Cutting people out of your life is easy, keeping them in is hard

CUTTING PEOPLE OUT OF YOUR LIFE IS EASY, KEEPING THEM IN IS HARD

Ft @Nathanael E. Pierce & @Zoey Woods
21 Novembre
Demeure des Pierces

La conversation prenait une tournure que l'écarlate n'avait pas anticipé. Etait-ce habituel pour les lycans d'avoir la langue aussi pendue. Elle vint maudire la facilité de Zoey a faire état de ses sensations et sentiments.

La simple réflexion sur sa nervosité, vint lui faire grincer des dents. Le regard étonné de Nathan qui se glissa jusqu'à elle, lui tordit les boyaux. Elle s'efforcait de ne jamais paraître sous ce jour. De cette manière. Il ne l'avait jamais vu sous les traits de ce qu'elle était pour les loups, une créature menaçante. Un prédateur qui rendait tous ses cabots plus ou moins nerveux. Merlin, qu'elle n'aimait pas ça. Elle jeta un regard incendiaire à Miss Woods.

- Je n'ai pas eu le temps de te prévenir Chéri, commença t elle d'une voix plus frileuse qu'elle ne l'aurait voulu. Cela a été.. plus éprouvant que prévu.

Les conséquences commençaient déjà à se sentir. Sa main tremblaient de plus en plus, et elle se sentait prise au piège par tout ce qu'elle taisait. Alors qu'elle pensait que ça ne pouvait pas être pire, Zoey parla des fameux carnets.

Amaranth manqua de renverser le contenu de sa tasse, avant de se reprendre et de s'appuyer sur la table du salon. Elle sentit sa voix s'échouait dans sa gorge à la phrase presque acide de son compagnon. Il allait le prendre comme un manque de confiance, alors qu'elle était juste incapable de parler de ça. Cela signifiait avouer ce qui se cachait à Bamburgh et revivre cette nuit de cauchemar.

- Non.. Nous ne travaillons pas.. j'ai demandé si par hasard, elle avait des informa..

Elle observa Nathan se rendre dans la cuisine, et préfèra tourner le dos à la louve pour reprendre son souffle. Ses doigts ne cessaient de s'agiter, et il lui fallut toute son énergie pour faire taire cette angoisse qui mençait de s'emparer d'elle. Elle sentait Morri, émergeait lentement de sa conscience, voilà des semaines qu'elle ne l'avait pas fais. Tantôt comblée par le bonheur par procuration que vivait l'écarlate, tantôt endormie par ses mixures. Amaranth gardait depuis trop longtemps cette épée de Damoclès au dessus de sa tête, et cette obsession pour les carnets, qui commençait à lui prendre ses nuits. L'inévitable allait se produire.

-Cù a tha a 'bruidhinn cus* jura t elle à l'intention de Zoey, sans vraiment avoir la délicatesse de lui expliquer ce qu'elle avait fait.

Les vertiges ne tarderaient pas. Elle entendit la conversation se réorientée sur sa misérable cousine. Amaranth n'aurait jamais du la recevoir. Elle avait ouverte cette boite de Pandore. Elle qui était habituée au silence de Glenn, elle se retrouvait à avoir des conversations à propos de choses.. qui ne devraient même pas être évoquées. Le souvenirs de l'Hocruxe bien vivant qu'elle avait rencontré, et qui avait failli la noyée sous une pluie de sang lui donna une nausée, elle ne prit pas la peine de s'excuser, et fouilla le salon pour se réfugier dans le jardin. La température frolant les négatives, et la proximité de la nature lui permettant de reprendre un peu ses esprits.

*Dog who talk too much

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Cutting people out of your life is easy,

keeping them in is hard

Pierce’ House – London
21th November - early evening

ft. @Nathanael E. Pierce et @Amaranth Mapleleaf

Je lève mon nez, interloquée par la question du médicomage. On l’a déjà trouvé le carnet puisqu’il est chez moi, non ? Ce n’était pas ça la bonne nouvelle de ma rencontre avec la rouquine l’autre nuit ? Elle était venue en quête d’un carnet qui était en ma possession. Mes yeux passent de l’homme à la femme alors que je fronce légèrement les sourcils. L’échange de regard ne colle pas à ce que j’ai pu apercevoir plus tôt. Celui qu’elle me lance confirme qu’un malaise s’est installé suite à cet échange. J’apprécie cependant moyennement d’être la cible de son énervement ! Je ne suis pas légilimens, je ne peux pas savoir ce que les gens se disent ou non et on pourrait tout de même penser qu’un sujet aussi important soit partagé dans un couple surtout quand on vient à aller fouiner un manoir terrifiant alors que le soleil n’est pas encore levé !

Je serre les dents, sentant la louve prête à montrer les crocs. Je ferme les yeux un court instant, inspire doucement et resserre mon emprise sur la créature qui m’habite. Pas ce soir, pas maintenant. Il faut que je me montre plus forte, que je domine mon autre. Ce qui devient compliqué avec la tournure que prend la conversation. Je sens l’agitation qui gagne l’héritière Mapleleaf et en suis tout de suite impactée. Mes entrailles s’agitent, mes muscles se crispent et ma respiration s’accélère. Je manque de bondir sur mes pieds alors qu’elle bouge. J’écoute à peine l’échange mais n’échappe pas à la phrase cassante qui m’est adressée ! J’ouvre aussitôt les paupières et pose un regard froid sur l’écarlate. Si je ne comprends pas tous les mots qu’elle me crache, j’en comprends l’idée. Mon instinct animal me hurle de lui sauter à la gorge, de lui faire regretter ses mots, cependant ma raison l’emporte encore. Pour le moment.

Je me mords la langue, ronge mon frein et enfile le masque qui me caractérise aux yeux des inconnus lorsqu’ils passent la porte de l’Ensorceleur. Cet apparent contrôle, cette façade derrière laquelle je me suis cachée si longtemps… J’ai de nouveau besoin de cette armure pour ne pas céder. Un coup de sang a été possible avec Ellie, ni l’une ni l’autre ne craignions quoi que ce soit, on se serait bouffé le nez puis on aurait guéri de nos blessures chacune dans notre coin… @Emrys Woods, lui, n’a pas été la cible de ma colère, juste l’émissaire… Mais là, face à ce que je ne comprends toujours pas mais qui m’hérisse le poil, c’est bien trop risqué. Une équation avec beaucoup trop d’inconnues. Alors, loin du soutien que m’apporte mon écossais, je remets en place toutes les barrières que j’ai pourtant abattues depuis quelques semaines. Je suis Amaranth des yeux alors qu’elle quitte la pièce. Mon visage est fermé, mes prunelles fixes, de glace. Je me lève de mon siège et avance en direction de la cuisine, avec des gestes contrôlés.

« Je suis désolée. J’ai visiblement parlé de choses dont il ne fallait pas et là non plus ce n’était pas mon intention. »

J’ai évidemment des paroles moins sympathiques en tête, poussées par l’ego froissé que j’étouffe. Inutile de jeter de l’huile sur le feu surtout qu’il semblerait que je l’ai allumé sans le savoir. Je m’accroche aux paroles de Nathanael. Nous avons tous nos priorités. Ma main droite se reporte sur l’anneau que je fais lentement tourner autour de mon doigt avant de croiser les bras sur ma poitrine. La mienne m’attend dans nos appartements et m’apporterait le réconfort qui me manque cruellement à l’heure actuelle, cependant j’ai besoin d’avancer sur cette ombre au tableau.

« Je comprends parfaitement vos priorités. Et je ne m’attends pas à ce que vous vous occupiez d’Ellie. »

Personne ne devrait avoir à la faire. Pas à nos âges. Surtout pas pour la réconforter à cause de ses propres choix ! La Meute l’a-t-elle donc couvée à ce point ? On ne lui a donc pas appris que chaque acte a une conséquence ? Y compris sur les autres ? Eole ayant réintégré la Meute, ça fait une personne de moins d’impactée.

« Je me sens redevable envers sa famille, envers son frère. C’est ce qui m’empêche de lâcher complètement l’affaire. »

Et ce qui me pousse à emmerder des gens en pleine nuit. Ah, Glenn serait ravi ! Je le vois déjà lever les yeux au ciel et l’entend vaguement grogner face à mes plaintes, à mes critiques, lui qui se laisse rarement aller.

« Dans la dernière lettre que j’ai eu... Je suis vraiment inquiète, Nathanael. Son discours… Elle parle de combat, pour les nôtres. J’ai l’impression qu’elle prend un très mauvais chemin, loin des repères de la Meute. Donc, si jamais elle se manifeste, pourriez-vous simplement me prévenir ? On a déjà assez sur le dos avec cette journaliste et… les sorciers qu’elle cherche... Si je pouvais éviter Ellie se prenant pour le messie aux crocs pointus… »

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@Zoey Woods & @Amaranth Mapleleaf & Nathanael E. Pierce

«You don’t lose friends because real friends can never be lost. You lose people masquerading as friends, and you’re better for it. »
Mandy Hale

Nathanael n'était pas le plus observateur de tous, mais suffisamment pour noter le jeu des regards et, surtout, des silences qui voulaient tout dire. Il avait vécu dans ces silences pendant trop longtemps, pour en ignorer la nature. Il savait que certains vérités n'étaient pas bonnes à dire, mais pour lui cette phrase symbolisait l'excuse qui se cachait derrière un manque de confiance. Il était trop fatigué pour creuser. Trop fatigué pour enquêter et gratter la surface.
Il comprenait que certains sujets étaient sensibles, mais cela l'agaçait d'apprendre certaines vérités, certains morceaux d'informations de la bouche d'une autre personne que la principale concernée. L'impression d'être le dernier au courant, ce n'était pas une impression agréable, mais tout ce qu'il pouvait faire c'était de l'enfoncer au plus profond de lui, pour le moment. Se dirigeant vers la cuisine, à quelques pas d'ici, il sentit l'écarlate quitter la pièce en devinant que cela devait être un moment intense pour elle, et probablement pour Morrighan aussi.
Le Pierce avait appris à lui laisser de l'espace dans ces moments-là Aussi, quand Zoey s'approcha pour s'excuser d'en avoir trop dit, ce fut sur un ton neutre que le médicomage commenta :

« Non, non, ne vous inquiétez pas. Le sujet serait venu sur la table, d'une façon ou d'une autre. »

Il aurait simplement aimé que cela se fasse plus tôt, et dans un moment plus privé, mais il ne pouvait pas toujours choisir ou contrôler ce genre de chose. Maintenant une question demeurait : devrait-il rebondir sur le sujet, une fois son invitée partie, ou devrait-il attendre que l'écarlate ne vienne à lui ? Le ferait-elle par choix, ou par obligation maintenant que le sujet des carnets avait été lancé ? Hum, il verrait bien une fois qu'il serait rendu là.
Vidant le reste de sa tasse dans l'évier, Nathan se permit alors d'ajouter :

« Nous avons chacun nos petits secrets, non ? »

Alors qu'il passait sa tasse sous l'eau, décidant finalement qu'il ne reprendrait pas du thé, il écouta d'une oreille son invitée expliquer ce qui la liait à la famille de Ellie et, surtout, pourquoi elle ne pouvait pas lâcher l'affaire aussi aisément que lui. Hochant la tête, confirmant qu'il avait compris, il ne put que commenter :

« Je comprends, oui. La loyauté est une force puissante. »

Sa loyauté à lui allait à sa fratrie et la femme partie de réfugier dans une autre pièce. C'était tout ce dont il avait besoin, et il ne s'en excuserait jamais. Il était, en revanche, curieux des informations données sur la Yard, juste après. Depuis quand avait-il dévié à ce point ? Avait-elle été bercée trop près du mûr, ou était-ce le départ de sa famille qui l'avait fait sombrer dans la bêtise profonde ?

« De combat ? Elle s'aventure sur une pente très glissante....»

Malgré son avis il écouta jusqu'au bout, acceptant la demande de la demoiselle de lui donner des nouvelles de la Yard, si jamais celle-ci sortait de son silence radio, à nouveau. Il n'était pas naïf au point de penser qu'une telle chose pourrait arriver, mais il pouvait au moins transmettre un message. Cela ne lui coûterait pas grand chose, après tout.

« De vous à moi, après notre dernier échange je doute qu'elle reprenne contact à nous. Mais, si par hasard elle le fait, je m'assurerai de vous le faire savoir. »

Retenant un soupir de lassitude, se demandant s'il allait encore une fois devoir ramasser les pots cassés, Nathanael sentit sa mâchoire se fermer à l'idée du combat que Ellie semblait vouloir mener. Pourquoi ? Et surtout pourquoi maintenant ? Se sentait-elle le besoin de se réinventer, maintenant qu'elle n'avait plus sa famille pour la couver et la protéger ? Était-ce sa façon de clamer haut et fort son existence ? Passant une main dans sa nuque raide, le médicomage pivota pour aller sortir trois verres d'un placard, avant de chercher une bouteille dans un autre.

« A t-elle l'intention de changer le monde, de changer les mœurs par sa seule petite volonté ? Si c'est le cas, je ne sais pas si je dois l'admirer ou la prendre en pitié, pour être aussi naïve. Quoi qu'il en soit, je sais ce qu'il nous faut, pour chasser ces sombres nuages. »

Joignant le geste à la parole, Nathan sortit une bouteille de lambay, un whisky irlandais de vingt ans d'âge, qui était exactement ce dont il pensait avoir besoin. En espérant que ce sentiment serait partagé par les deux demoiselles. Remplissant les trois verres, Nathan lutta contre l'envie d'aller voir Amaranth mais, se rappelant à quel point elle avait besoin de souffler, il se dirigea vers le salon et posa le verre sur la table, du côté de la direction prise par l'écarlate, avant de faire volte-face, vers la cuisine.

« Laissons-lui le temps. Elle reviendra quand ça ira mieux, d'ici quelques instants. »

Et, si elle ne donnait pas signe de vie d'ici peu, il irait prendre la température, pour voir si cette sortie de scène était définitive ou non. En attendant il laissa son regard se perdre dans le liquide ambré dansant dans son verre, se demandant si c'était à cause de ce genre de stress constant que son père avait commencé à boire. Allait-il devenir comme lui, à force ?

NE

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21 Novembre
Demeure des Pierces

La sorcière se mit à compter pour reprendre son souffle. Et maudit intérieurement son caractère secret et taciturne qui la poussait à taire constamment ses angoisses et ses traumas. Nathan n'avait pas besoin d'une femme ainsi. Il avait assez à gérer, avec son travail, sa famille ou encore ses amis. Amaranth essuya une larme, elle eut envie de disparaitre et de ne plus revenir. De s'enfermer dans le silence de son domaine et de ses plantes. Dans la pénombre, elle se revoyait se confier à ses compagnes de fibres et de feuilles. Sans jugement, sans déception.. Il était parfois plus simple d'être seule.. changer, abandonner son schéma névrosé était sans doute sa plus grande épreuve. Elle songea également à cette louve, qui n'avait rien fais pour subir son courroux. Elle semblait bien plus entière et honnête qu'Amaranth ne le serait jamais. Et ce n'est pas juste, qu'elle subisse ses humeurs. Elle ravala son épuisement, et sa rancoeur. Essuyant son visage, elle concéda à la rejoindre dans la pièce où les deux semblaient noyer la situation dans une liqueur des plus délicieuses.

Elle tenta un sourire triste envers son amoureux, le rejoignant avec douceur, et s'excusant dans un baiser doux et discret

L'écarlate bien que fidèle à son tempérament plus ou moins volcanique, savait reconnaitre ses écarts, et elle présenta ses excuses à Miss Woods, espérant apaiser l'aigreur de ses entrailles qu'elle sentait agité.

- Pardonnez moi, mes mots.. Vous ne pouviez pas deviner. Je n'ai malheureusement pas trouver le temps et la force, d'évocuer certaines choses avec Nathan.. J'ai l'impression d'être constamment prise dans.. une tempête sans retrouver mon souffle, expliqua t elle avec une certaine maladresse, bien que sincère.

Elle s'appuya contre le mur, récupérant le verre servit par son compagnon quelques minutes plus tôt.
- Merci d'être venue ce soir.. Zoey. C'était étrange de prononcer son prénom.. Si le cas d'Ellie est enigmatique est décevant, peut être qu'une nouvelle amitié naitra de cette échange. Elle leva son verre en direction de la gracieuse sorcière, pour lui reconnaitre ce courage dont elle manquait cruellement. A vous, Miss Woods.

Doucement, elle plongea ses lèvres dans le whisky en savourant une première gorgée. Elle avait évité ses dernières jours la boisson, et ne l'appréciait que d'avantage. Une pause, des vacances, un voyage.. Voilà ce dont elle revait.

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ft. @Nathanael E. Pierce et @Amaranth Mapleleaf

Je réponds d’un sourire reconnaissant quand il dit qu’il me tiendra informée. C’est peu de chose et pourtant ça me soulage déjà beaucoup, que mon inquiétude soit entendue, acceptée, que je n’y fasse plus front seule. Je sais que je ne le suis pas, seule, mais je n’ai pas envie d’imposer ce problème supplémentaire à mon compagnon. Surtout pas quelque chose d’aussi insensé. Pas quand nous sommes censés nous concentrer sur quelque chose de bien plus joyeux comme un mariage. Je veux pouvoir m’y pencher, penser à un avenir plus agréable, plus lumineux malgré les ténèbres menaçantes qui nous entoure et qui resserrent leur étreinte, sauf que je n’y arrive pas, pas tant que les emmerdes s’agitent sous mon nez. C’est le serpent qui se mord la queue. Ou la louve.

« Elle n’en dit pas plus sur ce combat, elle persiste à faire tant de mystères. Mais des rumeurs circulent au Marché, ça gronde contre le système en place… Possible qu’elle veuille y prendre part. »

Ce qui est d’autant plus alarmant. Imaginer Ellie se mêlant à cette révolte en marche… Il y a tout de même des façons plus saines de palier à l’absence des siens ! Qui n’impliquent pas de mettre sa propre vie en danger ! J’ai la nausée rien que d’imaginer la médicomage se rallier à des fanatiques. Quand il me fait part de ses doutes quant au fait que la Yard revienne vers nous, je fronce le nez. Je suis partagée, pour ma part. Je l’imagine mal rester seule et jusqu’à preuve du contraire nous sommes ses plus proches amis. Ce serait stupide de nous ignorer. Oh, wait… Mais d’un autre côté, elle ne brille pas par ses réflexions dernièrement.

« Ellie n’est pas habituée à être seule… J’ai peur que ça lui fasse prendre les pires décisions qui soient. Il n’y a plus qu’à espérer qu’elle se fasse de nouveaux amis plus raisonnables. »

Je pense évidemment à @Aram Romanez, chez qui elle s’est vraisemblablement réfugiée. Cela me rassure, j’ai une confiance aveugle en celui qui m’a sauvé la vie et je sais qu’avec lui Ellie est entre de bonnes mains. Mais cela m’énerve, également. J’ignore dans quelle saloperie elle est en train de se fourrer et je n’ai pas envie que cela éclabousse les tziganes.

La proposition de Pierce est tentante mais j’hésite à boire autre chose que du thé. Savourer ce liquide ambré, me laisser gagner par ses parfums… Et prendre le risque de perdre toute inhibition sur mes réactions, sur l’animal qui sommeille en moi. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Je me saisis du verre offert mais ne le porte pas à ma bouche, toujours hésitante. Le retour de l’héritière termine de me convaincre, surtout ses excuses. Je cligne des yeux, surprise par ce changement d’humeur mais surtout impressionnée par ses paroles que mon ego m’aurait empêché d’avoir ! J’incline la tête en signe de remerciement et sens mon corps se détendre déjà légèrement face à cette absence d’agressivité.

« Je comprends. Et croiser la tempête Ellie n’est pas ce qu’il y a de plus relaxant. »

J’ai encore en tête ma perte de sang-froid et le verre et la tasse brisés qui ont résulté de la dernière fois où je l’ai vue. Si je suis soulagée de la distance que certaines employées reprennent d’avec moi, j’ai conscience que c’est dû à une peur que je ne suis pas fière de répandre. Reigner dans la terreur… C’est ce qui me répugne chez pas mal de lycans du Marché. Je ne veux pas leur ressembler, je veux m’accrocher à mon humanité. Ne pas me laisser dépasser par l’animosité de la louve.

Je suis encore plus étonnée par ce que dit la belle rousse par la suite. Une amitié… Je peux pratiquement compter mes amis sur les doigts d’une main. Rares sont ceux qui s’accrochent suffisamment face à mon caractère pour pouvoir être qualifiés de tels, faisant toujours de mon mieux pour rebuter les gens. Moins on a de personnes qui nous sont chères, moins on a de risque d’être déçu, blessé… Ou d’en blesser. Cependant, dans le cas actuel, la sorcière à la chevelure de feu ne me semble pas de ces personnes naïves qui fraternisent au premier échange ni fragile, ce qui laisse matière à réflexion. Je lève à mon tour mon verre, affichant un sourire en coin.

« A cette possible amitié. » Je bois une gorgée de whisky avant de désigner sa main du menton. « Comment allez-vous depuis la dernière fois ? »

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Nathanael était en train de penser que tout était plus simple jadis, avant de réaliser que cela ne pouvait être plus éloigné de la réalité. Une partie de lui aurait voulu suivre les conseils de son père, rejeter l'opinion publique et se concentrer sur sa propre réussite, pour simplifier les choses, mais le Pierce savait qu'il n'aurait pas été heureux pour autant. La réussite professionnelle ne pouvait que compléter une petite partie du puzzle, mais pas le tableau au grand complet. Nathanael se rappelait encore d'une des premières leçons de son père, Abiel le toisant du regard en lui disant que donner de l'importance à une personne c'était de lui donner le pouvoir de vous blesser. C'était sa façon à lui de dire qu'il ne fallait tenir à personne, garder tout le monde à bonne distance pour éviter de souffrir.

Même s'il se refusait de l'admettre à voix haute, parfois l'aîné Pierce comprenait cette logique. Il n'avait jamais aussi souffert qu'en laissant Eva rentrer dans sa vie, mais n'était-ce pas le prix à payer, pour tout le bonheur qu'il avait pu en tirer ? Il ne pouvait pas espérer avoir le beurre et l'argent du beurre, comme les événements récents avaient su lui rappeler. Sa vie était compliquée. Entre ses propres démons, ceux de Amaranth et, maintenant, la tempête qu'allait probablement apporter le caprice de la Yard, les temps n'étaient pas aussi sereins qu'avant mais, comme disaient les moldus, après la pluie venait le beau temps...non ?

Nathan n'avait pas un caractère facile et il le savait. Il était grognon, prompt à juger les autres sur leurs erreurs et, s'il travaillait sur ce point-là, son jugement était des plus sévères quand il s'agissait de ses proches. Il s'était toujours cru assez bon juge de caractère mais, entre l'ambition de son père et la nouvelle quête sainte de la Yard, le Pierce commençait à se dire qu'il avait peut-être tout faux, depuis le début. Mais cela, ce doute, il ne pouvait pas en parler. Pas ici, pas maintenant. Aussi se mûra t-il dans un silence fugace, alors qu'il attrapait la bouteille pour remplir les trois verres.

Il craignait que ses mots dépassent sa pensée, qu'il en vienne à regretter ses paroles, mais n'étaient-ils pas rassemblés pour pouvoir s'exprimer, justement ? Faisant un effort conscient pour se séparer de sa retenue habituelle, Nathan écouta la demoiselle parler de la Yard, de ses mystères et d'un mécontentement qui gagnait du terrain. Soupirant, le médicomage commenta :

« Et qu'elle mêle à tout cela l'enfant dont elle a la charge. Très responsable, en effet... »

Avait-elle simplement pensé aux conséquences de ses actes, ou n'avait-elle fait que réagir ? Il voulait lui souhaiter lui meilleur, lui espérer des lendemains plus lumineux, mais il n'avait jamais été naïf pour tout passer, tout pardonner sans rien dire. Alors, quand la Woods vocalisa son désir que la Yard se fasse de nouveaux amis, ce fut sur un ton assez sec que le jeune homme laissa filtrer le temps de sa pensée.

« Ou qu'elle se plante royalement, et que cela lui mette un peu de plomb dans la tête. Peut-être que c'est cela dont elle a besoin. Un rappel à la réalité. On en a tous besoin, à un moment de votre vie, pour nous remettre les pieds sur terre. »

Si Amaranth ne tarda pas à faire son apparition, les mots avaient déjà été prononcés. Pourquoi n'arrivait-il pas à passer outre ? Pourquoi devait-il être aussi mauvais, face à une décision qui n'était, finalement, pas la sienne ? Alors que l'écarlate s'approchait, pour lui voler un doux baiser, Nathan passa une main sur sa nuque, pestant contre lui-même à voix basse que :

« Je sonne comme mon... »

Comme son père, et ce constat était si terrible qu'il ne s'autorisa pas à terminer sa phrase. Il avait beau chasser le naturel, il fallait bien avouer que la pomme n'était vraiment pas tombée loin de l'arbre...ou du moins c'était l'impression que cela lui donnait. Le Pierce avait beaucoup de colère en lui...beaucoup trop, pour être franc. Et c'était quelque chose qu'il ne voulait pas partager, surtout pas avec Amaranth qui avait déjà une vie bien plus complexe qu'elle ne le méritait. Fuyant le regard des deux demoiselles, face à cette similitude avec son paternel tyrannique, le jeune homme termina son verre et, le posant sur le comptoir de la cuisine, demanda rapidement :

« Est-ce que l'une d'entre vous a faim ? Je peux préparer un petit quelque chose. »

Il allait les laisser parler entre elles, mais Nathan avait besoin d'occuper ses mains, pour éviter que son esprit ne dérive vers des contrées trop sombres. Rester occupé, c'était sa méthode.

NE

INFOS FICHE DE PERSO

DEC.23-FEV.24

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