New Girl Grace Davis

Identité :  Grace DavisAphrodite Longerbane

Date et Lieu de naissance : 2 mars 2002, Astoria Height (NYC), USA3 février 2002, Northumbria, Domaine des Ombes Moires

Statut civil : célibataire, c'est "la nouvelle", elle n'a pas encore eu le temps de faire connaissance portée disparue, en couple avec  @Xris Andērson

Scolarité : échange avec Ilvermony. Elle quitte la protection de l'Oiseau-Tonnerre pour celle de Serpentard Serpentard. C'est la première fois qu'elle foule les pavés d'une école publique, son éducation ayant été faite jusque là par des précepteurs.

Profession : Étudiante en 5e année à Serpentard, elle se destine à devenir Briseuse de Sort, raison pour laquelle elle a demandé à suivre des cours du soir en Histoire de la Magie Étudiante clandestine en 5e année à Serpentard, si l'objectif était vraiment d'étudier, elle choisirait sans hésitation la Métamorphose

Habitation : Poudlard pour le temps de l'échange, c'est plus économique que se trouver un appart qu'elle ne va habiter que 2/7 jours la salle sur demande, aux frais de  @Luke Korrigan.

Baguette magique : un curieux rameau, légèrement torve, taillé dans du bois de peuplier blanc. Son coeur renferme un cheveu de sirène. Certains pensent que c'est un cheveu de Mami Wata. un magnifique petit rameau transparent comme givre où danse un cheveu blond de lune à peine visible.

Famille : Les Davis sont une famille new-yorkaise sans histoire. Des gens comme on en croise beaucoup, partout... La famille Longerbane est une très ancienne famille de sorciers.  Jusqu'au mariage de Lord Emmett Longerbane avec Miss Antonia Sidhling, une jeune débutante étrangère, la lignée était parfaitement pure.

Établie en Angleterre depuis des générations, cette famille entretient l'image même de la noblesse, de la pureté du sang et de la prospérité. En effet, 2e fortune de la Vieille Europe Magique, les Longerbane peuvent s'enorgueillir de détenir des parts dans un nombre non négligeables d'entreprises magiques de premier plan, que ce soit en Angleterre ou dans le reste de l'Europe. Touchés par la tragédie, les Longerbane ont pourtant beaucoup diminué en nombre sur les 30 dernières années et les tous récents événements n'ont fait qu'achever une lignée déjà mourante.

Cette famille a dans de récents épisodes défrayé la chronique en révélant au grand jour son ascendance fae et quelle ascendance ! Les "monstrueuses" créatures - en vérité des sparas - ont été éliminées par les agents du Ministère, sous couvert du danger potentiel qu'elles représentaient pour la population. A sa connaissance, Aphrodite en est la seule survivante.


Hérédité du sang : mêléhybride fae

Particularité magique : une fille tout ce qu'il y a de plus ordinaire une demi-fae qui a hérité la résistance des sparas à la magie et peut-être aussi leur capacité à changer de forme, mais cela reste à prouver. De par son éducation, la magie sans baguette est pour elle comme une seconde nature, elle la pratique aussi bien que la magie avec baguette.

Caractère :  Grace est une jeune femme facile d'accès. Si elle ne va pas spontanément vers les autres, c'est toujours avec un sourire qu'elle répond quand on la sollicite. En revanche, elle ne tolère pas qu'on lui manque de respect et ne laissera pas passer l'occasion de remettre les indélicats à leur place, avec toutes les apparences d'une placide indifférence. C'est d'ailleurs le signe le plus évident qu'elle ne vous appréciera jamais : l'indifférence. Plus réservée que la plupart de ses camarades vert et argent, Grace ne perd pourtant pas une occasion d'afficher son esprit de compétition. Elle ne ressent pas le besoin d'écraser les autres pour autant. A quoi bon, quand on peut compter sur la sélection naturelle pour faire le tri ? Aprhodite Longerbane est une jeune femme pleine de charme. Si son éducation de sang pur a eu tendance à l'éloigner du monde, elle n'en reste pas moins curieuse de le découvrir et d'y faire sa place. Si ses manières exquises, un peu désuètes, sont en décalage avec son jeune âge, elle est néanmoins d'excellente compagnie pour le cercle restreint des personnes qu'elle considère comme ses amis. Tout comme son alter Grace, elle est particulièrement habile lorsqu'il s'agit de trouver les bons mots que ce soit pour convaincre ou pour disqualifier un adversaire. Elle apprécie parfois de se montrer provocatrice, par jeu, si cela reste bon enfant. Résolument naïve à certains égards, toujours déterminée, elle couve une immense culpabilité qui la pousse à toujours se dépasser, espérant sans doute faire la preuve de quelque chose. C'est aussi une abominable jalouse, la faute à son sang de fae. Pour la même raison, elle ne recule devant rien pour le bien de ses proches. Sans en avoir l'air, elle a tout d'un alpha et beaucoup la suivraient sans se poser de questions que ce soit pour son glamour de fae (autrement dit son charisme naturel), sa détermination, ou la ferme douceur avec laquelle elle saurait diriger.

Patronus : dans les meilleurs jours, il prend la forme d'une libellule mais il est le plus souvent informe voire évaporé avant même de s'être vraiment matérialisé.

Miroir de Risèd : quand je lui ai posé la question, elle m'a répondu qu'elle se voyait mastiquant un chewing-gum à la cannelle. Ensuite elle a essayé de me raconter cette sortie scolaire dans les quartiers moldus de New York et je dois bien l'avouer, elle m'a un peu perdu. un portrait de famille.

Epouvantard : un sparas sous sa forme "monstrueuse"

Particularités : Grace Aphrodite est allergique au fer. Selon la pureté du métal, cela peut aller de la simple rougeur légèrement irritée à la brûlure. Mais c'est une chose dont elle parle peu.

Qui es-tu ? : Le plancton, planctonnisée par sa propre idée de planctonnisation  

Faceclaim & Crédits : Nico Paker / Liza Shmelyova

Trigger Warnings : gore, monstre, racisme, violence (je sens que je confonds avec ce qui choque les autres et qu'en fait je devrais parler de ce qui me chose moi mais vu qu'il n'y a pas grand chose qui me choque à l'écrit, les miens seront les vôtres.

Comment avez-vous connu le forum? :  

Un petit plus ? : + j'ai pas pu m'en empêcher

Nous étions si peu. Neuf maisons, une centaine d'individus tout au plus, clairsemés aux quatre coins du Tir Na NÓg. Seuls remparts face à l'avidité de l'extérieur. Et des milliers d'autres errants pour l'éternité dans les champs de pierres au lustre sinistre. Nos mères, nos pères, nos frères. Tous sacrifiés à la juste cause de la défense du Tir Na NÓg. Et dans ces champs funèbres, la rumeur perpétuelle de nos voix de sparas, mues en une seule et discordante mélodie pour égarer dans la folie nos ennemis les plus téméraires.

« Qu'allons nous faire Astoria ? »

Les autres n'étaient pas venus. Assombris par la perte des Ondrens, le nombre de nos morts nous submergeait tandis que la peur gagnait les autres qui ne cessaient de compter et recompter le nombre de naissances dans nos rangs. Quatre seulement. Si peu.

Je sentais les regards de tous portés sur moi dans l'attente d'un mot, d'un son même.

« Nous ferons ce que notre Nature nous a toujours enjoint de faire... », répondis-je, désolée par le sacrifice que je savais devoir faire. Pensive, encore hésitante malgré la confiance qu'on m'accordait, malgré l'expérience, « Nous nous mêlerons aux hommes. »

Le murmure qui accueillit cette annonce ne laissait aucun doute. Medb fut la première à rejeter cette idée. Les amours entre mortels et faes étaient toujours désastreuses. Chacun abondait en ce sens.

« Je n'ai pas parlé pas d'amour et je ne demande à personne de m'approuver. Si se mêler aux hommes est la seule chose qui puisse sauver les miens, je serais la première à donner ma fille. Que personne ici ne s'y oppose par devers-moi, car personne ici ne serait capable d'un si grand sacrifice. »

Contre mon sein, je sentis la main de ma toute petite Antonia se crisper. Mon coeur se serra mais notre destin était scellé. Nous aurions si peu de temps même ici, où le temps n'était qu'un conte d'hommes. Je la regardais longuement, caressant le duvet blond doré sur sa nuque, déjà dévorée par l'idée de ce à quoi nous renoncions.

Nous étions si peu. Neuf maisons. Une centaine. Quatre. Seulement quatre.



Le coeur de Lady Antonia se serra. Étouffé derrière les épais battants de la porte de leur chambre, les lamentations d'Alaric, son petit-fils, la rappelait à de bien sinistres heures. Il semblait que le triste destin qu'avait voulu contrer Astoria, leur collait comme une seconde peau. Antonia avait déjà perdu son fils Alastor, terrassé par la mort de son Eris. Elle gardait en mémoire l'impérissable souvenir de cette conversation, qu'il avait quittée brusquement, poussé par un mauvais pressentiment. Les chasseurs n'avaient laissé d'Eris qu'une pierre au lustre sinistre, mais ils étaient passés à côté du passage, sans le voir. C'aurait dû être l'essentiel. Après cela, Antonia avait regardé Alastor se consumer, dévoré par les échos de la pierre d'âme qu'il couvait constamment du regard, incapable de le ramener à des considérations plus terrestres. Alors, il lui avait fallu se pencher sur le berceau d'Alaric, se substituer à père et mère et reprendre son ouvrage à zéro.

Ce soir, c'était Alaric qui pleurait, prostré, face dans les draps maculés de sang. Le sang de la vie. Miss Krépine avait été la première à renoncer, préférant concentrer ses efforts sur les enfants plutôt que sur ce qui, à ses yeux d'elfe, était déjà perdu.

« Alaric... »
« Non ! », feula-t-il, se dégageant d'un geste bourru de la main qui venait se poser sur son épaule. Il serrait toujours la main de Grace dans les siennes.
« Elle sera là d'un instant à l'autre Alaric... »

Cette annonce le fit réagir.

« Elle ? Non ! Non ! Je ne veux pas d'elle ici, alors que Grace est encore... Elle n'a jamais approuvé ce mariage ! Jamais ! »
« Elle ne pouvait pas l'approuver Alaric. »
« Bien sûr que si ! Et vous le savez très bien ! »
« Alaric... », répéta Antonia, lasse et inquiète, « Elle sera là, que vous le vouliez ou non, pour rencontrer vos enfants. Ses descendants. Vous ne voudriez pas qu'elle soit la première à poser son regard sur ces pauvres enfants, je présume. »

Elle s'attarda un peu, hésitante, avant de quitter la pièce. Elle n'avait plus le coeur à voir Grace dans cet état. Le teint sans couleur mais l'air apaisé, dans son écrin de vermeille. C'était trop cruel.

Comme elle l'avait prédit, elle arriva dans l'heure, amenant dans son sillage le lourd drapé de la nuit, doux et silencieux. Les deux femmes se saluèrent avec retenue. Antonia le savait, c'était une épreuve pour sa mère que de la voir chaque fois plus accablée par le poids des années, quand elle aurait dû vivre quasiment dans l'ignorance du temps qui passe. Le sacrifice qu'elle avait fait l'avait durement marquée, aussi, son visage, si magnifique fut-il, n'exprimait que dureté et sévérité. Mais Antonia conservait en elle, le souvenir de ses yeux rieurs, de ses baisers doux et chaleureux, de ce tressautements éhonté quand elle lui avait tourné le dos pour la dernière fois, retournant à Tir Na NÓg pour la laisser vivre auprès des Longerbane.

« Trois ? », au tressaillement de sa voix, Lady Antonia sourit.
« Oui, trois. Deux garçons et une petite fille. Une bénédiction. »

L'éclat de ses yeux la trahissait. Antonia pouvait dire que cette nouvelle la touchait alors, sans plus attendre, elle la conduisit à la nurserie.

La pièce avait été préparée par Grace, de longs mois durant. Chaque détail, des petites phalènes qui sommeillaient paisiblement au plafond à la couleur indéfinissable des rideaux. Des livres rangés dans la bibliothèque aux mélodies du petit carrousel musical. Une ombre les avait devancé cependant.

« Alaric ? »
« Ce sont mes enfants. Je ne vous laisserai pas les sacrifier comme vous avez sacrifié votre fille, comme vous nous avez tous sacrifié. Ce sont les enfants de Grace. Elle n'aurait jamais accepté cela, comme vous vous ne l'avez jamais acceptée. »

Un lourd silence retomba sur ces mots. Elle s'était immobilisée à distance raisonnable d'Alaric, visiblement trop ivre de chagrin pour avoir les idées claires. Au moins avait-il quitté le chevet de sa défunte épouse, nota Lady Antonia. C'était sans doute le signe qu'il résisterait mieux que son père à la perte de son aimée.

« Penses-tu que je tire quelque plaisir que ce soit à cette situation Alaric ? Tu es né ici, sous la coupe du Temps, de la Maladie et de la Mort, et tu en as fait ta réalité si triste soit-elle. C'est un sacrifice immense que porte notre famille, mais cela ne signifie pas qu'il doit tout emporter. »

Elle approcha finalement, se penchant sur les trois enfants avec l'affection d'une mère.

« J'ai eu tord. J'aurais dû reconnaître en elle ce que toi tu as vu. J'avais simplement... peur, de te voir t'attacher au malheur qui causerait ta perte. Nous avions déjà perdu Alastor. »

Du dos de son index, elle caressa la joue rebondie de la petite rouquine, chassant une phalène qui s'était posée sur le bout de son nez.

« Peut-être qu'un geste d'amour est ce qui nous sauvera tous, ainsi le sacrifice de Grace n'aura pas été vain. Quand l'heure sera venue, vous vous présenterez aux portes de Tir Na NÓg, comme mes dignes héritiers, et alors, c'est moi qui vous y accueillerai. Atreus, Ares et Aphrodite de la lignée d'Astoria. Dormez mes chers petits, ce que vous aurez à accomplir ne sera pas aisé... »


03.02.2002 : naissance au domaine des Ombes Moires, Northumbria, bénédiction d'Astoria

2006 : première manifestation d'intérêt pour la magie sorcière lorsqu'Aphrodite tombe sur la baguette de sa défunte mère, Grace Longerbane

2009 : rencontre avec Randall Peabody où il est discuté de potentielles fiançailles entre les deux familles dans un avenir encore lointain

2012 : alors que ses frères Atreus et Ares parviennent à changer de forme avec aisance, Aphrodite s'avère incapable de prendre la forme d'un sparas. Cet échec, qui aura son importance pour la suite, laissera une blessure d'orgueil et beaucoup de culpabilité.

2013 : alors que les triplets arrivent à l'âge de recevoir leur lettre d'admission à Poudlard, Lady Antonia se montre frileuse à cette idée, redoutant que ses arrières petits enfants ne maîtrisent pas leurs transformations puisque ce sont des hybrides sparas / sorciers, une chose qui ne s'est encore jamais vue. La famille Longerbane embauche une armée de précepteurs pour pourvoir à l'éducation magique des enfants d'Alaric et Grace. Aphrodite montre très tôt un talent et une curiosité particulière pour la métamorphose.

21.12.2023 : Rencontre avec  @Xris Andērson et  @Luke Korrigan au bal de Yule

07.02.2024 : meurtre d'Antonia, Alaric et Atreus Longerbane, tentative de meurtre d'Ares et Aphrodite Longerbane. Aphrodite est secourue par  @Luke Korrigan qui la cache à Poudlard. Elle lui fae la promesse de ne jamais le trahir. Le mois suivant, elle ne quitte pas la salle sur demande et se prépare à endosser pour sa sécurité, l'identité de Grace Davis, jeune américaine fraîchement débarqué d'Ilvermony.



« Enchantée, je m'appelle Grace. Salut, non, Hey ! moi c'est Grace... Non. Grace Davis. Oui je viens d'arriver... Ilvermorny. Oui c'est ça aux Etats Unis. Ma mère a une grande-tante à Londres, ça a largement facilité l'échange. J'avoue. Oui c'est, carrément différent mais c'est plutôt sympa ici. En tout cas de ce que j'ai vu. Je suis venue une ou deux fois avec ma mère quand j'étais petite mais j'avoue que je m'en rappelle pas grand chose. Non, très peu et puis je suis pas arrivée au meilleur moment pour ça je crois. A Ilvermorny ? Honnêtement ce n'est pas si différent, on a quatre maisons mais tout le monde a le même uniforme si on ne- non - si on tient pas compte de l'insigne. Moi ? Je suis de l'Oiseau-Tonnerre. La maison de l'âme. Et pas question d'aller acheter sa baguette en ville, on en obtient une au moment de la cérémonie des répartitions, souvent c'est la baguette qui choisit d'ailleurs. C'est la première fois que je suis autorisée à quitter Ilvermorny avec. La loi est assez sévère là-dessus. Pas de baguette avant la majorité, pour éviter tout incident avec les mol - non pas les moldus - les non-majs. Pour éviter tout incident avec les non-majs. »

Grace adressa un long regard à Aphrodite dans le miroir. Ses sourcils froncés dans une expression dubitative ressemblaient aux siens. Elle n'avait pas cet ourlet de cils dense et ses yeux, d'une couleur incertaine qui tirait vers le vert, avaient cette espèce de suavité que reprenaient les traits arrondis de son visage. Son teint délicatement café au lait rappelait ces jours d'été où il ne faisait pas aussi chaud qu'on aurait pu l'espérer. Un instant, elle se demanda si elle rougirait encore la prochainement fois qu'elle croiserait le regard de  @Xris Andērson mais encore eut-il fallu qu'elle ose lui adresser un regard. Elle enroula d'un geste indolent le ressort d'une mèche caramel autour de son index mais la boucle s'échappa, trop rebelle pour se prêter à ce genre de gymnastique.

L'exercice était épuisant. Elle était épuisée. Il lui semblait que jamais Aphrodite Longerbane ne serait Grace Davis. Il y aurait toujours ces petits dérapages, ces négations qu'elle aurait dû négliger, ces tournures qui lui étaient tout sauf naturelles et sans parler du reste. Mr Plinx l'avait si longuement entretenue des conversations des gens de son âge qu'elle en avait mal à la tête. Elle redoutait le temps passé à s'entretenir de la prochaine fête, du prochain flirt ou peut-être de l'avant-dernier. Elle regrettait ce temps où tout semblait plus simple, où elle pouvait simplement rire avec  @Chelsea L. Waldorf des efforts que produisaient les filles McSwann pour se faire passer la baguette au doigt avant qu'on ne couronne le prochain Roi de Yule. Efforts qui se mesuraient semblait-il en mètres de ruban coloré. Ici il allait falloir faire illusion. Passer le relai à Grace et la laisser se débrouiller, s'inventer une vie qu'elle avait forcément vécu, comme n'importe quelle jeune femme de son âge et oublier tout ce qu'elle n'avait pas vécu. A commencer par les trop bonnes manières d'Aphrodite Longerbane. Ce serait sans doute le plus difficile.



Le silence bruissait d'une étrange et délicate cacophonie. Comme le murmure du papier froissé. Une phalène se posa sans bruit sur l'enluminure du grimoire, retraçant de ses petites pattes la boucle d'un C monumental. Peut-être emporterait-elle un peu de la dorure avec elle. Il semblait que tout été immobile dans la salle sur demande outre le fourmillement sans fin qui habitait l'air de la pièce. A la fenêtre, la silhouette d'une jeune femme, assise sur le chambranle tournait le dos à la pièce et à l'imposante psyché qui y trônait en maîtresse. Ses mains blanches et délicates peignaient inlassablement de longs cheveux roux, ramassés sur son épaule gauche. Le geste, répété à l'infini, n'avait plus guère d'âme à la longue. Non plus que ce regard absent, porté sur l'ombre de la Forêt Interdite. Il n'y avait pas d'horizon à ce paysage. Seulement des arbres, fondus les uns dans les autres, à perte de vue. Avant cela, le tapis déjà reverdi des pelouses, offrait l'illusion d'une respiration. Alors parfois, le peigne s'arrêtait, presque à l'improviste, et le regard de la délicate poupée s'animait pour suivre un passant. Cela ne durait qu'un instant. Puis, elle reprenait son incessante coquetterie sans se soucier de l'étrange et délicate cacophonie qui froissait le silence.