Il était évident du premier coup d'œil que la salle du tribunal n’avait jamais été pensée pour accueillir un procès qui déciderait du sort de tout un peuple. La foule s’entassait tant bien que mal et peu de gens allaient avoir la chance de s’asseoir. Mais au milieu de ça, Eyna escortait sa cousine avec quelque sourire et mots doux bien placés, elle dégage suffisamment de place pour qu’elles puissent observer la situation.

Eyna n’avait pas participé à la marche des libertés, ce n’était pas faute de volonté, la plupart de ses amis y était, mais sa mère avait jugé que c’était trop dangereux et Eyna doit bien reconnaître que ça aurait été chercher les ennuis. Ça ne lui faisait pas particulièrement plaisir de passer pour une hypocrite, mais les ordres de sa mère passaient bien au-delà de ça.

Sur le trajet elle avait beaucoup réfléchi, qu’est-ce qu’elle pourrait bien attendre de ce procès ? Trois hybrides étaient jugés pour la représente d’une des plus vieilles familles de sangs purs…ça serait stupide de s’attendre à ce que les trois soient innocentés, mais Eyna aurait été contente si il s’agissait d’une jugement normal et que les trois accusés ne seraient jugés que sur leur crime sans se soucier du contexte plus large et de l’idéologie du gouvernement en place; sauf que plus y réfléchit et plus il semble évident que ce n’est pas du tout ce qu’il va se passer. À moins d’une intervention du groupe qui recrute des soutiens dans le marché aux trolls en ce moment même, il y a peu de chances que les prisonniers échappent à Azkaban.


En arrivant, Eyna remarque une des deux jumelles Montero, elle l’observe pendant un moment et fini par reconnaitre @Selma Montero quand celle-ci regarde Zion sans ressentir le besoin de baver. Eyna sourit et fait un signe de main suivi d’un clin d'œil.

Les accusés n’étaient pas encore arrivés, mais Eyna ressentait soudainement une profonde envie de sortir sa baguette et de passer à l’attaque. Protéger les hybrides, c'était son devoir, mais les demis-fées ce ne sont pas des hybrides comme les autres. Les fées sont littéralement la source originale de toute forme de magie dans ce monde, tout du moins si l'on en croit ce que sa famille lui a appris. Et plutôt que de protéger ce peuple au bord de l’extinction, un des rares demi-fée encore envie s’apprête à se faire envoyer à Azkaban. C’était exactement le genre d’offense que les valkyries étaient censé éviter.

Eyna grince des dents, attrape la rambarde à plein bras en dévisageant la juge avec une colère difficilement dissimulé. Mais elle finit par soupirer et se tourner vers @Siobhán Gavalagh-Korrigan pour éviter de plus attirer l’attention sur eux.

“C’est si frustrant.” Chuchote-t-elle sans préambule “J’ai l’impression qu’aucun sorcier ne comprend réellement la signification de ce qu’il se passe aujourd’hui”

Peut être que même Eyna ne le comprenait pas entièrement, elle sais juste que son sang et le serment qu’elle avait fait envers les siens la poussaient déjà l’action.

J'avais pris soin de revêtir une tenue plutôt sobre pour l'occasion. Oh, évidemment, je savais que j'allais me faire remarquer par ma classe et mon charisme, mais je ne devais pas éclipser la juge Antonia Longerbane ...
Ma relation avec Atreus Longerbane, l'héritier de la famille, faisait beaucoup parler. Beaucoup attendait que je fasse un faux pas pour que le futur mariage soit annulé et pour que les midinettes nobles puissent de nouveau se pâmer devant le beau Lord. Mais c'était bien mal me connaître que de penser que je pouvais foutre en l'air mon avenir.
Tout cela pour dire que c'est dans un élégant tailleur pantalon noir que j'arrivais dans la salle du tribunal, muni bien évidemment de ma plume à papote et de mon carnet qui ne me quittait jamais.

Bien sûr, je comptais bien rendre compte de ce procès dans le Chelsea Express. Non pas que les potins ne m'intéressaient plus, mais j'avais bien compris que je devais également me faire une réputation en couvrant des sujets sérieux et qui obligeaient la journaliste que j'étais à être objective ... enfin, quand c'était possible ! Car on ne peut pas non plus me demander de devenir insipide !

En arrivant, je vois la juge Longerbane au loin, et, tandis que je croise son regard, je la salue de loin, d'un signe de tête discret. Elle est sur son lieu de travail, je n'ai pas à l'incommoder. Je vois que plusieurs de mes camarades sont déjà présents. Je n'ai pas souhaité demander à mes amies d'être présente, car je suis vraiment là pour le travail. C'est pourquoi je me mets sur le côté, lançant un sourire discret à @"Eynaëlle Sanderson".

"Madame, Lady Eynaëlle va au procès ..."

Occupée à lire des parchemins de politique, je levais mon regard et le posais sur l'hybride qui m'apportait cette information. Ce dernier ne resta pas bien longtemps et préféra s'éclipser pour ne pas subir ma colère, qui, clairement, serait mal dirigée. J'avais longuement hésité à m'y rendre, jugeant que ma présence n'était pas nécéssaire et que le chaos qui risquait d'éclater lorsque la juge Longerbane rendrait son verdict n'avait pas besoin de moi.

Mais apprendre que ma fille unique allait se trouver au milieu de tout cela ne pouvait pas me laisser de glace. Rapidement, je me vêtis d'une grande robe noire et je tentais de me camoufler un peu. Mais il n'était pas aisé pour une Vélane de ne pas se faire remarquer ...

J'arrivais donc au dernier moment dans la salle du tribunal. Les regards, bien évidemment, se tournèrent sur moi. J'avais beau ne pas avoir le pouvoir de lire dans les esprits, je savais qu'on se demandait les raisons de ma présence, pour ceux qui me connaissaient, tandis que d'autres ne parvenaient pas à comprendre pourquoi leurs yeux étaient irrémédiablement fixés sur moi. M'installant pas très loin d'une jolie blonde, ayant ainsi ma fille face à moi, j'attendis simplement le début du procès, non sans observer tous les visages présents. De dos, je crus voir @Luke Korrigan, ce qui eut un peu l'effet de me tendre légèrement.

Lorsque les accusés firent leur apparition, je me raidis littéralement. La façon dont ces derniers était traité me révoltait. Ces sorciers, qui se pensaient tellement supérieurs aux hybrides, méritaient qu'on les remette à leur place. Pourtant, je ne pouvais pas me permettre, à ce moment-ci, d'attaquer quiconque. Néanmoins, je pouvais peut-être faire en sorte de faire monter la tension ... et ce même si je connaissais l'issu de cette affaire.

Mon regard balaya l'assemblée, repérant les sorciers qui semblaient enjoués de voir les hybrides rabaissés de cette façon. J'avais une mémoire des visages, et autant dire que je n'oublierais pas de sitôt ces personnes. Ma voix s'éleva alors, un peu au-dessus de tous, mais sans pour autant me faire davantage remarquer. Je voulais simplement qu'on entende cela, afin d'échauffer quelques personnes.

"C'est parce que ce sont des hybrides qu'ils sont traités ainsi ? Regardez-les ... Ils ne pourraient même pas s'échapper !"

Et, mon regard s'arrêtant sur ma nièce @"Siobhan Gavalagh-Korrigan", j'observais les diverses réactions, jaugeant ainsi qui était dans mon camp et qui était contre moi. Puis, lorsque le président résonna, je tournais mon regard vers les juges. Eclaircir l'événement ... Tout le monde savait ce qu'il en était ...

Si Eyna avait le moindre espoir d'assister un procès en bonne et du forme, l'état des prisonniers ne laissaient plus le moindre doute sur les intentions du ministère. Il n'y avait pas de présomption d'innocence, pas de droit de l'homme. Comment est-ce que les accusés pouvaient se défendre dans cet état ? Est-ce que ce n'était pas l'équivalent de mettre une pancarte 'coupable' sur eux ?

Il y avait de l'indignation, de la colère, mais au final Eyna ressentait juste une profonde tristesse. Elle savait que sa maman avait raison, elle détestait le fait qu'elle avait raison, mais fort est de constater que tout ce qu'@Aethelia G. Sanderson disait sur le ministère était vrai.

Trop occupé à dévisager Stonemoss, elle ne revient à la réalité que quand Sio lui attrape la main et l'entraine vers un siège libre. Elle reste à côté d'elle et observe le visage de sa cousine. Elle ouvre la bouche une fois, trois fois, mais à chaque fois elle se ravise finalement sans rien dire. Elle aimerait la rassurer, peut être juste faire une petite blague pour détendre l'atmosphère. Mais ses bêtises habituelles sonnaient creuses dans cette situation. Et elle avait promis de ne rien cacher à sa cousine. Alors elle se contente juste de chuchoter exactement ce qui lui passe par la tête

"Je crois que ça confirme que je n'ai vraiment pas intérêt à me faire capturer vivante."

Sa voix était pleine de sarcasme, son sourire était crispé. Mais elle n'avait pas peur, pourquoi aurait-elle peur quand elle défendait la bonne cause ?

Presque d'une manière prophétique, il ne lui faut pas bien longtemps pour sentir l'influence des pouvoirs de sa mère, les regards qui se tournent, les visages qui se baissent, le passage qui se libère naturellement, comment si des mains invisibles pousser la foule loin du passage. Eyna reste figée pendant un instant, mais elle sourit sincèrement en observant la silhouette de lautre côté du tribunal. Ça serait stupide de sa part d'attirer l'attention sur eux en allant la voir. mais juste le fait d'appercevoir sa mère lui redonne un peu espoir. Elle se contente de serrer la main de Sio un peu plus fort.

Elle ne remarque même pas la présence de son oncle, et elle appercoit juste Chelsea du coin de l'oeil.