Something look... Wrong Ft Rhys

« Pauvre Billy... Plus jamais son sourcil droit n'a eu la même couleur... »

Rigolant à sa propre blague, il ne se fit pas d'illusions quant à la capacité de Lheina de prendre en considération pleinement sa malédiction. Cela faisait son charme cette insouciante et sa capacité à toujours trouver des excuses. Sa mauvaise foi n'avait pour seule égale que celle de Rhys dont il poussait l'art de déni jusqu'à son paroxysme. Cependant, la discussion dévia sur un sujet qui semblait particulièrement tenir à cœur à la vélane. Ne comprenant pas ce qu'elle trouvait dommage, il s'interrogea surtout sur la formulation de ses phrases. Comment ça, il ne l'avait jamais vu autrement que comme une amie ? Comme s'il avait été le seul. Prenant une mine faussement choquée, il répliqua.

« Eh... Tu n'es pas innocente en la matière. Je te rappelle que sur ta loooongue liste de petit copain, je n'en fais pas partie ! »

Le Gallois prenait ça à la légère. Comme avec Apolline, il savait bien que plus rien ne se passerait avec sa meilleure amie. Pourtant, ça ne l'empêchait pas de la taquiner sur leur passif commun. Il faisait pareil avec Lheina, la taquinant sur l'absence de toute histoire entre eux. La belle et la bête. Ou la belle et le bête. Les deux reflétaient assez bien une réalité. Enfin, il avait beau faire le mariole, une pointe dans son cœur commençait à l'inquiéter. Différent de celle qu'il avait eue auprès de la chasseuse, il devait rapidement clore le dossier avant qu'il ne se fasse des idées. La perfection de la demoiselle mérite davantage que la monstruosité qu'il sentait en lui.

« Et je confirme, elle a du mal à comprendre, car elle voulait m'envoyer te voir, dans la salle commune, torse-nu, avec juste une serviette autour du cou. J'ai eu du mal que je pourrai même venir en caleçon, que ça ne changerait rien. Mais j'aime bien Alejandra. Non pas comme ça ! Pourquoi tout le monde croit que je veux séduire tout le monde ! Je lui ai bien dit que je n'étais pas non plus intéressé. Juste elle est mignonne et... Elle a une sincérité maladroite que je trouve touchante. Tu as bon goût. »

Lui faisant un petit clin d'œil, leur balade romantique fut interrompue par un troll. Lançant un dernier sarcasme, Rhys poussa la demoiselle qui avait eu la bonne idée de désarmée le troll. Récupérant l'arme de ce dernier à l'aide d'une magie que même un mage noir avait reconnu pour son efficacité, il la propulsa à pleine vitesse en pleine tête du troll. Une partie du garçon fut déçue. Bien sûr, il avait réussi un coup de maître, pourtant, une petite voix dans sa tête se lamenta que la tête du troll n'ait pas explosé au choc. Il voulait le voir agoniser, sentir l'odeur de son sang couler le long du sol... Il voulait avoir la force de terrasser plus fort que lui avec la même brutalité qu'on utilisait en face... Cependant, la voix de Lheina vint le tirer de ses pensées. L'attrapant par le bras tel un ange salutaire qui le sauvait de ses démons qui l'auraient poussé à ne pas se contenter de cette fin de combat, il la suivit dans la fuite. En revanche, il ne put se retenir de rire une nouvelle fois face à sa remarque.

« Tu crois vraiment que c'est le moment de parler de ça ?! »

Cette fois-ci, détachant son bras de son emprise, il plaça sa baguette sur sa main pour de nouveau qu'elle lui serve de boussole comme précédemment. Sans la ménager, il prit sa main dans la sienne et afin de bien la tenir, il enlaça ses doigts dans les siens. Tirant vers la direction, il courut avec la princesse en détresse pendant de longues minutes au point qu'il venait à en douter de son sens de l'orientation. Cependant, les arbres commençaient à s'éclaircir et la lumière de la lune et des étoiles commençaient enfin à les atteindre.

Alors qu'ils se rapprochaient enfin de la destination de leur fuite, Rhys aperçu du coin de l’œil un mouvement. Il n'était pas un chasseur comme les Dagoniat, mais les années de harcèlement depuis la primaire avaient développés chez le garçon un sens aigu de l'instinct de survie que son amour du combat avait appris à faire taire. Cependant, là, il ne s'agissait pas que de lui. Toujours en pleine course, il dévia de sa trajectoire, finissant par plaquer avec autant de douceur que la vitesse ne permettait la vélane contre un arbre, plaçant sa main qui tenait jusque-là sa baguette derrière sa tête afin qu'elle ne se fasse pas mal. Mettant un index sur sa propre bouche pour faire un signe à Lheina de ne pas faire de bruit, il laissa passer ce qui ressemblait, au vu du bruit, à une bande d'acromentule. Après un long silence où les deux jeunes adultes étaient proches l'un de l'autre, le cœur du Gallois se mit à un battre un peu trop fort. Une fois passé, il s'éloigna un peu. Remarquant que la jolie blonde était décoiffée, il passa une main dans ses cheveux pour y remettre de l'ordre en gloussant.

« Quelle vélane tu fais... »

Une certaine tendresse se dégageait du Gallois qu'il n'avait presque qu'envers la demoiselle. Elle était... Disons qu'il sentait le besoin de prendre soin d'elle. Pas forcément de la protéger, car finalement, il l'a laissé toujours se mettre en danger. Parfois, elle finissait par en souffrir. Quelques passages à l'infirmerie en étaient la preuve. Cependant, chaque fois, il se sentait obligé de s'assurer qu'elle ne souffre pas trop.

« Oh et si ta salle commune sent très bon, c'est parce qu'elle a la plus jolie des fleurs... Même si là, la fleur a plus mon parfum avec ma veste... »

Gloussant de nouveau, il laissa ses cheveux en paix pour finalement ajuster la veste qui avait été un peu froissée par la mésaventure. Combien de genre se méprendraient actuellement en la voyant arborer ce vêtement si distinctif du Gryffondor ? Pourtant, plutôt que de la récupérer, il se contenta de subtiliser le badge de préfet avec un sourire.

« Tu peux la garder, elle te va mieux qu'à moi. Allez, rentrons au château, ça ne devrait plus être trop loin. »