Pleasure Piked With Pain
Marché aux Trolls
02.02.24 Ils se toisèrent un moment en silence. Comme pour voir ce que valait l'autre. Urielle douta un instant. Après tout elle ne savait pas à quel genre d'escroc elle avait affaire. Mais elle avait confiance en
@Saúl Ochoa-Reyes et pour l'instant c'était suffisant. Contre toute attente, le gitan céda de telle sorte qu'elle ne pouvait pas refuser. Elle subodorait déjà que dans un avenir pas si lointain, elle allait se retrouver pieds et poings liés par cette dette. Et ce sourire railleur ne faisait rien moins que le lui confirmer. Derrière tout cela, le fait qu'il l'appelle
ma jolie ne la fit même pas réagir.
« Mh. », fit-elle sceptique.
Elle ne broncha pas, le dardant du regard alors qu'il approchait. Que faisait-il mine de faire cette fois ? Urielle, bien campée sur ses positions ne broncha pas. Elle ne voulait pas lui donner l'impression qu'il l'intimidait. Ca n'était pas le cas d'ailleurs. Il l'intriguait, ça c'était certain. Un bref instant, leurs visages furent si proches qu'ils auraient pu goûter au souffle l'un de l'autre. Le regard planté dans le sien, elle le laissa faire et il ne l'effleura même pas. En revanche, il lui offrit une carte. Curieuse carte d'ailleurs. Urielle la prit, sans que leurs doigts ne s'effleurent, le regard toujours vissé au sien.
« Comment oublier un tel homme... », répondit-elle, saisissant au rebond la balle gonflée d'égo qu'il venait de lui envoyer.
Elle glissa la carte dans la poche arrière de son jean, notant pour elle-même qu'elle n'était pas prête de revoir l'étrange cousin de Saul de si tôt. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il lui laisse le moyen de le recontacter, mais c'était toujours bon à prendre en cas de situation désespérée. Et diable savait que le Marché aux Trolls savait se montrer très créatif de ce côté là. Mieux valait garder tous ses atout dans sa manche, ou dans la poche arrière de son jean en l’occurrence. Sans doute devait-elle cette fleur à son ami Saul. Il lui faudrait juste se rappeler que, comme les mauvais génies, Aram saurait parfaitement bien lui rappeler ses dettes un jour ou l'autre. Et c'était suffisant pour qu'elle se promette de ne garder cette carte qu'en cas d'extrême désespérance.
Là-dessus, il la congédia ni plus ni moins d'un geste impatient. Urielle ne se fit pas prier. Elle quitta la roulotte avec un
merci et un petit regard en arrière.
Vraiment, Aram Romanez était un curieux personnage.