The Queen & The Kingslayer

Le bosquet de Celliwig faisait partit des refuges silencieux mais oubliés de ce monde. La petite population de fées et de nymphes qui y avait jadis son bastion avait disparu, principalement à cause de la modernisation des alentours. Le petit peuple n’avait rien eu à dire, et pour ceux et celles qui étaient restés en arrière, ils avaient vite compris qu’il faudrait plus que quelques mauvais tours pour résister à l’avancée du béton sur les bois.

Eux qui avaient imaginé les chênes séculaires résistaient aux rafales du vent et au brûlant des incendies, qui aurait pu les avertir qu’un jour, ce serait toute une nation qui viendrait raser et piller les ressources si précieuses de la forêt ?

Les arbres abîmés affichaient grises mines, et des nymphes, ils ne restaient ici et là que des épines et des échardes. Les ronces avaient bien assez poussés, et désormais, le bosquet de Celliwig n’était plus qu’un lambeau de ce qu’il avait été jadis, tenant sur un peu plus d’un hectare de cambrousse repoussante et abandonnée au milieu de champs sans cesse labourer par des engins de métal.

Morana s’arrêta un moment pour observer le décor qu’elle avait vu, d’années en années, se métamorphoser. Elle en aurait presque oublié qu’il y avait eu, ici aussi, à une époque, des enfants rire à courir après les crapauds ailés du bosquet. Où étaient-elles ces grenouilles enchantées pour servir de monture aux pixies ? Où étaient-elles d’ailleurs, ces petites pestes aux risettes mutines ?

L’air plus sombre, la Chasseresse entra sereinement dans ce qu’il restait de Celliwig.

Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour arriver devant ce qu’il restait du berceau des nymphes du Cymru : juste une fontaine, surplombée de ce qui aurait pu être une sculpture à même un charme, mais n’était en réalité que le reste de la dernière Nymphe de Celliwig, dont le cœur avait cessé de battre aussitôt ses racines empoisonnées par le venin noir que les hommes apportaient partout où ils allaient, et qu’ils appelaient avec affection pétrole.



Morana inspira profondément et sortit de sa poche arrière un gallion, qu’elle fit sauter directement dans la fontaine jalousement gardée par la morte de bois. A chaque fois qu’elle venait à Celliwig, elle ne pouvait s’en empêcher ; une petite pièce pour les fées, pour peu que l’une d’entre elle ne l’entende et ne libère son seul fils de cette maladie dont personne n’avait jamais entendu parler.

Derrière elle, un bruit lui fit relever la tête de sa prière silencieuse, et elle n’eut pas besoin de se tourner pour savoir que la vélane avait répondu à son invitation.

C’est avec une lenteur prédatrice que Morana se retourna, posant ses yeux froids sur Aethelia, telle qu’elle lui faisait face. Elle resta néanmoins détendue comme à l’accoutumée, bien qu’elle n’avait pas la célèbre épée de clair-de-lune à la ceinture pour se protéger d’une quelconque tentative. C’est que la vélane n’avait de toute façon aucun intérêt à provoquer une attaque, puisque toutes les deux avaient bien des intérêts en commun.

Ce qui avait provoqué ce point, c’était @Maeve Cynfeirdd, et c’est bien pour elle que le visage de Morana ne se défit pas d’un léger agacement en apercevant la vélane.

« Pourquoi ? »

La Chasseresse savait très bien que la Vélane saurait aussitôt de quoi elle voulait parler ; pas de nécessité de passer trop de temps avec des mots vides. C’était tout ce qui l’intéressait ici.

The queen and the kingslayer

Dimanche 10 décembre 2023

Le bosquet de Celliwig se déploie devant moi, un vestige désolé d'une époque révolue. Les arbres éreintés par le temps témoignent du déclin de ce lieu autrefois si vibrant de vie. Pourtant, même dans cette détresse, une aura de mystère et de magie persiste, m'attirant inexorablement vers son cœur.

Je me fraye un chemin à travers les sentiers entrelacés de ronces et de lianes, mes sens en éveil, imprégnant chaque détail de ce paysage en décomposition. Le murmure du vent dans les branches chuchote les lamentations de la nature, témoignant de son déchirement face à la ruine infligée par l'homme.

Lorsque je parviens enfin devant la fontaine, un voile de colère m'envahit, contemplant la statue décrépite qui domine le lieu. Les vestiges de la dernière nymphe de Celliwig, figée dans un éternel repos, rappellent la fragilité de la vie face à la voracité de la civilisation, et principalement la voracité des sorciers ...

C'est là que je la vois : Morana Cynfeirdd, habituée des lieux, dépose un gallion dans la fontaine, un geste empreint de superstition et d'espoir. Je ne peux m'empêcher de sourire, me moquant ainsi de cette faiblesse. Son aura prédatrice m'enveloppe alors qu'elle se tourne vers moi, son regard froid transperçant le mien. Je lui rends son regard avec une assurance tranquille, consciente de notre partenariat tacite et de nos intérêts communs. Elle ne m'attaquera pas ici, je le sais. Et à sa question, je ne peux que confirmer ce que je pensais : Morana veut savoir pourquoi j'ai aidé Maeve Cynfeirdd.

Je souris légèrement, appréciant sa détermination. "Pourquoi sauver Maeve Cynfeirdd ?", je réponds, anticipant sa question. "Parce que chaque allié potentiel est une ressource précieuse dans notre quête de pouvoir et d'influence. Et je ne peux ignorer une opportunité aussi alléchante que la dette de gratitude qu'elle me doit maintenant."

Morana hoche la tête, reconnaissant la logique de mes actions. Nous sommes deux prédateurs dans ce monde de magie et de politique, chacune utilisant les ressources à sa disposition pour atteindre ses objectifs. Et dans cette danse complexe de pouvoir et de manipulation, je compte bien rester en tête.

"Es-tu simplement là pour avoir une réponse que tu connaissais déjà ou veux-tu autre chose ... Echanger par exemple, cette dette ?"

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Si Morana hocha la tête, c’était certes pour admettre qu’il y avait bien une logique, mais ça, elle n’avait pas eu besoin d’Aethelia pour le comprendre. Ce qui l’intéressait surtout était de savoir à quel moment du plan Maeve allait lui servir, puisque si on parlait de plan, Morana ne doutait pas que la Vélane en avait déjà un tout tracé.

La colère sourde et froide, la Chasseresse eut un petit renâclement agacé en voyant que la Sanderson ne se contentait plus de piéger les siens, mais tentait même de la prendre dans sa toile. La sorcière la fixa quelques longues secondes, avant de finalement avoir un sourire quelque peu dédaigneux. Certes, Aethelia était en bonne voie pour devenir la Matriarche de son clan, mais elle n’en restait pas moins mortelle. Et des fées bien plus puissantes, la famille Cynfeirdd en avait déjà tué par le passé.

« Est-ce que tu ne te trouves pas un peu trop… avide, Aethelia ? Fais bien attention à ce que la cupidité ne te fasse pas perdre la tête. »

La demi-fae vint tranquillement s’asseoir sur le rebord de pierre que la nymphe de bois gardait jadis d’un regard amoureux. Elle pencha la tête, non sans une pensée pour Siobhan et Finn.

« Je ne cherche pas à m’immiscer dans tes plans, et encore moins à en savoir la teneur exacte. En revanche, je pensais que nous étions au clair sur notre objectif. De ce que j’en entends, ce n’est pas le cas, puisque tu ajoutes désormais un pion sur ton échiquier déjà pourtant si parfait… Ma question est plutôt de savoir pourquoi tu aurais besoin de Maeve ou, même, d’un autre membre de ma famille, quand tu es déjà si proche de ton but ? Ne me dis pas que tu crains d’échouer ? »

Le sourire mutin de la sorcière lui donnait des airs de fée carnassière. Morana parlait comme le font les créatures des bois du Pays de Galles, sans détour et en même temps avec cette pointe de mystère qui embrouillait si bien les esprits. La Vélane n’allait pas se prendre dans le piège, d’autant que la Cynfeirdd ne cherchait pas à lui en tendre un, mais plutôt à éviter à sa famille de s’empêtrer dans ce qu’elle savait être le grand tournant de leur siècle.

Elles avaient toutes les deux bien en vue leur objectif, alors pourquoi Maeve ?

« Sans t’en rendre compte, tu as peut-être ajouté une épine sur notre chemin. »

Car nécessairement, la fille de Geraint allait s’intéresser à la Vélane désormais. A ses mouvements, à ses plans…

The queen and the kingslayer

Dimanche 10 décembre 2023

Le regard froid de Morana transperce le mien, exprimant un mélange de méfiance et d'agacement. Ses mots cinglants résonnent dans l'air, me rappelant que je suis en présence d'une adversaire redoutable, prête à défendre farouchement ses intérêts et surtout, sa famille.

"Des menaces ? Je te déconseille d'aller sur ce terrain ..."

Je la fixe avec une assurance tranquille, mon sourire ne vacillant pas devant son dédain apparent. "Avidité ?" répété-je, laissant un léger rire s'échapper de mes lèvres. "Je préfère appeler ça de l'ambition, Morana. Une ambition qui m'a propulsée là où je suis aujourd'hui, et qui me mènera là où je veux être demain."

Je reste droite, refusant de m'installer confortablement, observant avec attention chaque mouvement de la Chasseresse. Ses paroles sont comme des dards empoisonnés, mais je reste impassible, habituée à ce jeu de manipulation et de stratégie. Néanmoins, je reste en alerte, je ne suis pas à l'abri d'une attaque sournoise.

"Tu te trompes si tu crois que j'ai besoin de Maeve ou de quiconque pour atteindre mes objectifs", dis-je d'un ton assuré. "Mais comme tout bon stratège, je sais reconnaître une opportunité quand elle se présente. Maeve Cynfeirdd n'est qu'un pion parmi d'autres dans mon jeu, mais un pion qui pourrait se révéler utile à l'avenir."

Je laisse planer un court instant de silence, laissant mes paroles s'imprégner dans l'atmosphère chargée de tension. "Quant à l'épine sur notre chemin", je reprends, ma colère se montrant pleinement, "cela fait vingt-deux ans qu'elle est présente ..."

Je la fixe droit dans les yeux, mon regard déterminé ne vacillant pas. Morana peut bien essayer de semer le doute dans mon esprit, mais elle sous-estime ma détermination et ma capacité à surmonter tous les obstacles sur ma route vers le pouvoir absolu.

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« Ce ne sont pas des menaces. Tu sais très bien de quoi je suis capable » répondit d’un ton neutre la Chasseresse, ne cherchant ni à provoquer ou à effrayer la Vélane. L’une l’autre savait très bien qu’il n’était pas dans leur intérêt de rentrer dans un conflit ouvert, pas alors qu’elles étaient si proches du début du vrai divertissement.

La demi-fae jeta un regard à Aethelia alors qu’elle parlait d’ambition. La Cynfeirdd préféra ne pas rebondir dessus. Aethelia avait toujours été ainsi, à croire qu’elle n’avait pas appris des erreurs de ses prédécesseurs. Morana aurait pu la mettre en garde que l’ambition ne devienne pas de l’hybris, mais pour la Vélane, n’était-ce pas la même chose dans le fond ?

Un jour, tu te brûleras les ailes, pensa simplement la Cynfeirdd, sans s’exclure de ces Icares qui finiraient par regretter leur choix – mais elle le savait, elle. Elle savait que cette voie était une impasse, qu’elle n’en reviendrait pas, et ce n’était pas grave, car elle le faisait pour la meilleure raison du monde, contrairement à Sanderson.

Morana la laissa continuer sa diatribe sans un mot, avant de pencher la tête. Un sourire ourla les lippes de la fae alors qu’Aethelia semblait s’ouvrir. Un vieux sujet, un vieux dossier… Oui, bien sûr. Le regard de la Chasseresse se fait plus perçant, comme si elle venait de détecter quelque chose qui lui avait échappé jusque-là.

« Sur ton chemin » contesta sereinement Morana, « cette épine, elle était sur ton chemin depuis tout ce temps, et tu n’as rien fait. Et maintenant, tu endettes Maeve, pour quoi ? Te venger ? » Un petit rire se fraya un chemin sur les lèvres de la demi-fae qui s’installait plus confortablement, les épaules en arrière, le torse bombé, l’œil critique mais pas sévère. « Cette épine était lointaine, à peine une ronce à la bordure du chemin. Maintenant, elle va s’intéresser à toi. Elle va attendre de toi un mouvement, une façon de se racheter. Elle va se montrer curieuse, elle va creuser, se méfier, et seule Morgane sait qu’elle peut être persistante et pleine d’instinct… »

Et si elle s’intéressait à Aethelia, elle s’intéressait aussi, par ricochet, à elle. Et ce n’était pas dans le plan. Ça n’avait jamais été dans le plan.

« Entre ça et le fait qu’Eynaelle soit à Poudlard… ça commence à faire beaucoup pour que les Cynfeirdd t'ignorent. Si c’est Luke que tu voulais, tu n’avais qu’à demander. »

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Dimanche 10 décembre 2023

"Et tu sais très bien que je suis en train de t'accorder une faveur en n'utilisant pas mes pouvoirs lors de cette discussion ..."

Un sourire narquois étire mes lèvres alors que je réponds à Morana d'une voix glaciale : "Tu te méprends, Morana. Ce n'est pas une question de vengeance, mais de justice. Luke Korrigan a sa place réservée dans le grand théâtre de ma colère. Il est temps qu'il récolte ce qu'il a semé. Ether est morte par sa faute ... Et il se raconte que même ses enfants commencent à se rendre compte de son côté maléfique."

Mon regard se durcit alors que je me redresse légèrement, sentant le poids de mes propres ambitions peser sur mes épaules. Morana peut bien jouer son jeu de mystère et de manipulation, mais je ne suis pas dupe. Je sais que derrière ses paroles se cache une inquiétude, une crainte de voir ses propres plans contrariés par mes actions.

"Quant à Eynaelle et aux Cynfeirdd, je n'ai rien à craindre. Ma fille est sous ma protection, et les Cynfeirdd n'ont aucun intérêt à s'immiscer dans mes affaires. Je ne les sous-estime pas, Morana, mais je ne les crains pas non plus."

Je fixe la demi-fae avec défi, mes yeux brillant d'une détermination froide et implacable. "Si tu veux te ranger du côté des faibles et des impuissants, libre à toi. Mais ne t'attends pas à ce que je fléchisse devant toi ou qui que ce soit d'autre."

Alors que je reste face à elle, refusant de lui tourner le dos, j'ajoute :

"Cesse de me prendre pour une idiote ... Jamais, tu ne m'aurais apporté Luke. Il est bien trop important pour vous, et pour votre ascension. J'ai appris que tu travaillais à Poudlard ... Le nombre de proches de Luke Korrigan y travaillant fait beaucoup parler, jusqu'ici ...

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Une faveur, quelle blague. La Chasseresse ne répondit pas, détournant doucement le regard, alors que la Vélane s’enfonçait dans ses discours grandiloquents. Ses vengeances avortées, ses désirs frustrés. Toujours la même histoire, depuis plus de vingt ans, mais d’une certaine façon elle ne pouvait que comprendre. Si @Luke Korrigan avait un jour entraîné @Maeve Cynfeirdd à sa perte, qu’aurait-elle fait elle-même que de le tuer de ses propres mains ?

Mais le sourire paisible et mutin de la demi-fae se troubla, alors qu’Aethelia rajoutait désormais même les enfants de Luke dans l’équation. Cette fois, elle se montra plus attentive, une pensée fugace allant jusqu’à @Siobhán Gavalagh-Korrigan qui était, à ce qu’on disait en effet, prête à tout pour renouer avec cette part qui lui manquait tant.
Mais cette part n’était pas ce qu’elle s’imaginait, et quand Morana la fixait, elle se rendait compte de combien elle était laide.

Un sourire simple glissa finalement sur les lèvres de Morana alors que la Vélane semblait en effet la sous-estimer et ce, depuis le début, mais ce n’était pas un mal. Ca ne l’était pas puisque c’était toujours par là que Morana brillait. Pas sa faculté à ne pas se montrer pour mieux surprendre.

Il était vrai que les Cynfeirdd n’étaient pas des ennemis, mais Aethelia semblait oublier qu’en prenant une faveur à Maeve, elle venait de l’inviter elle aussi à se joindre à la grande ronde. Ce simple fait lui serait rappeler en temps et en heure, pensa Morana, sans plus un mot.

Finalement un rire perça les lippes mutines, alors qu’elle s’accrochait d’une main au muret de la petite fontaine. S’il y avait encore eu un petit peuple dans les environs, son rire aurait décoché bien des rires tant il était communicatif et sincère. Morana ne s’arrêta qu’au bout d’une bonne minute, faisant mine de chasser une larme au coin de ses yeux, mais cela faisait bien longtemps qu’elle ne riait plus à ce point.

« Allons, tu parles de Luke. Pas d’un membre de ma famille », souffla Morana, avant de reprendre : « Puis, franchement, mon ascension ? Ne te méprends pas, ce n’est jamais qu’une bonne place qui sert nos intérêts communs. » Morana pencha la tête, plus énigmatique. « Je ne t’apprends pas qu’il nous manque encore quelques pièces au puzzle. D’après les derniers rapports, une d’entre elle est peut-être quelque part, dans les souterrains de l’école. C’est par là que je commencerai. »

Cette fois, Morana se redressa, descendant du muret. Elle détendit ses muscles longs et fins, alors qu’elle jetait cette fois un regard plus sérieux à la Vélane.

« Je ne t’apprends pas que plus vite c’est fait, mieux je me sentirais. Et pour ça, j’espère que tout le monde prend autant au sérieux que moi notre planning. »

Car s’il y avait bien une chose que Morana n’appréciait pas, ou peu, c’était justement les tirs au flanc. Elle n’avait pas le temps et cela, tout le monde le savait bien. Elle luttait depuis bien trop longtemps face à un pendule cruel qui n’attendrait personne, pas même elle-même. Cela ne signifiait pas agir en toute précipitation, mais il était vrai que Morana avait été particulièrement proactive ces deux dernières années.

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Dimanche 10 décembre 2023

"Nos intérêts communs ? Es-tu en train de me dire, Morana Cynfeirdd, que tu es de mon côté ? Toi, qui restes si mystérieuse sur tes origines ? Toi, la chasseresse qui n'hésiterait pas à t'en prendre à nous si tu n'avais pas si peur du retour de flamme ?"

Je plongeais mon regard dans le sien et je parcourais la distance qui nous séparait l'une de l'autre. A ce moment, je savais que mes pores transpiraient, rejetant ainsi un étrange musc qui pouvait perturber n'importe quel être à proximité. C'était ce musc qui envoûtait les sorciers quelconques, les moldus, les rendant totalement incapables de réfléchir ... Mais Morana n'était pas une sorcière quelconque.

"Où étais-tu, Morana Cynfeirdd, quand les gobelins ont voulu reprendre leur dû et récupérer les artefacts ? Pourquoi n'as-tu pas protégé ceux avec qui tu prétends, là, devant moi, être alliée ?"

J'étais maintenant à quelques centimètres d'elle, et elle pouvait sentir mon souffle sur son visage. Comment osait-elle me dire qu'elle était dans mon camp ? Je n'avais pas confiance en elle.

Mon regard ne quittait pas celui de Morana, cherchant désespérément à percer le voile d'énigme qui entoure cette femme. Pourtant, malgré mes questions acérées, elle reste calme, presque insaisissable, comme si rien ne pouvait l'atteindre.

Je sens l'agacement monter en moi, mêlé à une pointe d'inquiétude. Morana joue un jeu dangereux, un jeu dont je ne connais pas toutes les règles, et cela m'irrite au plus haut point. Comment ose-t-elle prétendre être de mon côté alors que ses intentions restent aussi obscures que les bois qui nous entourent ?

Pourtant, je me force à garder mon calme, à ne pas laisser transparaître la moindre faille dans mon masque d'assurance.

"Qui es-tu, Morana Cynfeirdd ? Tu me demandes de laisser tomber ce que j'envisage pour tes neveux, pour ta propre soeur ... Mais pourquoi le ferai-je ? Qu'as-tu à m'apporter en échange ... ?"

Je ne la croyais pas ... Je la fixais intensément, cherchant dans les profondeurs de son regard une réponse à mes questions, mais tout ce que j'y trouvais, c'était une énigme de plus en plus insaisissable. Morana était un mystère que j'étais loin de percer, mais une chose était sûre : je ne lui accorderai pas ma confiance aussi facilement.

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