#B Sons of Merlin [Fermé]

Voir la vive réaction d'Apolline lorsqu'elle sortit de l'emprise du renard à neuf queues ne fit rien pour améliorer l'opinion que l'écossaise se faisait de cette bestiole. Il fallait dire que les renards ne lui valaient rien. En plus d'être des sacs à puces voleurs de poules clafis de maladies bizarres, ils avaient une fâcheuse tendance à la torture et leur nez pointu et leurs petits yeux chafouins ne lui inspiraient pas confiance. Asel voulait bien reconnaître que celui-ci avait l'air plus sympa que les autres et qu'il était bien joli avec ses fanfreluches sur le derrière, pour autant elle n'avait pu réprimer un petit geste pour retenir Adil quand celui-ci s'était jeté dans la gueule du loup... euh du renard, sans même savoir ce qui l'attendait vraiment.

Elle avait alors perdu sa main, reprise aussitôt qu'il avait retrouvé sa place à ses côtés, peut-être même un peu plus fermement tandis que la fouine passait en revue le reste de leurs camarades puis les trois affreux qui n'avaient pipé mot depuis que la cavalerie du coin avait débarqué.

Pendant une fraction de seconde, elle crut qu'elle allait y couper, ne sachant trop s'il fallait être vexée ou soulagée - le visage bouleversé d' @Apolline Dunn suffisant à répondre à cette question - mais elle déchanta rapidement. Elle s'affermit dans ses positions, résolue à ne pas se laisser déchiqueter ou maltraiter de quelque façon que ce soit mais le ravageur glapit avant de filer, ses neufs queues entre les pattes, comme s'il avait eu affaire à la peste en personne. Une petite once de fierté réchauffa le coeur de l'écossaise, fière de son aura de terreur.

« Le gros chat obèse de ma tante Niamh est comme ça aussi. On l'appelle le Chatrouillard d'ailleurs. », commenta-t-elle avec un détachement si feint qu'il aurait pu faire l'objet d'un énorme placard tracé de capitales rouges.

Sur ces entrefaites, on leur donna "congés", c'est à dire permission de poireauter, jusqu'à ce que le Ministère Britannique daigne venir s'occuper de leur cas.

***

Asel jeta un regard circulaire à la petite infirmerie improvisée. Ca n'était pas fou mais mieux que de se retrouver dans un village paumé à l'autre bout du monde avec la menace de l'incident diplomatique qui leur planait au-dessus de la tête. Enfin, le retour en Angleterre ne réglait en rien ce point-là. L'ambiance était lourde. Apolline avait ce même air qu'elle avait porté haut et fier pendant plusieurs semaines. Celui qui enjoignait fortement de lui donner de l'air. Asel connaissait. Elle ne dit rien, avisant le Ministre d'un oeil méfiant. Elle préférait ne pas trop attirer l'attention à ce moment précis. Mais c'était sans compter sur l'entremise de @Thesus De Clare . Parfois le bonhomme lui donnait l'impression d'être dans les rangs de formation des aurors. Elle se garda bien de hausser les épaules mais sa mine blasée en disait long.

S'apercevant qu'elle avait toujours la main d'Adil dans la sienne, elle la lâcha précipitamment et se leva pour se prêter aux examens de De Clare. D'ailleurs, elle ne put s'empêcher de noter que c'était le même nom de famille que @Yeleen Sô . Curieux que ça ne l'ait pas frappée avant.

« Tout va bien pour moi. Vous voulez que j'examine Yeleen ? », fit-elle, son oreille ayant traîné du côté de son ami d'enfance @Sean Clearwater. Son inquiétude n'avait rien de surprenant et après tout, elle, Asel, était suffisamment d'aplomb pour - le grondement de voix du Dr Aslan s'interposa. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle éprouva comme une espèce d'élan de reconnaissance envers ce sauvetage dont elle pensait pourtant n'avoir pas besoin.

Elle sourit à la remarque sur Oslek. Etait-ce même possible ?

« Ça va aller Dâriush, je peux m'en occuper si vous avez besoin de renfort. Il m'est rien arrivé de bien méchant à moi. »

Curieux comme cette phrase commençait à devenir une habitude. Elle repensa un instant au Dr Cynfeirdd et à son bureau à limite d'âge inversé. Les lumières de l'âtre lui semblaient danser encore devant ses yeux. Un regard coulait à la dérobé vers Apolline puis vers Adil.

« Pain dur, vous serrez toujours les mains de Venus dans notre vautour. », signa-t-elle, laissant de côté le constat navrant qu'elle avait fait il y a des mois avec la femme Serpent, que sa maîtrise du langage des signes n'était pas si terrible ça finalement.

Mais @Yeleen Sô comprendrait, elle. Ou peut-être pas.