Les gestes d'Apolline étaient doux à son égard mais rien n'arrivait à combler l'absence de Sean depuis de nombreuses semaines. Vulnérable au possible, la Serdaigle tentait de reconstituer une fierté qui n'avait jamais eu lieu d'être lorsqu'elle pensait au Gryffondor et leva les yeux au moment où Apolline haussa légèrement le ton, agacée par le fait qu'elle réfléchissait pour Sean.
Si Adil avait laissé transparaitre son incrédulité concernant son cousin et la rupture initiée, sa cousine lui donnait l'impression qu'il était temps de tourner la page, comme s'il n'y avait déjà plus rien à prendre, ni à faire en baissant les bras. Alors qu'elle se confondait en excuse, prétextant une rentrée bien mouvementée pour leur sixième année à Poudlard, Yeleen observa Apolline un instant, se rendant compte que sa réaction n'avait rien d'anodin. Sa cousine Dunn avait toujours réussi à mettre ses propres sentiments de cotés en toute circonstance, c'était même un de ses points forts, oublier tous ce qu'elle pouvait ressentir pour se donner à plus de 500% dans toutes ses autres activités à Poudlard. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait enchainé le poste de préfet puis de préfète
en cheffe cette année tout en demandant un double cursus qui lui demandait d'allier l'emploi du temps des cours classiques et deux autres stages dans deux endroits différents. Si Apolline ne se dédoublait pas en cours, c'était parce qu'elle arrivait à mettre des situations comme celle que Yeleen pouvait vivre à cet instant, de coté très facilement.
Mais elle connaissait sa cousine, elle avait grandit avec. Apolline avait l'habitude de mettre ses sentiments de cotés mais jamais ceux des autres en les minimisant, ni en lui disant d'avancer sans Sean. Elle était littéralement entrain de lui dire qu'elle savait qu'une tentative de discussion avec Sean serait en vain à l'heure actuelle et Yeleen oublia alors momentanément la cloche qui sonnait au loin.
"Tu le savais, n'est-ce pas." Ce n'était même plus une question. Détournant son regard alors qu'un sourire nerveux pointait sur ses lèvres, elle ignorait si c'était la honte qui la saisissait ou si c'était son esprit si crédule qui l'envahissait. Comment avait-elle pu être aussi idiote pour penser que Sean serait heureux avec elle s'il avait déjà montré des signes qu'il allait la quitter depuis un moment?
"Tu sais quoi, ça m'est égal." mentit-elle ouvertement en prenant sa tête entre les mains pour dégager ses cheveux de son visage. Elle n'en voulait pas à Apolline, elle s'en prenait à elle-même d'être parfois aussi sotte d'esprit et reprit son balai en main. Non elle n'était pas prête à aller en cours dans cet état mais sa cousine avait raison, elle ne pouvait se montrer dans un état aussi pitoyable devant ces professeurs. Savoir que
@Luke Korrigan était déjà au courant de son état était largement suffisant.
Cependant, elle ne se sentait pas apte à en parler à Apolline, pas sans avoir l'impression d'avoir le cœur de nouveau broyé avec la tête qui pouvait exploser à tout moment. Qu'avait-elle vu ou entendu pour réagir aussi sereinement? L'avait-elle surprit avec quelqu'un d'autre, tout simplement? Elle tremblait rien qu'en y pensant, c'était à peine supportable de se sentir aussi inutile qu'elle avait l'impression de s'enfoncer plus bas que terre en se rappelant de chaque jour, chaque seconde où Sean détournait son regard du sien.
Alors elle commença à bouger ses mains, sans qu'aucun geste ne veuille rien dire. La panique la surprenait de nouveau alors qu'elle peinait à reprendre son souffle, rien qu'à l'idée qu'elle devrait penser qu'à elle. Passant sa main sur son visage, elle souffla pour reprendre un semblant de contenance alors que rien n'allait.
"Je veux juste rentrer..." signa-t-elle pour la première fois dans un terrain qu'elle avait toujours adoré. Elle savait qu'elle aurait du mal à revenir foulée cet herbe sans avoir le coeur lourd, elle préférait encore pouvoir éclater ailleurs qu'ici.
Observant les deux Gryffondors qui avaient pris leur temps de venir, elle s'avança vers eux en les prenant par le bout des bras pour les attirer contre elle . Dans un murmure silencieux, elle les remercia sur le bout des lèvres, retenant ses émotions comme elle le pouvait.