I don't have friends, i got family. (Grimm)

20.12.23

Le clapotis de l'eau sur son crâne battait la fatigue et délavait la suie qui ruisselait sur son corps en longue larmes noires. Un autre matin où elle s'était réveillée en entendant Calcifer chantonnait. Il n'avait plus rien à voir avec ce foyer cacochyme qu'ils avaient trouvé avec  @Saúl Ochoa-Reyes la première fois qu'elle s'était spontanément retrouvée là-bas. Elle avait depuis pris l'habitude de cette mauvaise surprise et, puisque le Marché aux Trolls ne l'avait pas encore tuée, elle avait même trouvé sa petite routine de retour au Monde du Dessus.

Elle sortait de la douche, ses cheveux redevenus roux mais toujours détrempés quand un renard argenté bondit sans crier garde sur le tapis moelleux de la salle de bain.


De là où elle se trouvait, elle avait un angle de vue quasi idéal. L'angle de tir en revanche n'était pas des plus idéal. Il allait falloir faire des choix. Le second type était quasiment à bout touchant si elle tendait le bras, mais ça n'était pas lui qui était en train d'étrangler son petit frère à main nue. S'il l'avait voulu, Charles Graham aurait pu briser la nuque de Michel-Ange d'une simple pression mais il était évident qu'il avait encore besoin de lui. Le calcul fut vite fait. Bondissant comme un diable hors de sa boîte, l'auror exécuta un Expelliarmus qui percuta avec une précision sans exemple. C'était suffisant pour attirer l'attention de l'homme de main de Graham, beaucoup trop proche maintenant qu'elle s'était exposé. Évitant un crochet fulgurant d'une roulade souple et maîtrisée, Urielle dut regarder la volée de petits oiseaux enflammés qu'elle avait projeté se perdre dans un couloir qui n'effleura même pas sa cible. Elle ne pouvait que compter sur l'effet de surprise à défaut d'autre chose...

« Je serais toi je décamperai et vite Graham. La cavalerie va pas tarder à te tomber sur le râble. »

Effet d'annonce ou réelle menace, il n'avait absolument aucun moyen de le vérifier. Quoi qu'il en soit, avant de faire son entrée, Urielle s'était bien assurée d'activer les maléfices antitransplanage, ceux là même qui les avaient tant fait suer, elle et Amenediel adolescents, quand le père Grimm veillait à ce que les oisillons restent au nid...

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bilan des dés désastreux :
dé simple : expelliarmus (réussi), opugno (raté), incendio (raté)
dé facile : avifors (raté)

Les coups sourds se poursuivaient à l’oreille de Camaël, qui remuait pensivement son thé le regard plongé sur son bouquin. De tous les Grimm, @Michel-Ange Grimm était le plus bruyant quand la forge lui était laissée. Il semblait pourtant à son jeune frère que l’aîné était occupé en boutique avec sa fille. Mais soudain, un étrange et nouveau son lui fit relever le nez en haussant les sourcils. Ça ressemblait presque à un… hurlement glaçant. Il y eu un grand silence, puis un choc qui trembler les murs du manoir comme si quelqu’un venait de s’amuser à en faire exploser la base.

Retenant un juron, le jeune étudiant attrapa sa baguette en dévalant les escaliers, se demandant bien quelle nouvelle catastrophe venait de causer son frère. Il lutta contre l'agacement de ne pas pouvoir encore maitriser le transplanage, devant se farcir encore plusieurs étages avant d’arriver devant l’énorme porte qui masquait l’entrée de la boutique. D’un sortilège, le Grimm déverrouilla l'entrée avant de se figer devant le spectacle qui s’offrit devant lui, en contre-bas.

Comme si un souffle violent venait de tout renverser sur son passage, le comptoir comme la vitrine étaient brisés en morceaux – et au beau milieu des débris – Michel-Ange en mauvaise posture. Non loin de là, il aperçut une chevelure rousse reconnaissable entre mille. @Urielle Grimm était là ! Un immense soulagement l'envahi, immédiatement réduit à néant par un angoisse sourde qui lui bloqua la respiration devant les deux mages noirs.

Une seule inquiétude lui vint en tête, qu’elle soit censée ou non : celle de s’assurer du bien-être de Rachel sa nièce. Il aperçut son landau et pointa sa baguette vers la sphère métallique qui s’était renfermée sur elle pour la récupérer. Le jeune sorcier tenta de lancer un sortilège pour faire venir à lui le landeau afin de le mettre à l’abris mais son sort ricocha sur le métal. Connaissant Michel-Ange, il avait sans doute prévu le coup pour le prévenir du moindre enchantement à son encontre…

Malheureusement pour Camaël, son petit éclat attira les regards sur lui. Paniquant rapidement, il tenta de lancer un sortilège de terrassement qui ne parvint qu’à lui faire lui-même perdre l’équilibre, dégringolant jusqu’au sol de la boutique. Alors qu’un des deux mages s’avança vers lui, l’étudiant tenta coup sur coup de lui lancer un sortilège de ralentissement puis de désarmement. Le sorcier les balaya d’un simple coup de baguette avant de le viser pour faire voler son corps dans les airs comme s’il n’était rien d’autre qu’un pantin de bois.




Accio / Defodio / Impedimenta / Expelliarmus
4 dés ratés : adieu !

Vacance d'Hiver. Ce premier mois à Poudlard en tant que professeur de métamorphose n'avait pas été de tout repos. Par chance, l'enseignement de son meilleur ami et aujourd'hui directeur de Poudlard, @Luke Korrigan, lui facilitait beaucoup le travail. Peu d'élèves avaient de grosses lacunes et c'était généralement de gros problèmes de confiance en soi. Rien d'insurmontable, donc, il lui faudrait beaucoup de patience et c'était quelque chose que Dilshad avait beaucoup en réserve.

Pour Dilshad, c'était aussi les vacances vu que tous les étudiants - ou presque - étaient rentrés chez eux. Aussi, il préféra revenir à son quotidien plus tranquille au sein de la boutique afin d'aider son neveu. C'était généralement le moment pour les sorciers de faire les derniers paquets cadeaux pour Yule (ou Noël). Il ne serait donc pas de trop pour aider Hassan.

Ce matin-là, Dilshad avait une commande à récupérer à la forge Grimm. Il s'agissait de quelques pièces maîtresses pour parfaire les dernières commandes de sorciers fortunés. Le mécamage avait très vite pris l'habitude de travailler avec les Grimm pour des raisons évidentes : certains alliages ne pouvaient être faits sans le savoir-faire d'un forgeron et quand bien même Dilshad était un sorcier talentueux, il n'en restait pas moins qu'il avait certaines limites comme n'importe quel individu : le physique pour manier le marteau et la forge.

Porto l'aida à mettre sa chaude veste pour braver les températures de l'hiver quand une jolie sorcière de l'âge d'Hassan entra dans la boutique.

« - Lucy ?! ? » S'écria Hassan, derrière l'épaule de Dilshad.

Ce dernier se retourna pour voir son neveu qui semblait bizarre tout à coup.

« - Coucou Hassan ! Monsieur Zaman. » Fit Lucy en inclinant poliment la tête.

Dilshad arbora son sourire le plus commercial qu'il avait en réserve avant de saluer la jeune femme et de lui demander :

« - Peut-on vous renseigner ? »
« - Laisse, Chacha, je m'en occupe ! »

Il n'y avait que Dilshad (et Lucy pour le coup) pour ne pas se rendre compte que son neveu en pinçait pour la jeune Clearwater.

« - Très bien, je suis chez les Grimm si tu as besoin de moi. »

Dilshad se tourna vers Lucy, affichant un dernier sourire rayonnant, avant de disparaître dans le froid du chemin de Traverse.

Derrière lui, il entendait la sorcière parlait d'une commande qu'elle avait faites par hibou pour une montre.


(...)

Dilshad remonta très vite le chemin de Traverse pour se rendre chez les Grimm. C'était une destination qu'il avait l'habitude de faire et désormais, il ne se rendait plus réellement compte de ce qui se passait autour, laissant ses pensées vaquer où bonnes elles leur semblaient. C'était ainsi qu'il débarqua devant la Forge Grimm. Il lui fallut quelques instants pour se rendre compte que le bruit d'explosion qui retentit dans la boutique n'était pas les bruits de marteau qu'il avait l'habitude d'entendre en arrivant aux abords de la forge.

La main sur la poignée, il la relâcha aussitôt lorsqu'il vit des échardes frapper la vitre ainsi qu'une épaisse fumée compacte.

Agissant peut-être trop spontanément, le professeur de Métamorphose ouvrit la porte d'un mouvement du regard tout en sortant sa baguette magique de sa poche. L'appel d'air qu'il produisit balaya la fumée et c'était à ce moment précis qu'il vit que les trois enfants d'Abraham Grimm étaient en train de se battre avec deux sorciers, dont un qu'il connaissait déjà pour l'avoir vu plusieurs fois dans la Gazette du Sorcier.

Un frisson le saisit alors.

Dilshad resta quelques instants immobile, l'air interdit, sans trop savoir quoi faire. Ce fut uniquement lorsque l'un des deux sorciers s'en prit à Camaël qu'il réagit en pointant sa baguette magique sur le mur sur lequel ce dernier s'apprêtait à rencontrer avec force. Aussitôt, la paroi de la pierre devint toute molle avant de laisser Camaël glissait doucement vers le sol.

« - Ça suffit ! Vous n'avez pas honte de vous en prendre à des enfants ? » S'écria Dilshad, dont la voix était secouée de spasme laissant sous-entendre qu'il était terrifié de se retrouver devant des criminels dont l'un d'entre eux était un Loup-Garou de surcroît.

Dilshad pointa sa baguette magique vers eux et ajouta :

« - Laissez-les tranquilles et partez ! Je... Je ne le répèterai pas deux fois ! »

Il déglutit péniblement, ses sens en alerte, pointant tour à tour sa baguette magique sur les deux sorciers d'un air peu assuré. Si Dilshad était doué en magie, il manquait cruellement d'expérience en combat magique. Les duels n'avaient jamais été sa tasse de thé encore moins quand il s'agissait de sorciers aussi redoutables et terrifiants.

Alors que j’étais certainement proche de la mort, une crinière rousse fit son apparition et un bond de soulagement arriva dans mon coeur. Urielle était là… Mais, après le soulagement et à l’orée de la mort, une autre crainte commença alors à m’envahir. Et si ce n’était pas un seul Grimm qui allait mourir ce soir mais plusieurs ? Cherchant de l’air, j’eus soudain les voix respiratoires libres et je tombais à genoux. Un sort lancé par Urielle me libéra et je tombais alors à genou. Voyant trouble et flou, je cherchais ma baguette au sol. Relevant le nez de temps en temps, je vis Urielle en plein combat avec l’acolyte de Charles, pendant que ce dernier semblait tourner la tête vers ce qui semblait être la silhouette de mon frère.

« Regardez moi ça. On ne peut pas en éliminer un sans que les autres nous tombe dessus. Un vrai nid de gobelin… » se mit-il à ricaner.

Habituellement, je me serai emporté car pour ma famille s’était l’insulte suprême. Mais là, j’avais d’autres choses à faire. La sonnette de la boutique retentit et une lueur d’espoir arriva dans mes yeux. Pourvu que ce soit père, un Brigadier, un Auror ou n’importe qui d’autres. Trop faible pour incanter, je levais les yeux vers Dilshad Zaman, notre voisin depuis plusieurs années et surtout désormais Professeur à Poudlard. Une lueur d’espoir envahit alors mon coeur. Poudlard n’acceptait en Professeur que les meilleurs sorciers de la région, donc en plus des collègues d’Urielle, des professeurs allaient certainement venir en renfort pour nous protéger.
Charles, lui, du faire à peut prêt le même calcul. Avec cependant je pense avec du recul, la naïveté en moins. Même pour des Loups Garous et avec un étudiant avec nous, le rapport de force s’équilibrait dangereusement et l’issue devenait incertaine.
Les deux loups se rapprochèrent d’ailleurs dos à dos, à la demande de Charles d’un seul regard.

« Ne soyez pas stupide. Il s’agit d’une simple vengeance, n’entrez pas dans ce que vous ne pouvez contrôler. » dit-il toujours avec son ton diplomatique à l’encontre du nouveau venu qui semblait plus âgé que les autres.

Il y avait aussi cet inconnu. Mes yeux se posèrent alors sur le landau, puis sur Charles. J’allais vraiment laisser partir ainsi, la chair de ma chair et le sang de mon sang défendu par ma propre chair et mon propre sang ? Hors de question. Levant directement ma baguette sur la tête de Graham, je déclarais d’une voix rauque.

« Bombarda. »

Parce que je comptais bien le tuer. Si j’avais su lancer un Avada Kedavra, je l’aurais fait sans hésiter une seule seconde. Aussi, le maléfice d’explosion était ce que j’avais de mieux, précis, il pouvait lui arracher la cervelle en moins de deux. Surpris, Graham leva sa baguette. Un bouclier translucide se leva entre lui et moi, et le sort explosa dessus, le protégeant lui mais le faisant reculer légèrement. Ses yeux exprimèrent la surprise. Le souffle de mon sort me renvoya à nouveau au sol.

« Oh. C’est bien petit. C’est la première étape, mais la colère simple et pur ne suffit pas, je le crains. »

Sa baguette dansa légèrement dans sa main et en plus du Protego Totalum, un Protego Diabolica apparut. Des flammes d’un bleu intense se mirent à danser autour de lui et à l’entourer, alors qu’il semblait danser avec sa petite baguette.

« Bien, on dirait que cela ne se passe pas réellement comme prévu… On va faire autrement. Transmettez à Adair Dunn ma plus grande affection, et prenez ceci, en guise de cadeau de naissance. »

D’un geste rapide, il sortit une dague de sa manche, greffé à lui, et sans que l’on ne le vit venir, trancha la gorge de son acolyte. Il s’effondra à ses pieds, dans une lueur d’incompréhension totale dans le regard. Moi aussi, je ne comprenais plus grand-chose.

« Un petit prix à payer, pour des jours meilleurs. »

Doucement, il enjamba le corps et commença à parler. D’une voix rythmé, douce, et calme comme un chant d’autrefois.

« Seigneur du Sang, Seigneur des Ombres. Accepter en sacrifice celui qui fut plus proche qu’une mère, tué par un objet plus précieux qu’un père. »

Sa lame s’enfonça alors dans la poitrine du deuxième Loup-Garou et elle se mit à grésiller. Je plissais des yeux, reconnaissant les lames de l’école de Koldovstoretz. C’était un alliage rare, et un objet extrêmement ancien si j’en croyais les runes sur le manche, du peu que je voyais.

« Libéré de là où Apulée vous enferma, au prix du sacrifice. Jouissez d’une liberté éphémère, jusqu’à ce que le méfait soit accompli. »

Les flammes dansèrent et un souffle surpuissant partie de la dague. Mes yeux se plissèrent, et une vague de terreur s’empara de moi. Quoi qu’il entreprennent de faire, il n’y avait rien de bon, car cela ressemblait à une puissante invocation.

« Scellé à Carthage, condamné au Tartare, Seigneur du Sang et des Ombres, sortez de votre tanière pour accomplir mon souhait et l’exaucer qu’une fois terminé. Rejoins moi Taborax Tueur d’Espoir. »

La lame fondit alors dans le corps du loup garou mort au pied de Graham. Des runes commencèrent à apparaître le corps du loup garou fut victime de gargarisme et deux cornes commencèrent à apparaître. Charles se tourna alors vous nous, puis nous adressa un rictus mauvais.  Du corps du second Loup Garou, un démon immense armé d’une lance étrange commença à sortir en déployant ses ailes. Courant à toute vitesse, je me dirigeais alors vers un coffre situé sous le comptoir et j’apposais juste ma main dessus pour le déverrouiller.

« Camaël ! Attrape ! »

Une tissu en soie tomba au sol et une lame étrange en sortie. Je lui fis alors glisser au sol au niveau de ses pieds. Sur la lame, on pouvait lire en très vieux langage : Aen estar Hadhafang i chathol hen, thand arod dan i thang an i arwen. (Cette lame s'appelle Hadhafang, une noble défense contre la foule ennemie pour une noble jeune fille).

« Fais pas le difficile crois moi ça fera largement l’affaire ! »

Charles nous regarda en fronçant les sourcils. Le Protego Diabolica et Totalum disparurent, comme si le Démon absorbait la magie de ce dernier, ou alors il était peut être trop épuisé pour maintenir le lien. Un peu paniqué, ce dernier recula et observa désormais le chaos redevenu maître des lieux, et les rapports de forces à nouveau en sa faveur. On pouvait clairement voir que la Malédiction qu'il venait de lancer l'avait clairement affaibli.

***