I don't have friends, i got family. (Grimm)

Vacance d'Hiver. Dilshad n'était pas vraiment le sorcier sur qui comptait dans une situation pareille. Par chance, la présence d'Urielle et de Michel-Ange leur permettait de se débattre comme des lions contre cette entité féerique d'un autre âge. Dilshad, tétanisé, ouvrit les yeux lorsqu'il vit le jeune Camaël bondir sur le démon. La présence des renforts demandés (dont Fergus) par Urielle ne provoqua aucune réaction de sa part.

La dague avait plongé dans la gorge du Satyre, figeant alors le temps comme si plus rien d'autre n'avait d'importance. Dilshad, dans un sursaut de courage, leva sa baguette magique pour lancer un sortilège de protection sur Camaël au moment où le démon se dissipa. Dans une bulle dorée, Dilshad amena le corps du cadet des Grimm sur le sol tandis qu'il observait le tas de cendre encore fumante au milieu des artefacts de métal à l'endroit même où s'était dressé furieusement le faye.

« - C'est fini ? » Demanda-t-il, d'une voix blanche, sans oser respirer tant il était, encore, sous le choc de cette confrontation qu'il n'avait jamais espéré un jour faire.

Tout doucement, son corps tétanisé semblait réagir. La tension se dissipa progressivement lui permettant alors de reprendre le contrôle de son corps. La fatigue ne tarda pas à venir se poser sur ses épaules. Nul doute que demain, Dilshad aurait quelques courbatures au niveau du cou.

Les sorciers présents dans la pièce purent l'entendre soupirer.

Dilshad s'approcha d'un pas malhabile du tas de cendres. S'agenouillant doucement, baguette magique toujours tenue fermement dans sa main basanée, il déplaça du bout de cette dernière les artefacts pour contempler les restes du faye.

« - Tu as été très courageux Camaël. » Murmura Dilshad, du bout des lèvres, le teint de sa peau encore livide.

S'ils avaient été à Poudlard, Dilshad lui aurait probablement donné cent cinquante fois et décernait une médaille.

« - Il faudrait mettre ses cendres quelque part, dans quelque chose de suffisamment résistant, je pense. » murmura Dilshad, en levant finalement le regard vers Fergus, Urielle et Michel-Ange. « La magie qui s'en échappe est encore très vive et chaotique... Si vous n'avez pas de... Enfin, j'imagine qu'il faudrait quelques runes de protections ou quelque chose dans ce goût-là... » Hasarda Dilshad, fébrile, dont le visage commençait tout juste à reprendre quelques couleurs.

Peut-être par précaution, peut-être par paranoïa, Dilshad ne pouvait s'empêcher de penser qu'il faudrait faire quelque chose pour isoler ce qu'il restait de la magie du faye. On était capable de créer bien de funestes rituels avec beaucoup moins que ce qu'ils avaient devant eux, sur le sol de la forge des Grimm.

Sans réfléchir, je me relevais comme si je n’avais rien eu. Boitant et m’affairant dans les restes de la boutique, je cherchais comme un chien féroce un objet en particulier, alors que la tension était redescendu. Ecoutant les précieux conseils du nouveau professeur de Métamorphose, je cherchais un artefact précis. Sourcils froncés, je mis enfin la main sur ce que je cherchais. Une très vieil boîte, en vieil acier rouillé avec une étiquette très vieille où on pouvait lire d’une écriture qui avait du appartenir à les aïeuls «  Boîte de Pandore. »
Le soucis c’est qu’elle était fermée. Fronçant les sourcils, je m’arrêtais vers les cendres qui commençaient déjà à bouger très légèrement. Est-ce qu’elle était vide ou est-ce qu’il y avait un truc encore plus débile à l’intérieure. Boarf, au point où on en était… Pas réputé pour ma grande intelligence, j’ouvrais la boîte, miraculeusement vide.

« Je le savais vous inquiétez pas Monsieur. » dis-je poliment en mentant à Dilshad.

D’un coup de baguette, je mis les cendres dans la boîte, que je refermais. Avec calme, je pris une plume et je commençais à écrire dessus en encre perpétuelle « NE PAS OUVRIR ». La plume en l’air, je me demandais même si un jour quelqu’un n’allait pas braver cet interdit… Mais j’oubliais bien vite cette idée, en posant la boîte sur une des étagères qui avait survécu. Les mains sur les hanches, contemplant mon travail de scellement, je sursautais en me rappelant la présence des autres.

« Urielle ! Camaël ! »

Je me précipitais pour aider Camaël à se relever. Une fois debout, je l’étreignais contre moi avec un grand sourire. Puis, je courais vers ma sœur pour la serrer elle aussi dans les bras. La tension était en train de redescendre brusquement. Une fois le câlin terminé, je me tournais vers les deux autres. L’auror qu’Urielle semblait connaître mit ses mains devant lui :

« Ca serait trop demandé. » dit-il calmement

Je me tournais vers Dilshad, et voyant que je gênais tout le monde en les serrant dans mes bras, je m’inclinais respectueusement.

« Je vous dois une vie, Monsieur Zaman. » dis-je très sérieusement

Je relevais les yeux et je lui fis comprendre d’un regard que j’étais très sérieux, et qu’à partir de maintenant, s’il le désirait ma vie serait à sa disposition. Il venait de sauver ma fille, et deux membres de ma famille avec son sort d’aimant.

« C’est trop bien, ce sort. Je regrette de pas avoir été à Poudlard pour que vous me l’appreniez… Bon, faut ranger. »

Je commençais à prendre quelques trucs, et à les déplacer, ne sachant pas trop quoi faire ni comment. Le stresse de voir quelqu’un d’autre rentrer me guetter, bien sur, mais maintenant qu’un Auror et Monsieur Zaman était là ainsi que ma sœur, je n’avais plus rien trop à craindre.

« Tout le monde va bien ? » dis-je en soulevant une hache aussi grande que moi

Soudain, je me rappelais l’absence de Rachel. Je lâchais la hache et manquait de la faire écraser sur mon pied. Paniqué, je me tournais alors vers Urielle pour dire :

« La petite ! Il faut que j’aille la récupéré ! Apolline va… Apolline va... » répétais-je

Et, le trop plein d’émotion eux raison de moi. Imaginant la fureur d’Apo si elle débarquait maintenant, je m’effrondrais, tombant inerte et évanoui sur le sol à côté de la hache.