A Tragic Yet Magical Fall From Grace

ft. @The Wizarding World @Zion Webb @Selma Montero @Xris Andērson

Chaque seconde semblait durer des heures tandis que @Zion Webb reprenait difficilement la possession de son propre corps. Siobhán aussi aurait bien aimé reprendre le contrôle de sa respiration à ce moment-là, mais l’ambiance pesante autour d’eux l’en empêchait. L’air était trop chargé de molécules de fer, toujours irrespirable.

@Xris Andērson et elle échangèrent un regard furtif dans lequel elle comprit subitement qu’il partageait sa tension et son appréhension. Mais pour d’autres raisons.

Ce n’était pas la disparition d’Arès qui l’inquiétait le plus et bien qu’il avait un lien étroit avec Atreus Longerbane, la profondeur de ses yeux bleus trahissait une toute autre crainte. Siobhán n’y avait pas pensé avant mais maintenant qu’elle avait pris le temps de réellement le regarder, l’évidence s’imposa à elle. Le poids du monde sembla tout à coup peser sur ses épaules. Et c'était plus lourd encore que l’atmosphère saturée d'hémoglobine autour d’eux.

Elle ne nourrissait pas le même genre de lien avec Arès que celui que Xris avait avec Aphrodite Longerbane. Il n’y avait qu’à repenser aux regards que ces deux-là s’étaient échangé au bal de Yule. Non. Celui qui unissait Siobhán et Arès était d’une toute autre nature, encore difficile à définir. Il y avait une connexion certaine, omniprésente déjà le soir de l’évènement. La rencontre hasardeuse de deux créatures au sang de fae qui n’attendaient rien l'une de l’autre, en dehors de sincérité et d'instants vrais. Uniques. Partagés. Il n’y avait plus pure relation que celle qui était désintéressée et en cela, Arès cochait toutes les cases.

Xris et Aphrodite, quant à eux, c’était une autre histoire à raconter. De l'amour ? Malgré le silence de son ami sur la question, Siobhán s'interrogeait. Il lui semblait avoir déjà vu ce regard par le passé, adressé à une certaine Gryffondor aux détours d'un couloir de Poudlard. Mais elle ne dit rien de plus. Ils n’avaient jamais eu besoin de se parler pour se comprendre.

Zion, de son côté, reprenait progressivement ses esprits. De quoi leur octroyer à tous ce second souffle qu’ils avaient perdu. Car tous possédaient cette ride d’inquiétude sur le visage, quoiqu’un peu moins marquée selon les tempéraments de chacun. Mais malgré leurs différences, ils avaient su se rassembler et ils vibraient désormais devant les événements comme s’ils n’étaient qu’un. Même @Selma Montero mettait leurs (nombreux) différends de côté, pour un geste qui valait tout l'or du monde dans ces instants-là, tentant de leur apporter un peu de confort.

Siobhán n’eut qu’à la regarder pour la remercier. Toute noirceur l’avait abandonnée. Là encore, il n’y avait pas besoin de mot pour exprimer ces choses-là.

Dans cet entre-deux étouffant, Xris en profita pour s’éloigner sous le regard attentif de son amie qui le couvrait de loin, la gorge encore trop serrée pour tenter de le dissuader. Puis, il disparut de son champ de vision une fois la porte refermée, et la demie-vélane sentit son estomac se serrer. D'un autre côté, ses membres ne répondaient plus, comme s'ils voulaient l'empêcher de le suivre. Il lui sembla qu'il s'était absenté une éternité lorsqu'il réapparut sur le pas de la porte, le visage décomposé. S'il n'était pas là, alors où était-il ? Les maigres espoirs qui subsistaient prenaient à leur tour la poudre d'escampette. Quoiqu'il lui fut arrivé, aucune option n'était réjouissante. Et le Gryffondor qui en avait eu un bref aperçu confirma cette désagréable impression.

Un frisson la parcourut.

« Tu as raison, Selma. C'est ton souhait depuis le début et je le respecte. Vous devriez rentrer à Poudlard, toi et Zion. Il a besoin de repos et vous avez largement fait votre part aujourd'hui... », déclara-t-elle, la voix de plus en plus basse à mesure qu'elle s'exprimait. Son regard divagua vers son ami. Elle sentait que comme elle, il avait à cœur de poursuivre les recherches. « Si Xris est d'accord, je pense qu'on va continuer ensemble. S'il y a une chance pour que l'un d'eux soit encore vivant... » Son cœur se serra à cette idée, mais elle poursuivit. « ... Alors le temps nous est compté. » Ses yeux restaient rivés sur lui, comme s'ils cherchaient d'une manière ou d'une autre son approbation. « J'aimerais juste essayer une dernière chose », ajouta-t-elle en se relevant doucement, sa main tremblante abandonnant doucement l'épaule de Zion pour reprendre sa baguette magique.

À deux reprises, elle tenta d'user de sortilèges permettant de révéler l'invisible - à deux reprises, elle échoua. Le manque de concentration et le contre-coup des événements n'y était certainement pas étranger. La Serpentard se tourna à contre-cœur vers le petit groupe. On sentait que les prochains mots allaient lui coûter, elle qui aimait surtout devoir compter sur elle-même pour ne pas se montrer plus vulnérable qu'elle ne l'était.

« Je voulais voir s'il restait des preuves ou n'importe quel indice pour nous permettre de les retrouver... »

S'ils devaient continuer à deux, ils auraient besoin de mettre toutes les chances de leur côté.

Résultat des dés:

ft. @The Wizarding World @Zion Webb @Selma Montero @Xris Andērson


Tout se passa en un éclair. Zion et Selma n’eurent pas le temps de prendre une décision, ni même d’en esquisser les contours. Mrs Krépine se tordit dans un effroyable supplice comme une annonce à l’apparition des neuf ombres qui vinrent les entourer comme si elles avaient à faire aux plus grands criminels du monde magique.

Mais il ne servait à rien de se défendre. Tous les étudiants le savaient et ils se laissèrent emmener sans tenter le diable.


En revanche, maintenant qu’ils faisaient face à Lady Lilith Grey, potionniste émérite et membre éminent du conseil d’administration de Poudlard — au grand damn de @Luke Korrigan — c’était une autre histoire. Sa posture sévère, appuyée sur un grand mobilier en acajou, laissait à penser qu’elle attendait des réponses mais pas seulement. Elle en profitait aussi pour cracher son venin à la figure du rejeton irlandais, qui ne se souvenait pas le moins du monde avoir eu à faire à cette femme une seule fois dans sa vie en dehors des politesses qui s’imposaient face à la grande sorcière qu’elle était.

La demie-vélane allait rétorquer face à son insulte envers sa famille quand elle fut interrompue par un @Zion Webb qui n’en menait pas large. Pour couper la tête du dragon dans les caves de Gragareth, il avait su répondre présent, mais devant une toute autre espèce de reptile, il semblait désormais que les mots lui manquaient.

Siobhán le laissa parler — bégayer serait le terme le plus approprié —, de même que Lady Grey qui se montrait plus que jamais suspicieuse sur leurs déclarations. À ses côtés, @Selma Montero était silencieuse et il lui suffit de jeter un bref regard en direction de @Xris Andērson pour comprendre qu’il bouillonnait de l’intérieur.

Tout comme elle.

« Mon père n’est pas…   »

Ses poings s’étaient serrés en réponse à la colère qui s’insinuait progressivement dans tout son corps à l’idée de se faire insulter de la sorte, sans réel intérêt en dehors d’une grande méchanceté.

Mais ce n’était pas le moment de laisser ses émotions déborder.

D’abord, parce qu’elle n’était pas seule dans cette pièce et que son nom ne jouait déjà pas en leur faveur. Ensuite, parce qu’elle ne ferait pas le plaisir de perdre contenance à celle qui les interrogeait.

C’était probablement cette maîtrise d’elle-même qui la différenciait le plus de son géniteur.

« Vous semblez avoir des griefs à faire valoir, j’entends », reprit-elle avec une voix calme et posée, tentant de faire abstraction du prénom d’Arès et du fait qu’elle venait de confirmer qu’il avait bien séjourné en ces lieux. « Vous n’êtes pas la première à en avoir et croyez moi, vous ne serez pas la dernière. J’en ai moi-même quelques-uns à solder concernant mon père. Mais il vous faudra prendre un ticket et attendre votre tour car ce n’est ni le lieu ni le moment pour vous en prendre à lui à travers moi. Je ne porterai pas cette responsabilité et que je sache, être sa fille n’est pas un crime. Ou alors, passez-moi les menottes tout de suite car effectivement, je suis coupable. »

Elle ne laissa pas davantage le silence s’installer, certaine que Lilith Grey avait déjà son lot de protestations à apporter.

« Quant aux autres accusations que vous portez, nous n’avons en effet rien fait de mal si ce n’est nous retrouver au mauvais endroit au mauvais moment comme Zion vous l’a dit. La scène de carnage que vous décrivez ne ressemblait en rien à ce que nous avons vu, pas plus qu’elle n’était, pour reprendre vos mots, balisée me semble-t-il, sans quoi vous vous doutez bien que nous n’aurions jamais outrepassé nos droits. À moins que vous puissiez affirmer le contraire, mais j’imagine que si c’était le cas, nous ne serions pas là à discuter, sans un agent du ministère pour en juger. »

La justice magique ne donnait pas cher de la défense des accusés, mais elle disposait tout de même d’un certain nombre d’us-et-coutumes. Si leurs crimes avaient été jugés suffisamment importants et eux suffisamment coupables, ils auraient déjà été incarcérés dans l’attente d’un jugement.

Toisée par les yeux sombres de la femme qui, à en croire les mots de Luke Korrigan, l’avait martyrisé dans ses années à Poudlard, la Serpentard poursuivit en tentant d’ignorer le poids du regard rempli de jugements qui lui était porté sans pour autant détourner le sien.

« D’ailleurs, en parlant d’agents du ministère… Si vous cherchez à accuser quelqu’un d’une réelle faute, en revanche, je vous invite plutôt à vous tourner vers l’agent Killbyrnes. Les aurors n’étaient-ils pas censés s’en prendre aux fauteurs de trouble du procès, plutôt qu’à de simples citoyens ? Je vous demande car j’ai moi-même failli me transformer en pierre sous sa baguette un peu plus tôt. Nous pouvons nous porter témoins si besoin. Ou bien est-ce dans vos prérogatives d’accuser des élèves quand ils ne sont pas sous la responsabilité de leur école, mais pas de les défendre ? »

Si Lilith Grey avait besoin d’un fautif, et voyant qu’elle partait avec un handicap certain à travers le nom qu’elle portait, autant recentrer toute l’attention de son oppresseur sur sa personne pour libérer ceux qui l’entouraient.