Qu'est ce que tu fais? * MAY *
« Bon, on va commencer par l’inventaire ! »
Je descendis du bar, et je me dirigeais vers la réserve. Les anciennes propriétaires ne m’avaient pas menti. Arrivé à la moitié, je ne vis aucune erreur. En revanche, j’entendis la sonnette de la porte. Merde ! J’avais oublié de mettre une affiche « Fermé » ! Courant, une bouteille de whisky Pur-feu à la main, j’arrivais dans la salle principale. Là, une jeune fille était déjà en train d’enlever les chaises sur les tables.
« Euh… »
La mine exprimant la véritable surprise, je l’observais sans un mot, un peu prise au dépourvu. Qui était cette fille ? Les anciennes propriétaires ne m’avaient pas parlé d’employé. Justement je comptais aller à Poudlard dans la semaine prochaine pour faire passer des entretiens d’embauche…
« Bonjour… Vous êtes ? »
J’avais pris l’habitude de ne plus me présenter, puisque j’étais une star internationale de Quidditch. J’avais rapidement vu que ma popularité était aussi importante aux USA qu’au Japon et qu’ici au Royaume-Uni. Avançant vers elle, je lui pris avec délicatesse la chaise qu’elle avait dans les mains. Elle était… si jeune.
« Je vais m’en occuper, le bar est fermé pour une semaine. Le temps que je termine l’inventaire, et que je trouve des employés pour m’aider… Je suis navrée. »
Je lui fis un sourire désolé. Elle était vraiment jolie pour son jeune âge et ça me brisait un peu le coeur de la mettre à la porte… Mais… vu qu’elle n’avait pas de contrat, ou que je n’en avais pas vu l’ombre d’un… Et puis, si ca se trouve, c’était juste une folle qui faisait ça tous les matins.
« Vous êtes à Poudlard non ? » dis-je avec mon accent américain.
Bah oui, je n’étais pas une sauvage non plus. J’allais engager la conversation et essayer de résoudre ce mystère… Elle était rentré un peu comme chez elle. Et quelque chose me disait que si les propriétaires ne m’en avaient pas parlé… Ca pouvait être un problème potentiel ! Et je recommençais ma vie ici ! Je voulais pas de problème !
Qu'est ce que tu fais?
Une fois de plus j’étais en retard. Je mis de mauvais humeur le tableau qui nous servait de porte en le réveillant à la hâte. Courant dans les couloirs, je traversais un couple de fantômes passant par là. J’vais toujours cru que ce n’était que des projections son et lumière jusqu’à ce que je passe par mégarde dans l’un d’eux. La sensation était très désagréable sans compter que ça avait le don de les énerver. Je ne pris pas le temps de m’arrêter de prendre un petit-déjeuner. Je traversais la grande salle en courant sous l’œil endormi de quelque matinaux déjà debout.
Arrivant au village, je croisais quelques habitués de la taverne. Je trouvais la porte déjà ouverte, c’était mauvais signe. Je ne me savais pas si en retard que ça. Pourtant, il n’y avait aucun client à l’intérieur. Même madame Rosemerta ne semblait pas présente. Sans prendre le temps de poser mes affaires, je commençais à installer les chaises.
Une femme que je n’avais pas vu entrer vint me tirer de mes pensées. Je ne l’avis jamais vu par ici. Bonjour, je vous sers quelque chose ? Un café ? Un thé peut-être ? Proposais-je en continuant de descendre les chaises des tables.
Mayline, je travaille ici durant le week-end… Et les vacances aussi. L’inconnue semblait vouloir m’aider. Perplexe, je déclinais son aide : je vous remercie, mais c’est mon travail. Je continuai, il faut vraiment que j’installe la salle avant l’ouverture. Voulez-vous la carte ? Les chaises pesaient certes leurs poids, mais j’étais tout à fait capable de les porter toute seule.
Je ne compris pas tout de suite de quoi elle parlait. Personne ne m'avait prévenu que le bar fermait. Comment ça ? Elle est ou Madame Rosmerta ? Questionnais-je sur la défensive. Soudain suspicieuse, je demandais et vous êtes qui ? Personne ne m’avait parlé d’un changement de propriétaire. J’étais bien mal placé pour la juger, mais je ne pus m’empêcher de penser qu’elle était folle.
Je suis étudiante, acquiescais je. L’inconnue ne semblait pas être animée de mauvaises intentions. . Je me détendis plus sereine qu’auparavant. Bien décider à faire la lumière sur cette étrange affaire, je demandais : Et vous vous faites quoi ici ?
Je l’observais sans rien dire pendant de longues minutes. Il fallait dire que la passation et l’achat c’était fait de manière un peu précipité. Il n’y avait pas de contrats d’employés lorsque j’avais acheté le bar, ce qui voulait dire que le travail ne devait pas être déclaré. Je fronçais les sourcils, mettant peu à peu les informations que je venais d’avoir dans l’ordre. La liste de l’inventaire dans la main et une bouteille d’hydromel dans l’autre, je regardais Mayline. C’était quoi le problème avec la Grande Bretagne ? Normalement j’étais sensé être une joueuse connue et respectée !
« Je m’appelle Hope Standford ; je suis la nouvelle propriétaire. Madame Rosemertha a décidé de partir à la retraite, et elle m’a vendu cet endroit. »
Je ne faisais qu’énoncer des faits. Ca me fit d’ailleurs bizarre de dire que j’étais propriétaire du lieu. Je n’avais pas eu tellement l’habitude de m’y faire puisque… je venais juste d’arriver. En plus, à côté d’elle mon accent américain était à couper au couteau.
« Et… je viens faire l’inventaire… Je suppose qu’elle ne t’a pas prévenu... »
Je fis une moue. Ce n’était pas vraiment sympa ça, d’oublier d’avertir les gens. Elle était si pressé que cela de partir à la retraite ? Visiblement, oui. Sans un mot de plus, je posais la bouteille sur le comptoir et d’un coup de baguette, je l’ouvris et deux timballes arrivèrent à toute vitesse en lévitation.
« Viens, on va boire un verre et discuter un peu. »
Je regardais l’heure, et j’écarquillais un peu les yeux. Il n’y avait que moi en bonne dépressive du moment qui était d’attaque boire aussi tôt le matin. Et en même temps, le moindre soucis me mettait un peu à fleur de peau en ce moment. M’asseyant au comptoir, je l’invitais à s’asseoir à côté de moi.
« Comment tu t’appelles ? »
J’allais bien évidemment la garder. Bien sur que si elle faisait du bon travail. Je n’étais pas sans coeur… Mais je n’étais pas non plus naïve ! Mais déjà, de ce qu’elle m’en avait montré, cela me plaisait. Elle était arrivé avant l’horaire d’ouverture, et elle avait tout de suite eu le réflexe de me proposer quelque chose.
« Tu travailles ici depuis longtemps ? »
La porte de la réserve était encore ouverte ; elle ne blaguait donc pas. En tournant la tête espérant voir surgir madame Rosermertha, je dis : non, je ne le savais pas. Son accent était étrange. J'avais l'impression qu'elle mâchait tous ces mots. Elle était peut-être Australienne, j'avais entendu dire que leurs accents étaient horribles. Vous venez d'où ? Demandais-je curieuse.
Une alcoolique, j'en étais sûr. Elle n'était pas de celle qui me commandait un café le matin. Je détestais ça. L'odeur de l'alcool au petit matin me donnait des hauts le cœur. Je déclinais la proposition poliment bien que je fis la moue : je ne bois pas merci. Si vous me permettez, je vais me faire un thé. Je ne fis aucun commentaire, ne voulant pas facher la nouvelle proprio.
May Répondis je. Il n'était pas rare que j'oublie de donner mon prénom complet à force d'entendre simplement mon diminutif. Je n'étais de toute façon même pas certaine de m'appeler réellement Mayline. Ils m'avaient bien donné Smiths comme nom de famille. Ils avaient très bien pu me renommer complétement. Je ne le saurais probablement jamais. Je leur ferais tous perdre la mémoire me promettais je silencieusement une fois encore.
Depuis que Jameson m'a laissé seule ici faillis, je m'insurgeais. Mais j'avais vite compris que e ne devraient pas compter sur moi-même. C'est moi qui avais décidé de travailler. J'avais eu peur que toute cette histoire de magie ne soit qu'une grande supercherie. Je ne voulais pas finir à la rue dans le pire des cas et ça m'avait permis d'acheter ma Lyre. Le regard au plafond, je répondis pensive : depuis le début de l'été. Tous les habitués me connaissaient désormais. Beaucoup d'entre eux me laissaient quelques pièces en pourboire. J'aimais croire qu'ils appréciaient boire leurs boissons en musique avant que le bar soit pris d'assaut et qu'un brouhaha s'installe.
« Je suis américaine c’est normal! Bien sûr que tu peux. »
D’un geste de ma baguette, j’avais fait voler la théière vers la cuisinière à bois qui ronflait depuis que j’étais arrivée. Fouillant dans les parchemins, je soupirai en voyant que l’ancienne propriétaire n’était pas vraiment tourné vers l’administratif…
« On va bien retrouvé ton contrat… Ah, le voilà ! Tiens, tu ne l’as pas signé. C’est plus une sorte de pense-bête… Mmmh voyons voir. »
En réalité j’avais un parchemin vierge dans la main. Madame Rosemertha ne m’avait rien laissé sur Mayline. A en juger par ses yeux un peu perdus, elle ne devait avoir personne d’autre dans sa vie… Au final, elle me ressemblait et je m’étais un peu vu en elle, qui comme moi devait commencer un nouveau départ. D’un coup de baguette, je brulais le parchemin.
« Bien, nouveau propriétaire, nouveau contrat. Tu vas aller nul part. Si tu dormais ici les week-end tu peux rester. Je t’offre le loyer. Et je vais t’augmenter. Tu vas prendre 15 % de plus que le SMS (Salaire Minimum Sorcier). Tu travailles quand même les Week-end... »
Je tapotais sur un nouveau parchemin et je lui tendis pour qu’elle le signe. Il y avait tout de marquer, le nouveau salaire, les avantages en nature comme la chambre etc. En revanche, mon sourire s’effaça un peu quand j’allais lui expliquer les conditions.
« Par contre, on n’est pas en France. Si tu fais trop d’écart ou si tu fais n’importe quoi, le contrat n’a plus court et je me verrai dans l’obligation de rompre le contrat… Mais je me doute que rien de tout cela arrivera. T’as pas l’air d’être une tire au flanc. »
Je désignais les chaises qu’elle avait remise d’elle même sans que personne ne soit présent physiquement dans le bar. Elle aurait pu tout simplement rentrer et se faire directement un Thé. Mais non, elle avait choisi le labeur en premier. C’était une très brave fille.
« On… on va boire autre chose. Le thé doit être prêt. »
Ma main trembla légèrement quand ma baguette se leva pour regarder les deux verres et la bouteille d’alcool repartir à leur place. Deux tasses et la thérière arrivèrent devant nous, et ma main s’arrêta de trembler. Il fallait vraiment que je règle ce problème.
« Comment ça marche ce truc ? »
J’avais sorti un sachet de feuille de thé et je le regardais d’un air étrange. Aux USA, on était plutôt soda, et vu que je venais du monde moldu, j’avais déjà bu du thé mais c’était des machines qui le faisait pour moi ou des sachets.
Déboussolé, je me levais pour reprendre mes quelques affaires qui traînaient dans ma petite chambre derrière les cuisines, quand elle sortit un contrat. Je fronçais les sourcils ; je n'avais jamais signé de contrat. Je préférais ne rien dire quand elle enchaîna. Gênée par tant de générosité, je lui avouais ; je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse, j'ai obtenu une bourse pour la chambre. Pour une fois, j'étais contente de ce que l'orphelinat m'avait apporté. Je ne passais pas pour une jeune femme mal éduquée.
Je voulais ainsi montrer à ma future patronne que je n'avais rien à cacher et qu'elle pouvait me faire confiance. Quinze pour cent de plus, je ne savais même pas de combien était ce SMS, ni même ce que ça voulait dire et pire encore, je n'avais aucune notion de valeur dans le monde magique. Des différents prix que j'avais appris à connaître ici, je savais juste qu'une livre sterling n'était pas l'équivalent du galion. J'avais peur qu'elle profite de mon ignorance, mais je décidais de lui faire confiance. Je confessais penaude, lui montrant mon ignorance concernant le monde magique : hum... Je ne sais pas ce que ça représente, Madame Hope. Les conditions qu'elle me proposait étaient bien plus avantageuses pour moi qu'avec madame Rosmerta. Avec cette dernière, j'avais eu simplement le droit de conserver la chambre gratuitement, contre mes week-ends travaillés.
Je ne connaissais même pas le fonctionnement du système bancaire. Je m'étais téléporté sans le vouloir alors que j'étais partie à la recherche de Chaton pendant que Jameson était allé régler les détails concernant ma bourse.
Je ne vous décevrais pas assurais je heureuse de la tournure des événements et de pouvoir garder mon ancienne place. J'étais arrivé en retard de mon point de vue, il était normal que la salle soit prête pour l'arrivé des premiers clients.
Je remarquais que sa main tremblait alors que la bouteille d'alcool repartait derrière le comptoir. Madame Hope était donc raisonnable. J'étais rassurée de ne pas être tombée sur une alcoolique finie. Étonnée, je répétais: comment ça, comment ça marche ? Je me levais pour aller prendre le pot contenant les feuilles de thé. Malgré le fait qu'elle soit en fonte, elle était des plus basiques. Un filtre enlevable y était installé. J'y mis une petite poignée d'herbe en tout en lui demandant : vous ne le faites pas avec la magie ?
« Non, je ne fais pas tous avec de la magie. »
Je me mis à sourire en coin. Elle venait du monde Non-Maj. Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure. Sans un mot, je m’asseyais à une chaise en soupirant. On allait peut être discuter un peu avant de signer son contrat. Elle semblait très touchante et sympathique, et je commençais déjà à l’apprécier.
« Un Gallion, c’est cinq livres douze. Je te laisse traduire le reste... »
Je lui souriais légèrement. L’observant faire du thé avec un intérêt proche de la fascination, je fronçais les sourcils brusquement quand je compris le pourquoi du comment du problème. Elle ne comprenait pas pourquoi je ne savais pas faire de Thé.
« Oh ! Je suis Américaine. Et je suis comme toi une… Moldue. Comme vous dites ici. Chez nous, on dit Non-Maj. C’est plus respectueux pour eux, alors qu’ils n’ont jamais été respectueux avec nous. C’est curieux hein ? »
Je fis une moue désagréable à cette pensée soudaine. Oui, ça arrivait souvent que mes pensées débordent mes paroles. Essayant de me recentrer, c’est le thé qui me permet de me rappeler ce que je voulais dire :
« Je ne sais pas faire de Thé, parce que je suis américaine c’est tout… Chez nous, on se tracasse pas avec des feuilles, on l’achète tout prêt… Bref… La magie ça ne fait pas tout. Ya des règles élémentaires… Mais je suppose que si tu es ici, à prendre une chambre et que tu as eu une bourse, alors tu l’apprendras à l’Université. »
Je lui décochais un sourire radieux et bienveillant. Restant assise, je regardais au loin cette bière qui semblait m’appelait. Cachant un tremblement de ma main derrière moi, je me contentais de sourire toujours aussi aimablement.
« Mais… parle moi un peu de toi. D’où tu viens ? Je veux dire, qu’est ce que tu as fais avant de connaître la Magie ? »
J’étais très curieuse de comment se dérouler les admissions ici, en Grande Bretagne. Je savais qu’Ilvermorny avait pris les idées de Poudlard en la matière mais qu’il y avait quelques écarts apparents. Sans un mot, j’observais ma tasse de thé, prête à l’écouter. Je n’en avais jamais goûté du vrai. Je m’étais toujours rabattu sur des sachets ou du Starbuck.
Je n’avais jamais été très forte en math, mais une simple multiplication par cinq restait à ma porté. Je parcourus le parchemin des yeux avant de le signer. On était bien loin des contrats de travail que j’avais pu étudier en classe, mais ça me semblait correct. Rapporté en livre, c’était même bien plus que ce à quoi je m’attendais et puis j’aurais au moins un toit sur la tête dans le pire des cas.
En serrant les dents je répétais : curieux...oui… Irrespectueux en effet, c’était le mot sachant ce que j’avais dû subir pendant une quinzaine d’années. Je ne devais pas me lancer sur ce sujet. La réaction de Blo et Jameson me laissait penser que ça devait être mal vu ce genre de réflexion. Le poing serré, je préférais reprendre ma tache que d’exposer mon point de vue.
Regardez, c’est très simple, vous voyez ce filtre ? Il suffit de mettre les feuilles dedans... Tout en évitant de les casser, sinon on peut en avoir de petits morceaux dans la tasse expliquais je en lui montrant le filtre métallique enlevable. Je remis le tout en place et refermai la théière. Et maintenant suffit d' attendre comme pour un sachet de thé. Rajoutais-je machinalement.
Moi !? Heu… Hésitais je pour gagner du temps. Je servis le thé dans le même but. bien plus mal à l’aise que pour lui expliquer le fonctionnement de la theiere Je luis avouais: J’étais dans un orphelinat avant.... Mes parents sont morte quand j’étais petite, je crois qu’ils étaient sorciers. Je n’étais sûr de riens. Des souvenirs contradictoires se bousculaient dans ma tête.
« Mouais… Ca reste moins pratique que les sachets, mais plus économique et écologique je pense. Pourquoi on met pas les feuilles dans la tasse d’ailleurs ? »
Je saisis une feuille de Thé pour la goûter. Je tirai immédiatement la langue. C’était âpre, amer et vraiment pas bon. Je fis une grimace horrible. Ca aurait été du poison ; c’était exactement la même chose…
« Pouah ! C’est dégueux ! J’ai ma réponse ! »
J’avais toujours été partisane d’effectuer ses propres expériences de la vie pour savoir à quoi s’attendre. Goûter des feuilles de Thé faisait que dorénavant, je n’y toucherai certainement plus jamais et je ferai très attention pour les clients de bien le faire infuser. J’avais appris quelque chose d’elle.
« Ok ok. Alors on est orpheline toutes les deux. On va pouvoir s’entre-aider. »
Je lui tapotais dans le dos. Je devais l’être depuis moins longtemps qu’elle, puisque je n’avais pas grandi en orphelinat contrairement à elle. Mais… il y avait quand même quelque chose chez elle qui me plaisait. J’observais l’heure, et la date. Je venais de comprendre quelque chose. Avec un léger sourire, je regardais les clients qui ne venait pas, car le bar était fermé. Maintenant que je lui avais fait signé son contrat, je n’avais plus vraiment rien à faire et le bar était déjà bien rangé…
« Du coup, vu que tu n’es pas du monde magique, je suppose que tu n’es jamais monté sur un balai volant. Ca t’intéresserait d’apprendre ? »
Je l’observais et étudiait son physique. Elle pourrait certainement faire une bonne attrapeuse.
« Si tu te blesses bien sûr, tu as une bonne mutuelle, c’est marqué dans le contrat ! »
D’un coup de baguette, j’attirai deux balais et je me dirigeais vers l’extérieur, en espérant qu’elle accepte cette invitation !
Pour le café, c’est une vielle cafetière à filtre. Lui expliquais-je en la désignant. Je ne buvais jamais celui de Madame Rosemertha, je le trouvais bien trop fort pour moi. Les habitués l’aimaient comme ça, je m’étais donc plié à leur exigence. Les clients l’aiment bien fort ici. Il faut préparer une cafetière d’avance en semaine et deux le week-end. Lui conseillais-je si jamais elle devait être seule pour le premier jour.
Orpheline elle aussi ?! Aussi curieuse que je pouvais l’être, je repris bien vite mon air grave. Si j’avais appris quelque chose à l’orphelinat, c’était bien de ne jamais demander le pourquoi. On ne questionnait pas sur le passé, c’était souvent trop douloureux. Je dis simplement d’une voix attristée : désolé.
Je m’apprêtais à servir le thé, mais ma nouvelle patronne semblait avoir une tout autre idée en tête. Pendant un instant, je me demandais si elle n’allait pas me faire balayer la salle. Un balai volant ? Répétais-je aussi amusée que curieuse. Le mythe des sorcières volant sur des balais était donc vrai. Je faillis exploser de rire tellement ça me semblait ridicule. Ils n’auraient pas pu trouver d’autres moyens de transport ?
Je tournais une dernière fois la tête sur la théière fumante, hésitant un instant avant de me laisser emporter par la curiosité : oui… oui pourquoi pas. Si ça pouvait arriver sur le bras gauche, je pourrais peut-être échapper à quelques cours de pratiques ennuyeux. Heu...D’accord, répondis-je inquiète de ce que je m’apprêtais à faire en la suivant à l’extérieur.
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