Twice Dead

@Noma Karma & @Síle A. ó Gallchobhair

Twice Dead

Hormis le fait que @Freya Korrigan était déjà plus que pompette – et ce, depuis fort longtemps, si l’on te demandait ton avis, bien que ce ne fut pas le cas! – et que @Luke Korrigan n’avait effectivement pas oublié de lui tomber dessus – merci, Ange, d’avoir fait au mieux pour vous extraire à l’oncle protecteur malgré ta non présence à la soirée et que tu oublierais sans doute aucun avant longtemps de lui signifie que la bleue et bronze et toi lui deviez une fière chandelle! – ce bal de Samhain n’en restait pas moins une belle soirée. Et ce, malgré les a priori que tu avais pu t’en faire à la base, ta longue hésitation à accepter à t’y rendre et le fait qu’en quittant ton appartement du Chemin de Traverse, tu t’étais rendue au Ministère à reculant, enviant quelque peu ton meilleur ami d’avoir la chance de passer sa soirée à Kilkenny.
Car oui, si tu avais toujours été déterminée à accompagner Freya depuis que tu avais reçu son invitation, il n’empêche que tu n’en avais pas moins toujours une certaine réticence à tout ce qui pouvait toucher de façon si direct et si proche le Ministère et sa politique! Et même si ton avis sur la question n’avait pas changé – les hautes sphères ministérielles n’avaient-elles pas organisées le bal au sein de l’institution politique dans le seul but de pouvoir vous endormir plus facilement? -, ça ne changeait rien au fait que la soirée n’en avait pas moins été plus qu’agréable. "Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis!", comme on dirait dans ta famille.

La soirée aurait pu continuer à être sympathique comme ça encore longtemps, si un morceau de parchemin ne s’était pas subtilement glissé jusqu’à toi. Pas assez saoul pour l’ignorer, malgré le fait que tu avais bien lorgné sur les cocktails même si, par rapport à d’habitude, tu avais su rester sage, tu l’attrapas. Bien que tu ne reconnusses pas l’écriture, la note t’était effectivement adressée. Qu’elle te demande de te rendre au deuxième niveau du Ministère tu fis froncer les sourcils.
Agent Karma, telle était la signature qui clôturait cette note étrange. Le nom pouvait te dire quelque chose. Tout comme il ne pouvait rien te dire du tout. Dans tous les cas, si tu l’avais déjà entendu quelque part, tu n’arrivais à mettre un visage sur le nom, si à te souvenir où tu avais déjà pu croiser l’homme. A Ste-Mangouste, peut-être?
Ce n’était pas anodin de croiser un Auror, un brigadier de la BPM ou un tout autre employé du Ministère de la Magie entre les murs de l’institution de santé, mais ce n’était jamais bon signe, lorsque c’était le cas. Bien souvent, c’était pour une enquête en cours et s’ils ne venaient pas interroger les victimes hospitalisées, c’étaient à tes collègues mécomage-légistes qu’incombaient la difficile tâche de leur exposer comme la victime était morte et, si c’était encore possible, depuis combien de temps. Qu’un agent te demande donc expressément de venir le retrouver ne présageait rien de bon…

T’excusant auprès de ta cavalière à qui tu expliques que tu as une urgence professionnelle au sein du Ministère que tu ne peux pas te permettre d’ignorer – bien qu’elle tombe mal, tu en as bien conscience –, tout en lui promettant d’essayer de revenir vite, tu t’assures tout de même qu’elle est entre de bonnes mains, si tu devais en venir à t’éterniser auprès du dénommé Karma. Car si tu présentais que l’homme risquait de mal prendre que tu lui poses un lapin, surtout si, en plus, il venait à apprendre que tu avais bien reçu sa note, tu risquais de ne jamais te pardonner s’il arrivait quoi que ce soit à ton amie si tu n’arrivais pas à être de retour avant son départ et s’il lui arrivait quoi que ce soit entre maintenant et les premières lueurs du jour.
Et c’est comme ça que le petit nain aux cheveux violets et vêtu de noir que tu es quitta l’Atrium en trottinant pour prendre la direction des ascenseurs. Munie de ce qu’il te restait de ton dernier verre de cocktail et de la note de l’agent, tu presses sur le bouton devant te mener au deuxième étage. Lorsque les portes se rouvrent finalement, tu te remets à trottiner au milieu des bureaux pour la grande majorité vide. “Floyd, bonsoir!” Que tu salues joyeusement l’un des rares courageux encore de service.
Tu connaissais quelque peu l’homme pour avoir déjà eu l’occasion de le croiser une ou deux fois, à l’occasion. Ce dernier t’offre un sourire benêt. Tu as presque envie de lui signifier qu’il a de la bave qui lui coule sous le menton à force de te dévorer des yeux comme ça – et que, accessoirement, ça te met mal à l’aise –, mais tu n’étais pas là pour ça. “Je cherche l’agent Karma. Est-ce que vous savez où je peux le trouver?” Que tu lui demandes, sérieuse, gardant tout de même ton franc sourire.
Si Floyd semble clairement déçu que tu ne restes pas un peu faire un brin de causette plus longtemps avec lui, il t’indique tout de même un bureau, un peu plus loin, où un homme a le nez dans un dossier. “Je vous remercie. Et bon courage pour la fin de votre garde!” Que tu lui lances en t’éloignant.
Tu vas donc te planter devant le bureau de l’homme à la note. “Agent Karma!? ó Gallchobhair: vous m’avez demandé de venir!” Que tu t’annonces, ne tournant pas autour du pot.

@Noma Karma & @Síle A. ó Gallchobhair

Twice Dead

Tu hoches sombrement la tête aux excuses de l'agent pour t'avoir ainsi extirpé à la soirée. Tu aurais clairement préféré y rester pour profiter de tes potes jusqu'au bout plutôt que d'avoir à passer une partie de la fin de soirée en tête à tête avec un employé de la police sorcière. Si tu n'avais pas une certaine méfiance plus ou moins affichée contre le Ministère de la Magie de manière générale depuis Dunn et sa politique qui t'avait plus d'une fois bondir, ça ne t'aurait peut-être pas autant dérangé. Mais tes opinions étant ce qu'elles étaient - d'aucun te dirait sans doute aucun qu'elles peuvent passer pour être anarchistes -, tu espérais sincèrement que l'hawaïen serait effectivement bref et direct quant à ta présence ici!  

Sans fanfaronnade aucune - chose qui t'arrive assez rarement pour qu'on le relève -, preuve que, malgré une immaturité certaine que l'on pouvait bien souvent te reproché, tu avais bien compris la gravité de la situation bien avant que l'on t'expose les faits, tu ne te fais pas prier pour attraper le mince dossier que l'agent Karma fait glissé devant toi. Sur la couverture, les deux baguettes s'entrecroisant typiques de l'emblème de l'Hôpital Ste-Mangouste. Le nom du patient te saute tout autant aux yeux. John Doe. Tu te souvenais parfaitement de cet homme. Pas d'identité précise, pas d'âge exact, pas plus que de famille connue.
Dans tous les cas, lorsqu'il t'avait été apporté à la morgue, dans le courant du mois, aucune famille ne s'était présentée à toi pour veiller un moment le corps ou pour apporter des vêtements spécifiques à lui enfiler pour son dernier voyage. Tes collègues du service de médicomagie-légiste t'avaient donné comme seule information qu'il était mort d'une attaque de loup-garou. Sauf qu'en faisant la toilette mortuaire, force avait été de constater que rien de confirmait l'hypothèse d'une telle mort: même en ayant été recousue manuellement ou via des sorts, les traces de griffures ou de morsures liées à une attaque de lycanthrope survenue si proche avant la mort auraient encore été clairement visibles. Déjà que les marques d'ouvertures d'un corps pour une autopsie, aussi professionnelles et propres soient-elles, pouvaient être encore bien visibles, au vu de la force que pouvaient mettre les loups-garous dans leurs attaques, qu'il n'y ai aucunes traces d'aucune sorte te semblait plus qu'improbable. Et si le dossier médical que tu avais sous les yeux abondait dans le sens de la version donnée par tes collègues légistes, ça ne t'avait pas empêché d'aller toquer dans le service de ces derniers pour leur faire part de tes doutes quand à la cause de la mort, tu avais clairement senti un certain malaise. Pas que tu puisses prétendre remettre en cause leur façon de mener à bien leur travail - tu apprécierais moyennement qu'on vienne le faire pour toi -, mais quand même: une attaque lycanne sans trace allant dans ce sens, ça n'avait tout bonnement aucun sens...!

Si tu pouvais être une grande gueule, on t'avait assez rapidement fait comprendre d'arrêter de poser des questions qui n'avaient pas lieu d'être et de te concentrer sur la toilette mortuaire plutôt que de vouloir remettre en cause le travail de l'employé qui s'était chargé de l'autopsie de ce pauvre Doe. Comprenez par là, Gallchobhair, que pouvoir déclarer une autre cause de décès n'est pas de notre ressort! La soi-disant attaque devait donc servir à couvrir la véritable cause de la mort, très certainement orchestrée par les hautes sphères ministérielles. Hautes sphères ministérielles qui, comme bien souvent, préféraient jouer la politique de l'autruche plutôt que de faire réellement son travail. Et comme Doe n'avait pas de famille pour réclamer son corps, les fameuses sphères pouvaient donc en faire ce qu'elles voulaient, quitte à faire pression sur les employés du médical pour qu'elles jouent le jeu. Si tu avais certes assez rapidement lâché l'affaire, comprenant relativement bien que ta curiosité était considérée comme déplacée, même si l'ancienne Gryffondor que tu étais avait eu énormément de mal à laisser ton défunt patient s'en aller comme ça, sur un mensonge et une injustice.
     
“Certes, M. Doe ne présentait aucuns signes d'une attaque de loup-garou... Que tu réponds sobrement, ton sourire ayant quitté ton visage, celui-ci s'étant quelque peu fermé, tout en refermant le dossier.
Tu reposes la fine fourre sur le plateau de bois pour relever la tête vers l'agent, en face de toi. “Quand à mon collègue, il n'aurait probablement pas rendu un rapport aussi creux s'il n'avait pas la pression de certains chiens du Ministère voulant caché certaines choses. Donc plutôt que de vouloir des informations concernant mon collègue, allez plutôt cherchez les infos auprès des fruits pourris avec lesquels vous travaillez!” Que tu réponds, le plus sérieusement du monde, sans sourciller ni baisser le regard face aux yeux scrutateurs de l'agent.
Yeux scrutateurs qui attendaient probablement - pour ne pas dire très clairement - d'autres informations et un peu plus de coopération de ta part. Tu te doutais bien que ton dit manque de coopération risquait de déraper ce qui devait être un banal échange d'informations et que Karma pouvait te faire sonner les cloches (voir pire) pour ce qui pouvait passer pour de l'impertinence, mais tu te refusais à divulguer plus d'informations que nécessaires sur ton confrère légiste - même en confirmant que quelque chose d'aussi banale que la reconnaissance de son écriture - à un agent ministériel. Surtout s'il avait reçu une pression de la part d'éventuels supérieurs du dit agent pour trafiquer son rapport: par principe, même si toute cette histoire te dépassait, tu te refusais à mettre plus en porte à faux l'un de tes collègues!