Non Mayline, tu ne peux pas le dire à tout le monde.

Sonnant comme une menace, je rétorquais : On verra. Ma décision était déjà prise, je reviendrais en ces lieux pour me venger. Je me promettais que cet endroit brûlerait un jour ou l’autre. Par mes mains, il finirait en cendre comme eux avaient broyé mes souvenirs. À cause d’eux, je ne me souvenais plus de ma famille, à cause d’eux, j’avais dû voir un psy, à cause de j’avais cru que j’étais folle, alors j’étais bien décidé à leurs faire payer toutes ces tourments. Je voulais les voir souffrir comme moi, j’avais souffert.

Mes pouvoirs sont déjà là ? Répétais-je surprise regardant mes mains comme pour y percevoir quelques choses de différent. Pourtant, je n’arrivais pas à lancer des sorts ou faire de magie. Même les tours de passe-passe restaient hors de ma porté. Madame Cynfeirdd m’avait parlé de manifestation magique, était ce donc ça mes pouvoirs ? Vous voulez dire que je peux déjà lancer des sorts ? Questionnais je toujours aussi curieuse. J’étais persuadée qu’il ne m’apprendrait rien aujourd’hui et encore moins ici, mais comme on me l’avait souvent dit qui ne tente rien n’a rien. Le regard suppliant, je demandais : vous pouvez m’apprendre ?

Effectivement, personne ne devrait avoir à vivre ce que j’avais enduré. Une fois de plus, je me fis la promesse que je m’occuperais personnellement des non-magique si plus tard, j’entendais parler d’une histoire similaire. Avec mon vécu, je ne pourrais laisser un jeune sorcier se faire lobotomiser comme je l’avais été. J’avais des pouvoirs et j’étais bien décidé à montrer que j’étais en tout point supérieur à eux.

Il existait donc des ville et villages ou ne vivait que des sorciers. Plus j’en apprenais sur le monde magique, plus j’avais envie d'en savoir. Interloquée, j’interrogeais Jameson: une chambre rien que pour moi ? Ce serait bien la première fois que je dormirais seule dans une chambre. Ça ne me faisait pas vraiment peur, mais je me demandais bien comment je pourrais occuper mes journées. Je vais faire quoi en attendant la rentrée ? Quand vous dîtes que c’est à côté du château, c’est Poudlard ? J’aurais le droit d’y aller ? Demandais je angoissée par autant de nouveautés d’un coup.

Mes affaires seraient vite rassemblées dans un ou deux sacs à dos et tant pis si je devais voler le sac d’une de mes voisines de chambrée. Il n’y avait qu’une seule chose que je ne pourrais pas amener avec moi et je savais que je ne pourrais pas m’en passer. La harpe comme le piano ne pourraient être transporté dans mes bagages, mais il y avait un autre instrument que je rêvais de pouvoir maîtriser. Une fois de plus, je posais mes yeux suppliants sur mon bienfaiteur pour implorer : je pourrais avoir une lyre ? On n’avait pas d’argent à l’orphelinat, je ne pourrais acquérir un instrument par mes propres moyens, même une simple flûte.

Je partis encourant dans ma chambre pour fourrer mes vêtements en vrac dans mon sac. Comme je l’avais prévu, l’entreprise fut plus que rapide. Je me retrouvais rapidement à ronger mes ongles sur le palier de l’orphelinat. Malgré tout ce qu’il avait entrepris jusqu’à maintenant, j’avais encore un doute sur la véracité de ses propos et craignais que ce ne soit qu’une manœuvre pour m’amener dans un hôpital psychiatrique sans me faire peur.

Visiblement, ma réflexion n’était pas au goût de Jameson. Je me renfrognais bien décidée à ne pas relever ses propos. Ils m’avaient fait souffrir, ils méritaient un châtiment approprié. Je trouverais bien un moyen de maquiller cette entreprise et d’éviter cette prison sorcière. Le secret magique répétait curieuse. Je me doutais bien qu’il dût y avoir un rapport entre leur mentir et noyer le poisson. Ça devait aussi être pour ça que j’avais cru dur comme fer à une blague jusqu’à ce que je revoie un hippogriffe en chair et en os.

Je pouvais donc supposer que les sorciers cachaient leurs véritables natures en se fondant dans la masse. Je trouvais ça injuste. De par ce fait, des orphelins comme moi se devait de subir ce genre de tonture psychologique. Les sorciers devraient gouverner le monde à défaut de le dominer afin qu’aucun autre jeune sorcier n’aient plus à subir ce genre de désagrément.

Je fus étonnée du fait qu’il soit un des professeurs de l’école. Ben moins que je le fus quand il m’annonça qu’il ne m’en apprendrait pas sur le champs. Le contraire m’aurait bien plus étonné. J’étais impatiente de pouvoir apprendre cette discipline pour pouvoir me venger. Avec ce qu’il venait de faire pour moi, je ne me voyais pas l’appeler Monsieur le professeur ou autre. Il restera Jameson quoi qu’il arrive.

Je fus doublement déçue par le fait que je ne puisse pas me balader à Poudlard alors que les autres élèves y étaient. Je trouvais ça injuste et j’aurais bien aimé pouvoir apprendre des choses intéressantes. Ça voulait aussi dire que je ne pourrais pas jouer de musique avant le début des vacances. Je me promettais de faire en sorte d’obtenir un instrument par mes propre moyen avant la fin de l’été.

Le revoir à l’extérieur fut un vrai soulagement. Ce fut à ce moment-là que mes derniers doutes disparurent. Il ne s’était pas amusé à me faire marcher et ceux depuis notre première rencontre. Je m’attendais à ce qu’il me prenne la main ou me touche l’épaule pour me retrouver directement devant le portail de l’école, mais non. Je fus surprise par le bus magique et son chauffeurs aussi sympathiques qu’une porte de prison.

Inquiète, je serrais les dents plus angoissées par cette vie nouvelle qui s’offrait à moi que par l’accélération aussi soudaine que brusque de notre moyen de transport. Lors d’un arrêt éphémère, je ne pus m ‘empêcher de lui demander : pourquoi ne pas nous avoir téléportés. Si la psychologue savait le faire un professeur de sortilège qui plus est, savait forcément utiliser ce sortilège.