novembre 2023, morelia, mexique.
tw : possible torture, sang
La pluie se faisait battante contre cette petite fenêtre qui éclairait à peine la pièce de vie de ce petit appartement tous ce qu’il y avait de plus miteux. Dans le fond de la pièce on pouvait apercevoir un lit dont le matelas semblait bien usé, un tableau bancale au-dessus, à l’opposé une cuisinière totalement moldus, puis en son centre une table de quatre places avec une chaise en bois de chaque côté. D’ailleurs à cette table où l’on pouvait voir un trou ou deux, certainement fait par des termites il fut un temps, se trouvait un homme d’une cinquantaine d’année avec une barbe de trois jours. A bien y regarder dans ce petit appartement d’à peine une pièce, il n’y avait que cette homme semblait correct, puisque celui qui lui faisait face sur une autre chaise semblait des plus amochés.
Un couteau se trouvait actuellement planté dans sa cuisse, le visage était méconnaissable. Le sang recouvrait maintenant le sol. Dans l’ombre, dans un coin on pouvait à peine distinguer un autre homme. «
C’était vraiment nécessaire. » marmonna l’homme attablé avec une tasse dans la main. Celle-ci n’était point rempli de café, mais d’un bon whisky écossais. Il soupira avant de relever son regard noisette vers l’autre homme aux traits asiatiques. «
On fait comment maintenant Tanaka, puisque tu viens de mettre fins aux jours de Camillo Cortez ? » L’écossais répondant au prénom de Keir MacKintosh suivit simplement du regard les mouvements de son comparse qui marmonna un ‘je vais faire un tour.’
Tanaka Ogawa était un homme japonais cracmol que l’écossais avait rencontré durant son périple, partant de la Grande-Bretagne, il avait suivi une piste en Espagne qui l’avait ensuite conduit par-delà l’océan en Amérique où il l’avait rencontré. Le cinquantenaire n’a jamais cherché à savoir si Ogawa était son véritable nom de famille, mais il était heureux d’être tombé sur ce camarade de fortune qui semblait vouloir chercher une certaine vengeance comme lui. Au fil des jours, des semaines, des recherches, il s’est rendu compte que le japonais était à la recherche du même cartel que lui. Il n’a pas demandé pourquoi, du moment qu’il obtenait justice pour sa femme morte si injustement. Elle n’avait fait que son devoir de citoyenne si on pouvait le dire ainsi. Pourtant Keir lui avait souvent dit de ne pas se mêler des histoires des moldus. Seulement c’était dans la nature d’
Eun-Ae MacKintosh, née Kim que de faire justice ou de l’apporter contre mesure. C’est pourquoi, elle avait décidé de témoigner pour ce meurtre si ignoble dont elle avait été témoin. «
Si seulement tu m’avais écouté au lieu de vouloir faire ta tête de mule. » murmura-t-il alors qu’il trinquait avec une tasse vide sur la table. «
Je te fais la promesse Eun-Ae, je les aurais. » continua-t-il avant de fermer les yeux.
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Le temps avait filé, l’écossais ne savait pas combien de temps s’était écoulé depuis le départ de son compagnon d’arme. Pour l’heure il essayait d’écrire une lettre à son unique fille. Encore une fois, il chiffonna d’un mouvement rageur ce parchemin qui ne comportait que quelques lignes. La montagne de parchemin commençait à se faire lourde, il en était a sa dixième tentative. Il ne savait comment débuté sa lettre. Ma chère Artémisia, ma tendre enfant, princesse… Comment débuter cette lettre qu’il se doutait peinerait sa fille ? Après tout, il avait préféré fuir, partir à la recherche de réponse, de vengeance, plutôt que de s’occuper de sa fille qui elle aussi avait perdu sa mère mais aussi son fiancé à l’époque. Comment lui apprendre qu’il ne reviendrait pas dans sa vie pour l’instant. Comment lui dire que potentiellement son père deviendrait un hors la loi ? Lui qui avait été un homme de droiture, travaillant pour le ministère de la magie, au département de la justice magique de surcroit, voila maintenant qu’il se trouvait sur une pente glissante.
Ma petite fille,
Je te vois déjà rouler des yeux, je le sais que tu n’es plus si petite, mais tu resteras toujours mon bébé quoi que tu en dises. Ne cherche pas à répondre à cette lettre, le hiboux repartira aussitôt que tu auras eu la lettre. Je vais faire cours. Je me porte bien, ne t’inquiète pas. Promet-moi de ne rien faire de stupide en lisant ce qui va suivre. Concentre-toi sur tes études. Je vais bien. Ne demande pas à ton oncle maternel où je me trouve, il ne le sait pas. Je ne veux pas le mettre dans une position délicate.
Si j’en ressors vivant de cette vendetta, sache que je ne reviendrais pas. Après tout, c’est normal que de vouloir attraper une personne qui à fait un acte criminel. Sache que je vous aime ton frère et toi. Bientôt, je mettrais la main sur ceux qui nous ont fait souffrir, je te le promets.
Ton père.
L’homme posa sa plume, relisant une dernière fois la lettre. Il ne pourrait pas faire mieux de toute évidence, il la plia correctement avant de la glisser dans une enveloppe et de la donner à Tallulah, une chouette qu’il avait acheté sur le marché sorcier américain. Regardant le volatile s’envoler, il tourna la tête vers le bruit de la porte grinçante, mettant sa main sur sa baguette magique prêt à en faire usage avant de souffler de soulagement en voyant Tanaka revenir, mais il n’était pas seul. Il haussa un sourcil demandant dans un silence de mort qui était cet homme au visage parsemé de coquard. Keir sourit amusé, le japonais ne pouvait pas s’en empêcher. «
Essaye de ne pas le tuer celui-ci. » dit-il simplement en se levant pour avant d’aller profiter un peu de l’air frais puisqu’il y avait maintenant un rayon de soleil. Keir n’était pas du genre à soumettre les autres à la torture pour obtenir une information, il laissait volontiers son comparse le faire. En réalité le sort de cet homme l'importait peu, il voulait juste des réponses avant qu'il ne succombe.
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