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Un balais pour le quidditch, trois pour le bar

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@Hope Standford

Jesse n’était pas à proprement parler un adepte des Trois Balais. Sans rien avoir à dire contre cet établissement, le fait était simplement qu’il n’y traînait pas souvent et jamais lorsqu’il était seul d’ordinaire. Parfois Terence réussissait à l’y amener et il avait déjà été question avec Ocean d’y faire un tour sans qu’ils prennent réellement le temps de concrétiser la chose… En dehors de ça, les Trois Balais étaient pour Jesse une sorte de symbole un peu usé de ce qu’était Pré-au-Lard. Et quoi que ça sonne comme subtilement méprisant de sa part il n’en était rien. C’était comme un vieux souvenir. Un établissement qui était là lorsqu’il était lui-même jeune adolescent et dans lequel il avait à l’époque pu se rendre plus souvent pour goûter la bièraubeurre et un repas frugal pour quelques pièces seulement. En fait, le poisson frit des Trois Balais (dieu seul savait s’ils en servaient encore) était à Jesse ce que les madeleines étaient à Proust…!

Bref. Il était bien seul aujourd’hui pour en passer la porte. C’est à dire que lors d’une conversation animée ayant pour thème le quidditch, quelqu’un avait lâché une anecdote qui avait fait l’effet d’une bombe à un Jesse galvanisé par le sujet de son sport favori… Qui pouvait prétendre aimer le quidditch, en particulier ces dernières années, et prétendre dans le même temps ne pas connaître Hope Standford ? Certes, il ne s’agissait pas d’une joueuse locale mais l’équipe de la blonde avait eu son succès sur la scène internationale et même mondiale. Pour ce qu’il en savait, elle avait battu le record de touché auparavant détenu par un joueur japonais et ce record lui était encore acquis à l’heure d’aujourd’hui. C’était une joueuse très en vue que les magazines sportifs sorciers s’arrachaient pour quelques photos et autres interviews. Pourtant, l’année dernière elle avait mis brutalement fin à sa carrière sans que personne ne puisse dire pourquoi…

La plupart des sportifs ne vivaient que pour leur sport. Prendre sa retraite était extrêmement difficile pour eux et pourtant comme dans tous les sports, on était vite “vieux” dans le sport de très haut niveau. Mais Hope Standford, elle, avait choisi de sortir de la lumière alors que tous les projecteurs étaient braqués sur elle et qu’on disait d’elle qu’elle était au sommet de sa carrière professionnelle et qu’elle y resterait encore quelques années avant qu’un déclin logique ne se fasse. C’était incompréhensible… Et d’apprendre qu’elle possédait aujourd’hui les Trois Balais, c’était comme si le destin avait décidé de lui faire un croche-pied pour qu’il lui tombe dessus ! Mais en un an ce n’était jamais arrivé et aujourd’hui il fallait qu’il vérifie de ses propres yeux l’anecdote improbable qu’on lui avait raconté.

Et le fait était là : l’ancienne batteuse américaine était bien là. Elle donnait un coup de main à une serveuse débordée et vu la fraîcheur du teint et les pommettes encore rondes de cette dernière, c’était une petite nouvelle qui apprenait le métier sur le tas. Jesse n’intervient pas, pas tout de suite, laissant à Hope le temps d’en finir avec son employée… Et lorsqu’elle semble sur le point d’aller ailleurs…

Mademoiselle Standford ?

Il ne la savait pas mariée. Il aurait pu se tromper mais en tout cas sa formulation se voulait polie. Le regard brun de la jeune femme s’était tourné vers lui. C’était la première fois qu’ils se rencontraient. Jesse l’avait déjà vu jouer mais ils ne s’étaient jamais adressé la parole. C’était une très belle femme, ni grande ni petite. Sa silhouette était néanmoins élancée avec quelques courbes qu’un vêtement bien choisi mettait en valeur. Ses cheveux blonds ondulaient légèrement en encadrant son visage avec un menton légèrement en pointe, ses lèvres étaient rehaussées d’un rose discret, à moins qu’elles n’aient naturellement cette petite brillance nacrée et puisqu’il la voyait à présent de très très près Jesse pouvait même voir le cercle vert mousse qui s’enroulait autours des iris bruns, se terminant sur les pupilles noires.

Je m’appelle Jesse. Jesse Treadway.

Si elle s’intéressait un peu au quidditch encore, elle avait peut-être entendu dire qu’il s’était porté acquéreur d’une équipe locale. Sinon, elle connaissait probablement sa marque d’équipement sportif. En tout cas :

Je ne suis pas venu vous déranger ou vous poser des questions auxquelles vous ne voulez pas répondre.

Néanmoins :

Mais ce serait mentir de prétendre que je ne suis pas là pour parler à une des étoiles du monde du quidditch moderne.

Puis d’assumer son ignorance :

J’ai appris seulement tout récemment que vous aviez repris cet établissement. Je ne voulais pas le croire et pourtant…!

Il était ravi. Et un peu déçu. Elle avait laissé tellement de choses derrière elle… Et elle avait disparu si soudainement…

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En proie à acheter la décoration avec une de mes employés encore en phase de test, je tenais le bout d’un de mes anciens balais pour qu’on l’accroche au dessus des tables. J’avais quelque peu changé la décoration un peu terne des trois balais. Comptant bien lui redonner la valeur de son nom d’origine, j’étais donc en train de fixer à la main et avec l’aide de la magie mon troisième et dernier balai. Descendant de la table, un sourire satisfait sur les lèvres, je mis les mains sur les hanches et je déclarai :

« Super ! Voilà ! Maintenant on sait pourquoi ça s’appelle les Trois Balais ahah ! »


La blague fit rire l’employé et je me dirigeais vers une autre tâche. J’aimais beaucoup ce métier. Il était… tellement simple. Basique. Prendre une commande, la préparer, et la livrer. Il n’y avait pas d’angoisse d’avant match, pas de pression de redescendre en terme de popularité pour se faire allumer par son sponsor, pas de statistiques, d’argents en pagaille ou de tout ce que j’avais fui. Non. Juste le fruit de son labeur et la sueur de son front acquise.
Soudain, quelqu’un m’interpela. Le duvet de ma nuque blondinette se hérissa et je me retournais lentement. Je reconnaissais ce ton entre mille… Celui de quelqu’un qui m’avait reconnu.
Et qui me fit face ? Pas moins que Monsieur Treadwey en personne. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, timide. Je répondis néanmoins :

« Bonsoir Mr. Treadwey. »

Mes paumes rosirent de timidité et par réflexe, je me dirigeais de l’autre côté de mon bar. Zone où je savais que j’étais en total sécurité. Faisant mine de ranger des verres, je lui accordais un sourire chaleureux. J’allais lui demander ce qu’il allait boire quand… Il parla de ma carrière, et de la fin de cette dernière. Mon sourire s’effaça et le rose qui était sur mes joues disparut totalement.

« Ah. »


C’était tout ce que j’avais trouvé à répondre. Puis, d’un sourire un peu gêné, je passais ma main sur mon visage et sur mes cheveux et je déclarai à ce bel homme venu visiblement me hanter avec mon passé.

« Oui… Oui, c’est moi. Et euh… oui, j’ai racheté cet établissement. Bien sur, je vous connais Monsieur Treadwey… J’allais accepté un contrat de sponsoring avec vos équipements quand… Quand j’ai décidé d’arrêter, voilà tout. »


Par réflexe, je cherchais les journalistes, s’il y en avait derrière lui qui étaient venu des USA m’arracher l’information. Mais… personne n’était caché derrière lui ou devant les vitres de mon enseigne… Un peu soulagé, j’essayais quand même de me détendre.

« J’ai eu des soucis d’ordre personnel, qui ont fait que j’étais certaine de chuter. Quand le mental n’y est pas, les performances non plus. Alors j’ai arrêté, et j’ai rejoins… un ami, ici pour tourner la page et prendre un nouveau départ, plus calme. »


J’avais quand même trouver la force de tourner ce qui s’était réellement passé sans donné trop de détails. Dans les faits, ma mère était décédé brutalement. Et je m’étais rendu compte qu’autour de moi, je n’avais jamais eu d’amis véritable. Que le Quidditch et la popularité ne m’avait offert que des amis qui l’étaient avec moi par procuration… Le temps que j’avais passé à m’entraîner, m’avait totalement isolé. Et j’avais décidé de fuir les USA, et de prendre le premier truc sympa que le destin me mettrait sur ma route.
Et c’est en venant voir… mon nouveau frère, que je ne connaissais pas et qui partageait un géniteur avec moi, que j’avais décidé d’acheter cet enseigne sur un coup de tête. De puis, ma vie était bien plus coloré et je ne l’a regretté pour rien au monde…

« J’ai entendu dire que vous avez acheté les Chauves-Souris ? Bel investissement qui promet d’être fructueux ahah ! Vous voulez boire quelque chose ? C’est moi qui offre. Vous me changez des étudiants qui ne tiennent pas l’alcool ! »


La confiance arriva un peu et je me permis de lui faire un léger clin d’oeil rapide. Désignant l’ensemble des bouteilles derrière moi, je continuais à lui poser des questions, espérant qu’il n’en pose du coup pas plus :

« Et quel bon vent vous amène ici ? Vous avez repéré un joueur de Poudlard ? »
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@Hope Standford

Il n’est pas vraiment utile d’avoir fait de grandes études, d’avoir une empathie hors normes ou des compétences poussées en mentalisme pour comprendre que chez Hope c’est l'ascenseur émotionnel en quelque sortes. Pendant un instant, elle avait eu l’air ravi de le rencontrer. Un trop court instant pendant lequel son regard s’était très joliment allumé d’une lueur toute féminine et désirable, éclairant son visage et faisant subtilement s’empourprer ses pommettes. Et puis tombé de rideau brutal. Il avait été franc et ça avait eu un effet douche froide. Pas qu’il puisse lui en vouloir même si forcément ça attisait une petite curiosité maladroite.

Je sais, pour le contrat. Je ne suis pas au courant de tout ce qui se passe dans mes affaires bien sûr mais lorsque Hope Standford signe un accord avec moi, je suis forcément au courant.

Bon il n’avait finalement pas été signé mais ils se comprenaient. Quelque part c’était dommage pour Jesse mais heureux pour elle. Hope aurait eu à lui payer de sacrées indemnités si elle avait dénoncé son contrat.

J’aurais été très fier de vous voir avec cet équipement.

C’était sincère. La fierté du gamin captivé par le quidditch qu’il avait été à l’époque. Et ce sport avait le mérite tout particulier d’être composé d’équipes entièrement mixtes. Un bon point sur les sports moldus. Jesse adorait par-dessus tout le hockey sur glace mais c’est vrai qu’il ne regardait quasi exclusivement que les équipes masculines, bien plus mises en avant de toute façon par les médias et les sponsors.

Je suis désolé pour vos soucis.

Il y a quelques années encore, peut-être qu’il n’aurait pas compris ni réussi à imaginer ce que ça pouvait être que d’avoir une si mauvaise nouvelle perso qu’elle puisse avoir un impact aussi grand sur une carrière aussi incroyable. Et par esprit de transparence, pour essayer de lui montrer pattes blanches aussi, Jesse convient :

J’ai perdu mon père il y a deux ans. Ça a bouleversé beaucoup de choses dans ma vie.

Même s’il pouvait sembler encore très -voir trop- occupé, Jesse avait levé le pied et commencé à déléguer un tout petit peu afin de se dégager du temps pour mettre les deux pieds dans la vie de son fils. Et il s’était senti très seul sans le héros de son enfance. Jesse n’avait pas abandonné le monde des affaires mais il n’était pas socialement aussi exigeant et égoïste que ne l’était la célébrité médiatique.

Est-ce que ça vous plaît ici ? Le bar bien sûr mais le pays au sens large.

Et par curiosité, malgré tout :

Vous vous intéressez toujours au quidditch, ne serait-ce qu’en simple fan ?

Le quidditch n’était malheureusement pas vraiment un sport qu’on pouvait pratiquer partout ou avec les enfants du quartier quoi. Quant à son achat de l’équipe irlandaise, Jesse s’illumine un instant !

Merci ! C’est ma première saison avec l’équipe. Il y a encore des ajustements à faire. Mais je compte bien venir piquer le trophée que les Américains sont allés chercher !

Il a un petit clin d’oeil pour Hope et après un rire bref et bas à propos de l’alcool :

Avec plaisir, merci. Un scotch. Avec des glaçons si vous en granite. Sinon sans.

Pas d’eau dans son verre ! Et aussi amoureux soit-il de l’Irlande lorsqu’il pensait au quidditch, Jesse préférant le pendant Ecossais du whisky lorsqu’il était question d’alcool.

Vous m’accompagnez ? Celui-là c'est moi qui vous l’offre !

Échange de bons procédés et manière taquine d’agir surtout.

Appelez moi Jesse au fait. Mr Treadway, c’était mon père. Ou moi mais uniquement quand je suis en affaires."

Une façon de lui dire que décidément elle n'avait pas trop de soucis à se faire là dessus.

Je ne veux pas commettre d’impaire alors je préfère demander : vous préférez éviter complètement le sujet du quidditch ? Non parce qu’on a pas souvent l’occasion d’en parler avec quelqu’un qui s’y connaît sûrement encore plus que nous même !

Par contre :

C’est pour vous que je suis là. Je ne m’intéresse pas énormément aux matchs de Poudlard, sauf lorsque les joueurs intègrent des équipes en dehors de l’école qui les perfectionne.

Ça montrait une volonté d’être pro et ces joueurs étaient souvent plus impliqués et performants, entraînement oblige.

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@Jesse Treadway

Un peu droite comme un I, sa question me fit l’effet d’un électrochoc. Est-ce que… je me plaisais ici ? A vrai dire, je n’avais pas véritablement à la question. Mes yeux passèrent sur lui, puis sur l’ensemble du bar et je finis de répondre avec un léger sourire.

« Oui, je crois que je me plais ici même si les Etats-Unis me manque un peu… Et évidemment que je m’intéresse encore au Quidditch, je n’ai pas définitivement tourné la page ! »

Là j’avais légèrement rosie à nouveau. Ce n’était pas définitivement que je voulais dire mais « entièrement ». C’était un sacré lapsus. Voulant faire quelque chose mes mains pour esquiver cette bourde, je me mis à lever ma baguette pour actionner quelques balais et chiffons afin qu’il rende l’endroit encore plus propre.

« C’est jamais facile après un rachat. Il faut concilier joueurs, entraîneurs, sponsors et autres employés. C’est quelque chose de bien plus complexe que du sportif… Mais vous devez avoir l’habitude ! »


Après tout, il devait gérer ses affaires plutôt bien car il avait la réputation de faire fructifier ce qu’il achetait. A sa question sur boire un verre avec elle, ma main dans mon dos se mit à trembler. J’en avais cruellement envie mais… il fallait dire que depuis que j’avais arrêté ma carrière, j’étais plus ou moins devenu… Alcoolique. Dans un léger soupire, je baissais les yeux et je déclarai d’une voix timide…

« Si vous offrez, alors je veux bien. »


Attirant à moi avec l’aide de ma baguette une bouteille de bière pour moi et la boisson demandée par Jesse, je les déposais devant nous. D’un geste un peu maladroit, je décapsulais ma bière et je la levais pour trinquer. Avec un sourire élégant, je portais ma bière à mes lèvres tout en écoutant sa question avec attention.

« Vous êtes un flatteur Jesse. Bien sur que l’on peut parler Quidditch, j’ai juste arrêté d’y jouer. Parce que je n’avais aucun ami à cause de l’emploi du temps que les équipes m’imposaient… Ou juste des amis par procuration qui étaient plus amis de ma popularité que de moi même véritablement… C’est pour ça que j’ai arrêté ma carrière. »

Je ne l’expliquais pas souvent, et je le racontais à très peu de monde. En réalité, quand j’étais joueuse, j’avais l’impression de ne vivre que pour moi et le Quidditch. Sans pouvoir profiter de mes amis, de ma famille ou même d’en fonder une qui savait ? J’étais comme seule dans une tour d’ivoire à regarder les autres s’aimer, rire et profiter de la vie ensemble.

« Si j’ai été la meilleure batteuse, c’est au prix de sacrifice que je ne veux plus faire. Vous savez tout, et il n’y pas à aller chercher plus loin. Et sincèrement, vous devriez vous intéresser aux élèves de cette Université. Certains jouent très bien ! »


J’étais aller voir quelque match et entraînements bien évidemment. Et j’avais été agréablement surprise par le niveau que les étudiants pouvaient avoir. Ce qui était étrange car ils n’avaient qu’une année de Vol. Buvant quelques gorgées de bières, je le regardais avec mon air malicieux.

« Ce n’est donc que moi qui vous amène ? Je ne suis pas sûr que je vaille vraiment un déplacement dans un coin perdu d’Ecosse… Mais c’est en tout cas très gentil. Vous travaillez sur quels projets d’équipements en ce moment ? »


J’avais posé cette question d’un air assez négligé. Ca prouvait aussi que j’étais largement capable de parler de Quidditch. Ca restait quand même une de mes passions, même si elle m’avait empêcher de me faire beaucoup d’amis.
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@Hope Standford

Hope avait semblé indifférente, dans un premier temps, à ce que Jesse pouvait bien lui dire. Qu’il s’agisse du compliment sincère qu’il lui avait adressé ou des quelques mots pour évoquer son père décédé. Même un “je suis désolée” tout simple à propos de son paternel lui aurait semblé d’un peu meilleur goût que cette indifférence tendue, surtout que deux ans, ce n'était pas vieux. Il avait d’ailleurs gardé un silence un peu heurté, se contentant d'acquiescer lorsqu’elle lui avait parlé de son rapport actuel au quidditch, n’argumentant ni ne répondant. Nouveau hochement de tête ensuite pour les difficultés liées à l’achat d’une nouvelle équipe sportive. Il se déride un peu à nouveau, convenant :

"Ça demande beaucoup de travail et d’ajustements. Mais c’est un rêve de gosse.

Et parce qu’elle pouvait peut-être comprendre si elle s’était intéressée aux sports moldus en Amérique :

J’avais déjà longuement réfléchi au rachat d’une équipe après m’être laissé happé par une passion dévorante pour le hockey.

Il suivait même encore leur actualité avec un immense intérêt…! Mais avec le travail supplémentaire qu’un seul rachat représentait, il n’était pas décidé à renouveler l’expérience. Pas si vite en tout cas. Et puis les moldus pouvaient être plus retors et infiniment plus procéduriers sur beaucoup de points de détails… Pas que les choses soient simples côté sorcier, le monde de la magie pouvait être une complexité ahurissante parfois pour des choses pourtant très simples… Mais disons qu’en général…

La jeune femme accepte en tout cas son invitation à boire un verre. Elle avait semblé hésitante l’espace d’un instant. Jesse avait même cru qu’elle refuserait et il avait mis ça sur le compte du fait qu’elle était une femme déterminé à obtenir un peu de paix quand lui-même était un homme qui semblait en mesure de foutre un grand coup de pied au cul de cette paix qu’elle désirait tant. Et puis elle travaillait même si Jesse supposait qu’elle supervisait plus qu’autre chose lorsqu’elle était en salle. Mais là aussi il pouvait se tromper.

Elle prend le temps, en ouvrant sa bière, de lui parler des raisons de son arrêt. Jesse l’écoute sans l’interrompre, acquiesçant une fois ou deux sans la lâcher du regard pour lui témoigner son attention. Ses lèvres viennent se tremper dans un alcool de relativement bonne qualité. Disons que pour l’endroit s’en était. Mais Jesse avait l’habitude d’autres genres de salon dont les tarifs étaient autrement différents ! Au moins en profitait-il malgré tout parce que la distillerie qui faisait ce scotch semblait savoir ce qu’elle faisait !

Je comprends. C’est un monde qui ne laisse pas beaucoup de temps pour le social.

Celui des affaires à haut niveau était comme ça aussi. Mais pour les affaires, Jesse pouvait espérer passer sa vie entière à s’y soumettre avec plaisir. Les athlètes, eux, étaient déjà considérés comme vieux lorsqu’ils atteignaient la trentaine et ils n’allaient presque jamais jusqu’à leur quarantième anniversaire dans leur discipline. Le sport de haut niveau réclamait sans cesse du sang neuf, les carrières étaient courtes même si les sportifs rechignaient à quitter leurs disciplines, pour des questions de passion bien souvent.

J’espère que vous avez quand même gardé quelques amis sur qui vous pouvez compter et qui n’étaient pas guidés que par l’intérêt.

C’était même tout le mal qu’il lui souhaitait !

Les anglais peuvent se montrer un peu chauvin et parfois manquer d’hospitalité dans les débuts. Mais ils se dérident vite, vous verrez.

La campagne comme la city anglaise était comme sa météo socialement parlant : un peu grise, pluvieuse et froide. Mais elles avaient aussi de beaux étés aussi. Le tout était de se montrer patient. Peut-être même que Hope s’était déjà fait un entourage de qualité.

Et les Trois Balais ? Je crois que cet endroit est au moins aussi vieux que moi et même plus que ça. Mon père a dû faire sa première cuite ici en son jeune temps ! Et peut-être même mon grand-père avant lui. D’une certaine façon, vous perpétuez une tradition. Et je vous en remercie.

Comme beaucoup, Jesse était attaché à ses souvenirs et peu disposé à les voir s’effondrer ou disparaître pour être balayé par autre chose, qu’importe que cette autre chose puisse être plus moderne et plus attrayante pour la nouvelle génération.

Je m’intéresse aux joueurs de Poudlard. Mais comme je vous le dit, plutôt à ceux qui en font en dehors de ses murs en plus d’en dedans. C’est un univers dans lequel il y a beaucoup d’appelés pour peu d’élus, vous êtes bien placé pour le savoir.

Et d’ajouter de fait :

Mais j’ai du personnel pour ceux qui sont à Poudlard et qui commencent seulement à jouer. Dix-sept ans, vous savez comme moi que c’est vieux pour commencer ce sport.

C’est à 13 ou 14 ans seulement qu’on commençait à regarder un peu le vivier des talents de demain. Et à 17 ans, on les faisait souvent déjà jouer dans des compétitions juniors, dans des équipes robustes qui pouvaient mettre en valeur leurs compétences… Ils étaient très rares les prodiges qui commençaient le quidditch pour la première fois à 17 ou 18 ans et qui étaient si remarquables dès le début qu’on songe à leur faire signer le moindre contrat. Le sport était fait comme ça, ce n’était pas nouveau et il n’avait pas écrit les règles lui-même.

Finalement, esquissant un petit sourire malicieux et faussement mystérieux :

Très chère, j’aimerais vous donner des nouvelles en avant première de mes affaires, mais je crains que mes avocats et mes actionnaires n’apprécient pas beaucoup cela…!

Il a un petit clin d'œil pour elle, revenant boire une petite gorgée de son verre, sans se presser pour le savourer. Et en revenant à la flatterie, quoique toute sincère :

Aujourd’hui j’imagine sans mal que si vous disiez “oui” à tous les hommes qui vous le demandent, votre carnet de bal serait complet d’ici à l’automne prochain !

Elle était belle, abordable et ne semblait pas avoir un pois chiche dans la tête. Ce dernier point était quasi rédhibitoire pour quelques sorciers qui aimaient manipuler les femmes mais dans la grande majorité ils étaient en réalité sensible à la conversation des femmes aux têtes bien faites !


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Tenant ma bière timidement, je le regardais alternativement lui et ma bouteille. Jouant nerveusement avec l’étiquette, mes yeux s’écarquillèrent légèrement de plaisir lorsqu’il évoqua le Hockey. J’avais grandi avec les Moldus, j’étais fans de deux sports, le Baseball où j’avais failli faire une carrière professionnelle, et le Hockey.

« Oh ! Vous êtes fan de Hockey ! Je suis de Boston. Supportrice des Bruins à jamais… Beaucoup me demande à quoi fait référence ce petit drapeau ! »


D’un coup de pouce, j’indiquais effectivement un tout petit drapeau des Bruins que j’avais placé discrètement à l’arrière du bar, juste à côté d’un maillot des Red Sox. Quand je ne voulais pas être embêté par des sangs purs, je déclarai que c’était une petite équipe de mon pays. Ce qui était… à moitié vrai.

« Je... »


Je détournais le regard. Je n’avais plus que un ou deux amis. Certains disaient que ce n’était pas la quantité mais la qualité qui comptait. Mais… même ces deux derniers amis ne donnaient pas tant de nouvelle que ça. Non, quand on y pensait c’était assez triste. Je n’avais plus que mon frère, Gabriel Standford.

« Je préfère ne pas trop en parler. Enfin, j’ai plus grand monde. Mais je suis une battante, je vais vite me faire plein d’amis. Regardez, ce début de conversation est peut être le début d’une amitié qui sait ! »

Je lui fis un léger clin d’oeil pétillant et je bus quelques gorgées. Sans rien dire de plus, je regardais l’heure et le monde qui commençait un peu à affluer. De plusieurs coups de baguettes, j’expédiais les commandes à une vitesse incroyable. J’étais, en même temps, une experte en Wingardium Leviosa depuis longtemps !

« Vous savez où vous voulez aller, c’est bien Jesse. Effectivement, je me suis rendu vite compte qu’il s’agissait d’une véritable institution. Alors je n’ai pas du tout voulu le dénaturé, les gens n’aiment pas trop les changements pour ce genre de chose, j’ai juste rajouter des affaires de Quidditch qui ne me servent plus. Ca aide à la déco, après tout, ça s’appelle les Trois Balais... »



Je laissais en suspens la question concernant les équipements. Il avait clairement répondu en parlant de ses avocats et je me mis à sourire légèrement quand je me rendis compte qu’il avait dévié le sujet avec habileté. Observant les clients d’un air un peu rêveur, je revins sur les anglo-saxons.

« Vous savez, j’ai de la famille Anglaise et je commence à comprendre ! Ils sont très long à ouvrir leurs coeurs, contrairement aux Américains, mais quand ils le font c’est pour la vie… Enfin j’ai l’impression... »


Mon regard se perdit dans le vide. J’avais l’impression que mon frère, que je ne connaissais vraiment que depuis quelques semaines m’avait… clairement adopté comme on disait. Sans un mot, un peu perdu dans mes pensées je sursautais en me rendant compte que j’avais oublié deux clients. Leur demandant ce qu’ils voulaient, j’envoyais les whisky dans une détonation sans en renverser une seule goutte.

« Vous avez étudié à Poudlard ? Vous avez un accent anglais, je viens juste de remarquer.»


Je fronçais les sourcils. Avec un léger sourire. Il était vrai que depuis le début de la conversation, je m’étais rendu compte que son accent s’accrochait au miens, mais sans y ressemblait véritablement. Et quand les autres clients, tous britanniques s’étaient mis à parler, il avait repris son accent d’origine. Un léger sourire sur les lèvres et le regard pétillant de malice, je terminais ma bière et je continuais de l’observer sans un mot. J’étais contente, j’allais me faire certainement un nouvel ami ! Et beau gosse en plus de ça ! Mais il ne fallait pas que je gâche tout pour une histoire de jambes en l’air. Non non non. Si je couchais avec tous mes amis, ou si je leur proposais, ça allait pas vraiment le faire.
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@Hope Standford

Jesse acquiesce, trouvant décidément la coïncidence amusante. Chez les Européens c’était difficile de trouver des fans de hockey à moins de regarder vers l’est. La Russie ou la Finlande par exemple étaient des viviers à joueurs de grand talent. Un de ses joueurs parmi ses préférés venait d’ailleurs de Finlande. Un grand échalas à la tête de lutin qui avait un fichu caractère ! Hélas il venait de raccrocher ses patins lui aussi.

Lorsque Tuukka Rask a pris sa retraite, ça a été jour de deuil chez moi. J’ai un truc avec les gardiens. J’adorais Lundqvist chez les Rangers.

Mais lui aussi avait pris sa retraite récemment. A croire qu’il pesait une malédiction sur ses joueurs préférés. Mais il en restait encore un certain nombre dont il suivait les matchs au gré de leurs échanges. Ceci étant dit :

J’ai vécu longtemps à New-York et entre les Islanders et les Rangers, j’ai fait mon choix très vite.

Alors même s’il reconnaissait un grand talent aux Bruins et à leur jeu qui avait longtemps été agressif, ce n’était pas l’équipe qu’il avait choisi de supporter. Ceci étant dit :

J’ai eu l’occasion d’assister à un match des Bruins contre les Canadiens de Montréal. Ce genre de match a toute une ambiance.

La rivalité entre ces deux équipes n’était un secret pour personne et même si Jesse était ce genre d’homme qui aime regarder les matchs en loge, il s’était laissé prendre par l’effervescence de la foule. Le quidditch lui faisait ça aussi. Mais ce n’était pas “pareil”. S’il reconnaissait une immense habileté aux joueurs de quidditch, il trouvait que les moldus avaient parfois plus de mérite lorsqu’il les voyait sur le banc avec une arcade éclatée qu’ils se faisaient recoudre à vif pour remonter au plus vite sur la patinoire. Le bon plan des équipes de quidditch, c’était davantage la mixité là où les joueuses de hockey féminin avaient bien peu de visibilité comparativement à leurs homologues masculins. Bref.

Pour les chauves-souris, je crois que c’est un vieux souvenir de gamin. C’est le premier match que mon père m’a emmené voir lorsque j’étais gamin. Il était un grand fan de cette équipe. Ils avaient joué contre les Pies de Montrose, je m’en souviens comme si c’était hier.

Ces deux équipes, les Pies et les Chauves-souris, détenaient à elles deux le plus grand nombre de titres de la coupe de la ligue.

Bref…

Ça ne le rajeunissait pas ce genre de souvenirs. Et ça amène un petit vent de nostalgie chez Jesse que de penser à nouveau à son père et aux activités qu’ils avaient eus ensemble. Il acquiesce en tout cas pour ce qui était peut-être le début d’une nouvelle amitié. Jesse la trouvait toujours un peu maladroite due à l’incident d’un peu plus tôt mais ceci excepté, c’était bien possible oui, pourquoi pas ?

Vous avez raison.

Ça c'était à propos de la déco. Les Trois Balais semblaient faits pour être tenus par une ancienne joueuse de quidditch vu d’ici.

Et ça a de l’allure.

Il était sincère. Peut-être ne venait-il pas souvent mais l’expérience était plutôt positive pour le moment alors pourquoi pas recommencer à d’autres occasions ? Il y emmènerait peut-être Melchior si ce dernier était tenté. Ou Ocean,s’il était curieux.

Jesse acquiesce à propos du sang anglais qui coulait visiblement dans les veines de Hope. Il ignorait ce détail. Mais c’était peut-être ce qui avait guidé son choix lorsqu’elle avait dû se choisir un lieu pour son point de chute.

Je n’ai pas trouvé les Américains très ouvert à proprement parler, pour être honnête.

Là où il avait par exemple trouvé les Canadiens très bienveillants de manière générale lorsqu’il y avait séjourné.

Ce n’est pas une critique sur la société Américaine : je m’y suis bien intégré finalement et j’aime encore m’y rendre et y séjourner parfois pour mes affaires.

Quant à son accent et les raisons de ce dernier :

Je suis de la pure laine anglaise, très chère. Ce sont les affaires qui m’ont conduit en Amérique pendant une quinzaine d'années en pied à terre et aujourd’hui de manière plus épisodique."

Donc oui : il avait fait ses études à Poudlard.

J’ai entendu grand bien de Ilvermorny. Mais mon ex-femme désirait que notre fils poursuive ses études à Poudlard, comme nous l’avions fait avant lui.

Même si Valentina avait dû cesser ses études.

“Et vous savez ce qu’on dit : ce que femme veut…!”

En tout cas :

Vous y avez fait vos études ? Comment était-ce ? Je crois savoir qu'il n'y a pas de système de maisons là bas.

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Je l’écoutais parler des Bruins avec un léger sourire en coin. Effectivement, nous avions un jeu agressif et nous étions réputer pour ça. Mais… On avait gagné des titres non ? Et puis, j’étais né là bas donc ça avait été obligatoire. Quand il mentionna les Canadiens de Montréal, j’eus un léger sourire en coin.

« Les fans des Canadiens ne nous aiment pas beaucoup. »

Je me mis à ricaner avec charme, d’un rire légèrement cristallin et sincère qui accentua mon charme. Tête en arrière, je réarrangeais mes cheveux et je réponds d’un ton amusé.

« Comme partout, il faut nous apprivoiser Jesse. Mais généralement on a une réputation particulière, surtout chez les Non-Maj. Enfin… on ne se refait pas. »


Je le regardais derrière ma tasse de café que je venais de me servir. Les yeux toujours rieurs, j’observais ce dernier derrière ma tasse, appuyé contre le comptoir derrière le bar. Sans rien dire, je levais les yeux au siens en regardant le plafond, pour réfléchir à sa question sur Ilvermorny.

« Oui, j’y ai fait mes études. C’est une très bonne Université, qui ressemble visiblement beaucoup à Poudlard. C’est normal car ses fondateurs étaient étudiants là bas. Le château est inspiré de celui-ci mais il est plus petit. Et nous avons quatre maisons, comme à Poudlard ! Mais... »


Je réfléchissais à la meilleure de tourner la phrase. Je songeais à cette comparaison constante qu’il existait entre ces deux écoles qui se ressemblaient énormément et qui au final étaient plus sœurs qu’ennemis.

« Elles sont différentes et véhiculent des valeurs différentes également. Il n’en a pas une qui est supérieure à l’autre selon moi. Ce sont deux écoles différentes et qui apportent des choses différentes. Un bon étudiant, quelque soit son université ca restera un bon étudiant ! »


Puis je me mis à réfléchir sur mes études. J’avais étudier le sport magique et en tant que Professionnel de haut niveau ; les notes avaient été un peu… modifiés. On avait un traitement de faveur car nous passions beaucoup de temps à l’entraînement et au final… Quand on y réfléchissait, nos diplômes importaient peu, puisque ce qui comptait c’était nos résultats sportifs.

« Oui, j’y ai fait mes études, je faisais partie de la Maison de l’Oiseau-Tonnerre. Et j’ai suivi un cursus de sports magiques… Je voulais absolument réussir mes diplômes. Même si ma mère était une Non-Maj, elle voulait que je fasse le maximum pour mes études. »


Un pincement au coeur se fit sentir et mes yeux brillèrent légèrement de tristesse signifiant que j’étais au bord des larmes rien que d’en parler.

« Quand on s’engage, on va au bout et on donne le meilleur de soit. Et il vaut mieux une tête bien faites que bien pleine, mais si Dieu nous offre les deux… Alors on doit faire des choses merveilleuses… C’était ces mots, elle les répétait souvent. »

Je sursautais, revenant brusquement à moi. Je venais de répéter les mots que ma mère n’arrêtait pas de me répéter. Le flou autour de moi se termina et j’observais le visage inconnu de Jesse. Finalement, le Quidditch m’avait presque tout pris et j’avais du traverser l’Atlantique pour venir à la rencontre de mon demi-frère que je ne connaissais pas vraiment. Quand j’y pensais, j’avais vraiment une vie… légèrement déprimante.

« Désolé, je voulais pas le dire comme ça. »


La manière déprimante dont j’avais parlé signifier clairement qu’elle n’était plus de ce monde. Prenant une voix plus fluette et dynamique pour chasser la tristesse, je poursuivais :

« Mais vous avez du l’avoir assez jeune non ? S’il est en âge d’aller à Poudlard ! Ou alors vous faites plus jeune qu’il n’y paraît… Hm… »

J’avais plissé des yeux, essayant de lui donner un âge éventuel sans pour autant réussir à mettre un nombre. C’était curieux, parfois certains ne faisaient vraiment pas leurs âges.
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C’est vrai, mais c’est quelque chose de réciproque.

C’était tout le principe d’une rivalité d’ailleurs. S’il n’y avait pas cette animosité (qui en général restait du domaine du pacifique en dehors de la glace, les hooligans étant plutôt un phénomène européen de manière générale) réciproque, le jeu glavaniserait moins les foules. On vendait plus de produits dérivés et de places dans les stadiums quand des équipes renégates s’affrontaient que lors de match puis “tranquille” sur les bancs des spectateurs. Quant à l’hospitalité :

Ce n’était pas une critique. Je crois que c’est vrai partout. Comme on dit “à Rome fais comme les romains”.

Et ainsi on s’intégrait. Il n’y avait qu’en luttant à contre-courant et en voulant imposer sa culture à un autre pays qu’on pouvait réellement se sentir exclu. Mais c’était dans ce cas là une exclusion volontaire de notre part, il fallait être assez beau joueur pour le reconnaître. Bref. Hope le renseigne un peu sur Ilvermorny. Jesse avait bien pensé y envoyer son fils. C’est Valentina qui avait eu le dernier mot à ce sujet. En même temps, c’était elle qui avait fait le gros de son éducation… Jesse se serait mal vu faire un caprice à ce niveau là. Il aurait fallut que Poudlard ait bien perdu en réputation pour qu’il insiste afin que Melchior aille ailleurs. Et cette école semblait lui réussir.

Je ne suis pas un grand adepte du concept des maisons. Je trouve que c’est obliger des étudiants à entrer dans un moule en abusant de leur jeunesse et de leur malléabilité.

Prenez serpentard par exemple. On se plaisait trop souvent à l’imaginer comme remplis de futurs petits être malfaisants. Pourtant, tous les jeunes qu’on y envoyait n’étaient pas voués à le devenir. Ne le devenaient-ils finalement pas, dans certains cas, uniquement parce que c’était ainsi qu’ils savaient qu’on s’attendait à les voir ? Le débat était vaste.

C’est important les études, votre mère avait raison. Même si le sport vous a potentiellement mise à l’abris du besoin…

Selon comment Hope avait géré ou pas ses rentrées d’argent.

... La carrière d’un sportif s’arrête toujours très tôt. Avoir un bagage pour faire autre chose ensuite, c’est un plus.

A l’évocation de sa mère, Hope avait semblé dans un grand émoi. Jesse aurait pu demander. Ou s’en inquiéter. La descence aurait voulu qu’il le fasse mais il se retient. Hope n’avait prêté aucune attention à ses histoires de famille. Pas même de la compassion ou un peu d'empathie. Elle ne s’attendait sûrement pas à ce qu’il y prête lui-même attention maintenant.

Je crois au contraire qu’il vaut mieux une tête bien pleine que bien faite mais je suppose que c’est un autre genre de débat.

Avec la beauté, on allait souvent bien moins loin qu’avec l’intelligence à son avis. Ceci étant dit elle avait raison : lorsqu’on possédait les deux, pourquoi se priver des opportunités que la vie nous offre ? Elle débranche puis rebranche dans la conversation et Jesse, entre deux gorgées d’alcool, se renseigne :

Le dire comment ?

Elle semblait presque dépitée. Mais s’il y avait un problème il n’en avait rien vu pour être honnête. En tout cas un petit sourire en coin se dessine sur les lèvres de Jesse devant ce qu’il prenait comme un compliment déguisé. Ce n’était peut-être pas vraiment le but de l’ex-joueuse mais Jesse se plaisait à le prendre de cette manière tout de même !

Assez jeune, mais pas plus que d’autres avant moi.

Et de convenir donc :

J’avais 22 ans, à peu de choses près, au moment de sa naissance.

Et Melchior fêtait déjà ses 20, presque 21 ans. C’était la moitié de sa propre vie que son fils avait vécu jusqu’à aujourd’hui. Ca vous donnait le vertige rien que d’y songer. Et puis rien à voir mais par curiosité :

Alors quel est le programme à présent ? Vous avez racheté cet endroit pour y travailler ou c’est un investissement ?

Hope pouvait se permettre de n’être que tenancière sans y bosser à plein temps non plus ! Il ne le lui aurait pas reproché.

L’Amérique vous tentera peut-être à nouveau une fois le deuil de votre carrière fait.

Qui sait ?

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« De manière triste. Elle m’a quitté il y a pas longtemps. Je ne suis pas du genre à ce qu’on s’apitoie sur mon sort. »

J’avais relevé la tête de manière un peu plus farouche. Je n’aimais pas qu’on me prenne pour une petite fille ou qu’on s’apitoie sur moi. Mais… c’était l’image que j’avais un peu renvoyer aussi, alors je me défendais comme je pouvais. Préférant changer de sujet je me mis à laver des verres à la main tout en écoutant ce que me disait Jesse.

« C’est jeune, mais vous avez la vie pour en profiter. »

C’était un choix à faire. Si on avait des enfants tôt, on pouvait en profiter plus longtemps. Mais on profitait moins de la liberté que nous offrait une vie sans. C’était à double tranchant et une question de choix. On voyait souvent des couples se briser simplement parce qu’ils n’avaient pas conçus que la naissance d’un enfant prenne autant de temps et d’énergie.

« J’ai racheté cet endroit… pour y travailler ! J’aime être mon propre maître et faire ce que je veux. Et… Je ne savais si c’était assez rentable pour mettre un gérant. Et je voulais quelque chose qui n’avait rien à voir avec le Quidditch et qui me permettait de parler à un maximum et faire de nouvelles connaissances. »


Je lui adressais un sourire malicieux, nous servant à nouveau en alcool sans trop lui demander son avis. C’était moi qui offrait quand on le faisait dans ce sens là non ? L’observant un long moment de mon regard noir de jais, je passais ma main dans mes cheveux et je déclarai avec amusement.

« Certainement. J’irai quelques temps, mais juste pour les vacances. Ma vie est ici désormais. Vous savez, la maison c’est pas vraiment les murs et l’endroit où l’on vit. C’est surtout les personnes qui nous entoure. Et… Je crois qu’ils sont ici. »

Il n’y avait pour le moment que Gabriel et Aurore. Mais… c’était un bon début. Et je me faisais des amis également. D’ailleurs cette conversation en était la preuve ! Prenant mon verre, je le portais à mes lèvres et j’observais à nouveau Jesse, un sourire en coin et les yeux pétillants de malice.

« Vous avez été joueur professionnel avant ? Je veux dire… C’est une reconversion votre entreprise ? Beaucoup de joueurs se reconvertissent dans des métiers proches du Quidditch. Et ils ont bien raison. Je ne connais les joueurs que depuis mes 18ans, quand j’ai appris pour Ilvermorny. Donc… »


Je plissais des yeux. Je n’arrivais pas à me rappeler s’il avait eu oui ou non une carrière pro.

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