Enchanted to meet you (Siobhán)

Il avait attendu chacune de ses brûlures depuis son réveil, laissant ses mains enserrer sa taille qu’il frôlait sans la moindre restriction. Derrière ces rideaux, son regard s’ancrait au sien, consumant cette attente et ce manque qui rendaient cette passion bien plus précieuse entre eux. Si sa peau s’enflammait, elle l’incendiait sauvagement par ces caresses et ses déclarations plus vives les unes que les autres. S’il ne cessait de lui rappeler qu’ils avaient le temps, Sio lui donnait un aperçu de la manière dont il se voyait le flamber, à l'écoute d’un coeur qui résonnait encore contre sa tempe, apprenant à connaître encore et encore les courbes de sa vie.

Ses iris azurés s'étincelèrent doucement lorsque Sio mettait des mots là où même @Xris Andērson  ne semblait pouvoir les avouer à  @Apolline Dunn . Un reflexe qui l’avait poussé à lui sourire et à se confondre en silence depuis, mais qu’Edel ne pouvait en supporter davantage. Le respect envers les siens avait été bafoué et c'était bien un principe auquel l’Almadovar ne dérogeait pas.

Dans une vérité criante d'émoi, Sio s'évertuait à comprendre ce que son meilleur ami ressentait à chaque fois qu’il croisait celle qu’il l’aimait. Ce mot, jamais prononcé par le concerné, semblait pourtant être une évidence, le poussant à s'appuyer sur des mauvais choix, pour celle qui finissait par lui dicter sa conduite, comme un pantin. Et c'était cet aspect là qu’il n’appréciait pas. Quand Edel se laissait entraîner par l’improvisation et la liberté, il voyait Xris enchainé dans une servitude qu’il semblait accepter sans broncher, sans même se battre, pas même pour lui.

Xris ne l’aimait pas, il était résigné à tout accepter tant qu’elle le regardait.

Silencieux face aux paroles que la jeune femme lui soufflait, Edel laissait à peine son scepticisme traverser ses gestes qui étaient restés tendre envers elle. Si la tension entre Sio et Xris était finement palpable depuis quelques jours, Edel avait tout simplement cessé de lancer des piques à son meilleur ami, ignorant sa présence pour continuer à vivre comme s’il n’avait jamais existé. La confiance était un acte qu’on ne réitérait pas plusieurs fois d’affilé sans être con.

“Je parlerais pas pour lui.” Parce que même si Xris lui avait dit de le faire durant un de ses moments de crise, il n’allait pas se mettre à penser pour lui, ni même induire Sio en erreur ou se mettre contre cet élan de générosité qu’elle ressentait avec toute l’innocence qu’elle pouvait avoir. Elle était d’une délicatesse à toute épreuve lorsqu’elle acceptait de laisser une personne faire sa petite place dans sa vie, se dévouant avec une certaine retenue, tout en nuance. Il ne serait pas celui qui détruirait ce pas en avant, il serait celui qui l'a rattraperai si le sol cédait à ses pieds.

Son regard se lia au sien à cet instant, un rayon de soleil sortant des nuages derrière elle venant directement taper sur ses cheveux de feu. Profitant de ses sulfureuses marques d’attention qu’elle lui avait glisser pour atténuer ses propos, il refusait le parallèle qu’elle avait mis en lumière.

“Toi et moi, c’est différent.”

Unique, défiant la logique, c'était l’inconcevable qui les reliait alors qu’ils avaient vécu chacun à l’antipode de l’autre. Chaque rencontre était tempétueuse et fiévreuse, chaque mouvement pressait le rythme effréné de leur course vers l’horizon. C'était différent, sans qu’aucun mot ne puisse paraphraser ce qui faisait écho dans son âme à chaque fois qu’elle était là.

“Mais tu m’auras pas maintenant avec tes questions.” Il le lui souffla, la rapprochant du bord de la fenêtre d’un mouvement pour venir poser ses lèvres sur sa nuque. “Peut-être ce soir, mais j’embrasserais personne d’autre que toi.”

Et il se tiendra bien loin de ce portrait qui nécessitait un baise main et des compliments pour s’ouvrir tout comme n’importe quel elfe de maison qui oserait l’enlever sous ses yeux. Non, il préférait encore lire sa surprise dans son regard, comme à chaque fois qu’il l’emmenait dans un lieu différent. Elle avait cette manie de vouloir toucher à tous ce qu’elle voyait et de se laisser emporter par le courant qui il la sublimait à chaque instant sans le savoir. A chaque découverte, il la contemplait du coin de l’œil, se délectant de ses vibrations qu’elle laissait échapper à chaque fois qu’elle était envouté par son environnement.

“Juste toi et tous les prix que tu veux rafler, même celui de la plus mauvaise perdante.” Il glissa un sourire narquois sur ses lèvres avant de les poser sur les siennes pour faire taire l’affront qu’il pouvait soulever. Parsemant ses lèvres d’une série de baiser où il ne lui laissait le temps d’en placer une, Edel s’amusait ainsi à se saisir de chacun de ses souffles, inondant sa question par une autre. “Qu’est ce qui te ferait plaisir toi?”

Levant ses iris ambrés vers les siens, Edel en apprécia ce ciel qui le tourmentait de jour comme de nuit. Sa main sur sa joue le plongeait dans ses songes qui se liaient un par un avec les siens et il eut un sourire narquois alors qu’elle déployait ses vibrations si tendre au moment même où il la touchait de ses lèvres. Il les sentait par vague, de celle qui pouvait en laisser plus d’un admiratif alors qu’il ne voyait que sa beauté transcendante. Elle résonnait contre lui avec un acharnement qui bouillonnait ses veines jusqu'à le mener vers l’étonnante nébuleuse qu’elle était.

“Chaque chose en son temps.”

Il le disait autant pour @Xris Andērson que pour son invitation à le suivre dans la salle sur demande. Parce qu’il savait que la blessure qu’avait laissée le capitaine des Serpentard méritait d'être comprise et panser lorsque ce dernier serait prêt à en faire part. Edel ne lui avait pas demandé des comptes à titre personnel, il n’avait que souligner très justement que de petits actes, mis bout à bout, pouvait se révéler être un jeu très dangereux.

“Je gagnerais parce que tu t’y attendras pas. Parce que je serais toujours au-delà de ce que tu imagines.” S’il avait pu y glisser toute l’insolence du monde, il scellait simplement sa phrase en l’embrassant une nouvelle fois, abdiquant sans la moindre résistance à ce qu’elle souhaitait. Parce que même si son chemin ne ferait que dévier vers le sien, quoi qu’il fasse de ses journées et de ses nuits, ne cessant de vouloir la retrouver où qu’ils soient. “Je te laisse le temps de tout décommander avant qu’on s’y retrouve ce soir.”

La soulevant doucement pour la reposer au sol, il s’autorisa à la garder quelques instants de plus dans ses bras, savourant son parfum qui allait le suivre pour le reste de la journée. Nouant ses doigts aux siens, il lui glissa à l’oreille quelques mots en harmonie avec ceux qu’elle avait inscrits sur le bout de papier, à présent dans sa poche, avant de s’extirper des rideaux, non sans laisser échapper un sourire vainqueur.