O' brother where art thou ? - Jameson & Braxton

Alors que la culpabilité l'assaillait, et que son père avait semblé compatir et le comprendre, il l'assomma avec son air impassible comme une enclume. Braxton se rappela soudain qui il avait en face de lui, et qu'il avait arrêter d'espérer après son père pour beaucoup de chose.

Il tiqua, se demandant si son père était sourd, pour y avoir répondu à ces questions. Braxton voulu lui dire, mais son père l'arrêta net d'un geste. Il résuma la situation avec justesse, son fils forcé de s'incliner devant ce récapitulatif peu glorieux. Tombé sur plus fort que lui. Il serra les dents et les poings, alors que son père enfonçait le clou de leur défaite.

Braxton cru que son père tenta de s'excuser et, le voyant ployer la nuque, le regard dans le vauge, il y cru, l'espace d'un instant. Ses paroles produirent un écho particulier en lui, qui avait fait des choix pour ses propres enfants, s'evertuant à ne pas répéter les mêmes que son père, bien que  @Sean Clearwater et  @Eleanora Clearwater ne le réalisèrent pas plus que leur père lui-même.

Braxton espéra et soutint le regard de son père, revenu dans le sien. La suite le laissa sans voix. C'était tout lui. Faire croire à une trêve pour mieux frapper.


"C'est ça... c'est de ta faute, mais à la fin, c'est de notre faute..." grimaça-t-il. S'il avait toujours été le petit, ça lui avait laissé au moins les premières années de son enfance tranquille. Il avait eu le regard attendrit de ce père qui se faisait au contraire dur avec son aîné. Puis, grandissant, les questions de successions devant travailler le vieux, il avait eu plus d'attention pour Jameson. C'était normal, dans les Clans. C'est ce qu'on attendait du patriarche, qu'il forme le futur chef de famille.

"Tu comptais nous souder l'un et l'autre en nous frappant sur la gueule ? C'était ça ton plan ? Brillant !" cracha-t-il. Maman ne l'avait clairement pas épousé cet homme pour sa clairvoyance. Braxton n'avait aucune idée si le sortilège pouvait marcher plusieurs fois, où s'il parlait pour la toute dernière fois à son père. Il ne l'avait pas vu depuis longtemps, alors qu'il était parti.

Braxton regretta soudain sa soeur Ellie et son intelligence, à elle.

"Comme si t'avais déjà été capable de nous comprendre." continua-t-il.

En devant adulte puis parent à son tour, certaines choses se révélaient sous un éclairage nouveau, teinté d'empathie et de compréhension. Mais Ewan Clearwater, sur bien des points, été resté un mystère.

Braxton serra le poing, amer et découragé.

"Les gagnants se tapent la reine du bal de l'hiver, c'était bien ça ta philosophie hein ?" lui rappela-t-il un voile de mépris dans la voix.


"T'es sourd ? Tu écoutes ? Je t'ai répondu !" riposta Braxton face au roc qu'était son père, d'avantage plus froid qu'il ne l'était de son vivant. Le dernier fils le contempla, effaré et furieux, comme cherchant dans cette silhouette fantomatique une preuve que celui prétendait être son père n'était qu'un artifice de son frère actionnant les ficelles dans l'ombre. Une autre des ses fourberies pour prouver son idiotie, et lui, sa supériorité.

"S'il fallait les débusquer il suffirait que je me ballade à Londres à la vue de tous pour que ce monstre rapplique."

Braxton réfléchissant. C'était une possibilité. Un combat à mort qui ne lui rendrait certainement pas son fils peu importe l'issu.

"...Ou mourrir en essayant. Ça te ressemble bien, ce genre de conseil." Braxton lui jeta un regard lourd, si lourd, chargé d'année à maudire son frère et son père, à servir dans la boue, le sang, et les entrailles, dans la résistance.

Braxton marqua un silence examinant silencieusement cette option. Mort, il ne pourrait sauver son garçon et les autres.

"Je suis arrivée au pied du mur, Papa." souffla-t-il. C'était moins grave de l'avouer à un mort u'à un vivant, fut-ce -t-il celui de son père à qui il n'avait jamais voulu rien avouer de son vivant. "Si vous voulez pas m'aider je trouverais un moyen tout seul." dit-il, revenant sur ses paroles. "C'est peut-être ce que je devrais faire. Comme avant. J'ai tout à perdre et mon fils à gagner. Betty va pas rester. Le Clan voudra plus me voir..." réfléchit-il à voix haute, fixant le sol jonché d'herbe encore verte, protégée par l'ombre des arbres. C'était une sentiment étrange, de se sentir observé non seulement par son défunt père, mais part tous les autres, et de commencer à avouer sa faiblesse.

"Je t'ai jamais vu." avoua-t-il soudain. "J'ai vu... Liam... et d'autres gars... Mais je t'ai jamais vu toi..." avança-t-il prudent. Si les autres pouvaient s'inviter, pourquoi lui n'était jamais venu ? Liam avait eu l'air si vrai. Braxton jeta un coup d'oeil aux tombes et à la canopée de bouleau argenté comme cherchant des traces d'autres fantômes. Peut-être que d'autres, parmis eux, auraient eu de meilleur conseil que son père. Braxton, tournant résolument le dos au souvenir de son frère, canalisant trop sa colère, réalisa alors, qu'il mourrait d'envie de rencontrer un autre être qui le comprendrait. Aucun n'avait vécu ce qu'il avait vécu. Ils avaient eu des vies faciles, lui, Jameson... Aucun ne pouvait comprendre...

Ewan secoua la tête, se demandant si son fils cadet ne faisait pas tout simplement exprès d'être débile et nombriliste. Il essayait sincèrement de l'aider, de s'ouvrir à lui, allant même jusqu'à le laisser mal lui parler. Une chose qu'il n'aurait probablement jamais laissée de son vivant. Son regard se faisait de plus en plus, retrouvant peu à peu la dureté qu'il avait de son vivant, dans celle où il cachait ses émotions les plus vives, les plus douloureuses, où ses peurs étaient compressées donnant cet homme un petit peu trop difficile à vivre pour ses enfants.

Braxton allait finir par être le premier sorcier à rendre vie sans avoir utilisé la magie noire. Juste son seul caractère fracassé sur les récifs des Hébrides suffirait à lui redonner une matière bien vivante.

À chaque fois qu'Ewan tentait une approche, Braxton repoussait tous, tournant tout en dérision ou se mettant en avant de telles sortes à ce qu'il n'y avait que sa vision des choses qui prévalait sur celles des autres. Il repoussait continuellement les questions qui n'allaient pas en son sens allant même jusqu'à lui sortir des inepties sans pareil. C'était à un point où Ewan allait finir par ressentir des émotions si vives qu'il allait réellement finir par pouvoir lui en claquer une sur sa face hirsute et tourmentée.

Il en était à un point où Ewan irait lui-même éteindre cette fichue bougie pour le laisser crever, puisque c'était visiblement tout ce qu'il souhaitait.

Remarquez, au vu de son comportement, il ne l'avait clairement pas volé.

Finalement, excédé, lorsque Braxton proposa de jouer les appâts, Ewan leva les mains à hauteur de son visage, et tapa dans ses mains. Si cela ne produisit aucun son, le visuel suffisait.
« - Tu as fait tellement plus de guerres que moi que ton seul plan est celui du sacrifice. » Ironisa Ewan, sur les faits que son fils avait relevé tout à l'heure.
Une moue agacée sur son visage, un air que Braxton connaissait bien. Ewan ne supportait pas les comportements belliqueux, encore moins lorsqu'il s'agissait de ses enfants.
« - Ton mal être prend tellement de place que tu n'as même plus les idées claires pour comprendre que ta propre famille tente de t'aider comme elle le peut. Mais va, Braxton. Va te suicider en pensant jouer les héros. Va te libérer de ton tourment, comme ça, quand tu me - nous- » Il ouvrit ses bras pour montrer les tombes et le cromlech d'un mouvement du visage.
« - ... Rejoindras dans le très sélectif club de : Si j'avais su. »

Il ne respirait pas. Il ne produisait aucun souffle. Pourtant, le torse d'Ewan se levait et s'abaissait au rythme de sa colère. Tout ce qu'il souhaitait, c'était l'aider. Son fils aîné l'avait appelé en ce sens, puisque visiblement, personne de vivant n'était capable de le secouer suffisamment pour que Braxton retrouve la lumière là où elle était censée être. Ewan était profondément attristé, malgré son énervement. Ses traits du visage n'avaient jamais autant témoigné de douleur que la fois où il vit Sean après avoir subi un sortilège de l'oubli par son père qui espérait lui donner une enfance normale.

« - MAIS ON VEUT T'AIDER BRAXTON NICOLAS CLEARWATER. » S'écria Ewan, la colère se mêlant à la douleur dans une voix prenant des allures d'un autre monde.

Une brise glaciale souffla sur le cimetière sans pour autant fragiliser la flammèche sur la bougie. Ewan baissa la tête, rabattant sa capuche sur ses cheveux argentés.

Une tête fantomatique se leva d'une tombe, non loin de celle d'Ewan. C'était le grand-père, Chattan, qui semblait fatigué.
« - C'est pas bientôt fini vos conneries ? fit-il, en regardant son fils droit dans les yeux. Ce dernier orienta sa tête vers Braxton, un sourire se dessinant sur ses lèvres. « Oh, mon p'tit rêveur. Passe le bonjour à ton frère et à ta sœur. » Il bâilla et disparut de nouveau.

Ewan leva les yeux au ciel, avant de regarder son fils de nouveau dans les yeux.
« - Tu es un Clearwater, Braxton. On est tous, ici, des Clearwater. Et même si nous traversons tous, de manière personnelle, des moments compliqués, jamais nous ne tournons le dos aux nôtres. Ici, c'est ta maison. Et regarde ! » Il pointa la tombe de son père qui s'était animé quelques instants auparavant. « Elle le sera à jamais. »

Le calme revint doucement sur le visage d'Ewan. Braxton semblait s'être plus ou moins calmé, lui demandant pourquoi il ne l'avait jamais vu. Le visage d'Ewan se troubla légèrement lorsqu'il entendit le nom de Liam. Il y avait des choses qu'un mort ne pouvait dire. Certains secrets, comme une loi immuable de l'au-delà, n'étaient jamais révélés aux vivants. Certains l'avaient fait, probablement dans un souhait macabre et profondément malin, jouant avec des forces que le commun des sorciers n'oserait jamais faire, au risque d'une damnation éternelle.

« - Demande à ton frère, c'est lui l'expert dans ces domaines-là. Il peut être un vrai con, mais il en a dans la caboche. »
Ewan refilait à Jameson la patate chaude sans sourciller un seul instant.

Finalement, il vint se mettre près de son fils, sentant le souffle chaud de Braxton sur son visage.
« - Fiston. Je n'ai pas été le père que tu souhaitais et je m'en excuse. Mais j'ai fait du mieux que j'ai pu. »
Une larme roula le long de sa joue fantomatique. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette larme était bien réelle. Ewan vint la recueillir de sa main, un sourire fatigué sur son visage.
« - Regarde. »
Il amena sa main près de celle de son fils, effleurant doucement cette peau burinée par les efforts et la magie offensive qu'il employait chaque jour. La larme roula le long de l'index pour venir s'échouer sur le dos de la main Braxton.

Un souvenir aussi lointain que poussiéreux traversa l'esprit de Braxton comme une résurgence d'un passé oublié. Ewan était au bout d'une barque, tenant tranquillement une canne dans ses mains, tandis que Jameson ronflait tout ce qu'il savait. Il devait avoir 8 ou 9 ans. Braxton était assis, derrière, près du panier où les repas que Maggie leur avait préparés se trouver. Le soleil, à l'est, se levait à peine, éclairant faiblement la surface de l'eau. Ewan, bien plus jeune alors, se retournait vers son jeune fils avec un sourire tendre.

Le souvenir disparut, et Ewan, fantôme, se tenait devant son fils.
« - Ce fut mon sanglier. » Son patronus.
La flammèche vacilla, et lorsqu'elle s'éteignit, Ewan disparut, emporté par le vent, comme un château de sable se désagrégeant sur une plage battue par des rafales venues des mers.

Un mouvement de main, un claquement fantomatique sans son, ni brassement de vent piqua l’attention du fils, par habitude. Comme on sursauter en voyant la lumière de l’éclair par anticipation du tonnerre. Son père, translucide, sembla prendre couleur, lui tout en nuance de fumée blanchâtre et bleuâtre, froide. Le courroux à la fois du père, et du fantôme, tonnait dans le cimetière.

Son père le cassa, perdant ce côté aérien spectral. Braxton ne put que, comme un gosse de prendre.
J’ai pas besoin d’aide, mon fils à besoin d’aide, alors j’ai besoin d’aide pour aider mon fils, répétait sa voix intérieure, depuis un trou noir au fond de lui-même. Pourtant lorsque son père reprit ses propres pensées inexprimées, un drôle de frisson le parcouru, comme si la condition de son père lui permettait de voir au-delà de lui. Son visage se ferma, braqué sur son père, malgré la honte puérile qui le pénétrait comme s’il avait été lancé une nouvelle fois depuis depuis la falaise dans une mer de tourment.

Braxton serra les dents, prenant lui aussi un air fantomatique, le teint blême. Tout était vain. Il avait l’impression de se débattre dans un océan sans fin où son fils l’attendait désespérément sur la rive, d’être sauvé, emmené au loin. Braxton savait déjà que son radeau prenait l’eau et coulait. Jameson lui répétait aussi souvent qu’il pouvait. Même leur père achevait de briser la coque avec l’encre et une fureur toute Clearwaterienne. Mais Braxton était ses hommes, ou plutôt cet ancien garçon mort trop tôt qui, ne s’opposant pas au père, aurait en revanche franchit la mer à la nage, à sa perte. Son fils était au bout. Que pouvait ils leur dire de plus, eux qui ne faisaient que lui retourner ses pistes.

Braxton frissonna alors qu’un vent glacé issu de l’autre monde souffla furieusement sur lui alors que son spectre de père l’alluma de ses trois noms. Nicolas. Nick. Un nom de fuite. Braxton s’étonna de sa propre pensée et fixa son père qui avait rabattu sa capuche sur sa tête argenté. Ployant la nuque, comme s’il avait perdu.

Braxton chercha le chef de clan dans cet accablé. Le sanglier féroce sur ce défunt soudainement silencieux. Un rugissement fendit l’air, alors que, oh surprise, un fantôme passa sa tête hors de la tombe voisine.

Braxton cru que sa mâchoire allait s’en décrocher.

"Papi ?" S’étouffât Braxton, pensant découvrir que les fantômes pouvaient sortir à leur guise de leur tombe. Les autres défunts les avaient ils entendu ? Papi Chattam semblait comme à ses dernières années, très distrait.

Mon petit rêveur. Le grand père avait été l’un des rares auprès duquel Braxton avait trouvé confort hormis sa mère. Il avait accueilli Betty à bras ouvert, et avait même porté Sean bébé dans ses bras. "Papi attend…!" Essaya de le retenir le petit fils.

Ewan le rappela à l’ordre, semblant excédé, comme dans le temps, par les poussées gâteuses du vieux Chattam.  

Braxton resta interdit. Ma maison… lui qui avait déserté les repas et les réunions de famille. Le renouvellement de ses liens avec le Clan. Mais j’ai fait des choses horribles, songea-t-il intérieurement. Le calme était revenu sur les traits de son père, chassant la colère pour y mettre cette expression habituellement dure et sérieuse à la fois. Son père savait des choses, et pourtant, il lui pointait la tombe de papi Chattam comme si elle lui était destinée. Que savait les habitants de l’au delà. Est ce que Liam lui rendait vraiment visite, comme Chattam, comme son père dressé devant lui.

Au lieu de ses doutes, il le questionna sur l’absence de ses apparitions. Sans hésiter, son père le renvoya vers Jameson. Braxton ne nota même pas le terme insultant utilisé pour désigner son aîné prodige, habitude, ou tentative de s’attirer ses faveurs à la lumière de sa colère ? Braxton demeura éteint.

Fiston. Un frisson le traversa. Braxton n’aurait jamais pensé que ça avait pu lui manquer. "Papa…" articula-t-il en retour alors que son père s’était planté devant lui, au plus près de son fils.

Une sensation bien étrange l’envahît. Ses mots étaient quasi les mêmes qu’il avait servi à Sean lors de leur dernière dispute. La dernière fois qu’il avait vu son fils, et il lui avait jeté ces vérités au visage, excédé, blessé d’un pardon qu’il ne pensait pas à avoir à demander. Braxton se sentir piégé, condamné à se débattre d’un labyrinthe dont le parcours semblait tout tracé en regardant en arrière. L’histoire semblait se répéter inlassablement. Quand était-il devenu cette même ombre impressionnante que son père avait été avec lui ?

Une sensation glacé l’envahît alors que la main de son frôla sa peau. Le cimetière et son visage disparu pour ne laisser qu’une vision fugace, mais d’une précision surréelle. Le retour à la pénombre du cimetière lui enleva presque la vue en conteste avec la lumineuse vision. Braxton cligna des yeux tituba, alors que la voix de son père résonna. Une dernière fois. Lorsque Braxton parvint à ouvrir les yeux, le fantôme de son père avait disparu.

“Papa…?” Appela-t-il, hébété. Un regard sur la tombe “Non… ça fait pas une heure… ça… papa !” Préservera-t-il dans la nuit.

Il était parti, envolé. Il avait eu une occasion de lui parlé et cela n’avait été que cri et incompréhension. Une détresse violente prit le fils, laissés seul avec sa colère éteinte et ses regrets.

Il avait gâché son heure. Non il n’avait rien écouté de ce qu’il avait dit, comme d’habitude… comme Jameson… Mais l’autre voix se faisait plus forte. Son sanglier… ce fut l’incompréhension qui le dévasta. Jamais il n’avait douté que leur père ne les aima point. Que son père reparte dans l’au delà avec cette ultime reponse le dévasta. C’était presque revivre ses disputes avec Sean mais à l’envers.

Son sanglier… pensa-t-il… "Sa chauve souris… " glapit-il

“Papa !” cria-t-il dans le noir “Papa ! Chattam !” Essaya-t-il sur la tombe de son grand père.

Le silence du cimetière lui répondit, aussi pesant que la lame d'une guillotine. Alors, un véritable cri du coeur sortit : "Jameson !" Braxton appela son frère, comme perdu au milieu de nulle part, laissé seule avec la culpabilité d'avoir gâché la moindre seconde de parole avec son père. "Jameson !" s'égosilla-t-il dans le cimetière. Braxton se décia à quitter le tombeau de son père pour se mettre à la recherche de son frère. Il aperçu une lueur une allée plus loin. Braxton se précipita.
"Jameson ! Fais-le revenir, ça fait pas une heure !" lui demanda-t-il catastrophé en faisant irruption. Mais il ne réussit qu'à faire s'envoler une nuée de luciole. "James !" l'appela-t-il par son surnom, première fois depuis bien des années.

Jameson était parti. L'avait laissé seul. Une vieille sensation de détresse lui mordit tout le dos. "Encore" s'appelait-elle. Cependant, la colère n'était plus suffisante pour étouffer la peine. Maintenant ça ne peut pas être pire. Mais aucun son ne franchit ses lèvres. Devenu muet, une pensée unique le martela. Il devait faire quelque chose.


Trempé par la fraîche et la pluie qui avait battu pendant deux heures la lande. Braxton franchit le pas de la porte en traînant son corps lourd. Il devait être trois heures du matin. Quelques part, son fils dormait.

Les cheveux plaqués sur le front. Il avait tourné, désespéré, avant que le conseil de son père lui revienne martel en tête... Ici, c'est ta maison. Ma maison. Alors Braxton était rentré à la "maison". Il avait regardé depuis le jardin la fenêtre de la chambre où dormait Betty. Il avait jeté un coup d'oeil au jardin malgré la pénombre.  Y avait toujours ce vieux pneu

Jameson était dans la cuisine. Braxton, trempé, ses cheveux hirsutes trempés d'eau et de sueur tourna son regard rouge vers son aîné, silencieux. Il le fixa, légèrement tremblant.

Demande à Jameson...

Le petit frère regarda le grand. Il suspectait une grande mesquinerie derrière ce sois-disant acte magique. Pourquoi


"C'est ma maison ici." lâcha-t-il, le regardant menton incliné comme un chien en défiant un autre, répétant les mots de son père.

"Merci de t'être barré." ajouta-t-il après un silence, à voix basse, alors que la pluie roulait encore sur ses joues.

Il soutint son regard puis se détourna de lui et alla emprunter les escaliers d'un pas fatigué.

Jameson était rentré. Il n'avait pas envie d'assister à cette réunion. Plusieurs raisons à cela, notamment celle de se retrouvait en compagnie de son frère avec leur père. Depuis qu'Ewan était mort, Jameson avait compris beaucoup de choses. Et même s'il n'avait pas jamais abordé cette discussion avec l'un ou avec l'autre, Jameson se doutait bien que certaines choses avaient un rapport avec son père. Il n'était pas con, et probablement même que Braxton s'en était rendu compte aussi. En devenant père soi-même, Jameson avait commencé à comprendre beaucoup de choses sur ses parents. Lucy était une petite fleur bien trop résistante face au vent qu'il était malgré son apparence fragile. Il s'était heurté à bien des soucis. Des soucis que Maggie et Ewan avaient vécus avec lui, Ellie et Braxton.

Pour autant, il lui était tout de même difficile d'aborder ce sujet avec son frère. Leur relation était si profondément entachée par une succession de mauvaises décisions que les choses étaient devenues très compliquées entre eux. Jameson en souffrait sincèrement. C'était à tel point qu'en rentrant de Norvège, le fait d'avoir fait CE rêve là avait pris tout son sens. En y réfléchissant, la façon dont Braxton avait évolué, lui et ses traumatismes rendaient la situation stressante pour tout le monde. Que ce fut pour ses absences, ses promesses d'être là sans l'être, ou pire, cette expression amère qu'il arborait rendant toute envie de rigoler avec lui impossible.

Il y avait tellement d'autres trucs que Jameson pourrait lui reprocher, que l'inverse était tout aussi vrai. Il n'était pas blanc. Loin de là, même. Braxton avait très largement de quoi pour lui en vouloir aussi. C'était cette situation qui rendait leurs échanges compliqués. Jameson tentant de faire comme si de rien était, et les répliques lourdes de sous-entendus de son petit frère. Il y avait des moments où il avait envie de lui en tirer une juste pour lui remettre les idées en place.

Mais Jameson aimait sincèrement son frère. La simple idée de lui lever la main dessus le rendait dingue. Il n'en avait pas envie, et ça serait probablement la dernière chose qu'il ferait. Tout ce qu'il souhaitait, c'était l'aider à revenir à lui, à redevenir ce petit con aux idées fantasques et ses cheveux longs, le regard rêveur, accroché aux basques de Betty tel un amoureux transi. Bien sûr qu'il savait que c'était impossible, mais il y avait une nuance, et c'était cette nuance-là que l'aîné de la fratrie dirigeante des Clearwater souhaitait atteindre avec son frère.

Ellie l'aidait beaucoup sur ce plan-là. Enfin, c'était avant, ça.

Jameson saisit le torchon pour sécher les verres et les bols qu'il venait de laver. Amastan ne disait rien, mais il voyait très bien que pour son beau-frère c'était parfois compliqué. Il se demandait parfois si sa sœur lui avait dit qu'il avait giflé Adil. Il n'osait aborder ce sujet-là. Amastan se montrait cordiale, mais il n'avait pas envie d'être là. Ce qu'Adil lui avait balancé à la figure était probablement légitime. C'était peut-être ce que l'époux de sa sœur pensait aussi, mais Amastan avait bien trop de retenue pour se montrer aussi vindicatif que le jeune Mesli.

Pourtant, il avait tout perdu.

Jameson n'arrivait pas à deviner réellement ce que sa sœur pensait de tout cela. Elle était secrète, silencieuse. Elle s'était refermée comme une belle de nuit en plein jour. Sa main sur son ventre qui s'arrondissait de jour en jour, elle restait là à aider les petits, Betty ou leur mère du mieux qu'elle le pouvait pendant que les hommes étaient dehors. La connaissant, ça devait la rendre chèvre de rester entre quatre murs. Ou peut-être que ça aussi ça avait changé... Après tout, elle avait manqué de perdre son petit gars.


Le patriarche posa le dernier verre dans l'armoire. Au moins, les femmes auraient autre chose à faire qu'à tenir la maison propre au réveil. Jameson jeta un regard sur la petite horloge dans la cuisine. 3h. Il devrait peut-être aller se coucher. Vu l'heure, Braxton ne rentrerait pas. Il soupira. Il ne ressentait aucun signe de fatigue. Il devrait peut-être ressortir pour chercher les gosses, mais l'idée de laisser les femmes et les enfants sans surveillance l'effrayait un peu depuis l'attaque. Amastan était dehors, arborant sa magnifique forme de volatile qui lui donnait presque envie de devenir à son tour un animagus. Vu la gueule de son patronus, ça ferait pas le même effet, pensa-t-il avec un sourire.

Un sourire qui se perdit au moment même où la porte de la cuisine s'ouvrit sur un Braxton toujours aussi tourmenté. Jameson retint son souffle, évitant de soupirer pour ne pas l'agresser silencieusement. Il s'efforça de maintenir un visage ouvert au cas où le petit frère veuille discuter, mais il n'en fut rien.

Finalement, Jameson soupira, tout en secouant la tête. Il se retourna vers la machine à café pour s'en faire un. Il n'avait pas envie de lutter. Que ce fut contre le sommeil ou son petit frère. Braxton jouait encore la carte de la connerie. Encore. Il en avait marre. Il ne dit rien, attendant que son frère ne parle ou ne quitte les lieux.

Lorsque le langue de plomb le remercia de s'être barré, Jameson secoua de nouveau la tête. C'était usant d'être avec quelqu'un qu'on essayait d'aider, mais qui refusait tout simplement l'aide qu'on lui tendait. Les yeux dans les yeux, Jameson conserva son silence, l'air agacé. À quoi bon lui répondre ? C'était trois heures du matin, et Maggie leur avait demandé de ne pas se disputer dans la cuisine.

Il regarda son jeune frère quitter la pièce. Jameson se retourna de nouveau vers la machine à café pour se servir un verre. Alors que Braxton mettait le pied sur la première marche de l'escalier, Jameson lui souhaita bonne nuit.
« - Bonne nuit petit frère. »
Il porta son mug à ses lèvres, puis il sortit de la cuisine pour s'asseoir sur les marches en pierre dans le silence de la nuit.

Jameson détestait rester enfermer. Pour lui, il n'y avait rien de mieux que le grand air et cette sensation de liberté que cela lui procurait. Il le savait, c'était illusoire. Vivre sur une île, aussi grande fut-elle pour accueillir tout ce monde, ne faisait qu'en plus de dix ans, l'aîné de la fratrie d'Ewan avait très vite fait d'en faire le tour et d'en connaître la moindre parcelle. Il était tellement dehors et de partout, à embêter le bétail et les noirs des Hébrides, à grimper du mieux qu'il pouvait les bouleaux pour lire un livre les jambes dans le vide, ou à sauter du haut de la falaise de l'homme mort, que tout ici le connaissait et prenait plaisir à discuter avec lui. C'était le digne fils d'un chef de clan. Proche des siens, toujours dehors, le regard espiègle et le sourire charmeur. En quelques mots, on avait une description parfaite de Jameson.

Pourtant, il y avait quelque chose qu'il ne parvenait jamais à assouvir : c'était  le regard de son père. Quoiqu'il faisait, ce n'était jamais assez bien. Ou alors, c'était stupide. Les rares fois où Ewan l'eut félicité devaient se compter sur les doigts de la main. S'il était toujours dehors, l'une des principales raisons se trouvait ici. C'était compliqué pour lui qui voyait une autre chose lorsque ce dernier interagissait avec son frère ou sa sœur comme s'il n'y avait que lui, Jameson, a porté le lourd fardeau des Clearwater. Il serait un jour à la place de son père, ça, il l'avait bien compris, alors il lui fallait savoir se débrouiller seul et ne jamais attendre après les autres. C'était en partie sur ça que reposait l'éducation d'Ewan avec son aîné, et c'était aussi en partie pour ça que Jameson n'avait jamais trop eu l'occasion d'exprimer ses sentiments le rendant parfois si compliqué à gérer pour son frère et sa sœur.

Jameson les aimait. Il ne savait juste pas comment le leur montrer.


Ce jour-là, Jameson était dans le jardin à bidouiller des trucs dans cette espèce d'ateliers où les parents rangeaient les outils. C'était ici où il avait eu son premier baiser avec Ailsa ou encore sa première fois avec Fionna, la fille du plus célèbre pêcheur d’Écosse (c'était faux, il gagnait juste depuis cinq ans le championnat du plus gros saumon pêché en mer d’Écosse), tout deux vivant dans le patelin non loin du domaine des Clearwater.

Un couteau à la main, quelques morceaux de bois et de copeaux tout autour de lui, Jameson était en train de tailler un bout de bois avec une idée bien en tête lorsque son jeune frère le surprit dans la quiétude de l'atelier.
« - Ouais, j'attendais que tu viennes me le demander comme un grand. » Répondit Jameson sans lever le regard vers Braxton.

Pourquoi toujours passer par Papa ? Pourquoi ne lui demandait-il pas un coup de main ?

Il ne disait rien, mais Jameson n'aimait pas cette façon de faire, ça lui donnait cette impression d'être inaccessible pour son jeune frère qu'il aimait sincèrement.

C'était difficile à vivre pour lui qui préférait se murer dans le silence. Il le voyait continuellement en compagnie d'Ellie, ça le rendait dingue. C'était lui l'aîné, c'était avec lui qu'il aurait dû être. Pas leur sœur ! Jameson avait l'impression de devoir se battre continuellement pour avoir l'attention des autres dans cette maison.  C'était difficile de se sentir mis de côté dans une fratrie. Probablement pour cela qu'il passait son temps à les emmerder dès que possible. Il avait l'impression d'exister à leurs yeux avant de finalement disparaître au-dehors.

Jameson releva le regard vers Braxton quand ce dernier s'approcha de lui pour voir ce qu'il faisait. Le futur Gryffondor cacha sa création.
« - Un truc. Pourquoi t'es là ? Papa t'a encore chassé de la maison ? » Demanda Jameson, cherchant à changer l'attention de son frère, le ton un peu agressif comme on pouvait l'avoir à cet âge-là pour aucune raison.

Il croisa le regard de son frère, avant de lui montrer le vélo dont il parlait tout à l'heure.
« - Il est prêt ton vélo, petit frère. Y avait rien de fou, juste la chaîne qui fallait réparer parce que tu ne lui mets jamais un coup d'huile. »
Jameson ne pouvait pas s'en empêcher. C'était encore un reproche gratuit qu'il n'avait même pas prémédité, comme s'il était sorti instantanément. Il s'en rendit compte et rajouta :
« - Fais attention, OK ? »

Jameson plissa les yeux vers son jeune frère lorsque ce dernier lui rappela que c'était lui qui l'avait cassé. L'aîné de la fratrie leva les yeux au ciel, préférant manger le couteau qu'il tenait entre les mains plutôt que d'avouer être à l'origine du casse de son vélo. Il n’avait pas trop aimé la chute qu'il eut faite sur la pente, mais ce fut très drôle. @Nero MacGregor s'était bien moqué de lui, hilare. Un bon souvenir qu'il gardait précieusement pour lui, ne souhaitant pas en faire part à son jeune frère qui, de toute façon, préférait leur sœur.
« - Il manquait tout de même de l'huile sur la chaîne. » Persista de dire Jameson, continuant de faire preuve d'une mauvaise foi certaine.

Son frère changea de sujet pour voir ce qu'il était en train de faire. Jameson l'envoya péter le plus cordialement possible tout en cachant ce qu'il créait.

Cela ne semblait pas déranger Braxton qui était décidé à lui casser les pieds avec ses questions, son insistance et son besoin d'il ne savait pas quoi. Jameson lui lança un regard furieux avant de jeter un bref regard vers le domaine. C'était probablement son père qu'il lui avait envoyé dans les pattes pour il ne savait quelle raison. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il lui prenait la tête alors qu'il était occupé à faire quelque chose.

Lui aussi noya le poisson en lui répondant par une autre question. L'idée de participer au Gathering l'avait intéressé, mais finalement, Jameson n'avait pas été convié. Il n'était pas encore un homme. Sa majorité était dans deux ans. C'était probablement l'une des règles qui permettait surtout au patriarche de chaque clan de ne pas avoir les gosses dans les pattes pour être tranquille le temps de partager un repas et de parler de deux, trois faits qui ne concernaient généralement qu'un clan ou deux (pas de période de guerre depuis un bail).

Jameson avait hâte de s'y rendre. C'était pour ça que son père l'éduquait. Du moins, ce qu'il lui disait. Un jour, tu prendras ma place. Pour le moment, épluche les pommes de terre pour ta mère. Combien de fois l'avaient-il entendu avec une excuse différente en fin de phrase à chaque fois...
« - Stad le bhith a’ leum leasanan Gàidhlig. Bidh stràc nas fheàrr agad. »¹ Répondait Jameson, un sourire moqueur sur ses lèvres.

Un véritable échange de sourd où chacun ne se disait pas ce qu'il cachait au fond de son cœur, préférant se renvoyer la balle sans s'ouvrir réellement. Après tout, pourquoi faire ? C'était un truc de faible, non ?
« - C'était pas les freins, je les utilise jamais. Si c'était les freins, c'était bien de ta faute alors ! »
Jameson avouait l'avoir pris tout en rejetant la faute sur son frère comme il le fit au début. Histoire de retomber sur ses pattes.

Cela n'empêcha pas Braxton de monter sur le vélo et d'actionner la sonnette alors que Jameson se remettait sur sa sculpture de bois.

Le premier son, l'aîné leva le regard agacé. Le second, il le fusilla littéralement du regard. Le troisième...
« - Tu te souviens de la falaise de l'homme mort ? Tu recommences, je t'y balance à nouveau. » Menaça Jameson, qui sentait la moutarde lui montait au nez.
Bon sang, il était dehors pour de la tranquillité et le voilà en train de lui casser les pieds. Il le faisait exprès, ce n’était pas possible !

Alors que Jameson tentait de se concentrer sur son fichu cadeau, il fut de nouveau coupé par son frère qui faisait du vélo autour de lui.

Un mouton ? Jameson regarda rapidement le rendu avant de plisser les yeux vers son frère avec une réelle envie de lui fourrer dans l'arrière-train. Ce n’était pas un mouton, c'était un ours et... Et de toute façon, il n'en était qu'au début.
« - Est-ce que tu sais où je vais les te mettre ces cornes, Braxton Nicolas Clearwater ? » S'écria le futur patriarche du clan, l'air énervé.



¹ Arrête de sécher les cours de gaélique. T'auras un meilleur accent.

« - Il en saura rien si tu te noies bawbag¹ ! » Répliqua Jameson, en colère.

Pour sûr que ça ne le dérangerait pas d'affronter de nouveau son père s'il repoussait son cadet dans la flotte du haut de la falaise de l'homme mort. C'était un risque qu'il était prêt à prendre pour avoir la paix. Braxton avait le don pour le rendre chèvre quand il s'y mettait. Un vrai petit con pourri gâté qui allait pleurer dans les jupons de leur mère (ou le kilt du père) quand les choses n'allaient pas en sa faveur.

Rien de bien n'allait sortir de cette discussion puisque juste après le fils cadet du chef de clan continuait d'harceler son grand frère pour en savoir plus sur ses activités. Braxton l'avait tellement agacé qu'il ne pouvait que l'envoyer péter (en plus de cacher sa réelle intention qui le mettait mal à l'aise s'il devait avouer réellement ce qu'il était en train de faire). Ce petit con ne trouva rien de mieux que de lui dire de se mettre entre les deux oreilles en faisant ce vieux jeu de mots complètement pourris sur son deuxième prénom.

Jameson amorça un geste vers lui comme s'il allait lui taper dessus au moment même où Braxton lui arracha des mains sa petite sculpture. L'aîné vit rouge en le voyant partir sur sa bicyclette. Son premier réflexe fut de jeter son couteau pointu en direction du pneu du vélo, mais (dès action compliquée et raté) il le manqua.

Aussitôt, il se mit à courir en saisissant le marteau sur la table de l'atelier tout en récupérant son couteau pour rattraper ce petit con décérébré. S'il en avait marre de la vie, Jameson allait la lui raccourcir, c'était certain.


Il sortit de l'atelier en trombe derrière son frère qui prenait de la hauteur avec son fichu vélo. Jameson s'arrêta net, glissant dans la terre à cause de l'élan. Il se baissa aussitôt pour ramasser une pierre après avoir glissé la lame de son couteau entre ses dents. Il la lança de toutes ses forces (dès action compliquée et raté), mais il le rata.
« - HAAAAAAA ! » Cria Jameson, rageur.
Il ne sut pas si c'était sa magie incontrôlée qui provoqua la chute de son frère, mais cela ne lui attira aucune empathie.

Au contraire, Jameson se mit à courir vers Braxton prêt à lui abattre le marteau sur la tête ou le bras, peu lui importait tant qu'il récupérait sa figurine de bois.
« - TU FAIS MOINS LE MALIN LA ? »
Il leva le marteau au-dessus de sa tête lorsqu'un éclair rouge percuta son poignet, le désarmant aussitôt.

Jameson leva la tête pour voir un Ewan en furie par la fenêtre de la cuisine. Aussitôt, Jameson tendit le bras à son petit frère. Fallait qu'ils se tirent en vitesse, car le paternel ne faisait jamais dans la dentelle sans jamais savoir qui était le responsable. Il allait faire comme d'habitude : en prendre un pour taper sur l'autre.

Et il avait beau approcher la cinquantaine, il mettait de sacrées gifles. En même temps, quand l'un des jeux des Highlands games n'était autre que le lancer de tronc d'arbre...

« - Vite, Brax, faut courir ! »
« - Vous commencez sérieusement à me les briser ! »
Ewan disparut pour réapparaître aussitôt derrière la porte qui s'ouvrait à la volée.

Alors qu'il s'apprêtait à descendre les escaliers du perron de la cuisine, Jameson et Braxton se mettaient à courir pour leur vie.






¹ : sacré trou du cul.