de votre part, répondit-il en lui offrant un dernier sourire, prochainement.

Puis ses doigts glissèrent loin des siens avant qu’ils ne retrouvent un espace découvert d’où l’on aurait pu les voir.
Leur secret, gardé loin des regards indiscrets, dans ce jardin protégé de tout, et de tous.

A son tour, il avança pour regagner la Salle de Bal, par le même accès qu’il avait emprunté pour la quitter.
Il attendit quelques instants, afin de ne pas faire une entrée synchronisée avec l’héritière Longerbane, qui aurait pu soulever des soupçons.
Il réapparu alors, au milieu des danseurs, à l’opposé d’Aphrodite, qu’il apercevait au loin et lui offrit, un dernier sourire.

INFOS FICHE DE PERSO