Diamond eyes

05.03 Farès se contenta de fixer Sheraz qui tentait de s'extirper de ses projets comme un poisson sorti de l'eau. Aucune expression ne se fit voir sur le visage de Farès qui semblait déjà avoir pris sa décision. Il savait ce qu'il faisait et il ne cherchait qu'une chose, c'était que son préfet se rende compte de son propre potentiel qui n'était pas que théorique, bien au contraire. Sheraz manquait cruellement de confiance en lui. Ce n'était pas une mauvaise chose car cela se travaillait. Il suffisait juste que son étudiant se rende compte de ses capacités pour enfin comprendre ce qu'il était capable de faire et jusqu'où il pouvait aller. Sheraz l'ignorait peut-être mais il avait déjà la qualité la plus intéressante aux yeux de Farès qui était celle de savoir prendre du recul pour affronter une situation.

Lorsque Sheraz prononça le prénom d'@Eynaelle Sanderson, le visage de Farès s'obscurcit littéralement. C'était comme si elle s'était évanouie dans la nature sans laisser aucune trace. Tout ce que le directeur de Poufsouffle savait, c'était qu'elle s'était rendue, le sept février, à la cours du Magenmagot pour voir le déroulement d'une affaire et qu'elle n'était plus jamais revenue. Farès avait posé quelques questions autour de lui mais toutes étaient restées sans réponse. C'était comme si elle avait tout simplement disparue. Se grattant la joue d'un air agacé, il répondit :

« - Pour le cas d'Eynaelle, je dois vous avouer que je n'ai aucune idée d'où elle a bien pu passé. J'ai envoyé quelques hiboux pour avoir quelques nouvelles mais elles sont toutes restées sans réponse. »

Il soupira. Farès avait déjà assez du mystère qui entourait @Riley Fitz, ça commençait à l'inquiéter sérieusement. Il n'était peut-être pas l'homme le plus avenant et le plus sociable de la terre mais il restait très inquiet lorsque cela touchait les enfants dont il avait la charge.

« - C'est également pour cela qu'il est nécessaire de créer une milice d'étudiantes capable de se tenir les coudes lorsque le besoin s'en fait sentir. Mon idée serait de chaperonner quelques élèves triées sur le volet pour vous former au combat d'urgence. S'il y a bien une chose dont j'ai conscience depuis que je suis devenu brigadier de police magique, c'est que les jeunes ont tendance à plus facilement se confier auprès des gens de leur âge. » Expliqua Farès d'un air inquiet.

05.03 Le visage de leur Directeur de Maison s'assombrit, signe que Sheraz avait touché juste. Le cas d' @Eynaelle Sanderson semblait échapper à tout le monde. Sheraz n'avait pas personnellement le bras suffisamment long pour avoir obtenu des réponses. Rien d'étonnant car, malgré son insigne de préfet, il n'était après tout qu'un simple étudiant. En revanche qu'un Directeur de Maison n'ait pas pu faire mieux en disait long sur le cas d'Eyna. Farès El Mahdi, lui, était responsable du devenir de ces étudiants. Quand bien même il semblait que la disparition de la jeune femme se soit produite hors les murs, il semblait surprenant que personne au Ministère ne semble se soucier plus que ça de cette histoire. Quand il voyait tourner les avis de recherche des Longerbane dans l'édition du matin depuis plusieurs semaines, Sheraz se demandait où été celui de sa comparse.

Il écouta d'une oreille un peu distraite la réponse d'El Mahdi. Il y avait sans doute des choses que lui, Sheraz, ne pouvait pas dire au sujet d'Eyna. Des choses qui le portaient à imaginer les scénarios les plus épouvantables qui ressemblaient en tout point à ce qu'il avait pu lire de la fin de la magistrate Longerbane et son fils au magenmagot. Ou encore de ce qu'il avait vu sur les mines déconfites de ses amis de retour de leur périple à Terre-la-Lande...

Sheraz se rembrunit, muré dans une espèce de silence contraint.

Ce fut le Pr El Mahdi qui raviva la conversation, revenant à son idée de départ. Une milice étudiante. S'il détestait le mot, Sheraz était bien contraint de reconnaître l'utilité de la chose. Sa méfiance n'était pas tout à fait enterrée mais si El Mahdi avait eu de mauvaises intentions, dans la situation où il se trouvait, Sheraz avait tout intérêt à donner le change. Bien résolu à ne pas faire de faux pas, malgré son coeur qui tambourinait, Sheraz acquiesça.

« Alors je présume que vous me laisserez savoir qui le moment venu ? »

Charge à lui de lire entre les lignes, de comprendre la raison pour laquelle le choix d'El Mahdi s'était arrêté sur untel plutôt que sur un autre...