Une aventure ne vaut pas la peine d’être racontée s’il n’y a pas de dragons dedans Ft Amaranth

La Nouvelle-Zélande, surnommée « La Terre du long nuage blanc ». Telle était la destination d’Ayden en cette mi-mai. Lorsqu’il avait reçu la lettre d’Ambroise, son ami dragonologiste, il avait été dans un premier temps intrigué, la dernière fois qu’ils s’étaient vu, en France remontait à seulement quelques semaines… Puis, bien vite, en lisant les lignes finement écrites, c’est l’excitation de l’exploration qui s’empara du magizoologiste. Ambroise l’invitait à une petite escapade pour trouver un dragon, l’Opaloeil des Antipodes. Ayden avait toujours trouvé ces créatures fascinantes, sans pour autant se spécialiser dedans, mais il était toujours heureux d’accompagner l’ancien étudiant de Beauxbâtons dans ses explorations.

Outre l’idée de l’exploration, c’est la destination qui comblait de joie le trentenaire, car ce pays avait toujours attiré l’amoureux de découverte qu’il était. Composé de deux îles principales bien différentes l’une de l’autre, ce pays du Pacifique était un puits de découverte. Un paysage plus que varié entre montagnes, lacs, vallées et villes et une population riche en culture et en traditions.

Tel un enfant à Noël, il ne tenait plus en place depuis la lecture de la lettre, il avait préparé ses affaires à une vitesse folle, n’oubliant pas d’emporter quelques affaires chaudes, car les températures dépassaient rarement la quinzaine de degrés en cette période. Son programme était tout tracé, il avait décidé de rendre tôt le matin de leur rendez-vous dans la ville d’Auckland grâce à un Portoloin, puis de prendre le train jusqu’à Matamata, dans la région de Waikato, où Ambroise l’attendait. Il aurait pu s’y rendre directement grâce à la magie, il est vrai, mais le sorcier voulait profiter de ces quelques heures de train pour observer avec fascination le paysage inconnu qui défilerait devant ses yeux. Il avait déjà hâte que les quelques jours d’attente soient derrière lui.

Le jour J. Enfin. Ayden avait l’impression qu’un mois s’était écoulés, alors qu’en réalité, il avait attendu seulement trois jours. Il marchait, dans les rues d’Auckland en direction de la gare. La ville se réveillait doucement, quelques fêtards déambulaient dans les rues pour rentrer chez eux, d’autre, au contraire étaient apprêtés pour se rendre au travail. Il longea l’embarcadère où quelques ferrys attendaient les passagers pour les mener sur les îles non loin ou à Devenport, village situé en face de la ville. Puis finalement, la gare apparut devant ses yeux et il pressa l’allure, pressé d’acheter son billet, bien évidemment, il avait pensé à apporter de l’argent Moldu et plus précisément du dollar néo-zélandais.

« Prochain arrêt Matamata » La voix de la contrôleuse raisonna dans les hauts-parleurs, Ayden détacha son regard de la fenêtre pour récupérer ses affaires. Après ces 7h de trajet, il avait quand même hâte de se dégourdir les jambes. Les paysages, somptueux à observer étaient à jamais gravés dans sa mémoire. Il avait hâte d’explorer les vallées verdoyantes qu’il avait pu apercevoir derrière sa vitre, hâte de pouvoir partir à la rencontre de ces dragons magnifiques et hâte de passer un bon moment avec son ami. Ils étaient tous les deux passionnés ce qui rendait souvent leurs échanges intéressants.

L’air frais du milieu d’après-midi le fit légèrement frissonner, s’étant habitué à la chaleur de wagon, le choc thermique l’avait pris de court et il enfila rapidement son sweet à capuche noir avant d’hisser son sac à dos sur ses épaules et de suivre les indications laissées par Ambroise afin de trouver le logement qu’il occupait, non loin de la sortie de la ville.

Arrivant finalement devant la jolie petite maison, Ayden porta trois coups à la porte d’entrée et patienta tranquillement qu’on vienne lui ouvrir tout en regardant les quelques habitations autour de lui. Il avait déjà hâte d’explorer les vallées émeraude qu’il pouvait voir au loin. Le grincement de la porte qui s’ouvrait le détourna de son observation. Et le visage qui apparut dans l’encadrement de la porte le surpris, ce n’était pas Ambroise, mais sa douce et gentille cousine, Amaranth. « Ama ? » Demanda-t-il surpris. « Ambroise ne m’a pas dit que tu serais de la partie ! Quelle agréable surprise ! Tu es ravissante et tu as l’air en forme.» Il lui offrit un sourire sincère, cela faisait peut-être deux ans qu’il n’avait pas vu la jeune rousse et elle semblait devenir une jeune femme de plus en plus accomplie. De plus en plus en confiance. Et indéniablement, de plus en plus belle. « Ton cousin est un éternel cachottier ou une tête de linotte, s’il a oublié de te mentionner dans sa lettre.» Il rigola et croisa le regard de son ami à qui il jeta un coup d’œil taquin.

La réponse de la rousse ne surprit par Ayden, bien entendu qu’Ambroise avait oublié de le prévenir dans sa lettre. Et bien entendu que ça ne surprenait ni lui, ni sa jeune cousine. Le blond se leva finalement pour accueillir son ami qui semblait excité comme une puce à l’idée de voir cet Opalœil des Antipodes. Son enthousiasme fit sourire le magizoologiste, il avait tout simplement l’impression de se voir lui-même. Voilà ce que ça donnait lorsque deux passionnés se retrouvaient « Et ça t’étonne que je sois venu aussi rapidement ? Je n’aurais pas loupé une occasion de venir en Nouvelle-Zélande et de voir ce si magnifique dragon. Je t’écoute, dis-moi tout sur ce fameux Opaloeil. »

Ayden avait écouté avec attention les paroles d’Ambroise sur ce dragon, notant dans un coin de sa tête les informations importantes, toutes ces belles paroles avaient tout simplement attisées sa curiosité, il avait hâte d’arpenter les plaines verdoyantes pour découvrir l’animal, source de convoitise. La soirée, c’était écoulé rapidement, ils avaient préparé à manger, bût quelques verres de vin australien dont le goût était divin et surtout, ils avaient bien rigolé. Notamment à cause – ou grâce à Ambroise qui s’évertuait à faire diverses imitations de créatures magiques, certaines plus réussit que d’autres. L’alcool n’aidant pas à effectuer des imitations réussit, sa dernière fût catastrophique, le brun n’avait jamais vu un niffleur aussi mal immité, mais l’hilarité de la scène suffisait à pardonner ce faux pas, quant à sa chute, elle acheva le Suédois, qui avait mal aux abdos à force de rigoler. S’essuyant les yeux, il aida son ami à se relever comme il le pouvait puis il abandonna les deux convives, la fatigue et l’alcool ayant raison de lui. Ayden étouffa un bâillement et attrapa son verre de vin qu’il termina rapidement « Je pense qu’on devrait faire autant… Une belle journée nous attend demain. Je vais aller me doucher et m’enrouler dans mes draps. » Il se pencha et déposa un baiser sur la joue d’Amaranth « Ne veille pas trop tard. Passe une bonne nuit. »

Le brun avait abandonné l’idée de dormir dans la chambre d’Ambroise, les ronflements étaient trop puissants, c’est pourquoi, une fois sorti de la douche, il avait enfilé un simple short et c’était allongé dans le canapé plus que confortable, une couverture remontée jusqu’à ses épaules et ne mit pas longtemps à sombrer dans les bras de Morphée. S’il avait espéré passer une bonne nuit, ce n'était pas du tout le cas, son début de sommeil fut agité de divers cauchemars, de scène de son passé qui revenaient le hanter pour une raison obscure. Des flashes de la mort de son ami ou de sa fuite. Des flashes qui le réveillèrent en sursaut et en sueur. Haletant, il regarda autour de lui, paniqué et son cerveau mit quelques secondes à se reconnecter à la réalité. Il était en sécurité, à l’autre bout du monde, dans la cabane qu’il occupait avec Ambroise et Amaranth pour la petite expédition qui les attendait le lendemain.

Se passant une main sur le visage, il se leva du canapé, la fatigue l’avait tout bonnement quittée, il ne souhaitait plus se rendormir, pas si c’était pour se faire assaillir de cauchemars. Avisant le paquet de cigarette d’Ambroise sur la table, Ayden décida d’en attraper une et de la glisser entre ses lèvres, il était rare qu’il fume, les fois où il a rempli ses poumons de fumée toxique se comptaient sur les doigts d’une main. Mais ce soir, il ne pourrait pas se détendre sans ça, il le savait. Ce n’était pas la solution idéale, mais c’était la seule qu’il avait, surtout que son esprit était encore parasité par l’alcool. Se postant devant la fenêtre de la cuisine qu’il ouvrit, il alluma la cigarette tout en observant la nature silencieuse dehors, les yeux dans le vague.

La lumière qui s’alluma soudainement le fit sursauter, comme un enfant pris en flagrant délit d’une bêtise commise. Il se retourna, ses yeux azur reflétant encore le cauchemar de ses songes. La silhouette de la rousse apparut devant ses yeux, surpris et presque gêné, il posa la cigarette sur le bord de la fenêtre « Ama ? Je t’ai réveillé ? Je suis désolé » Il posa la cigarette encore fumante sur le bord de la fenêtre et s’appuyant contre le plan de travail, les bras croisés sur son torse-nu « Tu n’arrives pas à dormir ? » Il n’allait pas échapper à l’inquiétude de son amie, il le savait, mais il ne pouvait faire machine arrière. Il savait qu’elle allait s’inquiéter, lui qui ne fumait jamais et qui avait le regard toujours pétillant, il offrait une image bien différente en ce moment-même. .

Les yeux d’Ayden se posèrent sur la silhouette de son amie, vêtue tout simplement d’un t-shirt beaucoup trop grand. Un t-shirt d’Ambroise. Le vêtement qui couvrait une bonne partie de son corps laissait tout de même à nue ses jambes finement dessinées. Elle était indéniablement attirante, elle l’avait toujours été, mais ce soir-là, dans cette tenue, elle l’était encore plus à ses yeux. Il se fit finalement violence pour éloigner ces pensées, il ne pouvait pas penser de la sorte. Pas avec Amaranth. Pas avec la cousine de son ami. Il se contenta de reprendre la cigarette qu’il avait posée sur le rebord de la fenêtre tandis que la rousse amorçait un mouvement vers lui, mélangeant ses doigts aux siens pour lui piquer le cylindre de tabac et le caler entre ses lèvres.

Le sourire chaleureux qu’elle gardait sur ses lèvres lui mettait du baume au cœur, lui apportait un éclair de lumière après la sombre tempête de ses rêves. « Une sensation étrange ? J’espère que ce n’est pas moi. Avec mes cauchemars…» Il marqua une pause et pencha la tête sur le côté « Je ne sais pas pourquoi ils sont venus me torturer cette nuit, dans un endroit aussi magnifique… J’aurais préféré que ce soient les ronflements d’Ambroise qui me réveille… Désolé, si c’est cela qui t’a tiré de tes songes…» La jeune botaniste prit de nouveau la parole, lui demandant ce qu’elle pouvait faire pour l’aider. L’attention toucha le brun, il savait qu’elle ne voulait pas s’immiscer dans ses secrets et il la remerciait pour ça. Il ne voulait pas lui mentir et ne pouvait pas lui dire la vérité non plus. Le magizoologique n’avait définitivement pas la tête à gérer ce genre de dilemmes.

Ses yeux azur se posèrent sur la bouteille de vin à moitié remplie sur la table, ce n’était pas une bonne idée de s’embrumer l’esprit, c’était certain, mais au diable les doutes, il avait besoin d’aide pour éloigner l’obscurité de ses songes. Et de penser à autre chose. Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres, Ayden posa de nouveau son regard sur Amaranth et il lui proposa, d’un ton tout à fait espiègle en attrapant la bouteille « Et bien, je te propose de terminer cette bonne bouteille de vin. Ce serait un crime de ne pas la finir, non ? Qu’est-ce que tu en penses ? » Il se faufila derrière la rousse, la frôlant au passage, d’un peu trop près, pour aller chercher deux verres à pied et les déposer sur la petite table devant le canapé. « J’ai vu qu’il y avait un jeu d’échec dans le meuble télé. Ça te dit une partie ? » Demanda-t-il en attrapant le dit-jeu avant de s’asseoir sur le canapé confortable et de remplir les deux verres du liquide alcoolisé. « Tiens, la couverture si jamais tu as froid » Dit-il en lui tendant le tissu qui le recouvrait quelques minutes plus tôt. Il leva son verre et regardant son ami « Et bien, à cette nuit qui s’annonce courte… Mais amusante… » Il lui adressa un clin d’œil et but une gorgée de vin.