Up with the Plant Lady

27.10. Il faisait froid sur la côte de la mer du nord. Bamburgh, exposé aux différents vents marins, était sous une température glaciale malgré la présence de ce beau soleil automnal. Dilshad, malgré son excitation palpable, n'avait pas manqué de bien se couvrir. Des gants de laine à l'écharpe nouée autour du cou, le sorcier avait quitté la douceur londonienne, non sans grincer des dents. Car à peine arriver dans ce bosquet prévu à accueillir les transplanages des sorciers, il fut saisi par la température locale. Se maudissant de ne pas avoir pris de bonnet alors qu'il remettait machinalement une mèche de ses longs cheveux noirs en arrière, le mécamage ne tarda pas à sortir du petit bois pour prendre la direction du domaine Mapleleaf.

Dilshad ne tarda pas à trouver le chemin menant au domaine Mapleleaf, les mains fourrées dans les poches de son long manteau. L'excitation de rencontrer Amaranth Mapleleaf était à son comble. Passionné de Botanique depuis son plus jeune âge, le sorcier semblait redevenir un enfant un matin de Noël (ou d'Eïd pour le cas présent) chaque fois qu'il rencontrait une ponte dans le domaine. Il avait beau s'être orienté sur la construction avec ses rouages et ses différentes clés, il ne s'était jamais défait de cette saine fascination pour la nature dans son plus simple appareil.

Observer une plante pousser puis s'épanouir était quelque chose de captivant. Pour Dilshad, il n'y avait pas plus belle création que ce que la nature avait à offrir. Un véritable don du ciel pour quiconque aimait prendre le temps de regarder celle-ci. La patience était une chose qu'il avait apprise grâce à cette passion qu'il entretenait avec son père, féru de jardinage et de fleurs colorées. Planter une graine en mars pour la voir éclore puis fleurer à la fin mai était quelque chose qui n'avait pas son pareil surtout lorsqu'on était à l'origine de cette beauté.

Un don de la nature qu'il aimait observer, prendre soin et s'inspirer dans son travail quotidien. Un objectif, un but, celui d'atteindre une perfection qu'il ne pourrait jamais égaler face à cette nature qui semblait avoir pensé à tout, Dilshad avait l'âme de la terre quand ces doigts manipuler les différents métaux.

C'était dans cet état d'esprit que le gérant de la Roue du Temps remontait l'allée du domaine Mapleleaf. Se figeant quelques instants pour admirer la beauté du manoir, il remarqua très vite la boutique de sa pierre grise. Le M ouvragé lui indiqua très vite qu'il ne s'était pas trompé d'endroit, et c'était avec un sourire qu'il reprit sa marche pour venir pousser délicatement la porte de ce cadre idyllique pour tout passionner de botanique.

La première chose qui le frappa, ce fut cette odeur envoûtante. Probablement dégagé des fleurs et des plantes qui s'étalaient sur toute la surface de la boutique, Dilshad prit quelques instants pour laisser les lieux l'accueillir. Il y avait une magie particulière dans cet endroit qui ne fit qu'exciter un peu plus le passionné qu'il était.

Alors, avec sérénité, Dilshad se mit à arpenter les allées de la boutique, s'arrêtant de temps en temps pour observer les plantes qu'il ne connaissait pas, nommant celles qu'il reconnaissait ou s'extasiant devant celle qu'il n'avait vue qu'au travers des photos de magazines ou de livres de botanique que sa proche famille lui offrait.

27 Octobre
Feat  @Dilshad Zaman
Domaine des Mapleleafs


Amaranth observait le plafond ouvragé de sa chambre. Une nouvelle nuit compliquée, son traitement ne semblait plus suffire pour " endormir " son double, et lui permettre de se perdre dans les bras de Morphée. Depuis le château de Bamburgh avec @Glenn Yard, l'écarlate replongeait dans ses vieux démons. Elle n'avait évoqué ses difficultés ni à son cousin malgré ses lettres insistantes, ni aux mots échangés avec les frères Pierce. Elle craignait la prochaine entrevue avec @Nathanael E. Pierce , il avait cette manie de lire ses traits sans aucune retenue.

Son regard se posa sur le calendrier avec la date du jour entourée d'une encre verdoyante. Il lui fallut de longues minutes pour qu'elle retrouve la raison de cette marque. Et d'un geste surpris, elle nomma le nom de cet illustre inconnu qui lui avait écrit de biens jolis mots. Dilshad Zaman.

Elle entendit la satisfaction de son double. Ce n'était pas tous les jours, que Morri appréciait un visiteur. Ama soupçonnait fortement que ce soit une question d'ego. Haussant des épaules pour sois même, elle partit se perdre dans la baignoire qui débordait d'une eau bien trop chaude pour le commun des mortels. Une eau bouillante.

Son corps rougit et humide se couvra d'un chemisier à la coupe large si ce n'est masculine, et d'un pantalon à pinces beige. Elle préféra nouer sa chevelure en un chignon un peu plus lâche que d'habitude. Avec attention, elle noua son bandage sur ses doigts blessés. L'affliction s'était répandue. Rien d'étonnant. Mais le souvenirs de ses doigts indemnes la hantait encore. Elle s'était vu, libre et guérie. Seule dans son corps, et avait retrouvé la sensation de liberté qu'il lui faisait défaut depuis bientôt un an.

L'heure tournait. Amaranth, s'échappa de sa cuisine pour se rendre dans sa boutique. Et découvrir le fameux invité. Il semblait admirer chaque recoin de la pièce. Son émerveillement réchauffa le coeur raide de la sorcière. Cela changeait de ses dernieres et détestables visites.

- Monsieur @Dilshad Zaman je présume, déclara t elle avec une voix enjouée.

Elle s'avança vers lui, en lui tendant sa main intacte.

- Soyez le Bienvenue, à la boutique Mapleleaf ! Vos lettres m'ont fais forte impression, je ne suis pas habituée à une telle ferveur, mais je me suis surprise à apprécier votre enthousiasme ! Lui confia t elle en toute sincérité. Amaranth avait l'art et la manière d'utiliser la vérité à bon escient. Si elle omettait bien des détails, elle mentait que peu de fois. Le Ministère ça ne comptait pas.

27.10. Dilshad était bien trop absorbé par la contemplation des plantes et de l'outillage présent dans la boutique lorsqu'Amaranth Mapleleaf pénétra dans la pièce. Ce ne fut que lorsque cette dernière prononça son nom qu'il se rendit compte de sa présence. Sursautant légèrement alors qu'il sortait de ses rêveries, il trouva rapidement la gérante de la boutique. Une fois qu'il l'eut trouvé du regard, un sourire vint se dessiner sur les lèvres de Dilshad et, aussitôt, l'admiration qu'il éprouvait à l'égard de la botaniste put se lire sur son visage.

Amaranth ne lui laissa aucun répit et s'avança directement dans sa direction, main tendue pour la saluer comme il se devait. Dilshad la saisit avec douceur et respect, de ses deux mains, avant de la relâcher au moment où cette dernière lui souhaitait la bienvenue. Reculant de quelques pas, Dilshad esquissa un sourire désolé, avant de répondre.

« - Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise, pardonnez-moi. »

Il eut un petit rire.

« - J'ai trouvé l'article vous concernant tout simplement sensationnel. »

Dilshad démontrait tous les signes d'une sincérité profonde. Son regard s'était fait plus intense alors qu'il témoignait toute son attention pour son interlocutrice.

« J'avais entendu parler de métissage végétal, bien sûr, mais jamais sur des plantes que tout oppose. C'est vrai, le dictame est plutôt connu pour ses capacités régénératrices, capable même d'effacer les traces de magie noire. Alors que la Ciguë a longtemps été utilisée comme un poison, notamment en Grèce. Bien sûr, certains ont su contourner l'aspect toxique de ses propriétés pour permettre à la grande Ciguë d'être employé dans des potions aidant au voyage astral, mais jamais je n’aurais pensé voir une telle combinaison voir le jour ! »

Il parlait avec ferveur, témoignant de sa passion pour la botanique.

« - Ce n'est pas pour rien que vous avez été encensé par la communauté botaniste... Mais... Bien que concis et fourni en détail sur le fonctionnement de votre création, l'Algostrophe Maculatum, il y avait peu de détail sur vos motivations, sur ce qui vous a poussé à la création d'une telle plante, et c'est précisément ce qui me passionne le plus. Le processus créatif... Ce qui anime les autres, qui les pousse à créer, comme moi je peux créer des automates à l'aide de rouages et de cuirs... Vous voyez ? »

Dilshad aimait les détails car dans ces détails, il y avait une histoire qui venait expliquer le processus créatif de son inventeur. C'était généralement la partie la plus intéressante de la création.

27 Octobre
Feat  @Dilshad Zaman
Domaine des Mapleleafs


Il y avait bien des semaines qu'elle n'avait pas entendue de si jolis compliments sur son travail et ses recherches. Quel plaisir de se voir encenser de cette manière. Les joues de la sorcière vint rougir tendrement. Les détails de son analyse fascinèrent Amaranth, sans qu'elle ne cherche à le cacher.

D'un geste élégant, elle l'invita à prendre place dans le petit salon qui était réservé aux clients de qualité. D'un claquement de doigts, un plateau vint s'affairé auprès du prestigieux invité.

« [..] il y avait peu de détail sur vos motivations, sur ce qui vous a poussé à la création d'une telle plante, et c'est précisément ce qui me passionne le plus. Le processus créatif... Ce qui anime les autres, qui les pousse à créer, comme moi je peux créer des automates à l'aide de rouages et de cuirs... Vous voyez ? »

- Je vois exactement ou vous voulez en venir, déclara t elle avec un sourire enthousiaste.
Café ? Thé ? Whisky ? Proposa l'écarlate, en lui détaillant les différentes boissons de sa main intacte. Dishad, puis je vous appeler Dishad, je vais vous confier quelque chose.. Aucun de ses vieux botanistes ne s'est interessé à mes motivations De toutes les commissions et présentations à ses pairs, aucun de ses vieux croulants ne s'était posé la question. Seule la rencontre avec l'étonnante  @Ana Souvorov lors d'une conférence avait été une source d'enthousiasme et d'intérêt.

Elle marqua une pause, en prenant entre ses lèvres quelques gorgées d'une mixure à la couleur presque mouvante et aux embruns particuliers.

- Vous parlez de voyage astral, et moi j'ai vu un moyen d'accéder à la psyché. Une manière d'endormir la consciente du patient, pour y permettre une guérison en profondeur qui s'effectue avec le dictame. J'ai moi même était dans une situation qui nécessitait une mise en suspend de mon propre organisme. Et selon les maléfices.. Son regard se posa sur ses doigts bandés. C'est un peu le mythe de Prométhée.. Chaque nuit, le foie est dévoré et chaque matin il repousse.

Son regard orage se posa sur la silhouette du sorcier, la détaillant avec un sourire mutin. Le caramel de sa peau semblait s'éveiller sous les verrières de la boutique familiale. Il avait en lui, une passion et les couleurs qui manquaient cruellement à la sorcière ces derniers jours.

- Et vous, pourquoi créez-vous des automates ? La curiosité s'était emparée d'Amaranth, il possédait lui même une boutique, qui devait être fascinante à la vue de la finesse de ses observations.

27.10. Dilshad semblait ravi. Amaranth Mapleleaf semblait flattée plutôt qu'ennuyée. C'était un peu la crainte qu'il eut de se voir décevoir une ponte dans le domaine de la botanique, lui qui aimait cette science plus que n'importe laquelle pour sa beauté et ses créations. Mais plutôt que de lui répondre tout de suite, la sorcière à la chevelure de feu lui proposa plutôt de se mettre à l'aise dans un salon de thé privé où elle lui proposa quelques boissons pour installer une ambiance plus chaleureuse. Dilshad la suivit avec enthousiasme avant de prendre place en face d'elle. L'observant avec curiosité, le mécamage ne pouvait s'empêcher de relever l'élégance qui la caractérisait sans se montrer trop intrusive dans sa façon de la regarder. Il était bon de rappeler que Dilshad avait reçu une éducation propre à son sang (pur) et que la bienséance était quelque chose qu'il avait toujours appliqué.

Dilshad répondit qu'il prendrait bien un thé, se disant qu'Amaranth devait probablement le préparer elle-même. Puis elle lui demanda si elle pouvait l'appeler par son prénom.

« - Bien sûr ! »

Amaranth lui confirma alors qu'aucun botaniste ne lui avait demandé ce qui l'avait motivé dans son processus créatif. Ce n'était pas rare dans le milieu de la création où généralement les sorciers se contentaient de comprendre le résultat pour pouvoir en tirer profit en se proposant investisseur. L'intérêt rythmait beaucoup ce monde et celui de la communauté sorcière ne dérogeait malheureusement pas à cette règle. Il en avait fait les frais il y a quelques années et bien que cela ne l'ait pas empêché de continuer, lui qui semblait parfois si fragile, Dilshad avait eu du mal à passer outre ce besoin de tout rendre monnayable. Les gobelins s'étaient montrés particulièrement durs en affaire. Cela venait très certainement de leur espèce qui était bien moins attachée aux relationnelles que les sorciers (et moldus).

La botaniste de renom avait marqué une pause avant de lui répondre. Amaranth expliqua alors qu'elle s'était penchée sur les propriétés de la grande Ciguë pour accéder à la psyché afin de se servir du Dictame pour soigner l'état psychologique profond d'un individu. Elle ajouta alors avoir été victime d'un tel trouble, et ce fut à cet instant précis que le sorcier aux origines pakistanaises se rendit compte de l'état des mains de la sorcière. Doigts bandés, laissant sous-entendre qu'elle était encore en convalescence, Amaranth put voir l'inquiétude et la compassion se dessinait sur les traits, quoiqu'un peu durs, du visage de Dilshad qui avait rapidement relevé le regard pour ne pas la mettre mal à l'aise.

« - C'est une idée qui peut révolutionner les soins mentaux. » Avait-il dit, tout bas.

L'idée d'en consommer lui-même, pour soigner ce manque difficile d'avoir perdu un enfant qu'il avait enfoui au plus profond de sa psyché, lui traversa l'esprit.

« - Comment allez-vous ? » S'enquit Dilshad avec compassion, en désignant du bout de son long nez les mains d'Amaranth.


Cette dernière ne se laissa pas démonter par l'état dans lequel elle se trouvait visiblement puisqu'elle lui renvoya la question. Dilshad eut un léger sourire, se dandinant presque dans son fauteuil, excité à l'idée de lui en parler.

« - Avant, j'aimais chercher, rechercher, créer des sortilèges. Je travaillais pour le Dpt. des Mystères. Mais cela ne me suffisait pas, je n’avais pas vraiment l'impression d'avoir un but dans la vie. La mécamagie a toujours été une passion depuis ma plus tendre enfance. Un jour, j'ai défait chaque boulon, chaque rouage, de l'horloge familiale pour en comprendre le mécanisme. Je trouvais cela tout bonnement stupéfiant de savoir que ces aiguilles pouvaient nous donner l'heure exact de la journée quand ce n'était pas la disposition précise des membres de famille. Au travail, en déplacement, à la maison, etc. Alors quand je suis arrivé dans un carrefour de ma vie, j'ai réfléchis à ce que je voulais vraiment faire. Vivre de ma passion m'est venue naturellement. J'ai donc ouvert ma propre boutique. J'ai découvert ainsi qu'en plus d'aimer créer ou réparer des objets ou des artefacts, j'aimais créer des jouets pour les enfants. Voir leur visage s'animait d'un sourire devant le mouvement d'un automate. C'est probablement ma source de motivation préférée. » On pouvait lire, dans le regard de Dilshad, l'émotion d'une douleur à la fois lointaine et présente, laissant ses yeux humides.

Le Kidnapping de son enfant était l'origine de ce carrefour sur lequel il était resté un long moment, comme bloquer, sans savoir quel chemin prendre pour continuer sa vie en compagnie de son épouse de l'époque. C'était à la naissance de sa fille, Layla, qu'il s'était dit qu'il était temps pour lui de créer quelque chose de ses mains, de regarder devant lui en se focalisant sur le sourire et la joie de son enfant. Très vite, il avait spécialisé sa boutique dans la création de jouets. Ce n'était toujours pas ce qu'il mettait en avant pour vendre, mais quand on pénétrait les locaux de la Roue du Temps, on se rendait vite compte que ses créations préférées n'étaient autres que les jouets - quand ce n'était pas l'entretien de ses nombreuses plantes qui habillait sa boutique.

« - Je pense que pour créer... Faut être passionné. Vivre de sa passion, de son envie, de laisser son esprit divaguer tout en écoutant son cœur. C'est quelque chose d'assez commun à tous... Par contre, la motivation diffère d'un individu à l'autre. Si je comprends bien, votre motivation, vous, c'est le bien-être mental, c'est cela ? » Demanda Dilshad, en trempant enfin ses lèvres dans le thé d'Amaranth. On vit alors un éclat de plaisir animer son regard.

27 Octobre
Feat  @Dilshad Zaman
Domaine des Mapleleafs


La sorcière observa l'histoire dévalait les traits de l'éphèbe à la peau caramel. Une telle passion était un acte de foi pour Amaranth, l'entendre s'extasier devant la joie d'un enfant, rappela à quel point il était pénible pour l'écarlate de n'en avoir un à elle. Le désir d'être mère lui tordait les boyaux, et elle craignait de terminer comme son alter. A mourir de folie, en laissant derrière elle un carnage.

Elle retient un geste d'étrange compassion. Faisant pianoter ses doigts sur sa tasse, plutôt que sur la main gracieuse du sorcier. Amaranth pouvait presque deviner une tragédie derrière la poésie de ses mots.

" Je pense que pour créer... Faut être passionné. [...] Si je comprends bien, votre motivation, vous, c'est le bien-être mental, c'est cela ? "

Amaranth se releva doucement, passant sa main valide dans sa chevelure écarlate, réflechissant à sa réponse, ou du moins à la question.

- Je vais être honnête, il ne s'agit pas d'une création pour révolutionner le bien être mental.. Les serres Mapleleafs n'ont jamais eu vocation à répandre le bien, et vendre des hortensias... Vous devez connaitre ma réputation, encore plus aujourd'hui avec cet article.. Ses dents se serrèrent. Les femmes de cette famille étaient.. des empoisonneuses, des.. luchd-marbhadh na cloinne*, jusqu'à ce que ma - défunte - mère rejoigne ce clan.

Elle étouffa un soupir mélancolique.

- Les choses ont changées, le savoir faire de ces jardins, de cette terre ont permis des miracles, des guérisons et elle qui était condamnée à n'avoir aucun enfant, réussie à déjouer la nature elle même. Mais briser un tel tabous ne va pas s'en concéquences, comme vous vous en doutez

La sorcière jeta un regard bien trop audacieux au sorcier. Si elle apprenait chaque jour à vivre avec son alter, Amaranth saisissait aujourd'hui la raison d'un tel blasphème. Varda avait préféré profaner son âme que de lacérer une autre vie que la sienne pour mener à terme sa grossesse. La faute à Merlin, si l'entité s'était greffée à Amaranth presque née et que Varda n'avait pas survécu à l'effort de la délivrance. Morrighàn ne pouvait vivre éternellement avec son hôte, mais la honte s'était évanouie du côté de l'écarlate. Elle préférait abriter un monstre, qu'être responsable de la torture et de la mort de dizaines d'hybrides comme les Macleans.

- Algostrophe Maculatum est une réponse désespérée à mes propres troubles. Si complexes et uniques, que les institutions ne me permettraient même pas de respirer l'air de ma propre falaise. Confia t elle sans détour. Ce qu'on raconte dans ce torchon, est bien véridique.. sur de nombreux points. Cette création est bien née d'une passion, la mienne, celle qui m'anime et qui m'aide à survivre chaque jour.

27.10. Dilshad devint blême. N'étant pas du tout du genre à cacher ses pensées - parce qu'il n'était pas du tout du genre cachotier - il eut presque un mouvement de recul dans son fauteuil alors qu'il posait doucement sa tasse sur sa soucoupe. C'était une surprise un peu désagréable que de voir qu'il avait en face d'elle une sorcière à la noire lignée. Après avoir participé à la deuxième guerre sorcière alors qu'il était encore sur les bancs de Poudlard pour défendre l'université, Dilshad avait toujours une petite appréhension à l'égard des utilisateurs des forces maléfiques. C'était plus dans un désir de protection, de ne plus jamais revivre ça, qu'il agissait comme par instinct de survie.

Pour autant, il ne prit pas les jambes à son cou, car il n'était pas totalement surpris. La raison n'était autre que cet article paru récemment dans le The Incredible Melusine (une espèce de presse à scandale) qui relatait notamment la sombre lignée de la célèbre botaniste qu'il avait en face de lui.

Dilshad n'en avait pas cru un mot. Il y avait toujours des gens malintentionnés qui se complaisaient dans l'écriture de quolibet, de mensonge et de diffamation pour atteindre une personne dans son moment de gloire. La jalousie étant un mobile suffisant pour tenter de saccager la carrière de quelqu'un.

Maintenant qu'il entendait de la propre bouche d'Amaranth, cela lui faisait un peu l'effet d'une douche froide. Jetant un œil malgré lui à sa gauche, puis à sa droite, avant de reporter son regard vers la sorcière à la chevelure de feu, Dilshad se sentait un peu mal à l'aise.

« - Nous... Nous... Je veux dire, on est pas forcément à l'image de ses parents, n'est-ce pas ? » Tenta Dilshad pour se défaire de ce silence dans lequel il s'était immédiatement réfugié sous la surprise, avec un sourire, quoiqu'un peu faiblard.

Il jeta de nouveau un regard sur le salon privé dans lequel ils se trouvaient pour imaginer les changements dont Amaranth lui parlait maintenant qu'elle gérait la boutique familiale avant de se recentrer sur elle.

« - Je comprends. » Répondit le sorcier, alors qu'on le voyait se détendre de nouveau.

Un sourire un peu plus franc se dessina sur son visage avant qu'il ne porte sa tasse à ses lèvres comme s'il montrait silencieusement qu'il avait confiance en elle malgré ce qu'elle venait de lui confirmer.

« - Y-a-t-il quelque chose que je puisse faire ? » Proposa, instinctivement, Dilshad alors qu'il reposa son thé devant lui.

27 Octobre
Feat  @Dilshad Zaman
Domaine des Mapleleafs



Qu'il était presque amusant d'observer les réactions de ces pairs quand elle faisait mention de l'article et de ses presques vérités. Deux façons distinctes apparaissaient, la première était celle de faibles d'esprits qui s'étaient retrouvés en face d'elle par malchance et qui ne cherchait aucune nuance aux mots assassins de @Mélusine D'Assembourg et la seconde était celle de @Dilshad Zaman . Plus complexes, de la surprise, de la prudence et de la crainte avant de se risquer à la confiance. C'était un moyen assez évident de tester ses interlocuteurs. De s'assurer de leur intelligence, et de leur capacité à capter toutes les vérités. Certes, c'était à ses dépends. Mais l'article était là, et si il l'entaillait toutes les nuits, en plein jour, Amaranth ne laissait rien entrevoir. Préférant passer pour une sombre sorcière que pour une victime de plus.

Elle offrit cependant une réponse dirigée vers le sorcier, pour lui confirmer qu'elle n'était pas similaire à son horrible grand mère.

- Je tiens plus de ma mère qui a cherché à réparer un bon nombre d'injustices dans ce monde, que de ma grand-mère, cette goule, qui mérite sa place à Azkaban. Elle soupira avec humeur, et elle avait raison de la craindre.

- Parfois, il est plus simple de laisser les gens vous décrire, plutôt que vous battre pour les nuances de votre portrait. Je suis bien une sorcière issue de deux clans noirs. Avoua t elle dans un souffle. Cela ne veut pas dire, que je vous poursuivre dans cette voie, bien au contraire...

Amaranth soupira avec aise, qu'elle le vit retrouver à sa tasse avec courage. Il semblait être bien plus intéressant et intelligent que tous ses vieux sorciers bedonnants qui la craignait.

- Il y a bien quelque chose que vous pourriez faire, Dilshad.. Voyez j'ai en projet de construire un jardin aquatique, afin d'y planter des espèces exportées.. Malheureusement mon maître d'oeuvre a fui dès les premièrs rumeurs. Et ma nouvelle serre, demande des compétences particulières, votre talent pourrait être utile.. Vos talents..

Elle se risquait à un non, mais la demande était faite. Elle devait poursuivre ses projets pour ne pas sombrer dans le chaos que la presse avait instauré. Amaranth ne se doutait pas des prochaines semaines et de leurs conséquences.

27.10. Amaranth lui raconta brièvement la généalogie de sa famille en lui expliquant qu'elle tenait de sa mère, première sorcière de son clan à se dresser contre les ténèbres pour réparer les tords causés par des générations de sorciers et sorcières mal intentionnées. Dilshad hocha d'un signe de la tête d'un air appréciateur avec une pointe d'admiration dans le fond de ses yeux. C'était une tâche particulièrement ardue que de relever une réputation héritée de ces ancêtres, surtout avec une histoire pareille. Aujourd'hui, la communauté sorcière était assez critique sur les actes passés. Un besoin peut-être de réparer le mal du passé qu'ils faisaient généralement payé à des générations innocentes qui n'ont pas choisi leur héritage familial.

Pour avoir brièvement aperçu ce qu'était les ténèbres lorsque ces dernières s'abattirent sur Poudlard durant sa scolarité au cours de la guerre sorcière, Dilshad n'avait jamais été friand de cet aspect-là de la magie malgré son esprit scientifique. La destruction et la corruption n'étant pas une chose qu'il ait un jour glorifiée, préférant la réparation et la vie à tout le reste. Son amour pour la mécamagie et la botanique n'était qu'un reflet de son âme encore bien trop innocente pour ce monde dans lequel Amaranth devait évoluer depuis son plus jeune âge.

L'espace de quelques instants, le sorcier d'origine pakistanaise se rendit compte de la chance qu'il eut d'être aussi bien entouré, de n'avoir à payer aucun de leurs méfaits puisqu'ils aspiraient tous à la noblesse de l'âme, mais surtout à cet honneur si particulier que pouvait avoir les vieilles familles sorcières.

« - Je comprends. Puis c'est une perte d'énergie que de se préoccuper de ça, surtout lorsqu'on est bien intentionné. La tâche qui vous incombe aujourd'hui, de devoir réparer les torts de vos aïeux, demande suffisamment d'attention pour s'attarder sur des calomnies. »

Dilshad sourit.

« - Les gens finissent toujours par se rendre compte de la vérité. »

C'était quelque chose qu'il avait appris au cours de sa vie et qu'il entretenait grâce à son optimisme derrière lequel il préférait se cacher plutôt qu'à se laisser dépérir par le pessimisme et le dégoût de la vie depuis qu'on lui avait enlevé son fils. Sa fille, Layla, ne méritait pas d'avoir des parents piégés dans le passé, et c'était grâce à elle qu'il tirait toute cette énergie, cette force et cette facilité qu'il avait de sourire et de voir le bon côté des choses. Son ex-épouse, quant à elle, s'était plongée corps et âme dans le travail pour occuper constamment son esprit.

Dilshad lui proposa alors son aide, désireux d'encourager, à sa manière, Amaranth sur le bon chemin. Cette dernière lui fit alors une proposition qu'il n'avait pas vue venir.

Son visage s'éclaira comme par enchantement alors que ses yeux s'agrandissaient et qu'un grand sourire se dessinait sur son visage en dévoilant ses dents blanches. La joie vint compléter le tableau de la surprise et il serra ses poings sur la table pour contenir son émotion face à une telle proposition.

« - OUI ! »

Il ne put s'empêcher d'accepter, peut-être un peu trop vite, avec enthousiasme. Lier, ses deux passions était quelque chose qu'il adorait tout particulièrement. Or, du fait de sa profession, rares étaient les sorciers à venir lui quémander une création du genre, préférant venir pour ses talents de mécamage que pour ses hypothétiques dons en Botanique.

Sans attendre, il sortit un carnet et une plume d'une belle couleur bleu nuit. Une bouteille d'encre jaillit de sa poche pour venir se poser sur la table à côté de sa tasse qu'il repoussa délicatement du dos de la main.

« - Je vais avoir besoin d'informations. Que voyez-vous ? Quels types de plantes comptez-vous planter ? Quel est votre budget ? Pourrais-je voir l'endroit ? Eau douce ou salée ? Les deux, peut-être ? Culture en panier percé ? Lotus ? D'ici combien de temps voulez-vous que ce soit opérationnel ? C'est trop bien !! »

Trop de questions signent d'une réelle excitation qui n'était autre que le reflet d'une passion réelle. C'était une demande exceptionnelle, quelque chose qu'il n'avait encore jamais fait de sa vie (bien qu'il ait aidé son père sur la création de son jardin au domaine familial). Il comptait bel et bien s'y mettre corps et âme.

27 Octobre
Feat  @Dilshad Zaman
Domaine des Mapleleafs




Amaranth ne put retenir un rire discret. Elle avait rarement vu autant d'enthousiasme pour un projet qui la concernée. Elle n'était pas sorcière à se lier à n'importe qui. Mais en ses temps troubles, faire de nouvelles alliances, et s'assurer de pouvoir exercer son métier en toute indépendance était un pilier essentiel des projets de la sorcière. Elle comptait être indépendante le plus possible pour ne plus craindre la toute puissance du Ministère ou de la presse a scandales. Si elle réussissait ce projet, et qu'elle trouvait un transport assez puissant pour lui assurer des livraisons discrètes. Les serres Mapleleafs atteindraient un niveau nationales, et le commerce bâtit sur des services douteux renaitrait sous un fournisseur unique de plantes rares.

- Je souhaiterai faire pousser de l'Hautsirü Aspirabora*, cette merveille soulage, et soigne les afflictions des poumons. Un tel trésor, accessible sur cette île brumeuse serait un événement unique. J'ai une liste bien trop longue, d'autres plantes. Répondit elle, en songeant à l'exploit que ça representerait dans le domaine de la botanique et chez les médicomages. Si  @Nathanael E. Pierce pouvait en avoir à foison, cela changerait aussi bien des choses dans sa carrière.
- Ce qui est sur, c'est que ce jardin sera principalement tropicale. Donc je pensais à un système d'arrosage qui reproduirait le climat amazonien, un procédé hybride entre la magie, et des mécanismes ? Elle réflechit un instant à toutes ses questions, capable de formuler des premiers éléments de réponses.

- Eau douce avec des éléments minéraux particuliers. Le budget, ne vous en faite pas pour ça, j'ai les moyens de mes ambitions. Oui pour la culture en panier percé, et je réflechissais à un système de rizière inondée également, pour la culture de la Gyeonghwayeong** qui est une sorte de lotus de Corée.

Une potionniste dans cette aventure ne serait pas de trop. Si Amaranth pouvait rassembler les meilleurs de chaque domaine, une nouvelle institution prendrait vie. Un modèle unique de collaboration entre spécialistes, qui offrirait une alternative au système raciale et corrumpue mis en place.

- J'ai un projet Dilshad, un projet bien plus grand que ce jardin aquatique. Une vision qui se voit accéler par ses temps troublés. Mais sans ce scandale peut être que je n'aurais pas eu le courage de me lancer. Et je serais honorée de travailler à vos côtés. Merlin décide de notre destin, il en dit mot mais il place sur nos routes bien des épreuves et quelques fois, les bonnes personnes. Déclara t elle avec un sourire mystérieux. Dans sa quête de guérison et de rédemption personnelle, elle pouvait ouvrir la voix. Si on ne pouvait empêcher les abominations de ce genre de familles, on pouvait peut être proposer des soins, et des solutions à leurs victimes. Réparer ce qui est réparable, panser ce qui est blessé, et avancer quoi qu'il arrive.

Hautsirü Aspirabora & Gyeonghwaseong: