Une sombre harmonie #Zion

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Une sombre harmonie

Samedi 13 janvier 2024

Depuis la nouvelle année, on m’apercevait de moins en moins au château … Oh, bien sûr, je continuais à venir en cours, ne voulant pas attirer l’attention sur ce que je faisais. Je savais qu’Oncle Luke m’avait à l’oeil. Puis il faut avouer qu’en bonne serdaigle, je n’avais pas envie de sécher les cours. Ainsi, dès que les cours étaient terminés, je m’échappais de l’enceinte du château pour me rendre dans l’allée des embrumes.

J’avais demandé à Fearchach d’intensifier mon apprentissage. Cependant, étudier la magie noire n’était pas de tout repos et j’avais tendance à me vider de toute énergie. Aussi avait-on décidé de ne pratiquer qu’un jour sur deux. Mais l’accès à la bibliothèque de ce dernier me permettait de découvrir la théorie et de poser des questions qui aiguisaient clairement ma connaissance de ce pan obscur de la magie. Si Fearchach avait face à lui, au départ, une jeune femme dont le seul but était de sauver son père, il avait depuis mi-décembre une apprentie avec une soif d’apprendre incommensurable. Et pour cela, il pouvait dire merci à Luke Korrigan qui m’avait prouvé qu’on m’avait mise sur le côté et qu’on ne me faisait pas confiance.

Pourtant, je parvenais encore à garder ma tête sur les épaules même si une certaine addiction s’était emparée de moi. Et c’était la présence de Zion dans ma vie qui m’empêchait de totalement sombrer. Les moments que je passais à ses côtés étaient si agréables que cela me rattachait à la réalité. Je savais que je n’avais pas envie de le perdre. Alors, le midi, je prenais toujours le temps de manger avec lui et je m’installais à ses côtés lors des cours. J’avais l’impression de vivre une double-vie, et je me surprenais à être plutôt douée pour cela.

Mais ce soir-là, alors que je revenais de trois heures de pratique de magie noire intense, je sentis, sur la route, que j’avais du mal à me remettre de cela. Cherchant dans mon sac un philtre revigorant, je me rendis compte que je les avais oubliées dans ma chambre.

”Eh merde …”

Je mis quelques heures avant de réussir à rejoindre Poudlard. Il devait être aux alentours de minuit lorsque je franchis la grande grille du domaine. Dans la nuit, on ne pouvait pas voir mon teint blanchâtre, ni mes pupilles totalement dilatés et les cernes qui entouraient mes yeux. Continuant d’avancer à pas feutrés, je sentis mon ventre se tordre de douleurs. M’appuyant sur un muret, je laissais mes pieds se dérober sous moi et je m’assis sur le sol. Je sentais mes yeux se clore, le sommeil me gagnant.

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Dans l'enceinte du château

13.01 Zion était bien content de voir les vacances se terminer. Ce n'était pas tant parce qu'il s'embêtait chez lui, mais ses maux de tête s'étaient intensifiés et sans la routine de l'école, il n'avait que ça à penser. Mais s'il y avait bien quelque chose dont il avait hâte en retournant à Poudlard, c'était de retrouver Freya. Il ne l'avait pas vu des vacances et malgré quelques échanges épistolaires, il ne s'était rien passé. Zion l'aurait bien invité à passer une journée en ville, mais c'était les vacances de Noël et généralement, les gens aimaient bien rester parmi les leurs pour ce genre d'évènements. Alors Zion avait pris son mal en patience.

Sauf qu'en revenant à Poudlard, Zion se rendit très vite compte qu'elle passait le plus clair ailleurs. S'il s'était langui de la revoir et peut-être se trouver seul dans un coin du parc pour passer du temps rien qu'avec elle, il dut se contenter de la croiser que dans les cours se qui le frustra quelque peu. Par chance, le Gryffondor avait ses propres problèmes et la présence de @Camaël Grimm lui permit de relativiser un peu.

Mais parfois, cela inquiétait Zion. Il ne savait pas trop si c'était normal ou s'il devait vraiment le prendre pour lui. Elle était peut-être stressée à cause de leur relation... Après tout, il était son premier amour ? Elle avait peut-être peur qu'il veuille aller trop vite ? Que Zion ne se montre insistant sur certains sujets qu'elle n'avait dû effleurer que dans ses songes ?

C'était une situation compliquée. Pour l'heure, il fallait qu'il se presse de rentrer. Il était tard et le lendemain, il avait un entraînement de Quidditch auquel il comptait bien participer.

Sur le chemin, alors qu'il était plongé dans ses pensées, Zion fut surpris de reconnaître une tête blonde qu'il connaissait bien. C'était Freya, assise contre un muret. Si son cœur s'envola dans sa poitrine en la reconnaissant, il redescendit bien vite lorsqu'il se demanda ce qu'elle pouvait bien faire ici à cette heure tardive de la nuit. Fronçant les sourcils, il vint à sa rencontre en sortant sa baguette magique qu'il éclaira d'un lumos.

« - Freya ?? Qu'est-ce que... Ça va ?? » S'inquiéta Zion, en s'agenouillant à ses côtés.

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Samedi 13 janvier 2024

Je laissais mes yeux se clore, tandis que je sentais sous moi la fraicheur de l'herbe. Souvent, lorsque je rentrais des leçons avec Fearchach, je m'endormais très rapidement. Il faut dire que le fait qu'il me laisse régulièrement rentrer dans la tour des âmes pour m'assurer que mon père était toujours présent réconfortait, en quelques sortes, mes angoisses de perdre ce dernier. Là où je faisais des cauchemars dans les mois ayant suivi la rentrée, je dormais de façon très profonde dorénavant.

Une voix me tira de cet endormissement. Zion ? Oh non ... Il ne devait pas me voir ainsi ! Je n'avais pas la force de trouver des excuses, des mensonges ... Je voulais juste dormir. Et pourtant, le savoir à mes côtés me réconfortait et, alors que je le sentis près de moi, je saisis doucement sa main et j'ouvris les yeux, doucement :

"Zion ... Je crois que ... Je suis rentrée trop tard ..."

Je tentais doucement de me relever, mais je n'avais clairement plus de force. Pourquoi avais-je oublié de prendre mes philtres revigorants ? Cela ne m'arrivait jamais. Parvenant, avec peine, à poser mon dos sur le muret, pour me retrouver en position assise, je regardais celui avec qui j'avais tant échangé par lettres durant les vacances. Il ne pouvait que constater mon état, et je ne songeais même pas au fait que je devais lui cacher tout cela.

"J'ai ... un peu trop ... abusé ..."

De la tête, je lui indiquais mon sac qui était tombé juste à côté de moi. Je ne voulais pas lui mentir ... Et s'il ouvrait le sac, il y trouverait un livre assez spécifique : Arcanes proscrits. Il comprendrait peut-être ce qu'il fallait faire ... Mais, ne me jugerait-il pas pour cela ? Et si je le perdais, simplement ?

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Dans l'enceinte du château

13.01 Freya s'était juste endormie. La fatigue l'avait gagné, et lorsqu'il la vit rouvrir ses yeux, Zion sentit que son cœur s'apaisait. Son rythme cardiaque décèlera doucement alors qu'il l'entendait enfin parler. Le Gryffondor secoua la tête, l'air inquiet. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire de ses journées pour se retrouver dans un tel état de fatigue ? Est-ce que c'était ce qu'elle faisait le reste du temps au lieu d'arpenter les couloirs de l'école de main dans la sienne, à se bécoter comme n'importe quel jeune couple ?

Zion se contenta de la rattraper alors que Freya tentait de se relever, en vain. Fronçant les sourcils comme s'il cherchait une quelconque réponse à toutes ses questions en observant chacun de ces traits, le Gryffondor suivit le signe de tête de la Serdaigle. Cette dernière lui indiqua son sac. Aidant alors Freya à reprendre contenance contre la pierre du muret, tout en veillant à ce qu'elle fût confortablement installée, sans bouger ses genoux du sol, il amena vers lui le sac de Freya en tirant sur l'une des lanières.

N'attendant pas qu'elle l'invite à l'ouvrir, Zion retira la languette et tira dessus pour regarder son contenu dans l'espoir de trouver une potion revigorante ou quelque chose dans ce goût-là. Néanmoins, ce fut autre chose qui attira son attention.

Un grimoire assez épais dont l'intitulé attrapa aussitôt son regard : Arcanes proscrits.

« - What the fuck ?? » S'écria Zion, en observant la couverture du livre magique et le visage de Freya en guise de réponse. « Qu'est-ce que tu fous avec ça ? » Ses deux neurones finirent par se toucher. « Ne me dis pas que... »

Zion prit une profonde inspiration, l'air énervé, avant de finalement glisser son grimoire dans la poche de sa propre cape de sorcier.

« - Je t'emmène à l'infirmerie. »

Prenant à nouveau une profonde inspiration, sans trop savoir quoi dire ni quoi faire, Zion saisit délicatement son poignet qu'il passa au-dessus de ses propres épaules pour lui proposer la sienne afin de l'aider à se relever.

« - Il va falloir que tu m'expliques tout ça si tu ne veux pas que je file voir ton oncle dès que j't'aurais mis aux mains de l'infirmière. » Maugréa Zion, à la fois inquiet et agacé par cette découverte.

Les arcanes proscrits n'étaient pas vus avant les Mulots. Et encore fallait-il avoir pris le bon cursus... Qu'est-ce que Freya pouvait bien ficher avec pareil grimoire ?

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Samedi 13 janvier 2024

Tandis qu'il se tournait vers mon sac, je ne pus m'empêcher de mordre ma lèvre inférieure, de stress. J'avais tellement peur de sa réaction, de son jugement ... Sachant que je n'étais pas vraiment en état de lui expliquer les choses clairement. Lorsque j'entendis son what the fuck, mon coeur loupa un battement et je retins mes larmes. Ce n'était pas ce que je voulais.

Non, je ne pouvais pas aller à l'infirmerie. Il y aurait forcément des questions, et surtout, mon oncle serait prévenu. Et ça, ce n'était pas envisageable. Même si ce dernier se doutait que je m'intéressais de près à cette magie qu'il haïssait temps, il comprendrait immédiatement en me voyant que je ne faisais pas que lire des livres à ce propos.

"Non ... S'il te plait ..."

Ma voix faible l'implorait clairement, tandis qu'avec douceur, il m'aidait à me relever. Je sentais bien dans sa voix qu'il était agacé et je ne pouvais pas le laisser ainsi.

"Mes philtres revigorants ... Dans ma chambre ... Je t'en prie ..."

Je tournais doucement la tête vers lui, le forçant à s'arrêter. Je plongeais alors mon regard dans le sien. Ressentait-il à ce moment-là à quel point je tenais à lui ? Se laisserait-il convaincre en se disant qu'ainsi, il aurait une explication de ma part, et qu'en plus, il pourrait passer du temps avec moi ? A moins qu'il n'en est plus envie ... Sérieux, qui voudrait aimer une jeune femme dans mon état ?

Doucement, je posais ma tête sur son épaule, tentant de l'attendrir. Je ne savais pas si cela marcherait, mais j'aurais au moins tout fait pour ne pas passer par la case infirmerie. Je n'oublierais plus jamais mes philtres revigorants, c'était certain !

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Dans l'enceinte du château

13.01 Zion n'entendit pas la supplique de Freya. Il en était même sourd. Elle mettait leur relation de côté pour apprendre de la magie noire, ou tout du moins, quelque chose s'y rapprochant. Elle en était au point d'abîmer son corps en poussant sa vitalité à l'extrême, manquant de souffler le feu de la vie que représentait son âme face à l'attrait de cette magie pourtant si corruptrice.

Le Gryffondor était sincèrement énervé de cette situation. Et même s'il sentit son cœur s'adoucir lorsqu'elle se blottit contre lui, Zion se montra, pourtant, résigné sur ce qu'il comptait faire. Freya irait à l'infirmerie, quoiqu'elle puisse en penser. En colère, mais terriblement inquiet, Zion ne pouvait se résoudre de la perdre à l'aube de leur relation. Certes, il ne savait pas si cet amour naissant était durable, mais il ne put s'empêcher de tenter le risque de la pousser dans ses retranchements, quitte à ce qu'elle ne décide de se redresser pour lui tenir tête.

Zion, plutôt confiant de la robustesse de son corps face à celle de Freya qui semblait poussé dans ses limites, se contenta de secouer la tête.

« - Non, Freya. On va à l'infirmerie. Ce n'est pas une potion Wiggenweld qui te remettra sur pied. Je - » Il se tut un instant, se mordant la lèvre alors qu'il la soulevait comme une princesse. « Je sais ce que peut faire la magie noire. Tu peux soigner ton corps, mais ton âme sera consumée. »

Le Gryffondor se contenta de regarder droit devant lui, évitant soigneusement de la regarder, ne serait-ce qu'un instant. Pas sûr de pouvoir maintenir cette volonté de l'emmener à l'infirmerie pour qu'elle se remette de ses expériences macabres s'il croisait son regard, Zion préféra jouer la carte de la distance même si son cœur ne cessait de tambouriner sa cage thoracique dans un noble désir que de succomber à l'appel de Freya, quoique cela puisse leur en couter.

« - On est bientôt aux portes, il fera meilleur une fois qu'on sera dans le hall. » Murmura Zion, du bout des lèvres, alors que le froid de janvier l'étreignait un peu trop fort à son goût.

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Samedi 13 janvier 2024

Je ne sentais pas le froid. La fatigue était telle que j'avais l'impression d'être totalement dans le brouillard, et que j'aurais simplement pu m'allonger par terre pour permettre à mon corps de reprendre de l'énergie. Hélas, Zion ne l'entendait pas de cette façon. Mon coeur se serra lorsque j'entendis, dans sa voix, qu'il était déçu de moi.

J'avais totalement conscience que j'avais peut-être mis de côté notre relation, et ce, même si je n'avais cessé de penser à Zion. Mais ça, il l'ignorait ... Il ignorait que si je ne sombrais pas du côté obscur de la force, c'est parce que son visage m'apparaissait régulièrement, me permettant de rester consciente de ce que je risquais de perdre si je me laissais envahir par la haine.

"Si tu m'amènes à l'infirmerie, j'aurais fait tout ça pour rien ..."

Soufflais-je, dans un soupir. Si Oncle Luke était informé de cela, je pouvais dire adieu à mon plan ... Voire même dire adieu à Poudlard. Il avait été clair avec moi en décembre : si je pratiquais la magie noire, je serais virée de Poudlard, voire pire ...

"Mon âme ... C'est toi ..."

Lançai-je, dans un souffle ... Et ça, j'en étais convaincue. Je ralentis alors que nous montions les escaliers qui nous emmenaient au hall, et j'usais de tout ce qui me restait comme force pour me stopper et me mettre face à Zion. Lui saisissant faiblement les mains, je plongeais mon regard dans le sien.

"Je t'expliquerai tout ... Mais pas l'infirmerie ... SI ça se sait, je ne pourrais pas sauver mon père, Zion ... Je t'en supplie."

Est-ce que j'étais certaine qu'il allait m'écouter ? Non ... Et au fond de moi, je savais que ce moment serait déterminant pour la suite de notre histoire. Je fermais alors doucement les yeux, prenant une profonde inspiration. L'esprit, plus fort que le corps ... Voilà ce que je me répétais au fond de moi.

"Un philtre revigorant me suffira ... Si ce n'est pas le cas, alors ... Je te laisserais m'y emmener."

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CW : RACISME ?

13.01 Si les premières phrases de Freya ne suffirent pas a modéré la détermination du Gryffondor, ce qui suivit suffit à figer Zion qui commençait à grimper les premières marches du grand escalier de marbre. Freya se penchait donc sur les arts interdits pour sauver son père. S'il y avait bien quelque chose qui pourrait faire écho chez Zion, c'était bien cela. N'ayant plus de parents sinon sa grand-mère et les autres, Zion avait grandi sans connaître son père et sa mère. Et bien qu'ils furent morts héroïquement, cela n'avait jamais pu fermer cette plaie béante que leur disparition avait causée sur son cœur.

Il jeta un bref regard sur le visage de Freya contre sa poitrine pour y déceler une quelconque trace d'une culpabilité avant de finalement se rendre compte qu'elle lui disait vrai. Zion prit une profonde inspiration avant de lui dire :

« - D'accord. »

Secouant malgré tout la tête, Zion fit marche arrière et descendit les quelques marches déjà gravi pour prendre la direction de la salle de classe du professeur Miller.

La posant sur un bureau une fois qu'ils furent arrivé à destination, il revint vers la porte pour la verrouiller de l'intérieur à l'aide de sa baguette magique. Zion se dirigea mécaniquement vers Freya pour chercher dans le sac de cette dernière ses fameuses potions.

Mais il ne fut rien d'autre sinon des parchemins, des plumes, d'autres grimoires mais pas de filtres revigorants.

Zion leva son regard d'un air inquisiteur vers Freya avant de finalement balayer la pièce d'un regard noir. Ses yeux se posèrent alors sur l'armoire des premiers secours où il avait déjà vu le professeur Miller sortir quelques potions lorsque certains de ses camarades s'étaient blessés durant ses cours.

« - Tiens. » Fit Zion, en débouchant la fiole pour la lui tendre, une fois qu'il eut trouvé ce qu'il voulait dans l'armoire en question..

Sans attendre qu'elle ne la vide, il ajouta :

« - Qu'est-ce qu'il est arrivé à ton père qui justifie l'usage de la magie noire ? »

Son ton de voix était dur. Zion ne comptait pas la laisser s'en sortir comme ça. S'il avait besoin de savoir, c'était surtout pour savoir s'il pouvait lui faire confiance, car s'il avait bien quelque chose, c'était que la magie noire avait cette tendance à pousser ses utilisateurs vers la folie et le chaos. Enfin, surtout chez les blancs, pensa Zion, l'air agacé.

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Samedi 13 janvier 2024

Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres tandis que je compris que j'avais convaincu Zion. Faisant demi-tour, c'est dans la salle de classe du professeur Miller que nous nous posions, endroit dans lequel il y aurait très certainement un philtre revigorant. Il fallait maintenant croiser les doigts pour que la directrice de Gryffondor ne nous surprenne pas ici. Sa relation avec Oncle Luke l'obligerait sans nul doute à en parler avec lui, et des sanctions tomberaient, non seulement sur moi, mais aussi sur Zion.

M'appuyant sur la table, je regardais celui qui prenait de plus en plus d'importance dans ma vie, même si, ces derniers temps, je ne le lui rendais pas correctement. Saisissant la fiole, j'en bus la totalité, sentant le liquide commençant à faire son effet. Evidemment, Zion n'avait pas oublié ce que je lui avais promis et il me demanda immédiatement des explications. Posant la fiole sur le côté, je lui saisis les deux mains, lui adressant un doux sourire.

"Je vais tout te dire, je te le promets. Mais tu dois m'écouter sans m'arrêter et comprendre que tu es le seul à qui je vais confier tout ..."

Je me tus quelques secondes, ferma les yeux et pris une profonde inspiration.

"Un mage noir du nom de Fearchach McLachlan a lancé une malédiction sur mon père. Petit à petit, il est devenu entièrement un ours, sous sa forme la plus sauvage. Mon père s'est vu perdre ses souvenirs, le contrôle de son corps ... Il est donc parti."

Mon regard se plongea dans le vide, tandis que je me souvenais des derniers moments passés avec lui. Sans m'en rendre vraiment compte, mon pouce caressait le dessus des mains du Gryffondor, comme pour trouver le courage de tout lui confier.

"On m'a mis un peu à l'écart de tout ça ... Ma mère et mon oncle ont essayé de trouver comment briser cette malédiction, en vain. J'ignore tout ce qui a été tenté car on a considéré que je n'étais peut-être pas assez forte pour les aider. Cet été ... Ce mage noir est entré en contact avec moi, par legilimencie. Il m'a proposé de devenir son apprentie."

Cette fois, mon regard revint dans les yeux de Zion, cherchant à détecter sa réaction.

"J'ai mis du temps à prendre ma décision. A vrai dire, j'ai attendu ce qui s'est passé en octobre, car les paroles de Rowena Serdaigle m'ont encouragé à ... accepter ? Attends, attends ... Dans le simple but de trouver une façon de libérer mon père. Car je suis certaine que ce qui a été fait par la magie noire ne peut être défait que par celle-ci."

Je me stoppai alors :

"Je ne sais pas si j'ai été bien claire. Tu peux me poser toutes les questions que tu veux."

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Dans l'enceinte du château

13.01 Zion écouta attentivement l'histoire de Freya. S'il ne dit rien, ce n'était pourtant pas bien compliqué d'imaginer ce qu'il pensa de tout cela au travers des diverses expressions de visage qui s'affichèrent sur sa face alors que Freya poursuivait son récit. Sa sincérité lui fit plus de bien qu'il ne le montra, trop perturbé par les choses qu'elle lui révélait.

Ainsi donc, Freya tentait de sauver son père, aujourd'hui maudit sous la forme d'un ours. De ce qu'elle lui expliqua, ce dernier semblait subir une forme de malédictus un peu plus poussée puisqu'il ne semblait plus être lui-même maintenant qu'il était devenu un ours à part entière. C'était une curieuse malédiction. Zion n'en avait jamais entendu parlé, ce qui était assez surprenant d'ailleurs. Le Gryffondor avait bien plus de connaissances en magie noire que ses autres camarades (du moins le pensait-il) mais cela, c'était du à son héritage Ayodele.

Le regard sérieux, Zion semblait digérer ce que Freya venait de lui dire. Il s'était mis à serrer doucement la main de la Serdaigle sans même s'en rendre compte lorsque ce dernière lui avait saisi les siennes.

« - Il y a bien des façons de défaire la magie noire que par son usage, Freya. Parfois, certaines émotions, certains sentiments, certaines pouvoirs, permettent de défaire ce que les ténèbres font. »

Zion baissa le regard pour observer leur main enlacé. Prenant une profonde inspiration, il finit par lui dire :

« - Ecoute, la magie noire, j'en connais un peu. Ma famille en fait l'usage, bien que l'on soit moins... Enfin, ça ne nous atteint pas comme à vous. » Ajouta le Gryffondor qui n'avait pas su expliquer le fond de sa pensée par des mots.

Ce n'était pas la première fois, d'ailleurs. Ce ne serait pas la dernière. Surtout lorsqu'il s'agissait de parler ouvertement du secret des siens. Le vaudou était une magie incomprise qui effrayait autant qu'elle inspirait. Et bien qu'elle était souvent caractérisée de magie noire, il n'en était rien puisque seule la volonté et les intentions du sorcier suffisait à lui donner une couleur.

« - J'aime pas l'idée que ce dernier puisse te chuchoter quelques mots dans l'oreille pour t'amener à lui. Si en plus, il est à l'origine de la malédiction de ton père, qui sait ce qu'il peut te réserver. »

Il serra un peu plus fort sa main, toujours sans s'en rendre compte réellement.

« - Tu penses que ton père est encore en vie ? » Demanda Zion sans trop savoir comment enjoliver cette question pour éviter que Freya ne s'enflamme face à l'indélicatesse de sa question.

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