Forever Young (Améthyste)

Contrarié par les forces en présence, je ne puis que me reposer sur ma cavalière pour m’apaiser. Espérant pouvoir partir, je fronçais les sourcils quand elle déclara qu’elle ne voulait pas s’en aller. Elle voulait quoi ? Que je finisse par me faire sortir ? Observant la salle, et ne réagissant pas de prime abord à sa petite remarque, je compris qu’on était dans un virage de notre couple.
Soit je la faisais monter dans les étages, et nous redevenions deux jeunes adultes inconscients qui méprisent toutes les règles de bonne conduite comme autre fois, au risque de se faire jeter. Soit, j’insistais pour que nous rentrions. Et, je prenais le risque de couper court à la petite flamme qui naissaient en nous. Je m’approchais d’elle, alors qu’elle tenait à la main deux verres et une bouteille de Whisky.

« Pour toi, je ferai n’importe quoi je crois… Attends. On peut pas y aller comme ça, si on se fait prendre… On a des visages connus. J’ai une idée. Viens, et ne bouge pas. »

Passant la porte de la salle de Bal, je l’entraînais vers le hall. Puis, avançant à l’aveugle, tout en observant l’architecture de la bâtisse, je nous amenai vers une anti-chambre, où personne n’était là. Vérifiant qu’aucun nigaud ne viendraient jouer les troubles fêtes, je pointais ma baguette sur elle, et, concentré, je m’appliquais à la rajeunir avec un sort de Métamorphose complexe. Quand j’eus fini, je me mis à ricaner comme un gosse en voyant le résultat. Puis, je tournais ma baguette vers moi et je fis pareil sur mon propre visage.
Tournant ma tête, je lui indiquais un grand miroir trônant dans la pièce amusé de mon aspect et de son aspect qui étaient revenu des années en arrière.

« Ahah, c’est assez drôle en vrai. Bon, nos corps restent en soit aussi vieux, donc on ne récupérera pas la force de notre jeunesse si on trouve une chambre mais… si on nous voit, on ne verra que deux étudiants qui s’amusent et dans le pire des cas, on se fera sortir comme tel ! »

Je lui pris alors la main, passant la porte de l’antichambre, cherchant quelque chose de précis.

« Si on prend un escalier de service, on sera plus discret… Puis on trouve une chambre, et… on fait ce qu’on a à faire ! Oh, j’oubliais ! Ta robe et mon costume ! »

D’un tour de baguette, je changeais sa robe et mon costume pour leur donner un aspect plus moderne et qui allaient désormais mieux avec nos corps de jeune femme et jeune garçon et je leur changeais également la couleur. Puis, je repris ma route. Trouvant enfin ce que je cherchais. Un petit escalier de service montant vers les chambres. Ils étaient étroits et discrets. Tout ce qu’ils nous fallait.

« Allez viens Améthyste ! » dis-je comme un étudiant de 20ans, trop heureux de pouvoir visiter une très grande demeure avec ma nouvelle et jeune petite amie.

Je gravissais les marches, puis, passant ma tête de jeune homme, j’arrivais dans un couloir étroit.

« Personne... »

Je me retournais, pour me retrouver alors nez à nez avec elle. D’un seul coup, la tension monta un peu et, mes lèvres à quelques centimètres des siennes, je déclarais un peu vite.

« Faut vite trouver une chambre. Et boire cette bouteille de whisky. »

Je la pris, et l’ouvrit avec mes dents pour la boire à même le goulot. Je lui tendis en faisant une grimace.

« Quoi ? C’est les vieux qui utilisent des verres ! »

Ricanant comme un adolescent je pris une mine faussement vexé quand elle déclara que si elle m’avait connu comme avant, elle n’aurait pas hésité. Me laissant embrasser, je la gardais contre moi pour simplement dire :

« Ah ? Parce que tu préfères la version d’avant ? Moi qui croyait qu’on se bonifiait avec le temps, nous les hommes. On m’aurait menti ? »

Je l’embrassais, plusieurs fois. Mes lèvres descendirent dans son cou. Alors que je les déposais encore des baisers de plus en plus bas, j’observais derrière elle le magnifique lit à baldaquin. On devait être dans la chambre de Lord Alaric. Ou de Lady Antonia. Ou d’un autre imbécile de puriste. La bouteille toujours à la main, je l’embrassais et je la libérais.

« Mais j’ai passé l’âge de faire ça debout, ou à même le sol… Viens donc me rejoindre, si tu as pas peur de... »

Je m’étais jeté en arrière sur lit. Mais je n’avais jamais fini ma phrase. Au moment même où mon corps s’était posé sur ce dernier, les draps s’étaient animés, et ces derniers m’enveloppèrent les bras pour m’immobiliser.

« Oh. Et merde... »

En même temps… A quoi je m’attendais. J’avais dit que c’était une très mauvaise idée ! Ma baguette tomba, et les draps commencèrent à resserrer leurs étreintes sur moi, m’attirant au fond du lit dont le matelas s’était écarté en un gouffre pour m’absorber. J’allais donc finir par mourir comme ça ? Bêtement dans une chambre de Longerbane !

« J’avais dit qu’on aurait du rentrer à Poudlard... »

L’ensemble de la chambre s’anima. Une alarme retentit. Je fis une grimace et je regardais ma baguette au sol, ainsi que mon chapeau.

« Bon, alors, on panique pas, dans mon chapeau, il y a un porto... »

Mais le draps s’enroula brusquement autour de mon cou. Avec une violence folle et m’empêcha de dire la suite. Du porto ! Elle allait croire que mes paroles seraient de boire un verre de porto… J’allais mourir de la façon la plus ridicule du monde, alors que j’avais toujours pensé que je finirai ma vie dans mon lit, très vieux entouré de ma famille, ou mort en protégeant les miens.

« Cha...p...eau... »

Des aiguilles sortirent alors d’une commode, et foncèrent vers Améthyste à toute vitesse. Derrière la porte, on entendit les domestiques s’affermer derrière cette dernière.

La tourmente fut de courte durée. Elle me libéra, et me fila chapeau et baguette. En un éclair, je nous ramenai chez nous, à Poudlard. Tombant à la renverse au milieu du bureau, je me tenais le cou et je commençais à râler comme d’habitude.

« Diable de Longerbane, je ne supporte pas cette famille, je ne supporte pas ses idéaux ! Ces anglais ! Qui se croient supérieurs en sang et en manière et qui font des horreurs pareil à leurs enfants ! »

Je n’avais pas trop écouté ce qu’elle m’avait dit avant. J’avais juste entendu « J’ai des besoins ! ». J’avais relevé la tête, surpris, vers elle en sous-vêtements. Je commençais alors à vouloir parler, mais aucun son ne sortit. En fait, si je n’avais jamais fait le premier pas, c’était qu’après toutes ces années, j’avais eu juste de trop peur de ne pas savoir m’y prendre, ni de savoir comment faire. Je n’avais jamais eu de relation, depuis Ether, et mes autres aventures n’avaient pas duré bien longtemps. Là, je savais que c’était sérieux, et j’avais peur qu’en faisant le premier pas, elle s’en aille en courant et disparaîsse de ma vie. Réellement, peur.

« Ok, là au moins c’est clair. »

Et je m’étais levé, j’avais enlevé ma veste et ma chemise à une vitesse folle, et sans avertissement, je m’étais jeté dessus pour l’embrasser, et assouvir sa demande.

Dans ma chambre, située à l’arrière du bureau du Directeur, je contemplais le plafond d’un air étrange. Ca avait été plus que bien. Plus que je ne l’aurais imaginé. En terme de performance, je n’avais rien perdu. Il fallait dire que, comme elle le disait si bien, moi aussi j’avais toujours des besoins, et que je les avais assouvi dans des endroits peu fréquentables. Sa tête contre mon torse, en tenu d’Adam, je regardais le plafond étoilé comme celui de la Grande Salle mais en miniature d’un air pensif et songeur. J’étais resté silencieux longtemps. Très longtemps.
Parce qu’il fallait dire que tout se propulsait assez vite dans ma vie. Peut être trop vite ? Ma dispute avait Siobhan, la vérité sur la mort de sa mère. Ether était encore bien là, toujours présente à chaque fois que l’on en parlait. Et aujourd’hui, j’avais couché avec quelqu’un d’autre.
Et avec amour cette fois-ci.
La boule au ventre, je sentis la culpabilité m’envahir. Mais je n’osais pas bougé et je n’osais rien dire. Finalement, ma main passa dans ses cheveux, qui étaient redevenu à l’âge normal. Je les caressais avec tendresse. En fait, j’avais juste peur du changement. Je lui embrassais le sommet de son crâne et je déclarais :

« Et voilà, maintenant le Directeur couche officiellement avec la Maîtresse des Potions et Directrice de Gryffondor… Bon, je suppose que c’est pas la première fois que ça arrive dans l’histoire de Poudlard... »

J’essayais de changer le sujet, de détourner la conversation. Parce que c’était la dernière personne avec qui j’avais envie d’avoir cette discussion. Demain, je savais qui j’irai voir et je savais aussi la réaction qu’il allait avoir. Il allait couiner de surprise comme jamais, ce bon vieux @Dilshad Zaman .

« Je… je crois que c’était super. » commençais-je maladroitement.

« Enfin, je te parle pas de la performance… c’est… c’est que c’est nouveau pour moi. C’est pour ça que j’ai eu peur au départ. Je ressens beaucoup de chose pour toi, et j’avais peur qu’en précipitant les choses, t’allait t’enfuir. »

Comme la première fois quand elle était partie sans prévenir du jour au lendemain. En réalité, j’avais aussi peur de ça, et c’est pour cela que je marchais sur des œufs de dragon avec elle. Je la serrais alors contre moi, et je déclarais comme un murmure.

« Maintenant que tu es revenue dans ma vie, il est hors de question que je te laisse filer encore une fois. »

Je restais un moment sans rien dire, jouant avec ses cheveux et lui massant le cuir chevelu. Cela faisait des années que je n’avais pas ressenti les bienfaits d’une présence autre après les ébats. C’était tellement ancien, qu’en réalité mon esprit avait oublié et que c’était en réalité quasiment nouveau pour moi. Concentré, je continuais de regarder le plafond étoilé sur le dos. Repensant à ma vie personnelle qui était le strict opposé de ma vie professionnelle en ce moment. L’une était millimétré, organisé, et détaillé, alors que l’autre était… totalement chaotique et allant au gré des vents. Chaque jour était un jour différent et surtout un jour plus compliqué que les autres. C’était la lueur d’espoir, ce nouvel évènement.

« C’est vrai ? Tu ne partiras pas ? »

C’était de l’humour, mais, dans cette ironie douce et amusante, il y avait une vérité assez violente. Comme quelqu’un qui avait beaucoup perdu et qui désormais marchait sur des œufs. Qui avait peur qu’on lui arrache ce que la vie et le destin lui avait donné. C’était arrivé tellement de fois. Trop de fois, pour que je reste complètement serein. Rien ne durait jamais éternellement. La vie, la magie, et malheureusement l’amour. Sinistre donc, j’étais bien content qu’elle ne voit pas mon visage en cet instant.

« On peut rester éternellement, c’est la chambre du Directeur et personne d’autre que moi peut y rentrer. Enfin, mis à part toi, demain, je leverai les enchantements qui te cible et tu pourras venir autant de fois que tu veux. »

Ca sonnait comme une mise en ménage. J’étais prêt à prendre ce risque, mais Poudlard avait pour avantage qu’elle aussi avait une chambre dans ce château et que si le travail ou autre devait nous séparer, elle pourrait y aller autant de fois qu’elle le désirait. Donc mes paroles pouvaient être interpréter comme elle le voulait. A vrai dire pour elle, tout m’allait du moment qu’elle ne quitte pas ma vie.

« Au final, on s’est pas beaucoup parlé depuis que tu es revenue à Poudlard. Je sais pas grand-chose de toi, c’est un peu ma faute ces derniers temps je t’ai clairement négligé. »

Je commençais ainsi, parce qu’il y avait plusieurs choses qui me tarabusquait. Je ne savais pas grand-chose de son passé. Elle avait disparu et elle était revenue soudainement dans ma vie. Et maintenant qu’elle était là, bien présente, je n’avais pas envie qu’elle disparaisse… Il fallait que je reprenne le contrôle. Si @Siobhán Gavalagh-Korrigan entendait mes pensées… Je serai clairement jugé par cela.

« Tu as réussi à faire le ménage dans la maison de ton père ? Chasser les démons ? »

Je redressais la tête. Jamais elle ne m’y avait emmené, et ne m’avait fait part de cette partie de sa vie. Peut être qu’il était trop tôt ? Mais en même temps, si je lui proposais de plus ou moins vivre avec moi, il fallait que j’en sache d’avantage.

« Je sais, c’est maladroit. Mais… j’ai peur que tu ne sois pas heureuse, et que tu t’en ailles désormais, malgré ta petite promesse. Si tu veux, je peux aussi lever le voile sur des questions que tu te poses... » avançais-je doucement, dans l’espoir qu’elle ne soit pas trop perspicace dans ses questions.

Je restais sur le dos, tout en caressant ses cheveux. J’observais le plafond sans rien dire, écoutant sa réponse avec délicatesse, attention et surtout une grande réflexion qui me caractérisait. D’ailleurs, il se passa quelques secondes voir minutes avant que je ne réponde. Les yeux toujours vers le plafond magique semblable à celui de la Grande Salle. Finalement, je tournais ma tête vers elle et je déclarais :

« Ne t’inquiète pas, tu peux envahir mon espace autant que tu le souhaites. De toute façon, la place est restée vacante bien trop longtemps pour que quelqu’un d’autre que moi s’en soucis. » lui dis-je avec un léger sourire en coin.

Je faisais bien sur référence à mon ex-femme, qui nous avait quitté il y a des années, laissant un vide immense, long et terrible que j’avais mis des années à combler jusqu’à aujourd’hui. Au fond, Amethyste était celle qui me fallait. Elle alliait le passé et l’avenir à la perfection et je savais qu’à l’époque, si nos vies n’avaient pas été si différente, nous aurions pu vivre ensemble bien plus tôt.

« Ce n’est pas à toi de faire ça. Tu n’es pas responsable de ses actions. Faire ainsi, ça te replonge dans de très mauvais souvenirs, si tu ne fais pas attention, tu pourrais avoir des ennuis. Certaines victimes pourraient vouloir se venger sur toi. C’est risqué. »

Mes yeux bleus plongèrent dans les siens, et elle put comprendre que quelque chose avait changé. J’étais réellement devenu totalement inquiet pour elle, preuve que certains sentiments étaient en train de naître. Je n’avais pas envie de la perdre, j’avais déjà trop perdu. Sourcils toujours froncés, je continuais.

« Je viendrais avec toi la prochaine fois. Je suis sûr qu’à nous deux, on trouvera cette clef. Et dans le pire des cas... »

Je me penchais vers elle pour l’embrasser, et sourire en coin sur le ton de la plaisanterie :

« Le directeur de Poudlard ira fracturer un coffre à Gringotts... »

C’était de l’humour, mais au fond, j’étais sérieux. C’était extrêmement complexe et difficile, mais absolument irréalisable. Je risquais gros si je faisais cela, mais pour son bonheur et par extension le miens retrouvé, j’étais prêt à faire beaucoup de chose. Il suffisait d’avoir un plan et d’être discret. Mais d’abord, il faudrait quand même suivre la première piste : à savoir retrouver la clef dans la maison de son père. C’était bien plus facile que de fracturer Gringotts.
Quand elle évoqua le sujet de Siobhàn, je fis une grimace, puis, délicatement je m’enlevais pour me lever. Assis au bord du lit, je commençais à mettre mon t-shirt et à m’habiller. Je ne comptais pas partir, j’avais simplement froid, et le sujet avait apporté avec lui un air glacial.

« Je n’en suis nul part. Je n’arrive plus à la comprendre, et la réciproque est également vraie. »

Je me retournais, et je la regardais dans les yeux, alors que j’étais quasiment fini d’habiller. Un sourire aux coins des lèvres je continuais :

« Mais je vais arranger cette situation. Je te le promets. Je ne veux pas la perdre, et je ne veux que son bonheur. Et sans elle, je ne suis pas grand-chose. Donc si elle me demande de conquérir la Grande Bretagne pour elle, je le ferai très certainement même si c’est contre mes valeurs, mais je crois qu’on en est pas encore là. »

Je revins vers le lit et je l’observais, sur le ventre avec un léger sourire en coin :

« Oui, je sais. Je l’ai découvert lors d’une séance de cours personnalisé avec elle, grâce à son bracelet en Améthyste. Mais vu que je n’étais pas sûr, je ne voulais pas te faire de faux espoirs. Comment tu le vies ? » dis-je en fronçant les sourcils « Et elle ? Elle arrive à s’y faire ? »