Point de départ. (Tyler)

La douleur était encore bien présente sur mon visage et sur mon corps. Le Sectumsempra mettrait plus de temps que je ne l’imaginais à « cicatrisé ». Il avait laissé une belle balafre sur une partie de mon visage, me donnant par défaut un air nouveau. Mais… n’était-ce pas ma destinée d’en arriver là ? Après tout, elle n’avait rien fait pour empêcher cela, et elle avait désormais choisi définitivement son camp. Préférant s’allier à des êtres qui au final ne valait pas mieux que les miens. Mais, la souffrance appelant toujours la vengeance, j’avais décidé de mener ma propre enquête. Afin de remonter la piste de ceux qui avait fait tant souffrir les miens, et surtout celui qui avait failli m’ôter la vie. Enfin, m’ôter la vie. Peut être qu’au final, j’aurai du le remercier, de m’avoir supprimer de l’existence et enfin m’apporter le salue que je méritais. Mais, la bête en moi me hurlait de survivre, encore et toujours. Et c’était ce que je faisais.
J’avais décidé donc de mener mon enquête, au sein même du Marché Aux Trolls pour commencer. S’il y avait bien un endroit où beaucoup de source se recoupaient, c’était bien dans cet arène clandestine ou chacun venait expier ses pêchés et ses pires démons.
Arrivant au moment opportun, c’est à dire quand les combats étaient terminés et où les bookmakers se partageaient les profits, j’arrivais avec ma silhouette fine et athlétique, recouvert de ma cape noire qui me masquait également le visage.

« Ce n’est pas pour combattre. » dis-je d’une voix rauque, comme si elle n’avait plus l’habitude de parler.

Mes yeux se posèrent sur la jeune femme qui semblait organiser toute cette petite sauterie. Aucun sourire, aucune émotion. J’étais juste là, comme suspendu encore aux fils du destin sans vraiment rien controler.

« Je viens seulement pour discuter. Si le coeur vous en dit, sinon je passerai mon chemin. »

Mes yeux se posèrent sur elle, et plus rien ne sortit de ma bouche. Ils exprimaient la vengeance, la haine et l’envie de justice. Trop des miens étaient mort sous les coups barbares et sans âme des Chasseurs du Ministère. Il était tant qu’ils comprennent à qui ils avaient affaire.

Sinistre et froid, je me contentais de contempler sa main tendue. Avec un léger sourire, puis un petit rire, j’enlevais ma capuche pour la regarder dans les yeux. Mon teint était plus pâle qu’autrefois, bien qu’elle ne m’est pas connu. On pouvait voir que les traits du Loup avait commencé à bien s’installer, preuve que j’étais dans l’acceptation. Mon regard se posa longuement vers elle et je me mis à dire :

« Je peux vous offrir quelque chose que l’or ne peut acheter. »

Je regardais tout autour. Les gens commençaient à rembaler leurs affaires, mais plusieurs me regarder d’un air un peu inquiet. En même temps, j’étais bien plus grand que la moyenne et la balafre que j’avais sur la joue ne donnait pas bonne impression.

« Un échange de service, et croyez moi, ici, c’est bien mieux que n’importe quel or. »

Puis, sans crier garde, je posais enfin ma question. On avait assez tourner autour du pot. Les yeux dans les yeux, je marmonnais en me penchant vers elle :

« Je voudrais savoir si des chasseurs du Ministère fréquente ton arène. »

Il y avait des odeurs qui ne trompaient pas. Mais ça, je ne pouvais pas lui dire sans révéler ma véritable nature, et bien qu’on était au Marché aux Trolls, nous n’étions pas spécialement bien vu partout.

« J’t’avais dit qu’elle nous chierai dans les bottes sans or. Toi et tes échanges de service. On dirait un communiste. »

Resté invisible grâce à son artefact contenant un sortilège de dissimulation, Procyon, mon nouveau compagnon observant Tyler avec une mauvaise mine, comme s’il était en face d’une véritable poubelle qui l’écoeurait. Le Tanuki renifla bruyamment et me regarda en diagonale d’un air dégouté.

« Attends, c’est de ça que tu parlais quand tu disais « La jeune fille mignonne bourrée de charme de l’arène de combat ? » »

Mes pommettes rosirent légèrement et je me mis à soupirer. Procyon quand à lui sorti une espèce de bourse et commençait à compter. Sans dire grand-chose de plus, je le laissais faire, car comme à son habitude c’était lui qui gérait les affaires.

« On va partir sur 100 gallions pour une information. Et elle a intérêt d’être valable. Et on te propose 50 % sur l’ensemble des articles d’Hocus Pocus, le nouvel Antiquaire qui a ouvert sur la place principale. C’est d’jà bien non ? Eugène ? Je rajoute le rencard avec ? »

Je serrai les dents. Il pouvait pas un peu fermer sa gueule ?

« C’est fou comme t’as un faible pour les meufs  qui aiment la bagarre quand même. »

« Ca ira, Pross. » coupais-je

Le Râton-Laveur se mit à ricaner. Puis, les mains (enfin les pattes) dans le dos ; il commença à observer l’arrière de l’échoppe dans laquelle nous étions. Alors qu’il faisait sa petite inspection, je repris la parole.

« Excuse le, il n’est pas bien élevé. Son prix sera le miens, c’est déjà bien pour établir la confiance. »

Procyon revint et avec un léger sourire aux lèvres, il déclara :

« Et j’rajoute ma participation au prochain combat. On a un deal alors? »

Mon coeur se serra. Cet être était vraiment d’une complexité insoupçonnée. Il n’avait pas attendue qu’elle réponde aux négociations qu’il avait déjà renchéri avec un truc qui pouvait lui couter la vie. Soit il surestimait ses capacités, soit il était fou à lier. Quoi qu’il en soit, c’était mon nouveau partenaire d’affaire :

« C’est hors de question. J’ai besoin de toi à la boutique. »

Je restais immobile, l’observant fumer sa cigarette sans rien dire. Mes yeux restèrent posés sur elle puis j’allais prendre la parole, mais Procyon la prit avant moi comme il aimait tant le faire avec cette facheuse habitude.

« Hé ! J’ai une amoureuse. J’suis pas jaloux. Va t’faire voir. » dit-il en se renfermant sur lui même.

Je regardais le Tanuki d’un air amusé. Puis, je reportais mon attention sur elle. Réfléchissant à la meilleure des manières de répondre, je répondis calmement et d’une voix posée :

« Je crains que ce ne soit pas à l’avantage de ton arène. Je ne sais pas très bien me battre et je ne fais cela que lorsque j’y suis contraint. Et jamais par plaisir. »

Je réfléchissais. A l’évidence, je n’avais pas de nom sur celui que je cherchais réellement. Mais… j’avais une piste, qui j’en étais certains pouvait me mener à lui. Sans état d’âme, sans émotions apparentes je déclarais simplement d’une voix grave et monocorde :

« Oui, je recherche une femme du nom de @Yara Morães De Carvalho . C’est une Chasseresse expérimentée du Ministère de la Magie. Si elle est passée par ici, tu devrais t’en souvenir j’en suis certains. »

Mes yeux se plongèrent dans les siens, et l’espace d’un instant, j’hésitais à lui lancer un sort de Légilimancie. Mais… Il y avait encore pas mal de monde derrière elle, et même à deux contre un, ce n’était pas certains que l’on y arrive. Réfléchissant donc à la meilleure des manières d’avoir des informations sans combattre dans l’arène, j’avançais cet argument :

« Elle a du faire pas mal de dégâts parmi tes combattants, et je suis sur qu’elle n’est pas appréciée. Si tu me donnes une piste sur elle, je te la ramène ici pour qu’elle combatte. Je suis certains que ça se bousculera pour avoir un combat. Et non seulement d’une somme engrangé par les paris, les gens paieront pour combattre contre elle. Dans tous les cas, tu es gagnante. » mentis-je.

Procyon, au nom de Yara se mit à grogner et se renferma de plus belle.

« Si c’est pour retrouver cette morue qu’on discute avec une autre morue, j’aurai préféré resté à la boutique. Si t’aimes la pêche Eugène, c’est tant mieux pour toi… Mais sincèrement on apprendra rien d’elle. »

Je restais immobile quand elle me posa la question sur pourquoi je la recherchais. Sans rien dire, je la laissais m’envoyer une pique qui n’était qu’un semblant de vérité. Il n’y avait jamais rien eu entre elle et moi c’était bien plus complexe que cela. Les yeux dans les siens, je me contentais simplement de répondre :

« Les raisons pour lesquelles je la cherche ne regarde que moi. Et ça n’a rien à voir avec ça. Je ne suis pas comme ça. »

Mon regard passa sur l’ensemble de l’arène, et l’espace d’un instant, l’envie de lancer un Feudeymon pour lui faire fermer sa grande gueule traversa mon esprit. Procyon du le sentir car il me bouscula et me sortit de ma rêverie meutrière pour dire :

« Laisse tombé. On s’en va, on apprendra rien d’mieux ici. J’serai toi la blonde, j’ferai gaffe à mon cul. Parce que quand on est assez débile pour parler comme ça à des étrangers, sans savoir qui ils sont, on vit pas bien longtemps. »

D’un signe du pouce, il montra l’arbalète magique qui était dans son dos, puis, il fit demi-tour et commença à marcher vers la sortie. Je restais simplement là, face à Tyler. Je n’en avais pas terminé avec elle. L’envie de lever mon bras et de l’étrangler était encore bien présente. Pour qu’elle comprenne que ça n’avait…

« Ramène ton cul, et la laisse pas prendre le dessus beau brun. »

Mes pupilles redevinrent normales et celles du loups disparurent. Je ne m’étais pas rendu compte que, l’espace d’un instant mes yeux s’étaient transformé. Observant la jeune femme, avant de tourner le dos et de rejoindre Procyon, je répliquais quand même :

« La prochaine fois que tu me parles ainsi, je te tuerai. » dis-je simplement sur le ton de la conversation.

Puis, dans un sourire qui s’étira jusqu’aux oreilles, je sortie une bourse et je balançais 5 gallions par terre.

« Pour ton temps. Vu qu’il semble si précieux. »