Hatstall

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A mesure que Luke Korrigan s'enlisait dans ce qu'il s'imaginait sans doute être la meilleure façon de faire, le coeur d'Aphrodite Longerbane se murait. Sur son visage de fée, une ombre s'installait peu à peu, amère et dangereuse. Elle se trouvait devant le cruel constant que lui non plus ne comprenait pas ce qu'elle était dans le fond. Il n'avait que sa version de l'histoire et malgré ce vécu qu'il brandissait en oriflamme entre eux, il n'avait rien compris de ce que c'était qu'être fae. Elle se serra les dents pour ne pas lui renvoyer à la face l'étendue abyssale de son ignorance mais le regard qu'elle lui opposait, son menton imperceptiblement relevé, ses doigts qui se déliaient discrètement, tout d'elle disait à quel point elle exécrait ce que Luke Korrigan était en train de faire si ça n'était pas l'homme en lui-même qu'elle commençait à détester.

C'est peut-être à ce moment là que la femme qu'il avait amenée avec lui, au risque d'exposer leur secret à une personne de plus, pris la parole, remontant légèrement dans l'estime d'Aphrodite. Fallait-il que ce soit la moins intéressée d'eux trois qui se targue de comprendre ce que c'était qu'une promesse fae ?

La sentence du serment inviolable s'éloigna. Pas celle de la surveillance. Aphrodite tressaillit d'irritation. Jamais elle n'accepterait une chose pareille.

« Entendons nous bien : la seule personne qui ait jamais trahi les Longerbane se tient ici devant vous. Tenez vous le pour dit et ôtez vous donc cette idée de la tête. », siffla la jeune femme avec froideur et venin.

Ses yeux d'azur n'étaient plus que noirceur, prise aux mailles d'un filet qu'elle n'avait naïvement pas vu se refermer sur elle, tandis que l'un et l'autre se fendaient de lui expliquer par le menu à quelles autres exigences elle allait devoir se plier encore. Elle n'avait sans doute plus que ses yeux pour constater avec quelle efficacité pragmatique Luke Korrigan s'était défait de la promesse qu'elle lui avait faite, rompant le lien sans doute sans même s'en rendre compte, mais se confier à cette inconnue antipathique ? Il n'en était pas question.

Elle avait pris sa décision. Elle s'apprêtait à lui en faire part quand Mr Plinx posa sa main sur la sienne. Ils échangèrent un long regard avant que l'elfe n'ouvre la bouche, choisissant de s'adresser à elle dans une langue qui avait les sonorités d'un gaélique ancien et trop oublié pour être compris en ces lieux. Aphrodite, elle, sembla comprendre parfaitement et si elle ne claqua pas la porte ce jour-là, ce ne fut que pour ce que Mr Plinx venait de lui dire et parce que, quoi qu'elle fasse, cela ne changerait plus rien pour @Xris Andērson désormais.

Orgueilleuse, elle ne prit la peine de faire aucune réponse, que ce fut à Luke Korrigan ou à son acolyte Pr d'Histoire. Croisant les bras sur sa poitrine, elle leur tourna simplement le dos pour aller s'installer à la fenêtre, les lèvres scellées. Il lui faudrait plusieurs jours pour digérer l'annonce de sa toute nouvelle captivité et rompre son silence obstiné.

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INFOS FICHE DE PERSO

Mon parrain arqua les sourcils, surpris par les propos d’Aphrodite en sa personne. Pour le connaître depuis la naissance, je savais qu’il avait été blessé au plus profond de lui. Et… les seules personnes qui arrivaient à la mettre dans cet état, c’était ses propres enfants. Sans rien dire, il se contenta de tourner les talons, et partit dans le moindre mot. La porte claqua et je sursautais, comme si un charme venait de se rompre.
Observant la jeune femme regarder dans le lointain, les bras le long du corps, je ne savais pas quoi dire ni quoi faire.

« Ecoutez… Je sais que vous n’êtes pas dans une situation facile. Vous êtes même celle qui a le plus perdue, et qui a le plus à perdre. »

Ma voix s’adoucit étrangement. Car, quand je voyais cette jeune femme qui devait à peu prêt avoir l’âge de ma petite sœur adoptive, je ne pus m’empêcher de penser à elle, et… d’essayer de la réconforter. M’avançant vers elle, je me mis à côté d’elle et je regardais le lointain également.

« Mais vous devez lui faire confiance. Tout le monde voit en lui un homme étrange, fou et brillant, qui n’a pas la langue dans sa poche et qui semble agir sans réfléchir et de manière incohérente mais… croyez moi, il ne veut que votre bonheur et tout s'alignera le moment venu... »

Est-ce que je n’étais pas en train de lui mentir ? Est-ce qu’il voulait le bonheur et la liberté d’Aphrodite ou est-ce qu’il voulait s’en servir pour autre chose. Ce n’était pas son genre de se servir des autres pour arriver à ses fins. Il devait y avoir plusieurs éléments qui m’échappaient. D’ailleurs… je me rendis compte que je venais moi aussi de me faire manipuler. J’étais là, en train de parler et d’essayer de réconforter Aphrodite parce qu’il avait agi comme un imbécile alors que quelques minutes avant je ne la connaissais pas et il proposait de faire un Serment Inviolable.
Et maintenant, j’étais là à… essayer de la consoler. Tisser un lien. La réconforter et lui montrer qu’elle n’était plus seule.

« Vous n’êtes plus seule, Aphrodite. »

J’hésitais à lui poser la main sur l’épaule. Mais c’était peut être trop tôt pour ce genre de familiarité. Ma mâchoire se contracta, et je sentais que le piège de mon parrain s’était refermé sur moi. Quel enfoiré, il allait m’entendre. La boule au ventre, je regardais autour de moi, avec une petite détresse dans les yeux. Essayant de tout remettre de manière claire dans mon esprit, je finis par dire :

« Je pense que son plan, à terme, c’est de vous rendre votre visage et votre liberté vous savez. » dis-je en continuant d’essayer de la consoler.

Et finalement, je le fis. Je posais ma main sur son épaule, et, par un sort ancien et sans baguette, je lui envoyais un enchantement d’apaisement, un sourire triste aux lèvres.

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Le claquement de la porte lui tira un battement de cils tout au plus. Elle avait senti sans avoir à le regarder la résurgence ombrageuse dans l'atmosphère mais elle préféra s'en prémunir plutôt que de communier avec. L'espace d'un instant, elle en aurait presque oublié l'autre présence. Mais Iseult Llewellyn ne tarda pas à briser le silence, comme c'était d'us chez la plupart des gens. Ses paroles lénifiantes laissèrent Aphrodite rétive mais elle avait passé l'âge de bouder aussi reporta-t-elle malgré tout son regard perçant sur elle. Ses iris clairs détaillaient la jeune femme, ne demandant qu'à percer à jour ses motivations réelles. Comme à son habitude, elle ne l'interrompit pas. C'était dans son éducation d'écouter quand bien même on ne savait jamais si ça n'était pas pour se laisser le temps de fomenter une réplique venimeuse. Aphrodite, comme tous les Longerbane, savait se montrer suffisamment éloquente pour cela.

Lorsque la main se posa sur son épaule, sa peau délicate tressaillit sous l'étoffe de son uniforme de Serpentard, signe que le geste n'était pas le bienvenu.

« Je vous remercie de votre sollicitude professeur : c'est le genre d'artifice qui ne porte pas sur moi. », elle parlait évidemment de l'enchantement qu'elle avait senti se fragmenter avec ce petit grésillement imperceptible mais familier. A bien des égards, son héritage fae était peut-être la seule protection sur laquelle elle pouvait véritablement compter. « Mais j'entends ce que vous me dites. Je m'efforcerai de le prendre en considération à l'avenir. », conclut-elle d'une voix sans timbre.

Elle ne s'efforcerait pas de lui expliquer en quoi, au contraire, elle n'avait jamais été aussi seule ni pourquoi elle répugnait à toute cette pitié qu'elle semblait inspirer aux gens qui entraient dans cette pièce. Ça n'était pas par vanité mais plus par lassitude. Les dévers de l'échange avec le Directeur de Poudlard lui avait déjà donné suffisamment de vertiges. Elle s'en trouvait émotionnellement à bout de ressources, contrainte de puiser dans des réserves les derniers efforts qu'elle n'aurait pas cru pouvoir y trouver.

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dé action facile réussi : imperméable à l'enchantement d'apaisement

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La magie dans ma main grésilla. Je m’étais bien douté qu’il devait y avoir une certaine forme d’acceptation pour pouvoir réaliser l’enchantement. Enlevant cette dernière, je soupirai et je fis demi-tour. Il n’y avait plus trop rien à dire, ni à faire de toute manière. Je m’étais retrouvé ici contre mon gré et dans une situation que je ne maîtrisais absolument pas comme à chaque fois que mon parrain prenait des décisions, toujours en maître du secret sur ses ambitions.
Arrivée à mi-chemin, je me retournais :

« Je sais ce que c’est que de perdre sa famille. Croyez le. Ce sont nos racines qui disparaissent, nous laissant seul à l’abri des tempêtes et des vents. Et il n’y aura que vos amis et vos alliés pour vous aider désormais. »

Ce n’était absolument pas une remarque désagréable. C’était un constat. J’avais repris mon ton neutre, un brin cassant que j’avais avec l’ensemble des étudiants, comme un mur sur mes émotions et sur ce que je pensais réellement. Au moins, elle ne serait pas dépaysé quand elle compterait parmi les étudiants.

« Prenez soin de vous. Et gardez la foi. Nous allons vers des jours bien meilleurs, et ce n’est que le commencement. »

Et, sans crier garde, je la saluais. Puis, je fonçais vers le deuxième étage afin d’éclaircir la situation avec mon parrain, mon visage exprimant clairement la colère.

***

J’arrivais rapidement à la gargouille. D’une voix énervée, je déclarais :

« Amhrán na bhFiann ! »

La gargouille pivota. Quand j’arrivais, Luke était penché sur divers parchemin, entouré d’artefacts que je ne connaissais pas. Scintillant, de diverses couleurs, ils semblaient voler autour de lui. Quand il me vit arriver, les Artefacts arrêtèrent leurs éclats, et il me regarda le visage déterminé à la confrontation.

« A quoi tu joues ?! » hurlais-je

Il n’y avait qu’avec lui que je pouvais montrer mon véritable visage, celle d’une enfant qui voulait venger la mort de ses parents, qui avait tout perdu et qui s’était reconstruite qu’avec des alliés et amis, tout comme Aphrodite.

« Je pensais que tu serais assez... »

Mon bras passa devant moi et la magie claqua avec violence, repoussant trois artefacts qui explosèrent sur les murs dans une variété d’étincelles. Luke fut surpris, de voir autant de rage en moi et il tourna son regard incrédule.

« Tu pensais quoi ? Que j’avais pas deviné ton petit manège ! Tu superposes mon histoire et la sienne ! Pour que je la protège ! Mais qui fait ça ! »

Il ne répondit pas. Se contentant de se diriger vers les artefacts que j’avais brisé, en forme de décaèdre pour essayer de les reconstituer à la main. Accroupi, il releva le nez vers moi et me jeta un regard lourd de reproche. Quoi ?! Il n’avait qu’à réfléchir deux minutes avant de prendre des décisions seuls.

« Pour le moment, tout te semble flou et incohérent. Mais chaque partie te semble correspondre à une idée, qui, lorsqu’elles trouveront toutes leurs sens en même temps, formeront quelque chose de bien plus grand. »

Alors qu’il disait cela, les formes du décaèdre que j’avais brisé se remirent en place pour reformer l’artefact. Qui semblait plus solide, et plus fort que la dernière fois. Je fronçais les sourcils et je le regardais se lever.

« Tu finiras seul, à agir ainsi contre la volonté des gens. » dis-je la voix cassée par la tristesse de voir mon parrain en arriver à cela.

Là, son regard se porta sur moi et je pouvais y lire une véritable tristesse. Las et fatigué, il se dirigea vers son bureau et s’affaissa dans ce dernier, comme si je lui avais porter un coup fatal. D’une voix faible, mais assez clair il me répondit simplement :

« C’est déjà le cas, depuis des années. Je fais ça pour le bien commun et un avenir plus radieux. Ma condition personnelle ne regarde que moi, et si c’est le prix à payer, alors il est maigre. Maintenant, sors et laisse moi, je te pris. »

Il détourna la tête. Incrédule, je fis demi-tour comme une furie, et sans avertir je claquais la porte de son bureau. Jurant en gallois que c’était une salle tête de dragon, et ignorant les remarques offusquées des tableaux sur mon passage.

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