Scènes de ménage [TC Poufsouffle]

Contre toute attente, c'est Eyna qui se retrousse les manches la première; Non pas qu'il ait douté d'elle mais Sheraz étant ce qu'il est, il a toujours tendance à éviter de s'approcher de trop près de cette fille. D'abord parce qu'elle est tout à fait son type et par dessus le marché parce qu'elle peut être assez imprévisible avec son truc de séduction. Lui, n'a pas besoin de cela pour perdre ses moyens. Curieusement, peut-être parce que la situation est trop critique, son coeur ne lâche pas au moment où elle lui fait un clin d'oeil. C'est peut-être parce que dans la foulée, elle se met à haranguer leurs camarades avec une voix de stentor qu'il ne lui connaissait pas. Ça a de quoi surprendre tout de même.

« Attends Misia ! Ce serait peut-être pas une si mauvaise chose de réveiller au moins les gars de chez nous vu la situation. », intercéda-t-il, en sentant le vent tourner pour Eyna. Ca n'était pas là une tentative de se faire bien voir mais plutôt une remarque avisée.

Un regard assuré à Artémisia. Il savait qu'elle comprenait la gravité de la situation.

Quelques mètres en dessous, Amy avait l'air toujours aussi... Amy. Il n'arriverait jamais à en vouloir à Miss Jordan. Le pire c'était encore qu'il n'y avait pas de raison à cela. C'était parfaitement gratuit.

Une petite note vola jusqu'à Eyna. Sheraz ne manqua pas de le remarquer. Dans le même temps, William s'escamotait derrière un tableau. Il fallait espérer que ce n'était pas dans l'idée d'autre chose que de surveiller les entrées sorties car propager les bandimons dans le reste de l'école était la pire idée de la terre. Enfin, William faisait généralement preuve de bon sens. Sheraz essaya de se raccrocher à cette idée. Il fallait faire preuve de confiance. De temps en temps. Un regard circulaire au reste de leur camarade lui donna la malheureuse opportunité de voir le capitaine de l'équipe sortir sa baguette... de son caleçon !

« Ce mec est complètement malade... », commenta le préfet pour lui même rien qu'à s'imaginer le genre d'accident de parcours qui se profilait quand on rangeait sa baguette trop près de ses samosas (comme aurait dit le père de Sheraz). Et que dire de l'hygiène dans tout ça... les bandimons n'avaient qu'à bien se tenir. Invasion de morpions en perspective. Sheraz grimaça douloureusement. Mieux valait ne pas y penser. Une chose à la fois. Au moins, il semblait résolu à ne pas rester là à se tourner les pouces et visiblement, il avait quelques idées... « Tri- quoi ? », jamais entendu parler de cette chose là. L'idée d'attaquer ces bestioles au trichloréthylène, lui traversa sérieusement l'esprit mais la propulsion du capitaine juste à ses côtés suffit à lui faire perdre le fil. Voilà qu'il se remettait à jouer les petits coqs de basse-cour. Sheraz - qui n'avait pas arrêté son opération de récurage à coups de baguette - s'apprêtait à fermer les yeux et prendre une grande inspiration quand le sol s'effondra littéralement soit le poids - de la bêtise ? - de  @Michel-Ange Grimm !

« LA VACHE ! »

De quoi vous remettre les idées bien en place. Finalement, il regrettait fortement qu'  @Eynaelle Sanderson s'en soit tenue à monter sur la table et pas à l'étage avec lui pour calmer ce zouave. Sans vraiment savoir pourquoi, une image du Roi Lion lui revint en tête. En plus le profil colorimétrique des personnages étaient au poil. Mais bon, il n'avait rien d'un grand méchant de l'histoire alors bien sûr, Sheraz donna un coup de baguette au capitaine désarmé pour aller le déposer en douceur sur le moelleux matelas qui avait échappé au bandimon. On aurait beau dire : mécamagie ne rimait pas forcément avec tâche de cambouis et bordel. Le préfet eut quand même une pensée pour ses draps, en avisant cet autre mec en calbut sur son lit. Encore une fois : mieux valait ne pas y penser.

« J'ai presque envie de te dire de pas aller chercher ton tri-truc et de pas bouger une oreille. T'es sûr que ça va être efficace ? », interrogea le préfet suspicieux...

Toujours à l'étage en dessous. Artémisia menait les contingents à la baguette. Ca n'était pas plus mal. Ainsi, ils avaient une chance de faire régresser l'infestation. Elle avait même prévu le cas où il n'aurait pas été assez prompt pour sauver les fesses caleçonnées de leur capitaine. Mais ce canapé n'était pas de trop quand on considérait que le type avait déjà réussi à se casser la gueule deux fois.

Pendant ce temps là, Eleanora jouait de la baguette contre leur camp. Sheraz ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait ? Il n'avait jamais voulu accorder trop de crédit à la rumeur selon laquelle les écossais étaient tous frappés mais Eleanora s'appliquait toujours à le pousser du côté obscur du jugement... heureusement, elle était plutôt sympa comme fille. D'ailleurs la voilà qui débarquait façon Buzz l'Eclair. Sheraz ne put s'empêcher de sourire bêtement, juste parce qu'il avait la référence.

« Bon maintenant qu'on est trois et deux baguettes, on va pouvoir faire quelque chose. »

Ne restait plus qu'à savoir si le tri-machin de Michel-Ange allait produire l'effet escompté ou en rajouter à la catastrophe.