Un balais pour le quidditch, trois pour le bar

De toute évidence. Ni à s’appitoyer ou s’intéresser à celui des autres, il avait bien compris. Jesse était peut être celui qu’on cantonnait au rôle du sans cœur d’eux deux… Mais si elle était telle qu’elle le disait et le laissait transparaître, la vérité était sans doute assez différente. Quoi qu’il en soit, ses raisons d’avoir racheté l’endroit n’étaient pas mauvaises bien au contraire. Là encore leurs visions s’opposaient néanmoins puisqu’avant la rentabilité c’était sa santé mentale qui avait préoccupé Hope. A la limite, sur ce point là en particulier, elle prenait l’avantage sur lui et elle avait bien raison.

Pour ce qui était de se sentir chez soi sans que ça ait rapport aux murs mais plutôt à ceux qu’on avait autour de nous, ça faisait du sens. Jesse en avait sûrement donné encore plus en revenant en Angleterre pour suivre son ex-femme et son fils. Pourtant, sa vision des choses n’était pas aussi affirmée à ce sujet.

“C’est aussi une nostalgie. Une ambiance. Peut-être que vous avez raison mais peut-être aussi que dans quelques années, lorsque les mauvais souvenirs liés à votre vie en Amérique s’apaiseront, les choses vous paraîtront différentes.”

Et personne, pas même elle, ne pouvait affirmer avec certitude que ce ne serait pas le cas. Face à la nostalgie on était beaucoup plus petit qu’on ne se l’imaginait. Lui-même en revenant l’avait fait un peu à reculons, convaincu qu’il repartirait tôt ou tard. Et finalement, même si ses affaires le conduisaient plus souvent qu’à son tour en Amérique, Jesse ne se verrait plus quitter l’Angleterre pour de bon. Pas encore en tout cas. Mais l’avenir le lui dirait.

Jesse a un petit sourire amusé à sa question relative à son parcours professionnel et sportif. C’est vrai que souvent dans le milieu du sport il y avait un certain entre-soi. Mais de son côté ce n’était pas le cas.

“Non. J’ai bien été joueur à Poudlard mais ma “carrière” dans le milieu du quidditch s’en est tenu là.”

Et pour préciser :

“J’étais batteur.”

Sans doute qu’il en avait de toute façon un peu l’air, non ? Jesse était un gros bonhomme et de son côté ça avait toujours été un peu le cas. Ca ne lui était pas venu sur le tard.

“J’ai adoré. Mais je n’avais pas l’ambition d’un joueur de quidditch.”

Il avait d’autres types d’ambition. Bien sûr il aurait aimé pouvoir se vanter d’avoir été le capitaine de son équipe et ça restait un point noir dans sa propre vanité de ne pas pouvoir l’affirmer. Mais il essayait de se faire une raison et puis être propriétaire d’une équipe prestigieuse était aujourd’hui plus important non ?

“J’avais d’autres ambitions professionnelles. Mais l’achat de l’équipe est un accomplissement pour le fan que je suis.”

Jesse a un regard pour sa montre, par réflexe, notant :

“Ha. Je vais devoir vous abandonner et croyez bien que je le regrette. Mais je dois voir mon fils.”

Et ce dernier avait parfois la mèche courte avec lui alors mieux valait ne pas trop le faire attendre !

“Mais je reviendrais, si vous le permettez.”

Comprendre : pour bavarder avec elle. Parce qu’il se doutait qu’elle ne mettrait pas un véto à un client qui n’avait rien fait de répréhensible !